Des ravages de l’élection
La lutte pour le pouvoir, puis la conservation du pouvoir, tel est l’alpha et l’oméga des politiciens.
Où est l’intérêt général là-dedans ? Ce concept fort, « l’intérêt général », qui devrait nous guider, être notre seule boussole pour déterminer notre système de gouvernance.

L’intérêt général est la radicale transition écologique, la suppression des paradis fiscaux, la fin de l’évasion fiscale (plus de 80 milliards d’euros de manque à gagner par année en France), et tant d’autres choses, L’intérêt général a le bonheur, le bien être, comme but, comme raison d’être. Ce système électif est programmé pour attirer les pires, comme un pot de confiture ouvert, l’intérêt général est perdu dans la bataille.
Il ne sera pas question d'Europe dans cet article, car il est présupposé qu'une démocratie nationale éclaterait en remontant les diktats néoféodaux et ultralibéraux, ces diktats qui mettent les peuples en esclavage.
La phrase d’Albert Einstein peut inviter à imaginer d’autres solutions
"On ne règle pas un problème avec le système de pensées qui l’a engendré"
Steinbeck écrivait que les raisins de la colère gonflent et murissent, annonçant des vendanges prochaines.
Avant d’entrer dans un tourbillon de violence et de foudre, tenter de voir une solution pacifique est une sortie par le haut.
Même si Blanqui disait par ailleurs que l’insurrection est un acte foudroyant de souveraineté, le pacifisme est l’arme tranquille, et ça va, on va le faire sans violence.
Le machin en 'musique'
http://www.dailymotion.com/video/x189yov_des-ravages-de-l-election_music
Certains indignés, face aux résignés, demandent une démocratie réelle, une démocratie participative, une démocratie directe… Bien sûr, le gouvernement représentatif est mieux qu’une dictature, qu’un totalitarisme, là n’est pas la question, mais cessons d’appeler démocratie le gouvernement représentatif. Alors peut être des solutions, dont la démocratie, apparaitront.
Un Sénat Citoyen, par exemple, l’harmonieux mariage de la démocratie et du gouvernement représentatif, évidemment cela passe après une constituante citoyenne, démocratique car tirée au sort.
Le dogme de l’élection nous empêche d’appréhender les alternatives
"On ne règle pas un problème avec le système de pensées qui l’a engendré"
L’élection doit permettre de sélectionner parmi nous les plus capables, les plus à même de définir l’intérêt général, les plus intègres, les plus sages.
Comme disait Emmanuel Joseph Siéyes lors de la constituante le 7 septembre 1789 :
« C’est pour l’utilité commune qu’ils se nomment des représentations bien plus capables qu’eux-mêmes de connaitre l’intérêt général, et d’interpréter à cet égard leur propre volonté. »
Admettons, les Balkany, cahuzac et guérini ne pensent qu’à l’intérêt général, ce sont les meilleurs d’entre nous, de fin limiers, des aigles, en un mot des sages…. L’inertiel conservateur répondra que pour une, deux, trois ou quatre brebis galeuses, il est inutile de remplacer le troupeau entier ! oh non, mais on peut voir la perversité viciée d’un système par son extrémité ! le cas extrême révèle l’essence d’un phénomène !
Il resterait au peuple de les contrôler, de les surveiller, de les révoquer quand ils abusent ou déconnent.
Mais sans mandat impératif, sans possibilité de révocation, l’élection perd même sa qualité d’aristocratie représentative.
Sémantiquement, Election et élite ont une racine commune.
Puis « élite » a comme définition « Le plus digne d’être choisi, ainsi celui considéré comme le meilleur. »
…
Au passage, le même Siéyes déclarait le même jour, « Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »
Autant Siéyes était clair, autant par la suite, le dévoiement du mot « démocratie » fut lent et progressif jusqu’à devenir son contraire en 2013.
« Aristocratie élective » si vous voulez mais pas « démocratie ».
Si « Mal nommer les choses participe au malheur du monde » , se rappeler que Montesquieu écrit en 1748 dans « esprit des lois » : »le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie, le suffrage par le choix est de celle de l’aristocratie ».
Aujourd’hui, en 2013, l’article 2 de notre constitution précise « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
Ouais, ouais, ouais, A l’article de la mort.
Dans les faits, c’est plutôt « gouvernement des élites, au nom du peuple, sans le peuple ».
Au mieux, nous sommes du bétail à voter.
La version douce de l’article 2 pourrait être « gouvernement du peuple, pour le peuple mais sans le peuple ».
A propos de la rotation des charges
Aristote écrivait qu’ il semble que l’excellence d’un bon citoyen soit d’être capable de bien commander et de bien obéir.
Plus encore : « on dit, à juste titre, qu’on ne peut pas bien commander si l’on a pas bien obéi ».
Les politiciens professionnels l’ont oublié ça, ce sont devenus des affranchis, les mecs, ils sont au dessus de la loi
Ça s’est fait lentement, sur plusieurs siècles mais en 2013, on parle de désenchantement démocratique, de rupture du lien représentant – représenté, on se désole de l’abstention.
Blablabla.
La cellule s’autonomise, la caste politique pense à sa survie. Sans rotation des charges, voyez comme les choses pourrissent et s’enkystent.
Si la constitution d’une élite semble être une loi d’airain des sociétés collectives, par ici pyramidales..
Soit, mais alors sans contrôle permanent, l’élite devient une cellule autonomisée, le machin se détache du reste du peuple.
Balkany ou Guérini, putain, la gueule de l’élite ! une clique de têtes à claques, les mecs se votent eux-même leur salaire, se constituent un magot avec les réserves parlementaires ! c’est du détournement d’argent publique !
Pour les retraites parlementaires, En comptant les régimes complémentaires, un député peut espérer 1 200 euros de pension après 5 ans de mandat, pour 7 100 euros brut de salaire !!!!
Toi peuple populiste, populace, populeu, peuplard, tu vas te serrer la ceinture pendant que les mains se gavent et balancent la bouffe aux intérêts privés, tu vas travailler jusqu’à 66 ans pour un carambar, et estime-toi heureux de l’avoir ce carambar.
Vois la lumière au bout du tunnel, peuplard, ouais ouais ouais ça veut juste dire que tu ne peux pas changer de direction dans un tunnel !
D’accord, Le processus de fabrication d’une élite semble logique et naturel, mais il est biaisé par les médias.
Par exemple, Pendant la campagne de 2012, il semble objectivement que le temps d’antenne télévisuel des candidats fut le même que les résultats finaux, à une ou deux exceptions près.
A voir cela, on l’est pas, finaud.
Sans rotation des charges, une élite figée dans le métier de politicien deviendra naturellement une oligarchie.
Ajoutez à cela des rapports consanguins avec les milieux financiers, voyez les monstres que ça engendre !
Rousseau, lui, dans « du contrat social » paru en 1762 écrivait
« Sitôt que quelqu’un dit des affaires de l’État : que m’importe ? on doit compter que l’État est perdu."
Et « Quoi qu’il en soit, à l’instant qu’un peuple se donne des représentants, il n’est plus libre, il n’est plus."
Dans la partie partie III, chapitre III :
« Le souverain peut, en premier lieu, commettre le dépôt du gouvernement à tout le peuple ou la plus grande partie du peuple, en sorte qu’il y ait plus de citoyens magistrats que de citoyens simples particuliers. On donne à cette forme de gouvernement le nom de démocratie.
Ou bien il peut resserrer le gouvernement entre les mains d’un petit nombre, en sorte qu’il y ait plus de simples citoyens que de magistrats ; et cette forme porte le nom d’aristocratie »
A noter que dans un autre texte, la « Polysynodie de l’abbé de Saint-Pierre » Rousseau conclut :
« A force d’être bon sénateur, on devient enfin mauvais citoyen. Ce qui rend l’aristocratie la pires des souverainetés »
La pensée de Rousseau est plus dense et plus élaborée que ces maigres extraits, aussi note-t-il :
« s’il y avait un peuple de dieux, ils se gouvernerait démocratiquement. Un gouvernement si parfait ne convient pas à des hommes »
Idem pour la pensée de Montesquieu.
Pour cela, un Sénat Citoyen, l’harmonieux mariage entre démocratie et gouvernement représentatif pourrait être une voie parmi d’autres…..c’est à une constituante citoyenne de définir le modus vivendi.
A noter que l'Exécutif éxécute ce que le Législatif légifère, pour mettre en musique ce que veut le peuple souverain, il faut des techniciens compétents. A ce titre, l'ENA (certes réformé) a toute son utilité.
…. Cité Montesquieu, Rousseau, Aristote pour prouver le lien fondamental entre démocratie, rotation des charges mandat court, et donc tirage au sort, c’est pas seulement pour faire le cultivé, la culture comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale…c’est aussi pour montrer que l’idée ne sort pas du nulle part, voyez les gens, ça date mais la question à déjà été mise sur la table, expérimentée en Grèce il y a plus de 2 000 ans, en Italie et en Espagne au 13 et 14 siècle…
Ce contrôle ne peut venir que de nos institutions, être gravé dans le marbre de la loi. A ce titre, une constituante citoyenne désintéressée nous garantirait sans doute la pérennité du pouvoir citoyen.
Le système actuel, manifs & pétitions, est institutionnellement inopérant.
"On ne règle pas un problème avec le système de pensées qui l’a engendré"
Ainsi, on ne réglera pas les problèmes que pose le gouvernement représentatif avec le système de pensées électif, de constitution d’une élite.
Les dérives, les abus des hommes de pouvoir seront éternels, peu importe les hommes, il naitra d’autres Pasqua, d’autres Sarkozy, d’autres Roland Dumas, d’autres Copé qui (presque) tous refuseront que le peuple viennent se mêler directement de la conduite de la nation. Depuis 200 ans, le peuple se trompe de mot, c’est bête, une simple erreur de mot.
Rotation des cultures en agriculture, pour que la terre renouvelle sa force fertile.
Pareil en politique, Rotation des charges.
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