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Accueil du site > Actualités > Economie > Alcatel, exemple d’un échec typique Français

Alcatel, exemple d’un échec typique Français

Le groupe doit son nom à la Société Alsacienne de Constructions Atomiques, de Télécommunications et d'Electronique, absorbée dans les années 60 par la Compagnie générale électrique avait tout pour réussir.

En 1991, quand je rejoins les Laboratoire de Marcoussis (Nom un peu désuet du Centre de Recherche du groupe situé à Marcoussis dans l’Essonne), la recherche fait feu de tous les côtés.

Le groupe est un des leaders mondiaux en fibres optiques, transports ferroviaires, stockage d’énergie, lasers, réseaux de télécommunication…. Pour bien situer l’ampleur des enjeux technologique, la CGE est l’équivalent du groupe SIEMENS.

Dans ma zone d’activité, le groupe investit massivement en R&D et nous mettons au point un procédé extrêmement rentable de fabrication de fibres optiques. C’est encore à ce jour, la seule usine européenne de fibre optique, située à Douvrin dans le nord de la France et qui utilise cette technologie.

http://www.lesechos.fr/28/01/2009/LesEchos/20351-057-ECH_revolution-dans-la-fibre-optique.htm

http://www.lavoixdunord.fr/region/douvrin-dans-son-usine-de-350-salaries-draka-comteq-ia35b0n2066215

En prenant en 1995 les rênes de ce qui s'appelle alors Alcatel Alsthom (Nouveau nom de la CGE), Serge Tchuruk fait le pari d’un recentrage sur les télécoms, l'activité la plus rentable. Il cède alors les câbles, les TGV, les satellites et autres centrales électriques… Siemens lui prend prudemment l’option inverse.

C’est le péché originel, le court terme rentable au lieu d’une vision technologique long terme et diversifiée.

Entre juin 1995 et juin 2001, les effectifs fondent de 195.000 salariés à 58.000.

La société a pour modèle fou de devenir une entreprise sans usines.

Mais à la différence de ses rivaux et en particulier des Chinois, Alcatel Alsthom manque le virage stratégique du mobile en échouant à s’imposer dans le GSM et les terminaux. Un comble car le groupe se trompe dans ce qui est désormais son seul axe stratégique.

En 2004 les activités de fabrication de fibres optiques sont cédées à un petit câblier des Pays-Bas, DRAKA.

Le site de Conflans Sainte-Honorine est fermée et la R&D démantelée. Je quitte le groupe Alcatel.

http://www.lesechos.fr/28/01/2009/LesEchos/20351-057-ECH_revolution-dans-la-fibre-optique.htm

Quant à l’action, elle chute de 100 euros à moins de 30 (sans parler de mes stocks-options).

En 2013 le groupe met ses brevets en gage pour obtenir un prêt.

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/alcatel-lucent-se-fait-preter-2-milliards-gages-sur-ses-brevets_1426469.html

Le rachat par NOKIA n’est que la conclusion d’une triste histoire.

L’objectif simple d’investir et de bien faire son métier avec d’excellents produits a visiblement été oublié par les dirigeants d’Alcatel.


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10 réactions à cet article    


  • lsga lsga 15 avril 2015 19:35

    et oui... C’est toujours le problème en France : les bureaucrates, énarques, commerciaux d’HEC, et autres diplômés en droit prennent l’ensemble des décisions stratégiques d’entreprise d’ingénierie. 

     
    Dans les PME, c’est pareil : les petits patrons des NTIC sont des fils à papa sans diplômes, des étudiants en commerce qui décrochent un crédit, des commerciaux aux dents longues, d’anciens cadres spécialisés dans la paperasserie. 
     
    L’ingénieur contre le bureaucrate : un énième avatar de la lutte des classes. 

    • diverna diverna 16 avril 2015 12:15

      @lsga
      C’est une redéfinition de la lutte des classes ! Il y a effectivement une clique de dirigeants issue de quelques écoles et ceux-ci ont mal dirigé. maintenant, comparer ce microcosme typiquement français à une classe et vouloir en faire un cs particulier de la sempiternelle « lutte des classes » c’est un peu osé. Je préfère reprebdre le titre de ce bouquin de Peyrefitte : Le mal français. Les français ont poussé à l’extrême un « modèle » de société pyramidal et ce modèle échoue.


    • lsga lsga 16 avril 2015 12:20

      @diverna
      Classe Bourgeoise : qui possède l’appareil de production, c’est à dire, qui décide ce qu’on produit et de comment on le produit. 

       
      La bureaucratie a toujours été la première cible de Marx, qu’elle soit la bureaucratie privée ou la bureaucratie publique.
       
      On est donc pas dans une métaphore, mais très précisément dans la définition de Classe. Renverser la bourgeoisie : c’est avant tout renverser les incompétents qui prétendent décider à la place des travailleurs alors qu’ils ne comprennent rien à ce que font les travailleurs. 
       
      C’est sûr que les staliniens qui croient que le Socialisme consiste à donner le statut de fonctionnaire aux banquiers ont du mal à comprendre ces notions de bases du Marxisme.

    • mmbbb 15 avril 2015 20:53

      a l’auteur ce n’est pas tres grave nous avons deja rate le tournant du numerique avec Internet alors que Louis Pouzin qui travailla avec la CII honnewell fut le premier a envoyer des informations par paquets le pricipe meme d’Internet Il se heurta comme vous a une classe de fonctionnaires ingenieurs des PTT de l’epoque qui imposerent le MINITEL C’est notre exception culturelle francaise de rater les grandes innovations Il nous reste le tourisme mais nos rue sont sales assez dangereuses et nous ne sommes pas tres accueillant Nous meritons bien d’etre une petite nation et avons raison de glorifier tant notre passe muisque nous ne savons plus entrevoir l’avenir De surcroit votre ancien patron Tchuruk doit avoir une bonne retraite c’est ca aussi la france du merite


      • Encabane Encabane 15 avril 2015 23:56

        Vous oubliez d’évoquer l’achat de Lucent, une société elle aussi vidée de sa substance avant d’être mariée à Alcatel, selon le bon vieux principe que ficeler deux unijambistes l’un à l’autre permet de fabriquer un sprinter efficace.


        • Le p’tit Charles 16 avril 2015 08:29

          La mentalité Française est toujours en IV république (et encore..) faut donc pas s’attendre à des miracles de nos industries (qui dans l’ensemble délocalisent...)

          Nous devrions toujours porter le nom de La Gaule vu tous les Verres-Seins-G-Tout-Risque qui gouvernent depuis 50 ans.. ?

          • Scual 16 avril 2015 08:44

            C’est juste une trahison de plus.

            Le vol et la destruction de ce qui fait la force de notre pays est planifiée par des traitres. Ils ne sont pas stupides, ce n’est pas des erreurs : c’est une trahison.


            • zygzornifle zygzornifle 16 avril 2015 09:12

              Alstom, Alcatel etc.....la liste est longue que la plaidoirie d’un avocat de Sarkozy ......


              • Trelawney 16 avril 2015 10:05

                L’industrie en France ne concerne que 11 % de notre PIB. Avant c’était beaucoup plus, oui mais c’était avant. Donc quand un politique nous parle du « redressement politique », c’est comme pour la croissance : Il nous enfume.

                Il faut se faire à cette idée : l’industrie est morte en France. Ce qui disent le contraire sont des menteurs.

                Pour ce qui est des responsabilité, tournez vous vers le Tchuruk, Bess, J6M (Jean marie Messier Moi Même le Maitre du Monde) ; Lauvergeon, etc.

                Vous prenez un caporal de l’armée française et en Afrique vous en faites un colonel. Vous prenez un jeune diplômé HEC ou ENA et en France vous en faite un président. C’est dans le même ordre de valeur


                • yvesduc 16 avril 2015 20:04

                  Alcatel est d’abord victime de la concurrence asiatique ! Et de la délocalisation à tout crin organisée par nos politiques, délocalisation qui entraîne la fuite du savoir-faire (lire Éric Laurent). Des ingénieurs asiatiques payés 5 à 10 fois moins que les français, conçoivent et font produire à bas coût la technologie achetée ensuite par les français… Du moins, par ceux qui encore un emploi. C’est toute la logique pernicieuse de la « concurrence libre et non faussée » (en réalité, complètement faussée) : les français au chômage ne peuvent plus acheter ce qu’ils fabriquaient pourtant hier.

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