Faire des économies en supprimant les conseils généraux
Il s’agit bien évidemment de supprimer les assemblées élues, les compétences et les services du conseil général nécessaires à l’exercice de ces compétences étant transférées vers d’autres collectivités (Régions, Intercommunalités).
C’est la seule façon de faire de réelles économies
Si on conserve les départements en les transformant pour les recycler en je ne sais pas trop quoi ou en fusionnant les conseils généraux avec les conseils régionaux, uniquement dans le but de préserver les carrières politiques d’élus, alors, on conservera les coûts induits qui s’attachent à des fonctions électives devenues obsolètes.
Il faut bien sûr se méfier de ce risque qui est réel. Déjà, on assiste à des manœuvres destinées à préserver une espèce en voie de disparition, les radicaux de gauche, supplétifs de la majorité actuelle, qui font feu des quatre fers pour que l’on conserve les conseils généraux en milieu rural. Si l’on va dans cette voie, il serait plus clair pour le gouvernement de proposer un amendement pour que tous les conseils généraux comportant au moins un radical de gauche soit classé dans la catégorie des départements ruraux !
D’autres éléments nous permettent de constater que les élus carriéristes et leurs partis ne veulent absolument pas perdre leurs mandats ou leurs parts de marchés. C’est le cas de la loi en cours de vote au Parlement sur le découpage des Régions dans laquelle un amendement a été ajouté stipulant qu’en cas de regroupement de deux régions, tous les élus sont intégrés à la nouvelle assemblée, d’où effectifs pléthoriques et constructions de nouveaux palais régionaux et intégration des personnels de cabinet de la communication, etc….
Les élus prompts à voter des mesures d’économies s’appliquant aux Français, font preuve de beaucoup de réserves lorsqu’il s’agit d’appliquer à eux-mêmes des dispositifs analogues, tout cela bien sûr, au nom de la « démocratie locale » qui n’est pourtant pas indexée sur le nombre d’élus et de collaborateurs qui les accompagnent, ça se saurait....
Un petit exemple d’économies, pour illustrer…
Il s’agit d’un Conseil Général du grand Ouest dans un département d’un million d’habitants. La lecture des organigrammes et des annuaires permet, d’isoler facilement toutes les fonctions qui deviendraient inutiles si on supprime le Conseil Général.
Dans le cas pris en exemple, 53 élus siègent actuellement dans cette assemblée et on peut évaluer le coût annuel moyen de chacun d’entre eux à 35000 € (indemnités de mandat, frais de déplacements, frais de bouche,…), soit 1,855 Millions d’euros.
Une Assemblée élue de ce type coûte en moyenne 3.20 € par habitant en dépenses de communication (Manifestations diverses, impression du journal distribué dans les boîtes à lettres et de divers supports thématiques de communication,…) soit 3,2 Millions d’€ pour le département considéré.
Pour assurer le fonctionnement de cette assemblée d’élus, il faut bien sûr du personnel. C’est ainsi que le cabinet et les groupes politiques emploient à leur bénéfice exclusif 28 personnes, dont les fameux contractuels et chargés de missions issus tout droit du vivier des partis politiques et qui sont là en apprentissage en attendant de prendre le relais dans des fonctions électives, et des secrétaires et des chauffeurs.
Ajoutons à cela un service communication de 27 personnes dédié à la rédaction des supports, ou bien aux reportages photographiques lors des inaugurations ou autres manifestations, un service des assemblées (préparation des rapports, organisation et suivi des séances, du travail des commissions,…) composé de 10 personnes et de services de Direction Générale qui deviendraient inutiles en cas de suppression du conseil général (21 personnes).
Au total, en additionnant le coût des élus (1,855 Millions), de la communication (3,2 Millions), et les frais de personnel (valorisés à 44 000 € par emploi, charges comprises, soit 3,785 Millions), on arrive à une économie annuelle de 8,84 Millions d’euros, et encore les frais de fonctionnement induits par ces fonctions et ces postes (informatique, surface de bureaux, fournitures diverses,…) ne sont pas comptés.
Ajoutons pour être complet, que les emplois pourvus par les fonctionnaires dans les différents services considérés devront être redéployés dans d’autres services, en étant gagés sur des départs en retraite, l’économie attendue étant lissée sur quelques années.
Ajoutons (bis), qu’il ne s’agit que des seules dépenses liées au fonctionnement du conseil général considéré et que la suppression de la clause générale de compétence devrait entraîner également des suppressions de postes (gagés également sur des départs en retraite) dans les services administratifs des conseils généraux transférés vers les Régions.
Voilà, juste pour dire à ceux qui disent que la réforme coûtera plus cher qu’ils se trompent, sauf si leur intention est de laisser les élus bricoler eux-mêmes un système pour garder leurs petites baronnies locales.
C’est pourquoi la rationalisation des organisations consécutive à toute réforme des collectivités ne doit pas être laissée aux mains de ces piètres gestionnaires et mauvais managers, soucieux de préserver leurs acquis et leur confort personnel.
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