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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > C’est bon pour la morale !

C’est bon pour la morale !

Pour le candidat François Hollande, dépasser le seuil de revenus de 4.000 euros par mois revenait à être riche. Il n’a pas précisé si ce seuil s’appliquait à la seule ville de Tulle, où effectivement ce niveau de revenus permet une vie relativement aisée, ou s’il concernait l’ensemble de la France, y compris les grandes villes et notamment Paris où cette aisance devient plus relative.

Selon l'Insee par contre, il faudrait disposer en France de près de 180.000 euros de revenus annuels pour entrer dans le club des 1% de foyers les plus riches.

Il est craindre que l’ensemble de la classe politique soit dépasse allègrement ce seuil soit fait tout pour l’atteindre, y compris ce qui est contraire à la morale la plus élémentaire. 

Depuis les révélations arrachées à Monsieur Cahuzac et menant, ses mensonges éventés, à un mini scandale politico-financier et à sa démission, l’actualité regorge de faits divers prouvant de façon certaine la déliquescence et la prévarication de la majorité de la classe politique qui, rappelons-le, est tout sauf représentative de la population française. Pas de Middle-Class dans les allées du pouvoir, pas d’ouvriers ni d’intérimaires, pas d’employés ni d’agents d’entretien non plus. Mais des avocats, des médecins, des professions libérales, des fonctionnaires (hauts de préférence), en somme uniquement des représentants de cette République des Riches que le candidat Hollande fustigeait pourtant, au moins indirectement. Il n’a en effet pas précisé quel était le seuil maximum en dessous duquel les personnes concernées devaient être taxées au maximum mais restaient infréquentables car tout de même ne gagnant pas assez ni n’étant assez huppés pour faire de l’évasion fiscale.

L’expression récente de « phobie administrative » employée par l'éphémère ex-Secrétaire d'Etat au commerce extérieur Thomas Thévenoud pour justifier ses « oublis » de déclaration et de paiement fiscaux n’est qu’un phénomène de plus prouvant la manie sous-jacente de l’essentiel de la classe politique de déclarer moins pour gagner plus alors même qu’ils appartiennent, là aussi pour l’essentiel, aux classes les plus nanties de la population française.

Nul doute qu’on comprenne mieux ainsi que l’ascenseur social soit tombé en panne depuis de longues années car, après tout, qui voudrait parmi ses nantis se retrouver mélangé avec plus pauvres qu’eux !

Il est savoureux également que le président de la commission des Finances de l’Assemblée, Gilles Carrez, soit également rappelé à l’ordre par le fisc pour n’avoir pas déclaré d’ISF depuis 2011. Et qu’il réponde que, « s'il le faut », il paiera l'ISF, en ajoutant « Cela n'est vraiment pas un drame, pas un problème financier » !

 Une soixantaine de députés et de sénateurs seraient également dans le collimateur de l’administration fiscale pour des situations allant du simple retard de déclaration à de la fraude présumée. Encore faut-il en remercier Monsieur Cahuzac sans lequel  la Haute autorité de transparence de la vie publique n’aurait pas été mise en place, non plus qu’un contrôle plus rigoureux de la situation fiscale des parlementaires.

S’ajoutent à cette conjoncture déjà pesante les situations déplorables où des ministres, des parlementaires ou des élus locaux se sont trouvés dans l’obligation de quitter le logement « social » qu’ils occupaient en toute impunité. Combien en reste-t-il aujourd’hui qui, pour n’être pas découverts, continuent à bénéficier d’un logement auquel ils n’ont pas droit alors même que près de 2 millions de famille patientent de longues années sur des listes d’attente interminables ?!

Hors le cas de Virginie Merle, on pensait naïvement que tout ceci n’était qu’affaire d’hommes, ce amplifié par le machisme affirmé et souvent indécent de la classe politique. Mais, finalement, ce n’est pas le cas, du moins quand il s’agit de profiter du « système ».

Deux ministres viennent en effet de s’illustrer récemment et successivement pour des cumuls de mandat auxquels aucune n’a pu apporter ni démenti ni réponse autre qu’embarrassée et évasive.

Ainsi, Najat Vallaud-Belkacem cumule ses fonctions de Ministre de l’Education Nationale avec son mandat de conseillère générale du Rhône, tout en ayant un mari promu secrétaire général adjoint de l'Elysée. Quant à Marisol Touraine dont le mari est ambassadeur, elle cumule déjà les fonctions en qualité de Ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes tout en ayant encore le temps de s’investir dans son mandat de conseillère générale d'Indre-et-Loire. A la clé, pour chacune d’elles, entre 2500 et 3000 euros d’indemnités auxquelles elles ne devraient pas prétendre !
Si l’on se rappelle les difficultés de Najat Vallaud Belkacem, qui par ailleurs ne connaît même pas le sens du mot « hypoténuse », la quadrature du triangle, à calculer ce que toucherait par mois (entre 600 et 700 euros) un étudiant boursier français ayant le privilège de percevoir le plus haut montant de bourse annuel possible, soit 4000 euros par mois, non par an, ce dans la même phrase, on ne s’étonne cependant pas qu’elle sache additionner quand il s’agit de ses revenus propres.

Voici donc la classe politique française. Que Monsieur Macron, par ailleurs fils de médecin et condisciple de Boris Vallaud à l’ENA, ait, dans ce contexte, plus de facilité à converser avec Monsieur Gattaz qu’avec les salariées illettrées de Gad Josselin ou ces pauvres « qui peuvent prendre le bus » tant que les riches roulent en limousine ou en voiture de luxe, n’a rien de stupéfiant.

 

Pour le candidat François Hollande, l’ensemble de la classe politique est donc immensément riche et, pour le Président qu’il est devenu, il ne faut surtout pas que cela change. A eux les courbes croissantes des signes extérieurs (ou intérieurs) de richesse, au peuple celles du chômage et de la précarité. Et tant que c’est bon pour le moral

 

 

Ps : ne pas oublier non plus dans les nantis du système politique républicain français, qui est si peu démocrate par ailleurs, les conseillers et membres plus ou moins éminents des cabinets ministériels qui émargent à plus de 10000 euros par mois, hors primes, et avec un taux d’augmentation annuel supérieure à 7%. C’est pour qui la crise ! juste pour ceux dont le salaire peine à dépasser le SMIC, avec une revalorisation annuelle autour de 0 à 1%


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2 réactions à cet article    


  • hans 5 novembre 2014 17:33

    Bonsoir, je me fout de connaitre le salaire de nozélus ( de tous partis ils gagnent pareil idem à BXL) ce qui m’intéresse c’est ce qu’ils FONT et VOTENT


    • lsga lsga 5 novembre 2014 17:45

      On aimerait avoir les déclarations de revenus/patrimoines/capital/argent caché en suisse de Asselineau, Lepen, et Dupont Aignan. 

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philaimon


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