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Accueil du site > Actualités > Citoyenneté > Marylise Lebranchu, le bon petit soldat

Marylise Lebranchu, le bon petit soldat

Invitée d’une émission politique sur la cinq, Marylise Lebranchu, Ministre de la décentralisation et de la fonction publique a fait le job, c’est-à-dire qu’elle a su adapter son discours aux circonstances, en décalage avec les promesses du début du quinquennat et les revirements successifs.

Profession : avaleuse de couleuvres

C’est un peu cela être Ministre, lorsqu’on porte des réformes susceptibles de toucher aux acquis de la classe politique. Au début, il y a eu l’incontournable suppression des réformes de la majorité précédente (le conseiller territorial, par exemple) pour bien montrer que les choses allaient changer. Puis il y a eu les déclarations péremptoires sur la suppression des conseils généraux. On sait ce qu’il en est advenu. Enfin, cerise sur le gâteau, le redécoupage des Régions qui concernait avant tout les administrations de l’Etat, et la fameuse loi NOTRe (nouvelle organisation du territoire de la République) censée mettre de l’ordre entre les compétences départementales et régionales et dans les intercommunalités.

Les velléités et autres promesses électorales se sont donc fracassées sur le plus puissant lobby français, celui des élus, manipulé en sous-main par le lobby économique ce qui, traduit en langue de bois politique de Mme Lebranchu, nous donne : « ce sont les parlementaires qui ont décidé ».

Les élus, corps intermédiaire…

Ah, les fameux corps intermédiaires tant vantés par le Président lors de la récente conférence sociale… Ces fameux groupes sociaux situés entre les individus et l’Etat, a priori indépendants et autonomes censés mettre de l’huile dans les rouages et qui ne tiennent désormais plus leur rôle et se réfugient derrière les privilèges que leur confèrent leur position.

Tout cela part en vrille face à la réalité et au pouvoir économique et il ne subsiste plus que le Medef, la FNSEA et quelques associations plus ou moins occultes qui exercent une influence sans faille en dictant aux Etats la feuille de route à suivre. De l’autre côté, les syndicats et les partis politiques, à la représentativité et aux effectifs en chute libre en sont réduit à accompagner les exigences de ces nouveaux maîtres.

Nouvelles venues dans la catégorie des corps intermédiaires, les religions avec leurs exigences propres à chacune et résolument tournées vers le passé, qui entendent désormais jouer un rôle majeur et exiger que la société s’adapte à leurs dogmes.

Les élus, dans tout cela sont les prescripteurs de leur propre avenir puisqu’ils s’arrangent pour préserver leur corporation et leurs cumuls de mandats et les avantages qui vont avec. Charité bien ordonnée commence par soi-même…

Ce n’est pas sans poser de problèmes…

Selon Madame Lebranchu, les fameux conseils départementaux qui auraient dû disparaître, sont confrontés à des problèmes de fin de mois et pour certains se demandent comment payer le RSA et les dépenses croissantes pour les personnes âgées. Une dizaine de départements seraient concernés par le problème et tendent la sébile auprès de l’Etat à l’instar des communes qui veulent, elles, continuer à dépenser comme elles l’entendent.

Certes, la baisse des dotations de l’Etat n’aide pas les collectivités territoriales, mais comment expliquer que les élus qui, au Parlement, dénoncent l’impécuniosité de l’Etat avec son déficit et sa dette croissante, viennent tendre la main lorsqu’ils assurent leur mandat local en demandant à l’Etat une rallonge budgétaire. Un peu de cohérence serait la bienvenue.

Madame Lebranchu, dans un éclair de franchise a déclaré que le RSA ou les aides aux personnes âgées pourraient être utilement recentralisées au niveau de l’Etat ce qui permettrait d’assurer une parfaite égalité territoriale, non soumise aux aléas de la fiscalité locales ou aux dépenses jugées prioritaires par les élus locaux.

Dès lors, compte tenu du fait que les dépenses des Conseils Départementaux sont principalement des dépenses d’intervention sociale, ces collectivités deviendraient des coquilles quasiment vides dont les compétences résiduelles (collèges et voirie) pourraient être transférées sans problème aux Conseils Régionaux.

Schéma impossible pour les partis politiques et leurs élus locaux qui perdraient ainsi plus de 4000 mandats auxquels s’ajouteraient les postes politiques pourvus par les amis et qui viennent grever nos impôts locaux.

C’est le Parlement qui décide comme le souligne Madame Lebranchu… Et ce corps intermédiaire influent qui s’auto protège se contente désormais gauche et droite confondues d’appliquer une politique qui répond aux seules exigences des lobbies économiques et financiers. Nous vivons désormais une fausse alternance. 

Cela commence à se voir

Les évènements qui se sont produit à Air France sont une manifestation évidente du refus de la morgue patronale et la réaction violente du Gouvernement montre bien l’orientation voulue.

La désaffection croissante des électeurs lors des scrutins constitue la seconde manifestation du divorce croissant entre les citoyens et les élus.

Le seul projet que l’on nous propose aujourd’hui, c’est faire barrage au FN « par le vote républicain ». C’est dire la vacuité des programmes et des projets politiques qui se ressemblent de plus en plus par leur vide sidéral. Le FN s’il arrive aux affaires ne serait-ce que dans une seule région n’échappera pas à cette évolution.

Madame Lebranchu ou son clone de droite pourront toujours tenir le même discours : rien ne changera.


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3 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 27 octobre 2015 10:58

    c’est plutôt le glandu ......


    • Clark Kent M de Sourcessure 27 octobre 2015 14:52

      On pourrait faire des économies d’un montant équivalent à celui de la dette en offrant carrément les bureaux de l’Elysée au Medef, ce qui ne changerait rien à la politique du pays. et en licenciant (sans indemnités) tout le personnel politique pour ne garder que les fonctionnaires qui assurent le fonctionnement technique de l’état.


      Après, on pourrait même avoir des recettes en louant l’assemblée nationale et le sénat pour Paris, les conseils généraux et régionaux en province, aux troupes de théatre et orchestres symphonique pour organiser de beaux spectacles.

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