Quand les primaires deviennent secondaires au PS
Expression militante en forme de lettre ouverte à la Première Secrétaire.

Martine, une liste de 6 maires socialistes, élus du peuple (Démos), dont je tairai les noms eu égard à la bassesse de leur démarche, viennent de souscrire à un appel en faveur de ta candidature unique en 2012, condamnant ainsi le processus des primaires.
Ces édiles bien inspirés, ou bien manipules, va savoir, nous expliquent que :
« La gauche a le devoir de se rassembler pour construire une alternative
L’augmentation des salaires et la fixation d’un revenu maximum, la réduction de la durée du travail, l’emploi, le droit à la retraite à 60 ans et à une protection sociale de qualité, de grands services publics pour la santé, l’école, les transports, le logement : tout cela doit être au cœur du projet des socialistes si nous voulons chasser Sarkozy.
C’est sur la question sociale que se jouera 2012.
C’est pourquoi, le candidat de toute la gauche ne peut pas être celui qui a dirigé la principale institution financière de la planète.
Les socialistes, et la première d’entre eux, ont une responsabilité particulière pour, au premier comme au deuxième tour, mobiliser et rassembler la gauche.
C’est pour cela que nous en appelons à Martine Aubry.
Pour couper court à toute zizanie, c’est la première secrétaire du Parti qui doit le conduire à la bataille. Elle a toute légitimité pour être notre candidate. Elle a la capacité de conduire la gauche à la victoire de 2012.
C’est ce qu’attendent d’elle des millions d’électeurs de gauche. »
C’est ce texte qu’ils envoient à leurs listes de contacts et bien au-delà, puisqu’en l’occurrence, bien que très éloigné de l’obédience du maire de mon département, signataire, il me l’a fait parvenir, utilisant en cela des moyens de récupération d’adresses mails pour le moins pas très orthodoxes.
Je veux souligner avec force plusieurs choses qui ne manquent pas de me choquer, au premier rang desquelles, une nouvelle fois, est affiché le peu de cas accordé au vote militant qui, à une écrasante majorité, s’est prononcé pour des primaires ouvertes. Le temps de la question « est-ce ou pas une bonne chose », est désormais derrière nous. S’en soucient-ils ?
Mais là n’est pas la pire aberration. Il est précisé dans le mail qui accompagne ce texte qu’un site intitulé www.martine2012.net a été créé pour relayer cet appel et inviter ceux qui le souhaitent à le signer. Ceci me paraît très grave. D’abord parce que ça sous entend que tu as, sinon donné ton consentement, du moins, pas fait d’opposition à cette démarche antidémocratique, qui prône et incite au non respect des règles fixées par le Parti. C’est un vrai problème. Que certains socialistes profitent de leur position d’élus, fut elle modeste, pour agiter les oripeaux de la division, je dirai que malheureusement pour lui, le PS y est rompu. Mais que ces mêmes élus du peuple osent ainsi malmener la démocratie, mérite leur expulsion immédiate du PS
Le Parti et moins encore toi, sa Première Secrétaire, ne peut tolérer sans réagir autoritairement que ton nom soit ainsi utilisé à des fins partisanes par des élus qui offensent le peuple, demandant que lui soit confisqué le droit de décider de son candidat socialiste pour 2012. Ces ayatollahs de la pensée unique n’ont rien à faire sous la bannière du Parti Socialiste. Si tu n’es pas en capacité de comprendre cela et de rapidement sanctionner les dits élus, alors tu te disqualifieras toi même pour les primaires, car tes adversaires auront tôt fait d’utiliser l’argument, qui de fait, sera complètement justifié.
Avions-nous besoin de jeter ainsi un peu plus encore le doute et la suspicion sur le processus des primaires, qui avait déjà perdu beaucoup de son essence du fait des manœuvres qui te sont prêtées vis-à-vis de DSK, sous les auspices classieux de FABIUS. Certainement pas. Mais comme à quelque chose malheur est bon, cette atteinte à la démocratie aura eu vertu de nous montrer une bien triste réalité. Ces primaires, qui devaient être un moment de rassemblement de la gauche, pourraient bien au final sonner le glas du PS. Les taux de participation des 6 et 9 octobre seront les révélateurs de ce futur, or, si le vent de la discorde continue à souffler dans les rangs socialistes, et que pèse sur toi le moindre soupçon d’arrangement, il se pourrait bien que le peuple boude les urnes.
Mais finalement, ce Parti, qui est le mien, mérite-t-il plus ?
Tu n’es pas sans savoir que ceux la même qui en appellent aujourd’hui a éviter la zizanie, appartiennent tous aux courants qui l’ont méthodiquement semée et entretenue en 2007, durant la campagne de la candidate socialiste, et qui ont bâti ta fragile légitimité à la tête du PS durant le Congrès de Reims. Les laisseras tu t’instrumentaliser encore longtemps ?
Virons- les une fois pour toutes.
Christian
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