On croyait les accords de compétitivité enterrés. Ils reviennent pourtant par le biais de PSA qui en propose un à ses salariés de Sevelnor. S'il devait être signé, nul doute que d'autres employeurs s'engouffreront dans la brèche !
Les accords compétitivité-emploi, c'est cette technique de management du personnel qui consiste à demander aux salariés d'accepter un gel de leur salaire et une flexibilité accrue, pour éviter les licenciements ou la fermeture de leur usine. L'idée en revient au Medef et à l'UIMM et faisait partie du programme de Nicolas Sarkozy et de l'UMP.
A l'époque où ils étaient évoqués, c'est à dire pendant la campagne présidentielle, aucun plan social n'avait été dévoilé, les organisations patronales comptant sur la réélection du Président sortant.
Or, le résultat des urnes ayant été différent, les entreprises ont lâché les chiffres des licenciements et fermetures de sites prévues, avec pour point d'orgue, les 8000 suppressions de postes de PSA.
Et là, le message est clair : Soit vous acceptez (et faites accepter) de subtiles dérogations au droit du travail, soit nous serons obligés de licencier massivement. Le tout bien entendu au nom de la compétitivité des entreprises françaises.
En attendant que le gouvernement veuille bien céder à cet oukase, c'est dans le groupe PSA que se joue le premier bras de fer. En effet, PSA propose à ses salariés de Sevelnord (2.700 personnes ) : « (...) un gel des salaires pour l'ensemble du personnel en 2013 et 2014. Pour faire face aux baisses d'activité, il est envisagé aussi une mobilité accrue, qu'elle soit interne sur le site ou externe dans la région Nord-Pas-de-Calais, et une plus grande flexibilité dans les délais nécessaires pour monter une équipe en cas de surcroît de demande imprévu (...) » Jusque là direz-vous, rien de que, malheureusement, de très classique. Sauf qu'il est nécessaire de lire la deuxième partie du projet d'accord : « (...) L'accord, que la direction aimerait voir signé avant la fin du mois pour une durée de cinq ans, n'entrerait en vigueur que si Sevelnord obtenait le K-Zéro, pour lequel l'usine est en concurrence avec le site de Vigo, en Espagne, où le coût du travail est inférieur d'un tiers (...) »
Franchement pas emballant ! Néanmoins, la CFE-CGC, le SPI-GSEA ( syndicat maison majoritaire) et FO ont décidé de signer l'accord. Seule la CGT a refusé de signer, et demande que soit organisé un référendum auprès de tous les salariés, à la rentrée : « (...) On ne signe pas dans le dos des salariés à la veille des congés payés (...) Quand on mesure l'impact d'un tel accord qui va remettre en cause la vie de famille, les conditions de travail, le pouvoir d'achat pour les salariés à venir, des mesures exceptionnelles telles qu'un référendum ne sont pas absurdes (...) »
CGT qui assimile, à juste titre : « (...) l'accord de compétitivité à un chantage pour l'attribution à Sevelnord par PSA de la production d'un nouveau véhicule utilitaire, le K-zéro, à l'horizon 2015-2016 (...) »
Néanmoins, le groupe PSA joue sur du velours, dans la mesure où il sait parfaitement que dans un contexte d'emplois rares, les salariés, pour ne pas grossir les rangs des chômeurs, déja très nombreux dans la région nord accepteront le projet d'accord.
Si c'est le cas, celà pourrait donner des idées à de nombreuses entreprises françaises qui pourraient se réclamer de l'accord compétitivité PSA pour le proposer à leurs salariés.
Mais que vaudra la parole donné lorsqu'on se souvient de ce qu'il est advenu des salariés de Continental qui avaient accepté un accord de ce type ?
Et quid des conditions de travail et de salaires une fois que les entreprises seront redevenues bénéficiaires ? N'expliquera t-on pas à ce moment là aux salariés que pour des raisons de compétitivité, on ne change rien ?
Des questions qu'il faut se poser maintenant, sous peine de grosses désillusions.
« (...) L’accord, que la direction aimerait voir signé avant la fin
du mois pour une durée de cinq ans, n’entrerait en vigueur que si
Sevelnord obtenait le K-Zéro, pour lequel l’usine est en concurrence
avec le site de Vigo, en Espagne, où le coût du travail est inférieur
d’un tiers (...) »
A la rentrée après les 6 semaines de fermeture d’Aulnay pour les vacances les salariés ont promis de « faire la guerre à PSA »... Est-ce que la grève sera votée dès l’AG du 11 septembre ? On verra... En tous cas le Mondial de l’automobile sera très chaud le 29 septembre où tous les travailleurs de l’automobile convergeront sur l’exposition...
Il est évident que la famille Peugeot va tenter de faire passer partout ses accords dits de « compétitivité » en s’appuyant sur la crainte du chômage que génère chez les travailleurs la fermeture annoncée de l’usine d’Aulnay ainsi que les 8000 suppressions d’emploi dans le groupe.....
Tous les ouvriers ont compris que faire reculer PSA ne sera pas simple et qu’une simple grève ne suffira pas... Il faudra paralyser, bloquer totalement le groupe et ses usines partout de Poissy à Rennes en passant par Sochaux ou Sevelnor... Pour cela il faut que se développent les Comités de lutte, comme celui mis en place à Aulnay, qui regroupent tous les travailleurs, syndiqués ou non....
Il faut aussi coordonner les boites en lutte et menacées de licenciements pour que toutes puissent se battre ensemble et obtiennent le soutien décisif, dans la rue et sur les piquets de grève, de toute la population travailleuse, des chômeurs, des étudiants....
Si le mouvement ouvrier ne parvient pas à cela alors la défaite sera assurée et les capitalistes ne se gêneront plus pour imposer partout la gigantesque régression sociale dont ils rêvent.....
Il faut aussi tenter d’obliger les pouvoirs publics à prendre leur responsabilité allant jusqu’à exproprier la famille Peugeot sans indemnités ni rachat....et rediriger la production dans un sens plus favorable aux transports en commun.... Mais là c’est une autre histoire qui ne pourra s’écrire que lors d’une lutte mémorable de l’ensemble de la classe ouvrière....
En attendant où que l’on soit, chacune et chacun doit se préparer à s’investir corps et âme dans ce mouvement dès la rentrée de septembre.....
PSA ne fait que mettre en oeuvre, par avance les « réformes structurelles » (plans d’austérité) qui vont nous être imposés par la Commission Européenne après la ratification du TSCG par les « socialistes » sous la forme d’une modification de la loi organique relative aux lois de finances et.... qui est inscrite dans la Constitution !!!.
WSJ. : Mais certaines personnes [sic.] disent
que la Grèce souffre vraiment de conditions similaires à la dépression,
avec un écart de PIB de 15% ou 16% depuis le pic. Quel est votre point
de vue sur ces politiques d’austérité dans la stratégie plus globale du
moment, ce qui oblige à l’austérité à tous les niveaux de coûts afin de
réduire les déficits budgétaires ? Il n’y avait pas d’alternative
à l’assainissement budgétaire, et nous ne devrions pas nier que c’est
récessif à court terme. À l’avenir, il y aura ce que l’on appelle la voie de confiance, qui va réactiver la croissance,
mais ce n’est pas quelque chose qui se produit immédiatement, et c’est
pourquoi les réformes structurelles sont si importantes, parce que la
contraction à court terme ne sera remplacée par une croissance durable à
long terme que si ces réformes sont en place.
Une info pertinente sur la collusion UMP/PS : Avant sa nomination comme ministre de l’économie, Moscovici était vice-président du Cercle de l’Industrie (lobby du CAC 40) créé en 1993 par D Strauss-Kanh et R Lévy (Pdt Renault) et a accueilli son nouveau président Philippe Varin, Président du directoire de Peugeot (PSA) nommé le 27/04/2012.