Ockrent : merci Bernard !
Devra-t-elle appeler son mari « patron » ? Christine Ockrent vient d’être nommée directrice générale de France Monde, une holding qui chapeaute (RFI, TV5 Monde et France 24). On s’y attendait. On s’attendait aussi à la polémique.
Problème numéro un, dénoncé par la société des journalistes de RFI : Christine Ockrent est la compagne de Bernard Kouchner, ministre de tutelle de France Monde. « L’arrivée de la compagne du ministre des Affaires étrangères "à un poste de cette nature porterait gravement atteinte à la crédibilité de notre radio auprès de ses auditeurs et de ses concurrents. Christine Ockrent ne saurait être un dirigeant d’un service public de l’audiovisuel placé sous la tutelle de son compagnon", juge la SDJ », souligne TF1.
Christine Ockrent a beau balayer ces critiques et de les ramener sur le terrain du machisme « Le fait d’être périodiquement ramenée à ce statut de "femme de" en niant son identité, ses compétences, son parcours professionnel, franchement, je trouve ça injuste et humiliant, et j’attends le moment où on dira "l’homme de" et où on demandera à "l’homme de" de sacrifier son identité, ses compétences, son parcours pour faire des bouquets de fleurs », a-t-elle déclaré sur RTL.
Là n’est pas vraiment la question et Christine Ockrent le sait bien qui botte en touche et ne répond pas sur le fond, à savoir le conflit d’intérêts.
Du côté de l’Elysée, son porte-parole David Martinon a déclaré lors de son point de presse hebdomadaire aujourd’hui : « Le sentiment du président (Nicolas Sarkozy), c’est qu’il n’y a aucune raison de se priver du talent, de la compétence et de l’expérience de Mme Ockrent, à la fois en termes d’information et de télévision ». Et d’évacuer la vraie question en focalisant, comme Christine Ockrent, sur le machisme dont ferait preuve ceux qui ne souhaitent pas cette nomination.
Et, là, l’impayable Martinon a eu cette sublime réflexion : « Sa carrière, sa personnalité ne sont pas réductibles à la fonction exercée par son mari. Ce qui est assez étonnant, c’est qu’on pose toujours le débat dans le même sens. On pose toujours la question de l’épouse et non pas de l’époux (...) Pourquoi est-ce qu’on n’a pas posé d’abord la question de la participation de Bernard Kouchner au gouvernement, dès lors qu’il vivait avec Christine Ockrent ».
Merci de m’avoir posé votre question.
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