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#85 des Tendances

Auto : les USA taxent l’UE, l’UE subventionne Tesla…

La semaine dernière, une nouvelle succession d’information est venue montrer toute l’absurdité du machin européen. Au même moment où Donald Trump annonçait une taxe de 25% sur les véhicules importés, dont les constructeurs européens seraient les premières victimes, l’UE validait le pool d’émission qui permet à Tesla de toucher des milliards de crédit des autres constructeurs.

Auto : les USA taxent l'UE, l'UE subventionne Tesla…

 

L’UE : entreprise de destruction des pays européens

Bien sûr, les méthodes de Donald Trump sont brutales et bien de ses annonces sont hautement critiquables, mais pour le coup, vouloir rééquilibrer le commerce extérieur de son pays est un objectif juste. Il n’est pas sain pour un pays d’importer sans cesse bien plus qu’il n’exporte. Cela doit bien sûr prendre en compte l’ensemble des échanges, et il faut bien sûr considérer les échanges de service, positif dans le cas des États-Unis. Mais l’importance de l’industrie automobile fait qu’il est légitime de vouloir équilibrer ou protéger ce seul domaine. C’est d’ailleurs un pilier du modèle de développement de certains pays asiatiques (Japon, puis Corée du Sud, puis Chine aujourd’hui), qui ont fait de ce secteur un fleuron de leur économie, en se protégeant fortement pour permettre l’explosion de champions nationaux. De fait, ces pays ferment leur marché national aux importations, notamment en provenance des États-Unis. 

Si le marché européen est généralement ouvert, les normes spécifiques européennes, plus contraignantes que les normes étatsuniennes, expliquent en partie que si les pays européens, essentiellement l’Allemagne, vendent beaucoup de voitures outre-Atlantique, l’inverse n’est pas vrai. L’ampleur du déficit commercial des USA vis-à-vis de l’UE dans ce domaine justifie en partie les mesures de Donald Trump. Mais dans ce bras de fer commercial, l’UE se révèle d’une impuissance effarante. A quoi bon unir nos politiques commerciales pour soit-disant peser davantage, si c’est pour s’aplatir comme nous le faisons. Et pour répondre aux mesures du président des États-Unis, outre des mesures dans des secteurs où les échanges se font en faveur des USA, il serait parfaitement possible d’agir sur les crédits réglementaires qui enrichissent Tesla depuis des années : ils représentaient près de 40% des profits de l’entreprise en 2024

En effet, outre les subventions aux véhicules électriques, les malus des véhicules thermiques, les taxes sur l’essence, et les restrictions à la publicité sur le thermique, l’UE a ajouté un mécanisme technocratique redoutable. Elle fixe des objectifs d’émission particulièrement strictes, en baisse tous les ans, et des amendes colossales pour qui les dépasse, en fonction des volumes. C’est ce mécanisme qui aurait pu coûter la bagatelle de 15 milliards d’euros aux constructeurs en 2025 ! Ce dispositif favorise outrageusement les nouveaux constructeurs (Tesla et chinois), qui, en faisant le pari de l’électrique, échappent à toute amende, au contraire des constructeurs historiques européens, d’autant plus que les consommateurs européens ne se convertissent pas aussi vite aux véhicules électriques. Pire, jamais réticent à des schémas complexes, l’UE permet aux constructeurs de se grouper pour minimiser les amendes. C’est au titre de ce schéma que Tesla a touché des milliards des autres constructeurs en crédits réglementaires. 

Dans un contexte de crise du secteur automobile, l’association des constructeurs européens avaient demandé une réforme des règles pour 2025, largement durcies. L’UE a annoncé une maigre réforme, instituant une moyenne de 2025 à 2027. Mais en réalité, c’est tout ce dispositif qui devrait être supprimé. Et sachant qu’il représente la grande majorité des 2,76 milliards de crédits réglementaires touchés par Tesla en 2024, un tel choix aurait montré aux USA que l’UE peut mordre dans le bras de fer imposé par Donald Trump. L’impact sur les profits de Tesla, dont l’action est malmenée depuis le début de l’année, aurait porté un nouveau coup majeur à l’entreprise d’Elon Musk, qui vit en partie des règles délirantes conçues par l’UE, qui imposent à Stellantis de subventionner Tesla pour réduire des amendes provoquées par le comportement des clients européens, qui tardent un peu trop à se convertir à l’électrique. 

Que ce soit pour alléger le fardeau règlementaire de nos industriels pour affronter la concurrence, ou répliquer à Donald Trump, l’UE devrait mettre fin au dispositif d’amendes pour dépassement des émissions des véhicules vendus. Nous sommes le seul continent au monde qui persiste à pénaliser ses propres industriels et favoriser les étrangers quand Washington rejoint la logique protectionniste asiatique.


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22 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 5 avril 13:28

    ’’les USA taxent l’UE, l’UE subventionne Tesla… ’’

    >

    Ces subventions européennes à l’envers de nos intérêts européens ne peuvent s’expliquer que par la corruption des dirigeants.

    Nous savons bien désormais que la corruption est une institution dans l’UE.

    Mais c’est réservé aux Maastrichiens. Malheur aux autres qui sont pris la main dans le pot de confiture réservé aux membres.


    • blafeur 10 avril 09:20

      50 000 lobbyistes (70 pour un élu) à Bruxelles avec 2 milliards de budget… on comprends pour quoi ces décisions incohérentes, incompréhensibles que prennent les fonctionnaires européens à la place des peuples européens.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 10 avril 11:03

      @blafeur
       
      ’’ 50 000 lobbyistes (70 pour un élu) à Bruxelles ’
      >
      Oui, bon, en même temps, ces élus n’ont aucun pouvoir de décision.
      En fait de lobbyistes, ce seraient plutôt des parasites dont le seul mérite est d’occuper et accessoirement corrompre et enrichir les élus, lesquels ne mouftent pas dans leur rôle d’alibi démocratique de cette UE, de sa Commission et en particulier de sa présidente, laquelle n’en fait qu’à sa tête.


    • blafeur 11 avril 19:09

      Oui.
      En démocratie, les lois à voter sont décidées par un(des) personnes élues.

      En UE, ce sont des fonctionnaires !
      D’ailleurs comment, par qui sont-ils recrutés… On ne nous dit pas tout !

      Exemple, Jean-Claude Junker fut nommé président de l’UE à vie :
      il fallait bien le remercier d’avoir fait du Luxembourg un paradis fiscal quand il en était le premier ministre.


    • Seth 5 avril 14:32

      Et profitons en pour juger sur pièce : les tesla sont ce qu’on trouve de plus moche au milieu des électriques dont la laideur est pourtant la caractéristique principale, faut le faire !

      On dit que ces pauvres vendeurs et proprios de musk-cars auraient bien des soucis : on serait allé jusqu’à mettre le feu chez ces honnêtes concessionnaires, graffitis, véhicules tagués dans la rue, etc...

      Les ceusses qui en voudraient une pas trop chère devraient commencer à prospecter : Il se pourrait qu’on en trouve facilement dans l’occase, les chars en question devenant imprésentables.

      Mais c’est bien sûr à leurs risques et périls.  smiley

      Et naturellement les bénefs diminuent d’autant chez ce pauvre élon ce qui est une injustice flagrante. Mais rassurez vous, il a un plat après la soupe.


      • sylvain sylvain 5 avril 15:00

        Putain c’est difficile de comprendre ce qui se passe dans la tronche de nos technocrates. La corruption et la servilite du colonise qui existe envers les etats unis n’expliquent pas ce genre de mesures. On ressent une sorte d’intelligence absurde, de complexite hors sol, de culture de la competence sans aucune substance qui fait froid dans le dos


        • Seth 5 avril 15:06

          @sylvain

          Encore une critique des mesures zécolos indispensables que la Führerin, adoratrice de la Nature s’il en fut, prend à cœur d’appliquer !  smiley


        • Seth 5 avril 15:37

          Mais le pire pour ce monsieur musc au sperme super-concentré, c’est qu’il a inséminé de la femelle hardi petit en produisant 13 gosses reconnus ! Vous avez bien lu : 13 !  smiley

          Ce chiffre bien sûr sous réserve de nouveaux chevauchements fructueux.

          Horrible perspective d’une succession sportive voire tumultueuse quand il va avoir le bon goût de défuncter.  smiley


          • amiaplacidus amiaplacidus 6 avril 14:11

            @Seth

            Et pourtant, il y a des gènes nuisibles à homo dit sapiens.


          • Plus robert que Redford 5 avril 20:32

            Faut pas s’étonner :

            Tesla : ça c’est un nom qui en jette ! Rapport au patronyme du défunt Nicola .

            Quand on pense que les Teutons ont nommé leur Audi électrique du joli nom de e-tron !!! çà fait immanquablement penser à une bouse (étron !)

            Les mêmes teutons si je me souviens bien qui ont remplacé le sigle ÉCU (European Currency Unit) Par Euro, parce qu’en teuton ecu ça sonne comme « Eine Kuh » (une vache)

            Ach ! Kolossale finesse !!


            • Seth 6 avril 08:28

              @Plus robert que Redford

              Celui qui achète un duster achète un plumeau.  smiley


            • Iris Iris 6 avril 12:30

              En théorie il peut être très bon d’augmenter les taxes d’importation de certains produits, mais la « Trump way » causera plus de misère que de bénéfice pour la population, au moins à court terme.
              Quant aux contraintes sur les émissions polluantes il convient de les adapter au contexte international afin qu’elles soient soutenables.
              A quoi servira notre fière vertu si notre économie s’effondre ?
              Si on ajoute à cela la prise en compte de notre déficit sur les services numériques il semble que nous ayons quelques moyens de nous protéger des folies de Trump et sa clique.


              • Samy Levrai Samy Levrai 6 avril 14:18

                @Iris
                La France c’est tellemint enrichie sous Biden et Obama ( et la mondialisation ), il y a eu tellemint tellemint de libertés et de pouvoirs des peuples, qu’il y a eu tellemint tellemint peu de guerres, de surveillances, d’obligations que c’est tellemint tellemint dommage qu’il y ait un Trump !


              • Iris Iris 6 avril 15:34

                @Samy Levrai
                Si Trump n’est pas la cause de nos problèmes, il n’est certainement pas la solution.


              • qactus.fr

                USA : La chute d’un empire : Comment les USA et l’OTAN ont perdu la guerre – Supériorité militaire russe et fin du pétrodollar.

                La réalité est désormais incontestable : les États-Unis et l’OTAN ont perdu sur tous les fronts. Contrairement au récit dominant qui vante depuis des décennies l’invincibilité américaine, les faits démontrent une infériorité militaire criante face à la Russie, ainsi qu’un effondrement du système financier qui soutenait leur hégémonie.

                La défaite militaire : un armement américain dépassé

                Les États-Unis n’ont pas gagné une seule guerre depuis la Seconde Guerre mondiale – la Corée fut un match nul, le Vietnam une déroute, l’Irak et l’Afghanistan des bourbiers sans fin. Aujourd’hui, la guerre en Ukraine a révélé au grand jour leur déclin technologique.

                Les drones russes dominent le champ de bataille, rendant obsolètes les systèmes américains.

                Les missiles hypersoniques (10 fois la vitesse du son) peuvent couler un porte-avions américain en quelques minutes, réduisant à néant la supériorité navale des USA.

                L’artillerie et les blindés russes se sont avérés plus résistants et mieux adaptés aux conflits de haute intensité.

                Cette réalité a forcé les Américains à l’admettre : ils ne peuvent plus protéger leurs alliés. Lors de la conférence de Munich, J.D. Vance (sénateur américain) a clairement averti l’Europe : « Nous n’avons plus la capacité militaire de vous défendre. Débrouillez-vous. »

                La fin du pétrodollar : l’effondrement financier

                Mais le plus grand bouleversement est économique. Depuis 1947, le dollar régnait en maître grâce à un accord avec l’Arabie saoudite : toutes les ventes de pétrole se faisaient en dollars. Ce système permettait aux États-Unis de vivre à crédit :

                Ils imprimaient des dollars sans valeur réelle.

                Le reste du monde devait accumuler ces dollars pour acheter du pétrole.

                Ainsi, les USA pouvaient financer leurs déficits et leurs guerres sans limites.

                Aujourd’hui, ce système s’effondre.

                La Russie vend son pétrole et son gaz en roubles, en yuan, ou en monnaies locales, contournant le dollar.

                La Chine, l’Inde, l’Arabie saoudite elle-même commencent à abandonner le dollar dans leurs échanges énergétiques.

                Résultat : le « privilège impérial » des États-Unis est terminé. Ils ne peuvent plus financer leurs déficits en inondant le monde de papier vert.

                🇸🇦 🇺🇲 Le pétrodollar a pris fin hier, le 9 juin 2024. Nous sommes désormais dans une nouvelle ère.
                Un accord de 50 ans entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite visant à vendre le pétrole uniquement en dollars est terminé.
                Des temps turbulents et de grands changements… pic.twitter.com/MjUxf3QKrA

                — Pascal Laurent (@Pascal_Laurent_) June 11, 2024

                L’OTAN a voulu la guerre ! Les États-Unis sont en train de perdre leur suprématie, les Brics remplacent le dollar. La guerre en Irak avait débuté ainsi : Saddam Hussein voulait refuser les pétrodollars.


                • Panoramix Panoramix 6 avril 17:58

                  Macron avait chouchouté Musk lors des opérations ’’choose France’’, celui-ci avait parlé d’investissements en France, mais la fabrique européenne de Tesla est en Allemagne, et la capacité prévisionnelle à été doublée il y a deux ans.

                  Ceci dit, la production automobile s’effondre en Europe occidentale, elle a été progressivement délocalisée (même pour des usines presque entièrement robotisées où le cout de main d’oeuvre n’est pas prédominant). 

                  La France n’est plus que le 13è producteur mondial, la Turquie vient de nous dépasser, la Thaïlande et la Tchéquie le feront prochainement.
                  En 1970 on était le 4è producteur mondial et on exportait 56% de la production. Ooooops !


                  • Jean Claude Massé 7 avril 08:52

                    Ce n’est donc pas Trump le problème comme veulent nous le faire croire nos merdias payés par l’état profond. Ce sont nos institutions qui ont sacrifié nos économies pour soit disant « effacer la Russie », et qui maintenant viennent couiner en désignant un autre bouc émissaire. Nous attendons des institutionnels qui à l’image de Trump oeuvrent pour défendre les intérêts des citoyens français et non de la finance oligarchique.


                    • Eric F Eric F 7 avril 09:21

                      @Jean Claude Massé
                      L’impact des mesures de Trump ne porte pas spécifiquement sur la France, mais sur le monde entier. Mettre du protectionnisme sélectif peut être justifié, mais taxer comme un bourrin toutes les importations est une ineptie. Ces taxes seront payées par le consommateur américain et les entreprises américaines pour leurs matières premières et composants, tout ça pour réduire la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu des très riches. La base va tousser !


                    • anamo 7 avril 10:27

                      Le salariat suédois commence à réagir fortement pour rétablir le droit du travail institutionnel et instaurer les syndicats dans les usines Tesla du pays.

                      En allemagne, Tesla, c’est le loup dans la bergerie.

                      La concurrence avec les marques teutonnes pourrait être saine si l’UE ne subventionnait pas Tesla en lui reversant les pénalités appliquées aux marques européennes.

                      Mais, encore plus fort, le länder de Berlin a accordé un régime dérogatoire au droit du travail pour obtenir l’installation de l’usine Tesla.

                      Le moins disant social constitue le modèle allemand du début des années 2000. 

                      Gerhard Schroeder, le chancelier qui a initié les loi HARTZ pour casser les minima salariaux, est parti se gaver chez GAZPROM. C’est formidable !


                      • Jean Claude Massé 8 avril 09:22

                        @anamo
                        Et tout çà ce n’est pas Trump qui en est responsable.


                      • anamo 9 avril 10:02

                        @Jean Claude Massé
                        Non, ce n’est pas Trump le responsable. Les pays, Suède et Allemagne, ont fait de la surenchère dans le moins disant social pour installer Tesla face à Volvo et Audi.

                        Par contre, c’est Trup et Musk qui vont chambouler cet édifice en brisant Tesla.

                        Mon propos ne visait pas les USA mais les dérives des pays européens face à la domination US.

                        Trump casse la dynamique économique et étrangle toute les officines de soft power qui faisait la force dominatrice des USA.

                        L’Europe a un sérieux rattrapage à faire et un bon coup à jouer.


                      • Jean Claude Massé 11 avril 07:55

                        Tout à fait d’accord.

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