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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Et si on moralisait la vie politique ?

Et si on moralisait la vie politique ?

 On parle beaucoup ces derniers temps (en pure perte pour le moment !) de moraliser le capitalisme. Il est un autre chantier qui me semble encore plus urgent : moraliser la vie politique !

Voici quelques idées sur ce sujet :

Un Etat de Droit et une démocratie supposent le partage des pouvoirs. Ce principe ne me semble plus respecté en France, l’exécutif intervenant sur le législatif (Intervention du Président à l’Assemblée, députés-élus du peuple réduits au rôle de godillots…), le judiciaire (réforme du juge d’instruction, nomination des juges du Parquet…) et même les médias appelés parfois le quatrième pouvoir (Nomination des PDG des chaînes publiques, censure et pressions sur les journalistes récalcitrants…)

 

Rétablissons un vrai partage des pouvoirs ! Créons enfin la VIème République !

· Une démocratie parlementaire suppose que le Parlement représente effectivement le peuple. Ce n’est pas le cas en France à cause du mode de scrutin. Seuls les courants majoritaires sont représentés et tous les autres courants ont peu (voire pas) de représentants.

Etablissons un autre mode de scrutin aux élections législatives instituant une dose raisonnable de proportionnalité !

· Un mandat politique est avant tout une mission et non pas une profession. On se fait élire pour défendre ses idées qui – puisqu’on a été élu – trouvent un écho certain auprès des électeurs. Comment justifier que certains cumulent trois, quatre, cinq mandats (voire plus) ? Comment admettre qu’on puisse rester 20 ans (ou plus) maire ou député ?

Limitons le nombre de mandats (Deux mandats différents par exemple) et le nombre de mandats consécutifs (Deux mandats consécutifs au même poste) ! Interdisons aux élus d’exercer une profession ou une autre activité rémunérée ! On ne sert pas la République à mi-temps !

· Un élu se met par conviction au service de la République. Il n’est donc pas là pour s’enrichir. Certes, il est normal qu’il reçoive un juste salaire mais si on limitait les salaires des hommes politiques (comme ceux des grands patrons) il y aurait sans doute moins de politiciens cupides.

Limitons le salaire des hommes politiques : par exemple 3 fois le salaire médian (3 X 1484 € nets) ; ils seraient ainsi bien mieux au courant des difficultés des Français !

· La politique est devenu le domaine du mensonge ; celui qui gagne, c’est celui qui est capable de bluffer le plus (ou le mieux) ses électeurs. Est-il normal d’avoir des hommes politiques sans aucune morale ou conscience ?

Créons un tribunal spécial (Peut-être le Conseil constitutionnel ?) auprès duquel les citoyens pourraient porter plainte lorsqu’ils prennent un élu en flagrant délit de mensonge ! L’élu devrait alors s’expliquer de ses contradictions et en cas de condamnation devrait démissionner de ses mandats ou être puni d’une peine d’inéligibilité !

Evidemment, il serait vain de compter sur les élus pour mettre en place un tel programme. Ils ne vont quand même pas se tirer dans le pied ! Alors, qui d’autre que les citoyens pourrait exiger un tel changement ?

Lançons donc une vaste pétition et rêvons ! Rêvons qu’elle sera signée par des centaines, des milliers, des millions de gens si bien que les élus ne pourront plus ignorer ces réformes indispensables (Non, non, ici le mot « réforme » n’est pas un gros mot !)

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10 réactions à cet article    


  • Jordi Grau J. GRAU 8 mai 2009 09:27

    Merci pour cet article intéressant. Je connaissais un certain nombre des mesures proposées, mais pas le jugement pour flagrant délit de mensonge. Idée savoureuse et pas idiote, même si elle est peut-être difficilement applicable.

    Le reproche principal que je ferais à votre article, c’est qu’il ne tient compte que de l’aspect juridique et institutionnel de la politique. Or, les rapports de force politiques reposent en grande partie sur des rapports de force sociaux, économiques, culturels. Si nous voulons instaurer une démocratie digne de ce nom, nous devons engager une lutte sociale. Même si on limite considérablement le salaire des hommes politiques, cela ne les empêchera pas de défendre les intérêts de leur classe. Or, la plupart des politiciens - en tout cas ceux qui ont de l’influence - font partie des classes les plus aisées (y compris ceux qui viennent de milieux populaires, comme Rachida Dati). Donc, en admettant même qu’ils renoncent provisoirement à leur fastueux train de vie pendant leurs mandats politiques, rien ne garantit qu’ils vont cesser de défendre la cause des riches. D’autant que rien ne les empêchera de pantoufler, lorsque leur carrière politique sera finie, dans les conseils d’administration de grosses entreprises (Exemple : Gerhard Schröder, qui après avoir, en social-démocrate « moderne », mené une politique antisociale en Allemagne, est grassement payé par une filiale de Gasprom. Qu’est-ce qu’on dit à tonton Vladimir ?).

    Les liens entre business et politique sont donc extrêmement étroits et un simple changement de constitution politique ne saurait les rompre. Pour éviter ce mélange des genres, une seule solution : briser la puissance des grandes entreprises et des actionnaires. Et cela ne pourra se faire seulement par de nouvelles lois, puisque celles-ci sont faites par des gens qui sont en grande partie complices de ce système politico-économique. Seul un mouvement social profond et durable pourrait changer la donne...


    • pragma 8 mai 2009 10:47

      Limitation des mandats : oui
      La politique ne doit pas être une profession et se présenter comme une carrière.
      Trop d’égo, de besoins de pouvoir, de griserie de l’argent public...

      Une remarque : suivant les périodes, entre 50 et 60% des parlementaires sont issus de la fonction publique, ce qui est déjà anormal en soi. Si d’aventure, ils ne sont pas réélus ni recasés par le pouvoir en place, ils retrouvent leur poste, ou tout au moins leur rémunération, sans même avoir perdu d’avantage lié à l’ancienneté. Parachute doré !
      Et si on les obligeait à démissionner de la fonction publique, s’ils sont élus ?
      Les représentants du privé ne sont pas certains, loin de là, de retrouver un emploi, et sont contraints souvent de repartir de zéro. Cela explique probablement que le non fonctionnaire y regarde à deux fois avant de se porter candidat !

      Quand au Tribunal des flagrants délits de mensonge, il aurait du boulot ! L’hypocrisie est une constante dans le monde politique, où on s’assoit sur ses promesses comme sur ses électeurs...


      • c.d.g. 8 mai 2009 12:33

        Si vous payez trop peu vos politiciens, ils seront tenter de monnayer leur pouvoirs
        soit par des pots de vins en suisse soit la promesse d un poste juteux une fois leur mandat terminé

        donc payons les grassement, mais qu en cas de corruption ou de mensonge deliberés, ils payent

        Pour le reste, il faut bien reconnaitre qu etre depute c est aussi un metier. Etre capable de comprendre et de rediger une loi ca s apprend. Donc le premier mandat sera pas tres efficace (ou alors il va falloir former les elus avant qu ils siegent. Et que fait on des « trop cons » qui ont ete elus)

        Pour finir, soyons honnete. On a les hommes politique qu on merite
        Qui a reelu : Balkany, Mellick, Gaymard, Bernardini, Tiberi ?


        • worf worf 8 mai 2009 13:18

          Le peuple doit se ré approprier la démocratie !
          Elle ne se limite pas qu’à élire un représentant et attendre les bras croisés qu’ils règlent les problèmes, la démocratie est l’affaire de tous.
          Chacun de son côté, avec les moyens dont il dispose, peut participer à la démocratie.
          Que cela soir en interpellant un politique dans un meeting, sur un marché, en réagissant sur son blog.
          Que cela soit au travers d’un comité de quartier, d’une association, par des pétitions.
          Que cela soit à plus grande échelle via les syndicats, une manifestation dans les rues.
          Mais aussi en faisant pression sur les médias pour qu’ils retrouvent leur indépendance et leur véritable rôle.
          Après bien sur, comme vous le proposez, on peut agir via des tribunaux, réduire les mandats, salaires et pourquoi pas leur faire passer un examen d’entrée mais je vois mal les politiques scier la branche sur laquelle ils sont assis !


          • Comité Cicéron 8 mai 2009 22:12

            tout à fait d’accord avec worf, sauf sur l’examen d’entrée en politique : ce sont pas les plus diplomés qui font les meilleurs chefs d’Etat !


          • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 8 mai 2009 21:44

            Pourquoi chercher quels changements il faudrait introduire pour moraliser la vie politique ? Mais il suffit de se référer à ce qu’est en vérité la démocratie et on a toutes le réponses.

            Le constat est sans ambiguïté : dans les pays de l’Union européenne nous ne vivons pas dans un système démocratique.

            Pour comprendre ce qu’est la démocratie véritable, il faut en premier lieu prendre conscience des idées faussement inculquées sur ce qu’est la démocratie.

            Il ne faut pas, comme c’est très souvent le cas, confondre la démocratie avec le fait de pouvoir élire les représentants. Être représentés par des députés, élus selon la règle de la majorité des citoyens s’exprimant dans le secret, ne signifie pas qu’on est en démocratie. L’explication est dans l’article dont le lien figure ci-dessous.

            Pour ceux qui sont à la recherche de la vérité, Voici un simple indice qui pourrait vous mettre sur la piste de ce qui ne va pas dans le système politique actuel : dans le système politique actuel les politiques sont élus, ensuite ils prennent des décisions, écrivent des lois, signent les traités internationaux, engagent des dépenses que des générations futures devront rembourser etc., sans vérifier si la majorité de la population est d’accord avec chacun de leurs actes, et même souvent en sachant que la majorité de la population n’est certainement pas d’accord avec certains de leurs actes.

            En France et dans l’Union européenne nous vivons dans un système oligarchique qui est au mieux une « pseudo-démocratie » de façade, qui utilise le vocabulaire de démocratie mais qui dans les faits est une oligarchie technocratique.

            Pourtant le système politique véritablement démocratique n’est pas une théorie utopique, il existe ailleurs, il est mis en application, et pourrait être mis en place en France ainsi que dans les autres pays de l’Union européenne.

            Tous les détails - la définition non-ambigue de la démocratie et la description de sa mise en application pratique - figurent dans l’article « Où est la démocratie ? ».


            • plancherDesVaches 8 mai 2009 21:49

              La Démocratie fut crée par les Grecs avant qu’ils ne se fassent détruire par les Romains.
              Ainsi, ces Grecs payaient les paysans pour les dédommager de leur journée perdue aux champs pour venir voter dans l’Agora.
              Les Romains ont récupéré non seulement les dieux de ce peuple, mais aussi ce qu’ils avaient fondé en la Démocratie en la détournant à leur avantage.
              Les Grecs étaient pacifiques, les Romains, conquérants.
              Les Vénitiens furent aussi conquérant, du point de vue économique.
              Louis XVI ne fut pas conquérant, mais juste étranglé et novice en économie, donna ce que vous savez.
              Bis.... Repetitas. Repetiti....


              • Jordi Grau J. GRAU 8 mai 2009 23:31

                Juste une petite correction : les Grecs n’étaient pas du tout pacifique. Athènes et Sparte se sont fait la guerre pendant des décennies car chacune des deux cités se croyait assez puissante pour dominer toutes les autres... Finalement, cette guerre a tellement affaibli les Grecs qu’ils se sont fait écraser par un royaume voisin, fortement imprégné de culture grecque, d’ailleurs : la Macédoine.


              • Comité Cicéron 8 mai 2009 22:11

                Il y a l’exemple classique de la suppression de la peine de mort en France : si on avait suivi les sondages on ne l’aurait pas fait (60% contre la suppression en 1981).

                Alors bof : c’est un peu rapide de dire qu’il n’y a de démocratie que si chaque acte est soumis à l’accord de la population. et pour Plancherdes Vaches c’est inexact de dire que Rome a détruit la démocratie athénienne : les Grecs se sont détruits tout seuls : Athènes a perdu contre Sparte, puis contre Alexandre de macédoine. Les Romains sont arrivés bien plus tard.

                Par contre ce que nous enseignent Rome et Athènes, c’est que la démocratie fonctionne mieux sur un petit territoire.

                et ce que rajoute l’histoire moderne est que la démocratie est aussi efficace au niveau fédéral, pour limiter les ambitions des Etats-nations (Inde, USA, Europe).


                • plancherDesVaches 8 mai 2009 23:08

                  « Alors bof : c’est un peu rapide de dire qu’il n’y a de démocratie que si chaque acte est soumis à l’accord de la population »
                  Par cette phrase, et rien que par elle, vous prouvez que la Vox Populi est une merde qui n’est qu’utilisable à des fins d’intérêt personnel.
                  Votre pseudo est par ailleurs révélateur.
                  Peut-être auriez-vous pu dire qu’il FALLAIT PRENDRE EN COMPTE LA VOIX DU PEUPLE.

                  MAIS CECI N’EST PLUS DIT. OU A DES FINS DE DEMOGAGIE.

                  Par ailleurs, expliquez-nous comment les Spartes auraient pu être une source de destruction de la Démocratie Grecque.... Cela m’intéresse au plus au point.
                  Faites TRES attention : je connais l’histoire.

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