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Accueil du site > Actualités > Economie > Baisse de l’Euro : une trajectoire préjudiciable ?

Baisse de l’Euro : une trajectoire préjudiciable ?

Du fait des menaces réelles de déflation qui parcourent notre Continent et de l'ampleur du chômage de masse, la BCE ( Banque centrale européenne ) n'a pas eu d'autre alternative possible que d'engager une vaste politique accommodante fondée sur le rachat de titres et notamment de dettes publiques obligataires. Quels impacts pour l'euro ?

Cette injection de liquidités est pour l'instant programmée jusqu'en octobre 2016 et avoisinera les 1100 milliards d'euros. Evidemment, cette politique volontariste de " quantitative easing " ( QE ) a eu un impact sur la confiance des investisseurs hors zone euro et pas seulement auprès de pseudo-spéculateurs. Songeons ici posément à la nouvelle politique monétaire suisse qui a magistralement anticipé le décrochage de la monnaie unique et a su se préserver, in concreto, au bénéfice des intérêts helvétiques : intérêts pesés au trébuchet entre la valeur patrimoniale du Franc suisse et le désagrément de son envolée pour les firmes exportatrices telles que Nestlé ou Novartis.

Ce débat-là, l'euro l'a connu voire subi depuis des années. Bien d'éminents responsables expliquaient qu'une baisse de l'euro serait un avantage concurrentiel à l'export. Mais ce qui est bon pour Airbus peut être un repoussoir pour nos Nations. En effet, deux évènements viennent prendre à la gorge les candides d'hier. Tout d'abord, l'euro baisse plus fortement que prévu et plus rapidement que projeté par les experts. Nul ne sait désormais si la parité ( 1 dollar U.S = 1 euro ) souhaitée par le ministre Laurent Fabius ne sera pas une possibilité à l'horizon de l'été, loin des 1,17 dollars du 4 janvier 1999. Nul ne pensait être confronté à une telle perspective lorsque le QE a été élaboré et mis en œuvre. De facto, les marchés vont plus vite que les anticipations de la BCE.

Puis, toute la zone euro commence à faire ses comptes et ses habitants ( ménages ) comprennent fort bien que leur patrimoine s'est contracté de près de 20% en moins de 6 mois ce qui n'est guère porteur d'enthousiasme. Pour reprendre le mot d'un banquier, il est contre-intuitif de proposer à des épargnants des placements sécurisés mais à rendement négatif. Parallèlement, les entreprises sont parfois dans une configuration plus complexe qu'initialement envisagée. Quand l'euro décroche, c'est bien. Quand il dégringole, cela devient négatif. En effet, il est fondamental de ne pas omettre le poids des importations ( des biens achetés pour fabriquer français ) dans nos productions. En tonnage ( donc lissé des variations monétaires ) les importations ont augmenté de 27% entre 1990 et 2012. ( http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/ar/299/1161/matieres-produits-importes-france.html ) A trop dévisser l'euro accroît de près de 20% la valeur de ce que les producteurs insèrent dans leurs chaînes de production ( leurs intrants ) ce qui pose problème ( indétermination partielle du modèle de Wilson ) et génère ce que l'on nomme une externalité négative. Le mouvement baissier de la monnaie unique renchérit donc de près de 20% les intrants requis à la fabrication " made in France " qui se trouvaient majoritairement inclus dans les 530 mds d'importations en 2013. De plus, différents experts, à l'opposé de récentes prévisions de Goldman Sachs, n'excluent pas une remontée des cours du pétrole avant 18 mois ce qu'une monnaie affaiblie rendrait d'autant plus problématique.

Alfred Sauvy a écrit " L'économie, c'est la science du sordide " et ici le mot de sordide trouve à s'appliquer car nous sommes dans un étau où les taux bas, l'effondrement des cours du pétrole et la baisse de l'euro paraissaient un " alignement favorable des planètes " qui risque de se rompre par excessive faiblesse de la monnaie unique qui nous parait incontrôlable du fait de l'ampleur du QE.

D'aucuns diront : raison de plus pour quitter ce manège infernal ( sortir de l'euro ) ce qui ne serait pas la solution tant notre pays est vulnérable : dettes publiques, compétitivité poreuse, coût du travail ( avec charges ), faible puissance exportatrice ( créatrice d'un déficit qui génère des sorties de devises ). Quitter l'euro serait l'équivalent de Trafalgar pour notre économie chétive. Par l'accentuation des réticences extérieures à l'égard de notre nouvelle monnaie.

Les évolutions futures de l'euro devront être suivies avec attention : la quête de protection des épargnants résidents pourrait enclencher des mouvements de sortie de capitaux conformément à la très libérale théorie quantitative de la monnaie notamment formulée par Milton Friedman et l'école de Chicago. Sortie de fonds d'autant plus prévisibles que les rendements offerts aux Etats-Unis ( Chicago et New-York ) vont aller en s'améliorant suite à la remontée progressive des taux américains et à la sortie graduelle du QE de la FED.

Un autre point est hélas acquis : l'euro recule, au sein des bilans des Banques centrales, en tant que monnaie de réserve mais aussi en tant que monnaie de libellé des échanges commerciaux. Ces deux paramètres sont pourtant essentiels pour asseoir la confiance des agents économiques au regard d'une devise à vocation intercontinentale. La qualité d'une monnaie ne réside pas dans sa substance apparente mais dans le crédit que lui accorde le public.

L'afflux de liquidités et sa diffusion attendue à l'économie réelle ( " trickle down " ) ont écorné l'universalité de l'euro c'est-à-dire son taux spontané d'acceptation, avant même que le processus anti-déflationniste ne s'enclenche.

Pour l'instant, l'option majeure retenue repose sur une hypothèse centrale : les variations de la quantité de monnaie en circulation induisent des variations du niveau général des prix. Liée à Jean Bodin ( ...en 1568 ) et à Irving Fischer ( 1928 ), cette hypothèse signifie que la BCE est en quête d'une stimulation de l'inflation.

A ce stade, trois remarques de conclusion : la politique d'écrasement volontaire du niveau des taux d'intérêt de la BCE casse le vrai prix de l'argent et de sa valeur suivant un avenir donné ( voir le niveau très bas des taux à long terme ). Cela a nécessairement un impact sur l'euro. Probablement plus conséquent qu'envisagé. Deuxièmement, il convient – dans nos économies complexes – de s'interroger sur le lien entre prix libellés en euro " dégriffé " et valeurs réelles. Le QE va bel et bien modifier cette échelle et nous renvoyer au risque d'essor de l'économie informelle.

Puis, à l'heure où les mouvements de fusions-acquisitions semblent être sur le point de repartir significativement ( voir prévisions d'activité des banques d'affaires ), les aléas de parité de l'euro vont induire des difficultés ( voir derniers rebondissements de la fusion Lafarge – Holcim ) et un effet d'aubaine puisque les valorisations des entreprises en zone euro seront amoindries de plus de 25% voire 35% si le trend se poursuit jusqu'à la parité avec le dollar U.S.

En fait, il nous semble que l'orientation majeure de la BCE doit être revisitée à la lumière des propos de l’ancien ministre Edgar Pisani : « Mon rêve, voyez-vous, serait, qu’un jour, le monde décide de faire une étude réelle du destin qu’il se prépare. Afin de chercher la meilleure route à suivre et les précautions à prendre. Le monde d’aujourd’hui me parait malheureusement incapable de penser celui qu’il fabrique pour demain ». ( Le Monde, 26 Août 2009 ).

Oui, le quantitative easing est une fabrication humaine où tout n'a pu être préfiguré et anticipé, là où la chute de l'euro est une conséquence technique délicate à cerner en ses ressorts et vigueurs. La confiance monétaire est décidément un art d'exécution dont le maniement ne se réduit pas à quelques certitudes collectives.


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38 réactions à cet article    


  • lsga lsga 18 mars 2015 19:11

    C’est marrant ces analyses économiques sur la valeur de l’Euro qui font comme si le Renminbi n’existait pas. Présentation du rôle de l’économie chinoise vis à vis de l’Euro dans cet article : 0.

     
    La mauvaise monnaie chasse la bonne, c’est pas une des premières lois économiques ?
     
    Enfin, rappelons que le pétrole est au plus bas, et que ça limite considérablement les effets négatifs de la chute de l’Euro. 

    • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 18 mars 2015 19:18

      Bonsoir,

      Je n’ai pas évoqué la Chine car vous aurez peu de transferts monétaires entre ce pays et la zone euro AU REGARD des transferts spéculatifs Euro / Dollar.
      Quant à la Loi de Gresham, elle s’applique sur un territoire donné pas sur deux espaces distincts.
      Pour le pétrole, lisez les analyses de spécialistes qui voient s’épuiser la rentabilité des exploitations de gaz de schiste aux Etats-Unis et envisagent sérieusement une reprise à la hausse des cours.
      Cordialement.

      • lsga lsga 18 mars 2015 19:33
        « un territoire donné »
        la mondialisation : vous connaissez ? 
        En Europe, d’où vient la majorité des importations de produits manufacturés ?
        Le territoire économique, aujourd’hui, c’est la planète Terre. 
         
        Le renminbi est totalement sous évalué, les chinois refusent de hausser sa valeur, et stockent des énormes quantité de dollars et d’euros.
         
        Faire une analyse économique sur l’Euro, sans parler de la Chine, c’est absurde. Mais rassurez-vous : tout le monde fait comme vous. Quand on écoute les économistes, on a l’impression que la Grèce (10 Millions d’habitants, cad : Paris) a plus d’importance pour la valeur de l’Euro que les fluctuations de l’économie chinoise. Bref : c’est le grand n’importe quoi. Il faut dire, les économistes classiques ont toujours été un peu gêné sur l’échelle planétaire. 
         
        La hausse et la baisse de la consommation chinoise a beaucoup plus d’influence sur la valeur de l’Euro que les 10 millions de RMIstes grecs. C’est une évidence, mais c’est tellement compliqué de le modéliser que les économistes abandonnent.
         

      • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 18 mars 2015 20:00

        Je suis d’accord avec vous quant à l’importance de la mondialisation mais elle n’a pas aboli ( pas encore ) les frontières monétaires. Les stocks monétaires chinois en dollars sont stratégiques. Ceux en euros sont plus opportunistes et risquent d’être révisés à la baisse pour ne pas subir trop de préjudice ( dépréciation de l’euro ).


        Là où nous avons une conclusion très convergente, c’est sur le sujet de l’importance relative apportée à la Grèce contrairement à des évènements en Chine. Je suis en ligne avec votre propos qui démontre que bien des économistes ( souvent salariés de banques occidentales ) se préoccupent davantage du sort des créanciers plutôt que des vraies évolutions structurantes du monde.
        Cordialement.

        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 18 mars 2015 20:19

          @Jean-Yves ARCHER
          D’autres pays souverains gèrent leur monnaie et leur économie avec succès : la Suisse, l’Islande ou la Norvège. Ils sont hors de l’UE & de l’euro, et leur économie est en parfaite santé.


          Il y a bien une relation entre l’’euro et l’échec de la zone euro.
          Ceux qui n’y sont pas s’en sortent mieux que ceux qui y sont. Il y a au moins 4 points d’écart entre le chômage de la zone euro (12%) et les pays européens hors zone euro ( 8%)

          L’auteur enfourche « le cataclysme » en cas de sortie de l’euro, mais se garde bien d’expliquer notre sort, si nous y restons... Il oublie que n’importe quel pays européen (article 50) peut aussi sortir de l’ UE et des Traités, remettre des frontières, un contrôle des capitaux, dévaluer, réindustrialiser et faire ses propres lois etc.
          Cela s’appelle « la souveraineté ».

          Car il n’y a aucun rapport entre la taille d’un pays, son économie et le niveau de vie des habitants.

        • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 18 mars 2015 21:08

          @Fifi Brind_acier

          Bonsoir,

          Je comprends votre position, que je ne partage pas.
          S’il n’y avait aucun rapport entre la taille d’un pays, son économie et le niveau de vie de ses habitants, cela signifierait que le département des Côtes d’Armor ou de Dordogne pourrait décréter son indépendance et survivre....
          La mondialisation est un fait. On peut le regretter mais il nous oblige à créer des unions douanières performantes de type Zollverein. Cordialement.

        • lsga lsga 18 mars 2015 22:18

          « S’il n’y avait aucun rapport entre la taille d’un pays, son économie et le niveau de vie de ses habitants, cela signifierait que le département des Côtes d’Armor ou de Dordogne pourrait décréter son indépendance et survivre.... »

           
          et oui...
           
          et si les monnaies devaient refléter les différences économiques, cela voudrait dire que le 16ème arrondissement et le 93 devraient avoir deux monnaies différentes.... et que la Banque Centrale du 93 pourraient corriger tous les problèmes économiques du 93 en prêtant à ses habitants à un taux de 0%. smiley
           
          Mais bon, les réactionnaires sont juste nostalgiques du Franc. Leurs argumentaires sont là pour cacher la nostalgie derrière un semblant de rationalité. 
           
          Vous remarquerez : ils progressent. Il n’y a pas si longtemps, ils regrettaient le bon vieux temps des provinces du Royaume de France, chacune avec ses douanes et sa monnaie. Aujourd’hui : ils font semblant de ne pas se souvenir de cette époque, de ne pas se souvenir qu’il y a eu unification du marché et des monnaies du royaume de France. Ils font comme si le Franc existait depuis Vercingétorix smiley
           
          Dans un peu moins d’un siècle, ils seront nostalgiques de l’Euro. C’est beau le progrès.

        • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 18 mars 2015 22:26

          @lsga
          Comme vous, je peux écouter ou lire les raisonnements des conservateurs. Pour les réactionnaires, c’est plus difficile....urticaire....


          Qui ne se souvient des dévaluations compétitives espagnole ou italienne des années 80 et des fameux MCM ( montants compensatoires monétaires ) qui représentaient un dumping mal déguisé....

          Cordialement.

        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 mars 2015 08:45

          @Jean-Yves ARCHER
          La mondialisation était parfaitement évitable.
          Ce sont les Traités européens qui nous ont fait entrer dans la mondialisation.
          Les Français sont vent debout contre ses méfaits, vous allez à contre courant de l’ opinion publique.


        • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 19 mars 2015 10:39

          @Fifi Brind_acier

          L’historien Fernand BRAUDEL fait remonter la mondialisation au commerce du Moyen-Age. D’autres auteurs la relie à la colonisation européenne du XIXème Siècle. Je pense que nous sommes en face d’un processus historique de long terme et que l’Europe n’est qu’un maillon de plus dans cette chaîne. Maintenant, je vous accorde bien volontiers le fait que les Traités auraient pu être mieux négociés : voir apports de Jean-Marcel Jeanneney sur l’idée d’une dose de protectionnisme au niveau européen. Cordialement.

        • lsga lsga 19 mars 2015 15:06

          @Jean-Yves ARCHER
          Marx la fait remonter à l’age du Bronze, et il a tout à fait raison. 

           
          Mais bon, fifi est persuadée que la mondialisation commence uniquement à partir du moment où les français ne peuvent plus aller impunément se servir en matière première en Afrique fusil à la main. 
           
          Que la France soit obligée de se soumettre aux règles du marché, à l’OMC, et de négocier avec les USA et la Russie pour se fournir en matière première, au lieu d’utiliser son armée comme au bon vieux temps : pour elle, c’est inacceptable. 
           
          Elle considère que les Africains mentent quand ils disent que la colonisation au 19ème siècle était déjà de la mondialisation.

        • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 19 mars 2015 15:46

          @lsga

          Rien à ajouter, tout est écrit : je valide !

          Cordialement.

        • sylvie 18 mars 2015 20:13

          Bonsoir Mr Archer, les gens « épargnants » ou propriétaires ont perdu effectivement 20% mais à l’extérieur de l’Europe, à l’intérieur tout reste homogéne non ?


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 18 mars 2015 20:22

            @sylvie
            Ce n’est pas l’euro qui baisse, c’est le dollar qui monte !
            Rien à voir avec le QE comme semble l’expliquer l’auteur.

            Les consommateurs aussi vont voir les prix des importations augmenter de 20%.
            Mais pas les salaires, nos Mamamouchis y veillent.


          • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 18 mars 2015 21:11

            @sylvie

            Bonsoir Madame, vous avez raison « tout est resté homogène » intra-zone euro mais la sécurité des actifs n’est pas la même et surtout leur rendement est laminé pour des années. (faiblesse chronique des taux d’intérêt). Cordialement.

          • Séraphin Lampion P-Troll 19 mars 2015 07:52

            Quand l’euro est fort, c’est bon pour les financiers mais pas pour les contribuables

            quand l’euro est faible, c’est bon pour les financiers, mais pas pour les contribuables...
            le reste qui consiste à décortiquer une grenouille pour vérifier que c’est bien l’influx nerveux qui excite les muscles n’est une fois de plus qu’une explication a posteriori de phénomènes que les économistes sont incapables de prévoir.




            • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 19 mars 2015 10:42

              @P-Troll

              Le QE de la BCE fait chavirer de bonheur plein d’acteurs économiques. Pour ma part, je pense que nous sommes rentrés dans une erreur historique : je l’ai écrit sans toutefois devenir la grenouille de la Fable.... Cordialement.

            • Aristide Aristide 19 mars 2015 08:51

              Bonjour,


              Votre article est très intéressant, je ne sais cependant si vous avez raison ou tort, si le Yuan est important dans cette complexe mécanique financière, si le tonnage des matières premières est primordial pour évaluer l’impact d’un QE sur nos industries, si le patrimoine des français aura subi une baisse de 20%, ... Mais que de certitudes sont formulées sur un sujet aussi difficile.

              Il y a quelque temps, Paul JORION était invité à France Culture. Sur la base de ses anciennes prévisions accomplies, il lui était demandé la raison pour laquelle sa prévision de sortie de l’Euro en 2007 ne l’était pas. Facile réponse, l’effet de cette annonce avait suffit à eviter le fait prévu, habile sortie ...

              De la même manière Jacques SAPIR annonce à qui veut entendre l’explosion de l’Euro plus ou moins imminente et toujours reculée. Habile sortie aussi sur cette prévision en arguant que cela va arriver de toute manière.

              Je n’ai pris que ces deux exemples, mais votre ’article est aussi fourni en prévisions « hasardeuses » que celui des astrologues et autres spécialistes. Vous vous hasardez sur un domaine glissant, la prévision. Et comme disait Pierre DAC : « Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. »

              Je ne suis pas un spécialiste en économie, je suis un simple spectateur de ces luttes d’experts auto proclamés, où chacun prévoit selon son humeur, sa « notoriété », son « étiquette », ses derniers ouvrages, ... enfin le débat de 11 heures « L’économie en questions » tout les samedis sur France Culture en est un exemple des plus significatif.

              Il me semble donc que la prudence devrait être la règle, que le conditionnel devrait remplacer le futur, que les prévisions devraient être formulées avec précaution. Si justement vous remettez en place des certitudes collectives, je crois assez raisonnable de ne pas les remplacer par d’autres certitudes aussi personnelles soient elles.



              • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 19 mars 2015 10:52

                @Aristide

                Bonjour,

                Je partage très largement votre appréciation globale. L’économie est parfois captée par des personnalités qui ont des intérêts à défendre. Pour ma part, je vous confirme mon indépendance au sein d’une profession où 80% des présents sont liés aux banques.

                Vous avez raison sur la question de la prudence et je ne pense pas que mon texte en soit trop éloigné. Par exemple, c’est le développement des importations que je visais en citant un chiffre de réalité physique ( et non monétaire ) pour attirer l’attention du lecteur sur ce point-clef de l’impact du QE.

                Pour le reste, la crise de 2008 sera, au minimum, décennale et est une souffrance sociale que les économistes - comme pour celle de 1929 - ne parviendront pas à identifier de manière consensuelle.

                Journal Le Monde dans son édition des 6 et 7 Septembre 2009 sous la plume de Pierre-Antoine Delhommais :

                «  Reste à savoir pour quelles raisons la catastrophe totale a pu être évitée. Difficile à dire lorsqu’on sait que, quatre-vingts ans plus tard, les économistes ne savent toujours pas très bien comment l’économie mondiale avait basculé ainsi dans le vide. Chacun continue de proposer ses explications selon son école de pensée, ce qui a fait dire à Barry Eichengreen que la crise de 1929 constitue » le test de Rorschach « de la macroéconomie. Il n’y a pas d’accord sur les causes de la Grande Dépression, mais il existe un consensus sur les grandes erreurs de politique économique qui furent commises à l’époque, avec pour effet d’aggraver l’état du malade. Et qui n’ont pas été reproduites en 2008  ».

                Cordialement.


              • Aristide Aristide 20 mars 2015 13:11

                @Jean-Yves ARCHER

                Vous avez écrit : 


                « Puis, à l’heure où les mouvements de fusions-acquisitions semblent être sur le point de repartir significativement ( voir prévisions d’activité des banques d’affaires ), les aléas de parité de l’euro vont induire des difficultés ( voir derniers rebondissements de la fusion Lafarge – Holcim ) et un effet d’aubaine puisque les valorisations des entreprises en zone euro seront amoindries de plus de 25% voire 35% si le trend se poursuit jusqu’à la parité avec le dollar U.S. »

                Aujourd’hui, les deux sociétés annoncent qu’elles fusionnent. je ne vous blâme pas, cela ne démontre rien, pas plus que votre argument ne démontrait le contraire. 

                Je voudrais signaler tout de même que le raisonnement que vous avez tenu est tout à fait comparable avec les discours tenu sur les « reformes structurelles » indispensables pour que notre industrie et nanana , enfin ... le discours entendu sur notre incapacité à évoluer.

                Quand on interroge les grandes entreprises qui viennent s’installer en France, oui, oui il y en a encore, elles mettent toutes en avant la qualité de la formation, l’efficacité et la productivité des travailleurs et la qualité général de l’environnement, équipements, énergie, transports, santé,... Oui, elles parlent de la complexité de notre système mais loue son efficacité. 

                Pourtant le discours sur notre « inefficacité » est incontournable, il faut à tout coup essayer de faire des « réformes structurelles » en terme moins choisis « élimer toute forme de protection sociale » et « alléger les charges sociales ». Les charges qui sont en fait des cotisations, Gattaz père se flattait d’avoir réussi à substituer ces termes, il ne vous vient pas à l’idée de parler de charges d’électricité ou d’assurances, vous parlez de facture ou de prime, ... 

                Enfin, la doxa des économistes auto proclamés experts en déclinisme est là, contre toutes les évidences à essayer de faire passer une crise internationale du capitalisme financier pour les défauts d’une nation qui reste tout de même la 5 ou 6éme puissance économique du monde. 

              • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 20 mars 2015 14:37

                @Aristide

                Je suis désolé mais vous faites totalement fausse route.

                1 ) Je ne suis pas un déclinologue loin de là.

                2 ) En revanche quand des problèmes se posent, il faut avoir la lucidité de les aborder.

                3 ) Si vous prenez le temps de parcourir certains articles de mon site, vous verrez que je pointe du doigt la responsabilité des banques dans la crise bientôt décennale que nous traversons.

                4 ) Vous verrez aussi que je crois au facteur travail et que je liste parfois les souffrances que la crise lui fait subir.

                5 ) Vous étendez mon article à des idées que n’ai pas, à un sentiment anti-France que je ne cultive pas, etc.

                6 ) J’ai été formé - notamment- par le Doyen Henri Bartoli et lui suis fidèle.

                7 ) Quand la baisse de l’Euro aura servi à enrichir les spéculateurs et à démolir l’épargne populaire, vous pourrez toujours vous souvenir que quelqu’un l’a écrit et démontré.

                Cordialement.

              • Aristide Aristide 20 mars 2015 18:21

                @Jean-Yves ARCHER

                Je me suis très mal exprimé si vous avez pensé que je vous prêtais ces idées de déclinologues.


                J’avais simplement l’intention d’enfoncer le clou sur la relative « objectivité » de toutes les prévisions en matière économique.Vous avez utilisé un procédé assez usité dans ce monde de la prévision économique, ce qui n’est pas un reproche en soi, consistant à la reprise d’argument conjoncturel ou ponctuel, en l’occurrence la fusion Lafarge-Holcim, pour essayer d’apporter de l’eau au moulin sur votre discours de la nocivité de cette baisse de l’Euro. 

                Il est courant que l’économiste expert choisisse seulement les éléments qui peuvent contribuer à la confirmation de ses propos. Lors de la crise grecque, que d’experts n’ont essayé de démontrer qu’il était incontournable de « serrer » la ceinture. Le résultat ne s’est pas fait attendre, la Grèce est tombé au plus bas, son PIB a chuté. Que n’entendions nous pas sur les qualités de la restriction budgétaire, de la baisse des revenus des ménages, de la baisse des services sociaux, ... Tout d’un coup, après le vote, les institutions ont revu leurs positions, les experts ont rangé leur compétence pour la ressortir au premier coup qui suivra.

                Aujourd’hui, la prêtresse auto proclamée experte sur le déclin de la France, j’ai cité Agnès Verdier-Moligné publie « On va dans le mur ! ». Sur tous les médias la doxa des déclinologues remplace le discours mesuré, la difficulté de prévision dans un monde aussi mondialisé, la relative impuissance des politiques sur les évolutions économiques. N’étant pas masochiste pour un sou, je n’ose aller consulter ses propositions incontournables pour que l’on ne rentre pas dans le mur.

                Donc dans ce climat plus que brumeux ou la conviction personnelle et en rien étayée devient la régle, j’essaie à ma très humble place de relativiser ce discours. J’ai toujours en tête ce que me disait un prof d’économie qui disait « Faites le tour de toutes les prévisions, vous aurez une idée précise de ce qui ne se passera pas. ». C’est facile, je l’admets, mais plus modeste et realiste.

              • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 20 mars 2015 20:33

                @Aristide

                Bonsoir,
                J’ai lu avec intérêt votre dernier commentaire.
                Comme vous, je ne goûte guère les travaux de l’IFRAP ( regardez le cursus académique de son animatrice et comparez le avec celui des dirigeants du BIPE, de REXECODE, de l’OCDE...) et sa frénésie ultra-libérale que le corps social de notre pays n’acceptera jamais.
                Lorsque j’ai une conviction, elle ne devient conclusion et soumise à publication que si des faits et arguments alimentent ma position.
                Concernant Lafarge / Holcim, vous pourrez constater que le communiqué de cet après-midi confirme bien qu’il y a eu révision des parités de fusion suite à l’appréciation divergente des monnaies.
                Mon exemple était donc une illustration parfaitement fondée et non « un argument conjoncturel ou ponctuel ».
                Mon créneau professionnel est celui de l’analyse économique et non celui de la prévision.
                Cordialement.

              • Aristide Aristide 20 mars 2015 22:52

                @Jean-Yves ARCHER


                Je comprends votre relative irritation sur mes propos concernant les arguments ponctuels ou conjoncturels. Pour en avoir usé et abusé moi même pour appuyer mes démonstrations en d’autres lieux et d’autres temps, je comprends assez facilement que cela puisse être désagréable.

                Cependant, sur le fond, il apparaît que les difficultés que vous évoquiez serait simplement la prise en compte du taux de change dans des transactions ou négociations ou les partenaires n’ont pas les mêmes monnaies. J’avais compris de ce propos que les processus même de fusion seraient concernés. C’est en ce sens que je trouve votre réponse insuffisante mais bon, il s’agit de ma compréhension de ce que vous nommez difficultés. Les deux sociétés n’ont jamais évoqué le taux de change comme un obstacle à cette fusion, mais plutôt le décrochage « relatif » de Lafarge à la bourse, entraînant une remise en cause de la parité des actions.

                Bien que comprenant la nuance, je crois tout de même que l’analyse économique perd beaucoup de son intérêt si elle ne permet de définir des axes d’actions pour influer sur le futur du sujet étudié.

              • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 20 mars 2015 23:13

                @Aristide

                Bonsoir,

                Pour revenir sur un sujet central, il est vrai que l’analyse économique se résume souvent à des prévisions qui ont un objet directement mercantile. Par exemple, l’économiste de banque qui « planifie » telle ou telle grille de lecture des futurs cours boursiers afin de satisfaire les rendements escomptés par ses clients.

                Pour ma part, je considère que l’analyse doit permettre d’être un « réducteur d’incertitudes » ( terme de feu Pierre Massé au sujet du Plan français ) mais surtout de baliser le chemin des possibles en désignant les zones d’action à exclure.

                Pardon de me mettre en avant mais j’ai écrit sur plusieurs sites en novembre 2012 que les hausses d’impôts décidées par le tandem Moscovici-Ayrault auraient un effet néfaste sur la croissance du fait du caractère procyclique de ces mesures. On connait la suite.

                Donc, l’économiste doit demeurer conseil et non gourou ou courtisan. Or, si l’on prend ces deux derniers qualificatifs, on embrasse une large part de ma corporation professionnelle....

                Cordialement.

              • Aristide Aristide 21 mars 2015 17:01

                @Jean-Yves ARCHER

                Vous parlez des hausses d’impôts de 2012, déduisant que la croissance en avait souffert. S’il est incontestable de constater que la croissance a subi une baisse postérieurement aux hausses d’impôts, je suis tout de même assez surpris de votre conclusion.

                La corrélation est évidente. Le taux d’impôts a augmenté, le taux de croissance a baissé, l’un ayant précédé l’autre, quoi de plus logique que de dire que l’un a provoqué l’autre. Là, je suis plus sceptique, transformer sans aucun argument la corrélation en causalité est source de biais dans l’analyse du sujet. Ce même professeur d’économie qui nous disait de nous méfier des prévisions, avait aussi attiré notre attention sur la confusion fréquente entre corrélation et causalité. C’est d’ailleurs assez logique pour la plupart des « analystes » de se contenter de la corrélation de phénomènes quelconques pour en déduire à tort de leur lien de cause à effet. Il donnait un exemple assez savoureux sur la corrélation étroite entre la longueur moyenne des jambes de pantalon et le nombre de moustiques, l’esprit simple pourrait facilement déduire que l’augmentation du nombre de moustiques fait raccourcir les pantalons. L’esprit un peu moins simple comprend vite que c’est la chaleur qui explique ces deux phénomènes.

                Dans notre cas, n’est il pas vraisemblable que cette hausse d’impôts et baisse de la croissance ne soit que les effets retardés par notre système de la crise de 2008. Hausse d’impôts indispensable pour équilibrer les comptes en période de faible croissance et baisse de la croissance par effet retard sur notre économie de la crise de 2008 et ses suites.

                Je ne sais pas si mon « analyse » est correcte. Par contre je suis persuadé que nos politiques peuvent au mieux accompagner les phénomènes qui les dépassent largement. Ils s’agitent, ne cessent de parler du chômage, de la croissance et la dette et autres indicateurs faciles tel le PIB, mais ont-ils vraiment les moyens de faire « infléchir » ces indicateurs. J’en doute. Tout le monde a pu constaté que la fameuse inflexion de la courbe du chômage est passé à la trappe dés que le pouvoir s’est aperçu de l’inefficacité de son action. Que n’entends t’on les futurs dirigeants dirent que quand ils seront là, on verra ce que l’on verra.

                Je sais que ce discours défaitiste sur la place du politique dans l’économie dénote avec toutes les augures qui savent ce qu’il faudrait faire : des ultras libéraux avec leurs « réformes structurelles » aux ultras keynesiens avec leur « relance par la dévaluation », en passant par tous les tenants d’une nouvelle « croissance écologique » ou « la relance de la consommation intérieure ». 

              • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 21 mars 2015 17:25

                @Aristide

                Bonjour,

                Il n’y a pas que les hausses d’impôts de 2012 ( post-Sarkozy ) mais celle de la loi de finances votée en 2011 pour 2012. Au total, sur trois ans, la ponction fiscale ( ménages et entreprises ) a représenté près de 80 milliards d’euros. Ceci a nécessairement entamé la confiance dans l’économie ( développement d’une épargne de précaution qui nuit à la demande, reflux des investissements internationaux en France, moindre pouvoir d’achat net, tensions de trésorerie pour les PME, etc ) et donc la croissance. La corrélation a été validée par plusieurs statistiques de l’INSEE.

                Je ne pense pas que cette baisse soit un effet différé de la crise de 2008, c’est bien davantage la prorogation de la baisse de la croissance ( depuis 2008 ). Confirmation de tendance occidentale et aggravation à la française se sont donc conjuguées.

                Dans son dernier article pour Le Populaire, Léon Blum a écrit : « Je l’espère parce que je le crois. Je le crois parce que je l’espère ». Respectueusement, je reprends cette double formule en formant le vœu que le politique puisse aider l’économie. Mais au fond de mes analyses, je mesure bien que c’est l’inverse qui se produit. Il suffit de prendre un chiffre : le nombre d’emplois créées par des groupes du CAC 40 dans le monde et celui des créations dans l’Hexagone. Antoine Riboud ou Jean-François Dehecq arrivaient à manier mondialisation et patriotisme économique. Cette trempe d’hommes et de managers semblent s’estomper au profit de personnages pour qui développement rime avec cupidité.
                Et là, le politique, au niveau européen, pourrait fort bien prendre des initiatives.

                Cordialement.

              • Aristide Aristide 21 mars 2015 22:34

                @Jean-Yves ARCHER


                Vous parlez de corrélation, ce que je ne conteste pas. Cela n’établit en rien la causalité de la hausse des impôts qui aurait entraîné une baisse de la croissance. 

                Je crois que le système français est très particulier, avec un taux de prélèvement obligatoire important, un système de protection sociale avancé, certains disent pléthorique, malgré les derniers reculs concédés ici et là. Ce système a l’avantage d’amortir les conséquences des crises sur la population, il a aussi l’inconvénient de retarder le redémarrage de l’économie. Cette baisse de la croissance est plus systémique que associé à des décisions politiques destinées à rétablir les comptes sans avoir à baisser la dépense. 

                Votre optimisme envers le « politique » fait plaisir tellement la corporation des économistes nous a habitué à des annonces toujours plus mauvaises d’année en année, à croire que à l’inverse de votre position, ils espère que « on aille dans le mur ». Peut être parce que tous ont annoncé ici ou là que la France n’était pas « équipée » pour la compétition internationale.

                Je suis tout de même assez sceptique sur le « patriotisme économique » quand on sait toutes les combines et autres systèmes de défiscalisation que les grandes sociétés du CAC40 mettent en oeuvre pour échapper à leur devoir. C’est peut être sur ce sujet que le politique aurait le plus de possibilité d’action, mais on s’imagine bien le choeur des pleureuses entamer la plainte des entraves à la compétitivité internationale.







              • zygzornifle zygzornifle 19 mars 2015 09:13

                Tout ce qui est payé en dollars va augmenter, un grand coup pour le pouvoir d’achat, petit exemple :


                 Nous avions déjà eu un aperçu de l’effet de la baisse de l’euro sur le moniteur 40 pouces 4K de Philips. Tout d’abord vendu en ligne au prix très intéressant de 700 euros, il est passé en quelques jours à 900 euros chez les mêmes revendeurs. Cause annoncée par la marque : l’euro étant trop faible par rapport au dollar....

                tout va augmenter, téléviseur, electro-ménager, téléphonie, informatique, certains médicaments car tout se négocie en Dollars, l’Europe n’ayant pas su imposer son l’Euro comme monnaie....

                Vous allez le sentir passer ....il n’y a que les politiques au fabuleux pouvoir d’achat qui se frottent les mains et pavoisent .... Pour les autres serrez vous la ceinture un peu plus.....et n’oubliez pas de crier vive l’Europe ......





                • summicron2 19 mars 2015 09:32

                  « Puis, à l’heure où les mouvements de fusions-acquisitions semblent être sur le point de repartir significativement ( voir prévisions d’activité des banques d’affaires ), les aléas de parité de l’euro vont induire des difficultés ( voir derniers rebondissements de la fusion Lafarge – Holcim ) et un effet d’aubaine puisque les valorisations des entreprises en zone euro seront amoindries de plus de 25% voire 35% si le trend se poursuit jusqu’à la parité avec le dollar U.S. »


                  «  »«  »"

                  Mon commentaire :

                  La valorisation d’une entreprise se fait par actualisation des flux futurs de profit. Si l’entreprise est exportatrice et vend en $, la dévaluation va mécaniquement augmenter ses profits en euros, donc sa valorisation. Voir le japon où les firmes nippones, championnes à l’export, bénéficient à plein de cet effet.



                  • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 19 mars 2015 10:59

                    @summicron2

                    Bonjour,

                    Ayant été commissaire aux comptes et évaluateur d’entreprises ( dans l’orbite du regretté Edouard Salustro ), je valide bien volontiers votre approche. Toutefois, vous êtes certainement assez expérimenté pour vous souvenir que la valeur patrimoniale est toujours prise en considération selon le « book value » donc les comptes en monnaie locale.

                    Un exemple parmi d’autres : le Britannique BAT a profité du change lors de son rachat d’ALTADIS ( Ex-Seita ). Idem pour le Groupe Mittal lors de l’OPA / OPE sur ARCELOR.

                    Cordialement.

                  • BA 19 mars 2015 11:15

                    Aux Etats-Unis, la base monétaire était de 800 milliards de dollars en 2008. Depuis, elle a explosé. Aujourd’hui, elle est de 4500 milliards de dollars.

                    Regardez le graphique 4 :

                    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=79791

                    Aux Etats-Unis, cette création de monnaie par la banque centrale n’a pas du tout profité à l’économie réelle.

                    Partout ailleurs, c’est pareil. Dernier exemple en date : la BCE vient juste d’annoncer qu’elle va injecter 1140 milliards d’euros supplémentaires dans le système !

                    Malheureusement, aux Etats-Unis, au Japon, au Royaume-Uni, en zone euro, etc, la création de monnaie par les banques centrales ne profite pas à l’économie réelle. Elle ne profite qu’à la Bourse et aux dirigeants politiques.

                    Les banques centrales injectent des centaines de milliards de liquidités, mais ces liquidités ne sont pas investies dans l’économie réelle. Elles sont investies dans :

                    1- les marchés actions. Conséquence : les Bourses montent, les Bourses battent leur record historique, et les actionnaires sont contents.

                    2- les obligations d’Etat. Conséquence : les taux des obligations d’Etat baissent, et les dirigeants politiques sont contents, car ils vont pouvoir continuer à emprunter des centaines de milliards.

                    Conclusion numéro 1 : sans le vouloir, les banques centrales ont créé de gigantesques bulles boursières, partout dans le monde.

                    Conclusion numéro 2 : sans le vouloir, les banques centrales ont créé de gigantesques bulles de dette publique, partout dans le monde.

                    Hélas, une bulle ne peut pas gonfler jusqu’au ciel.

                    Hélas, une bulle finit toujours par éclater.

                    Le jour où ces gigantesques bulles boursières éclateront, le jour où ces gigantesques bulles de dette publique éclateront, nous vivrons une crise de type 1929, mais en plus violent.

                    Jeudi 19 mars 2015 :

                    L’OCDE redoute une nouvelle crise financière.

                    En ce qui concerne les taux d’intérêt, « l’ampleur de la baisse allume un signal d’alarme », selon l’OCDE, qui craint un aveuglement des marchés, éblouis par les liquidités énormes qui affluent vers eux.

                    « Une mauvaise estimation du risque a été au coeur de la précédente crise financière (de 2008) et il semble bien que ce phénomène ressurgisse aujourd’hui », s’inquiète l’OCDE.

                    Le FMI s’inquiète également régulièrement « des prises de risque peut-être inconsidérées de nombreux investisseurs sur les marchés et de la valorisation très forte de certains actifs », ce qui pourrait provoquer de sévères corrections. Mais sa patronne Christine Lagarde se refuse jusqu’ici à parler de « bulle ».

                    http://www.lepoint.fr/economie/la-perspective-d-une-nouvelle-crise-financiere-redoutee-par-l-ocde-18-03-2015-1913711_28.php


                    • Jean-Yves ARCHER Jean-Yves ARCHER 19 mars 2015 12:09

                      @BA

                      Bonjour,

                      Je ne peux que valider vos appréhensions et vos conclusions sur les risques du QE de la BCE.

                      Ce qui, par ricochet, continuera d’altérer la valeur de notre monnaie commune.

                      Cordialement.

                    • zygzornifle zygzornifle 19 mars 2015 11:22

                      en parlant de l’Europe :

                       

                      Scandale au Parlement Européen de Bruxelles.

                      La vidéo dure 8 mn 30, mais ça vaut vraiment le coup d’être vue ! Suivre ce lien :

                      C’est la fin qui est la plus intéressante
                       

                      www.youtube.com/watch

                       

                       

                      apres avoir regardé la 1ere vidéo

                      quand vous serez sur le site You Tube regardez la vidéo (lien sur la droite) "scandale des députés euro. qui pointent à 7h”

                      c’est encore plus édifiant(bravo les journalistes allemands) !!!!.



                      • elpepe elpepe 19 mars 2015 12:04

                        Le QE et la baisse de l euro a deux effets benefiques, ils permettent aux banques Europeennes de se debarasser de creances de plus en plus douteuses, cad les obligations d etats tout aussi douteux.
                        Et comme vous l avez compris de solder tous les actifs de l Europe qui eux par contre sont fabuleux (la seule richesse que l on avait) aux puissances etrangeres et amis.
                        Le troisieme effet est de remplir les poches de ceux qui ont parfaitement compris tout cela, le permettent, voir l accentuent.
                        Seule solution, la faillite totale, sortie de l euro et europe, effondrement des monnaies, effondrement du social, passer de 6 millions de fonctionnaires a 800000 fonctionnaires, diviser par 2 ou 3 les retraites, puis renaitre de ses cendres grace a un capitalisme sauvage pour les 2 prochaines decennies.
                        En echange de tout cela, virer la finance de la gestion de la nation, fermer une partie de nos frontieres, car l on aura plus rien a perdre,
                        Pour pouvoir recreer la nation France, enfin ce qu il en reste, mais au moins elle aura le merite d exister, aujourd hui elle n existe plus ...


                        • coinfinger 19 mars 2015 16:27

                          C’est une idée comme çà que j’ai , mais il me semble que l’Euro est un compromis avec le $ , conçu d’abord pour éviter ces deux tontes des moutons Européens qu’ont été les deux chocs pétroliers des années 70 . Maintenant si le pétrole baisse , l’Euro peut baisser aussi ...
                          Y remontera si le pétrole remonte , je le vois bien venir çà . Sauf révolutions oranges anti-euro .
                          On en a un avant gout avec les manifs d’inauguration du nouveau siége .
                          Bon alors l’Europe elle fait pas ce qu’il faut , faudrait qu’elle s’endette à mort pour soutenir la croissance US et son gaz de schiste . On a pas envie d’une crise des subprimes en Europe , celles des obligations d’Etats provoquées par Soros , çà suffit bien déjà .
                          C’est béte , hein : no we dont can .
                          Faudrait d’abord se débarasser du $ ,et du pétro-$ avant de se débarasser de l’Euro , à mon avis .
                          Une vrai printemps dans les Emirats du golfe et l’Arabie Saoudite , çà me conviendrait .

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