2012 : retour sur une année électrique
La consommation électrique française a progressé globalement de 2,1% en 2012. Toutefois, cette hausse globale cache une tendance structurelle plutôt baissière qui se confirme.
Le froid polaire à l’origine de la hausse de la consommation
Près du tiers des foyers français se chauffent à l’électricité. Résultat : en hiver, la consommation atteint des sommets. Pour 2012, le mois de février polaire qu’a connu le pays (avec une moyenne inférieure à 10° aux normales saisonnières) est un révélateur de cette tendance. De fait, durant ce mois particulièrement difficile, le froid a provoqué une série inédite de records historiques de consommation.
Selon RTE, cette série de records explique, à elle seule, la tendance haussière (de 2,1 %) calculée pour l’année 2012. En effet, sans ces évènements météorologiques exceptionnels, la demande d’électricité aurait baissé, globalement, de 1% pour toute l’année 2012. C’est le résultat auquel parvient RTE, en corrigeant cette moyenne globale de « l’aléa météorologique ».
L’industrie de moins en moins demandeuse
Cette lecture des données « corrigées de l’aléa météorologique » pour ce qui concerne les grandes industries traduit une baisse de consommation de 4% sur l’année. Cette tendance est particulièrement marquée dans certains secteurs en souffrance comme la sidérurgie (-7,5%) ou la construction automobile (-8,8%). La situation est à peine meilleure pour les PME et les PMI dont les besoins en électricité n’ont (que) chuté de 1%.
Au-delà de ces nuances avec le logement ou entre secteurs d’activités, la répartition de la consommation d’électricité répond également à des critères démographiques.
Des territoires électriques hétérogènes
Ainsi, certaines régions connaissent une importante hausse de leurs besoins (Bretagne, PACA…) tandis que d’autres sont confrontées à une baisse drastique de leur consommation (Nord, Lorraine). Ces changements, liés à l’évolution de la démographie et aux situations économiques locales variables, entraînent des tensions importantes sur les réseaux électriques.
Ces tensions sont d’autant plus importante que certains territoires dynamiques se trouvent être des « péninsules électriques », qui produisent très peu d’énergie (la Bretagne, par exemple, produit à peine 10% du courant qu’elle consomme). Donc, pour faire face au risque de black-out sur ces zones tendues, une vigilance particulière est demandée aux habitants et des dispositifs de solidarité inter-régionaux sont mis en place.
En définitive, la vague de froid exceptionnelle qui a touché le pays en février explique à elle seule la hausse globale de consommation électrique pour 2012. En 2013, sans nouvelle période de froid comparable, la tendance devrait donc s’orienter vers une réduction de la consommation globale d’électricité, à l’image de la contraction de l’activité économique annoncée.
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