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Accueil du site > Actualités > Economie > Bâle III : autopsie d’un échec

Bâle III : autopsie d’un échec

Voici un extrait de mon étude publiée au Maghreb dans le magazine Le Phare des mois de juin/juillet 2014.

 

Après le 15 septembre 2008, date de la faillite de la banque Lehman Brothers − marquant le début de la crise systémique – de nombreux économistes ont souligné la fin du consensus de Washington mais sont totalement passés à côté du problème financier. Je rappelle que c’est l’hypothèse de l'efficience du marché selon laquelle les actifs financiers sont voués à être valorisés à leur valeur intrinsèque qui a conduit à la suppression des contrôles réglementaires. Que l’on soit clair dès le début, la régulation financière est une urgente nécessité et je suis un ardent défenseur de Bâle III, mais force est de constater aujourd’hui son échec bien que cet accord ait résolu le problème le plus urgent en supprimant le risque d’effet domino d’une faillite d’une grande institution en organisant le principe des chambres de compensation. Cependant, le point qui n’a pas été résolu concerne le fonctionnement de la finance actuelle, je pense en particulier aux contrats sur produits dérivés et surtout aux Credit Default Swaps (CDS) qui permettent aux banques de ne plus assumer le risque de crédit en privatisant les profits et socialisant les pertes. Le Comité aurait dû mette en place un processus dissuasif pour les comportements dangereux car, sur ce point précis, rien n’a changé et, plus grave encore, le danger que représentent les produits dérivés ne cesse de croître.

 

L’impossible régulation des produits dérivés

Comme l’illustre le graphique ci-dessous, et contrairement aux idées reçues, les volumes de ces contrats ont été très peu impactés par la crise et repartent même à la hausse depuis 2012.

Produits dérivés aux USA {PNG}

Les contrats de CDS sont comptabilisés hors-bilan et non financés ce qui permet aux assureurs de pénétrer le marché du crédit traditionnellement réservé aux banques. On comprend mieux ainsi le montant exorbitant de 123 milliards de dollars d’aide de la FED accordé à l’assureur American International Group (AIG) après la crise de 2008, lui permettant de rembourser les banques qui avaient transféré aux assureurs leurs risques de crédits immobiliers US.

D’après la BRI, la valeur notionnelle des contrats de produits dérivés sur les marchés financiers internationaux est passée de 10 000 milliards de dollars en 1986 à 693 000 milliards de dollars fin juin 2013, plus de neuf fois le PIB de la planète  ! Plus inquiétant encore, ces contrats sont concentrés au sein de 16 organismes financiers et quatre banques aux USA totalisent 219 798 milliards de $ de contrats sur produits dérivés sur un total de 237 000 milliards de $. La Banque des règlements internationaux reconnait que 7% à 8% de ces montants seulement sont utiles à l'économie réelle en permettant au marché de s'assurer contre des fluctuations de prix, le reste étant de la pure spéculation financière !

Par exemple, JP Morgan totalise environ 70 088 milliards de $ de produits dérivés avec une exposition totale sur crédit de 303 milliards de $, soit 183 % de son capital selon le dernier rapport de l'OCC, l'Office of the Comptroller of the Currency, l'organisme gouvernemental de tutelle des banques US. Je signale qu’une partie des CDS est adossée aux crédits immobiliers qui connaissent aujourd’hui encore des taux de défaillance records avec un taux officiel de 8,2 % sur un montant global de 4200 milliards de $. A la fin du dernier trimestre 2013 aux USA, 1352 procédures de saisies immobilières étaient mises en place chaque jour. La crise est donc loin d’être terminée et le chômage continuera d’augmenter.

Le dilemme de Bâle III a donc été le suivant : comment réguler de tels montants sans détruire le système ? Une véritable régulation aurait en effet provoqué l’effondrement du système.

 

Une régulation vidée de sa substance

Bâle III a donc revu ses prétentions à la baisse avec un accord à minima :

  • Suppression sur la version 2010 de la clause initiale de Bâle III (version 2009) prévoyant d’inclure une majoration spécifique du notionnel pour les dérivés de crédit ;
  • Alignement des normes bancaires européennes IFRS plus strictes et prudentielles − qui obligeaient les banques européennes à comptabiliser leurs positions en brut − sur les normes comptables des banques américaines comptabilisant en net ;
  • Assouplissement des critères de liquidité auxquelles elles seront soumises à partir du 1er janvier 2015 qui répond aux demandes pressantes des acteurs du secteur mais se révèle de facto très insuffisant. La base des actifs comptabilisés comprenant les liquidités inclut désormais des obligations, des actions et certains types d'emprunts hypothécaires ce qui ne correspond plus aux règles prudentielles élémentaires. Cependant les banques devront provisionner à hauteur de 60% cette même année, puis 70% en 2016 et ainsi de suite pour atteindre 100% en 2019.

 

Bâle III : un énorme impact !

Nous pouvons cependant relever les raisons de l’échec de Bâle III :

  • Les facteurs de conversion en équivalent crédit (CCF) de 10 % qui permettent de faire figurer au bilan une part de l'exposition hors bilan posent d’énormes problèmes face aux montants colossaux engagés. L'ISDA, une association de professionnels regroupant les principaux intervenants sur les marchés financiers des produits dérivés indique que « les effets des règles proposées vont probablement pousser à une disparition de liquidité significative sur le marché, évaluée entre 15 700 milliards de $ à 29 900 milliards de $. » Le Comité de Bâle ayant lissé dans le temps l’application des accords (à minima), nous aurions donc une perte de liquidité mondiale d’un peu plus 3000 milliards de $ par an (sur 5 ans).
  • Une part significative du marché d'IRD (Dérivés de taux d'intérêt) reste actuellement non-compensable. 83 000 milliards de $ échappent ainsi à tout contrôle !
  • Les produits dérivés étant négociés de gré à gré (Other The Counter, OTC) et hors bilan, la tentation de ne pas déclarer ceux-ci est forte. L’intermédiation financière non-bancaire, le shadow banking représentait 71 000 milliards USD fin 2012 selon le Financial Stability Board du 14 novembre 2013, en nette augmentation depuis 2011, avec + 5000 milliards soit 7% d’augmentation depuis que le G-20 s'est engagé à adopter Bâle III. Il faut ajouter à cela, le problème des marchés d’IRD (Dérivés de taux d'intérêt) soit 154 000 milliards de $ non régulés !
  • Plus instructif encore, pour échapper à la régulation et à la faillite certaines banques augmentent leurs fonds propres au détriment des dettes souveraines ce qui démontre l’impuissance des régulateurs. La Banque d'Espagne étudiait ainsi en juillet 2013 le problème des actifs d'impôt différébreprésentant 50 milliards d’euros afin d’éviter leur déduction des fonds propres des banques. Elle suivrait donc l’exemple de l'Italie qui avait « transformé » dès 2011, les DTA en créances sur l'Etat. On comprend mieux ainsi comment les banques Italiennes ont échappé au choc violent subi par les autres pays européens du sud de la méditerranée augmentant au passage la dette nationale italienne !
  • Autre problème, celui de la régulation des CDS et de son impact. Le 19 mai 2010, l'Allemagne prenait la décision unilatérale d'interdire la vente à découvert sur les 10 plus importantes institutions financières du pays, les emprunts d'état de la zone euro et les produits dérivés (CDS) qui leur sont adossés. L’ISDA a examiné l’impact sur la liquidité de la régulation, un an après son implémentation (1er novembre 2012) et conclut à la chute de 85 % des SCDS (Sovereign CDS) d’Europe de l’ouest. Selon le FMI, propos rapportés par l’ISDA, « l’interdiction de la vente à découvert de la dette souveraine réduit la liquidité des SCDS et une perte d'intérêt dans l'Union européenne (l'UE) et le marché d'obligation d'État dans l'ensemble, qui pourrait potentiellement augmenter le coût des emprunts d’Etats, particulièrement pour les membres les plus petits du bloc. »
  • Dans la revue de la stabilité financière de la Banque de France, Avinash D. Persaud expert en finance désignait celui qui régulera in fine : « Les responsables politiques appellent à la négociation, au grand jour, de tous les instruments sur des marchés organisés... Il convient de noter que cette proposition bénéficierait aux marchés organisés, dont bon nombre ne sont plus des entités mutualistes mais des entités à but lucratif. Il n’est pas étonnant que certains d’entre eux prônent ou souscrivent à l’idée que tout devrait se dérouler sur un marché organisé, ou du moins que toutes les transactions devraient passer par des chambres de compensation dont, en général, les marchés organisés sont aussi les propriétaires. »

 

Nous aurons donc au mieux une autorégulation car la régulation de la finance nécessite que l'on finance la régulation et la boucle est bouclée…

L’étude du 27 janvier 2014 de l’OCDE recensait les insuffisances de fonds propres des banques européennes (au 15 novembre 2015) avec le Crédit Agricole en première place (31,5 milliards d'€). Au total, les besoins en capitalisation des dix banques européennes les plus en difficulté totaliseront 83,4 milliards d'€. En France, le besoin de fonds propres est d’ailleurs estimé à près de 50 milliards d’€.

Besoin en capitaux des banques européennes {PNG}

En effet, les banques européennes sont très exposées aux contrats sur produits dérivés. L’étude d’AlphaValue publiée le 17 décembre 2013 établissait la liste suivante : Deutsche Bank (55 600 mds €), BNP Paribas (48 300 mds €), Barclays (47 900 mds €), Société générale (19 200 mds €) et le Crédit agricole (16 800 mds €).

Les répercussions sur le financement de l’économie en Europe seront donc colossales malgré l'assouplissement des critères de liquidité et le chômage continuera d’augmenter. Le projet de taxation du secteur financier, la fameuse taxe Tobin sera elle aussi un coup d’épée dans l’eau et exclura toute taxe sur les produits dérivés car celle-ci représenterait un coût de plus de 37,7 milliards d’euros (EU27) pour les seuls produits dérivés impactant une poignée de banques avec une taxe de 0,01 %  !

La finance ne peut donc plus désormais être régulée ou taxée, un véritable Deus ex machina !

 

Sources

Shiller, 2005.

The New York Times, Mary Williams Walsh, A.I.G. Lists Banks It Paid With U.S. Bailout Funds, 15 mars 2009,

Bank for International Settlements, Statistical release OTC derivatives statistics at end-June 2013, Monetary and Economic Department, November 2013.

Ibid, pdf page 33/41.

Office of the Comptroller of the Currency, Quarterly Report on Bank Trading and Derivatives Activities Fourth Quarter 2013, pdf page 33/41.

Ibid, pdf page 30/41.

OCC Reports on Mortgage Performance for Fourth Quarter of 2013, 27 mars 2014,

ISDA, Re : Comments in Response to the Consultative Document on the Revised Basel III Leverage Ratio Framework and Disclosure Requirements, 20 septembre 2014, pdf page22/82.

ISDA, Re : Consultative Document : Margin Requirements For Non-Centrally-Cleared Derivatives, 28 septembre 2012.

FSB (Financial Stability Board) Global Shadow Banking Monitoring Report 2013, page 2.

Agefi, L'Espagne veut alléger la facture de Bâle 3 pour ses banques, 10 juillet 2013,

ISDA, Adverse Liquidity Effects of the EU Uncovered Sovereign CDS Ban, janvier 2014

Avinash D. Persaud, La nouvelle réglementation des marchés de gré à gré va-t-elle entraver l’innovation financière ? Avril 2013.

OCDE, Schoenmaker, D. and T. Peek (2014), “The State of the Banking Sector in Europe”, OECD Economics Department Working Papers, No. 1102, OECD Publishing, 27 janvier 2014.

Les Échos, L'europe de l'assurance se mobilise contre les conséquences de Solvabilité II, jeudi 11 mars 2010, page 29.

La Tribune, Produits dérivés : un remake du cauchemar de 2008 reste possible, 17 décembre 2013.

Commission staff working document impact assessment accompanying the document Proposal for a council directive, 14 février 2013, Page 32/70.

Commission staff working document impact assessment p 24/70.

 


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17 réactions à cet article    


  • Tzecoatl Claude Simon 11 juin 2014 09:11

    On la voit bien, la fragilité et la complexité du crédit a-bricole.


    • Tzecoatl Claude Simon 11 juin 2014 09:37

      Pour résumer,


      Les américains, les japonais (surtout eux), les anglo-saxons pratiquent la planche à billets.
      Les chinois, les anglais et les irlandais pratiquent le shadow-banking (planche à billets non institutionnel).

      L’émission de monnaie sent la tentative d’exploiter autrui, ou d’apaiser afin de réduire certaines hystéries.

      On peut se demander comment les dirigeants des banques dorment bien avec de tels ratios.
      Quelles solutions proposent l’auteur pour améliorer ces ratios ?
      Méthode chypriote, recapitalisation par les banques centrales, laissez-faire, 100% monnaie ?

      La conclusion deus ex machina s’apparente plus à une préférence pour l’auto-régulation.


      • lsga lsga 11 juin 2014 10:13

        Hey :

         
         
        voilà ce qu’est censé compenser la planche à billet. ça ne marche pas. 

      • Tzecoatl Claude Simon 11 juin 2014 10:31

        Et tu l’as connais la loi du marché monnaie-produit ?



      • Gilles Bonafi 11 juin 2014 13:15

        @Isga
        La baisse tendancielle du taux de profit est une des grandes erreurs d’analyse de Marx que Georges Simmoneau a démontré.
        La démonstration est ici : http://gillesbonafi.blogspot.fr/2013/01/marx-sauvera-t-il-le-capitalisme.html

        Je préfère me référer à la loi de Pareto (au fonctionnement fractal) avec au menu une ultra concentration du taux de profit.


      • Gilles Bonafi 11 juin 2014 13:18

        erratum  : Philippe Simmonnot


      • lsga lsga 11 juin 2014 13:30

        Toutes les économies stagnent quand elles arrivent à un certain niveau (croissance en berne).

         
        Comme Rosa Luxembourg l’a très bien expliqué, le premier réflexe pour compenser cette baisse est le colonialisme et le néo-colonialisme. Le colonialisme pour compenser la baisse tendancielle des profits a été ignorée par Simmonot.
         
        Une fois que le colonialisme lui-même arrive à sa limite, et qu’il est également confronté à la baisse tendancielle du taux de profit (vers 1970), alors, arrive la dérégulation des marchés, la financiarisation de l’économie.
         
        Une fois que la financiarisation de l’économie atteint également sa limite (2008), et qu’elle est également confrontée à la baisse tendancielle du taux de profit, alors arrive la planche à billet.
         
        Après la planche à billet : la Guerre Mondiale. Préparez vous.
         
         
        Ceux qui ne comprennent pas la loi de la baisse tendancielle du taux de profit sont ceux qui regarde le profit uniquement à une échelle nationale, et refuse de regarder droit dans les yeux la nature coloniale de la relance des profits, puis sa nature virtuelle, puis sa nature militaire. 

      • Jean-Fred 12 juin 2014 12:17

        La baisse du taux de profit est compensée par la fusion/acquisition des concurrents.
        Le résultat est la création de monopole capable de fixer les prix sur le marché (entente illicite des prix) et de garder un taux de profit « acceptable » (de l’ordre de 30% selon le pdg d’orange à l’assemblée nationale).

        Pourquoi croyez-vous que Bouygues Telecom licencie à tour de bras en ce moment et a cherché à racheter son concurrent SFR ?

        Les monopoles devraient être interdit mais toutes les lois antitrust ont échoué dans leur application. Certaines grosses entreprises (ex : standard oil) ont été fractionnées et non démantelées comme on pourrait le croire, elles ne se font pas concurrence et travaillent toujours main dans la main.

        Cette crise économique n’est pas liée à la baisse du taux de profit mais liée en partie à un conflit générationnel entre des retraités (toujours plus nombreux dans les pays développés) qui veulent garder leurs acquis et des jeunes qui aimeraient avoir autant que leurs grands parents.

        il y a bien sûr d’autres raisons qui viennent se greffer et renforce la crise que nous traversons.
        A ce sujet, je ne peux que vous inciter à lire ce très bon billet de Forest Ent écrit ici il y a plus de 5 ans maintenant et toujours d’actualité.


      • claude-michel claude-michel 11 juin 2014 10:40

        A leurs âges...ils jouent encore à la

        « Bâle »... ?

        • zygzornifle zygzornifle 11 juin 2014 12:11

          ça sent mauvais.....Ha c’est le trou de 

          Bâle

          • coinfinger 11 juin 2014 13:40

            L’efficience des marchés , c’est quoi au fond ? Quelque chose de trés simple , la banque centrale crée la monnaie nécessaire pour équilibrer/valider ce que font les banques . Donc les banques sont forcément efficientes .
            Le Hic c’est que le systéme n’a pas pour seule fonction d’enrichir les riches , ou plutot que pour ce faire il lui faut accroitre l’économie réelle . Dans le cas contraire la monnaie elle fait mauvaise mine . Les banquiers le savent çà , c’est à dire qu’il n’y croit pas au marché efficient . C’est juste une blague pour l’opinion publique et justifier les gabegies gouvernementales .
            Conséquentes Les banques pour étre réellement efficientes créent des biais , hors bilan , gré à gré , créativité comptable et financiére .
            Les Tartuffes politiques et économistes crient au scandale et demandent de la régulation !
            On régule donc par un bout et dérégule de l’autre .
            Le comble de la stupidité , la palme d’or de la bétise , revient je pense à ce que vous appelez pudiquement comptabiliser les positions en net plutot qu’en brut . Personnellement je n’aurai jamais cru qu’on puisse vouloir une telle absurdité . Là c’est s’attaquer au fondement du capitalisme et çà vient de ses protecteurs . Méme Marx qui lui voulait tant de bien au capiitalisme n’ a pas osé réver de celà .
            En plus faire cela au moment où les machés baissent ! Il va sans dire que ceux chargé d’appliquer cette réforme en Europe ont tout fait pour ne rien faire et bien leur à pris .
            Maintenant je vous encourage vivement à nous le réguler le marché des CDS et des assurances . Je crois que çà va beaucoup m’amuser . J’aime tellement ce que fait l’état Us que je n’attends que çà .


            • coinfinger 11 juin 2014 15:21

              Le moins là , j’aime pas . Je sais de quoi je parle dans mon commentaire . Celui qui m’a fait çà devrait réfléchir à savoir comment pourrait se financer l’état Us sans çà financierie derriére . Sans cela , QUI protégerait l’ Europe ?
              S’il croit qu’elle aurait les moyens de se protéger elle méme sans réduire drastiquement les revenus populaires , ou qu’elle n’a pas besoin de se protéger , je ne peut rien pour lui .


              • HELIOS HELIOS 12 juin 2014 12:30

                ... je vais être déviant sur ce commentaire, mais pour moi le problème est « relativement » mineur.


                quel que soient le mesures réglementaires, les CDS restent des bricolages utilises a contourner le fonctionnement « monétaire » de la monnaie non fiduciaire... c’est a dire une manipulation strictement scripturale basée sur une deconfiance... etc j’arrete là.

                Donc, pour l’ensemble de la planète, parler de « 9 fois le PIB » n’a pas de sens. au pire et de manière simpliste, c’est une dévaluation d’ensemble qui résoudrait le problème. en injectant par exemple 500 milliards de monnaie « vraie » c’est a dire des billets et, le problème est immédiatement résolu. (c’est ce que permet et fait une « bonne guerre » au demeurant)

                La vraie réalité des problèmes mondiaux que nous avons est basée sur deux phénomènes dont on parle peux, mais qui est « contaminant » et hautement pathologique :

                ’1)... les banques et toutes les institutions financières sont des pompes, qui sucent de l’argent « vrai », là où la richesse est crée et le convertisse en monnaie de singe (monnaie scripturale) réinjectée ailleurs que là où cette richesse a été créée
                - exemple -
                une entreprise emprunte de l’argent a une banque qui elle même n’a pas ces fonds, mais a de la monnaie scripturale. l’entreprise construit ses locaux, ses machines etc et fait son business et elle rembourse sa dette en « richesse crée » (le fruit de ses ventes faites en monnaie réelle). 
                La banque avec ces remboursements va les placer sur les marches financiers, souvent sur des produits a risque.... cet argent qui devrait rester sur place (la où produit l’entreprise) s’échappe et ne permet pas à la zone géographique et la zone économique sur lesquels opère l’entreprise, de rester au niveau de richesse créée... il y a appauvrissement.

                (2) ... les créateurs de richesses sont obliges d’obtenir des marges irréalisables !
                Les banques sont responsables de la destruction des tissus économiques, d’où délocalisation, mais aussi basse qualité et de fuite en avant du productivisme et de la consommation abusive.
                En demandant des taux exorbitants, qui ne sont pas justifies au regard de l’origine scripturale des fonds, et surtout en exigeants de la part des entreprises des business plan libérant des marges irréalistes pour accéder aux crédit... les banques tuent la diversité économique (et on le voit aussi de la part des lobbies bancaires qui se mettent a exiger toujours plus de normes industrielles, ce qui n’a rien a voir avec leur métier de banquier)... les banques « lessivent » les petites entreprises pourvoyeuses d’emplois locaux au profit de méga structures évidement trans-nationales.


                Alors, globalement les banques ne sont pas responsables de tous les maux, les autorités nationales et internationales qui réglementent ont leur part de méfaits, notamment en matière de « sécurité » mais pas seulement car la fiscalité a un rôle loin d’être anodin... etc, etc... réfléchissez avec bon sens....


                C’est pour cela que je viens jouer ici ma petite musique...Bâle III ou n’importe quoi n’aura jamais d’impact suffisant pour réguler un système qui par sa nature même est hors de contrôle.

                Il n’y a qu’un seul moyen de régler la perversité du système c’est en verrouillant la concentration bancaire au niveau de la matière première et pas en contraignant les « entreprises-banques ».

                Évidement le problème est mondial, mais un des éléments de la solution est simple : il faut que les producteurs de richesses ne voient pas cette richesse s’échapper de leur zone d’attraction. Il faut impérativement que les banques ne puissent plus récupérer l’argent vrai la où il est capté a travers les prêts et le réinjecter ailleurs. sous forme scripturale... bref, ce n’est pas la comptabilité des banques qu’il faut modifier, cela peut se faire peut-être a la marge, mais c’est la comptabilité des entreprises et surtout la forme juridique de l’entreprise qui doit évoluer...
                Par exemple en limitant (je donne un chiffre qui doit être vérifier et évalué) a 15% les part sociales (ou les actions) de ces entreprises détenues par des personnes physiques hors de la zone de création de richesses de cette entreprise, ou par des holdings et autres personnes morales.

                A ce prix, la finance prédatrice récupérera la place marginale qu’elle n’aurait jamais du quitter. Allez, bon appetit a tous, c’est l’heure....


                • ObjectifObjectif 13 juin 2014 12:16

                  Bonjour Helios,

                  Bien d’accord sur le diagnostic, mais pas sur la solution : il faut faire plus simple encore.

                  « il faut que les producteurs de richesses ne voient pas cette richesse s’échapper »

                  Les entreprises n’existent pas, ce sont seulement des contrats entre humains. Le test à l’acide : supprimons les humains, que produisent les entreprises ?

                  Les producteurs de richesses sont les humains, le peuple qui normalement devrait être le souverain et créer la monnaie. Il suffit que chaque humain refuse de vendre son travail contre des chiffres sans valeur pour arrêter le système fou.

                  Le problème est juste dans notre tête !
                  €uro : le vol du bon sens


                • HELIOS HELIOS 13 juin 2014 12:38

                  oui, oui, oui... je vous suis, je suis ouvert a toutes solutions, mais en realité, on ne va pas revenir au pieces ou aux billets papier.


                  L’humain perùmet de recentrer la monnaie a sa mesuire, et c’est pour cela que je milite pour que’un minimum de regle, pas exclusive soient definies et appliquées, peu importe si elle ssont imparfaites.

                  Je milite pour qu’il existe une nouvelle forme juridique d’entreprise, qu’on appelerait par exemple Societe Anonyme d’Ampleur Regionale (SAAR) qui impose, par exemple, que 85 % des associes (porteur de part sociale ou action) soient des personnes physiques domiciliées ET fiscalisées dans la même zone économique.

                  Pour que les entrepreneurs soient incités a utiliser cette forme de societé, l’etat pourrait decider d’une modification (simplification) des regles comptables, par exemple ajustant l’impact de certains frais qui sont actuellement assimiles a des abus de biens sociaux.... mais il existe d’autres incitations, notament la simplification des relations entre entreprises ayant la même forme juridique.


                  mais, sur mle fond du probleme, je ne suis pas le seul a avoir diagnostiqué la difficulté. Lisez cet article qui est quand même fortement lié... helas cela se passe en Suisse !

                • ObjectifObjectif 13 juin 2014 12:55

                  Il y a un problème de compréhension ici : « on ne va pas revenir au pieces ou aux billets papier. »

                  Surtout pas ! les pièces et les billets, ou tout support matériel anonyme qui circule avec des chiffres dessus, c’est la cause profonde du détournement de la création monétaire.

                  Lisez mon article à tête reposée s’il vous plait, c’est simple, mais complexe parce qu’il faut changer de perspective smiley
                  €uro : le vol du bon sens


                • ObjectifObjectif 13 juin 2014 12:10

                  Le jeu des banquiers est d’agiter tous les chiffons rouges possibles pour détourner l’attention de la seule chose importante : ils ont détourné les monnaies officielles et créent de la fausse monnaie.

                  Bâle n’est pas un échec, c’est une escroquerie.

                  Faire croire qu’il pourrait exister une garantie des monnaies créées ex-nihilo ! Ou la création monétaire ex-nihilo garantirait la création monétaire ex-nihilo ?

                  Si vous ne savez pas que les fonds propres sont issus de la création monétaire des banquiers privés, c’est à désespérer. Ils ne doivent juste pas le faire trop directement :
                  http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/02/04/le-proces-des-errements-bancaires-de-l-irlande_4359705_3234.html
                  http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/12/28/islande-deux-banquiers-condamnes-pour-des-prets-frauduleux-de-2008_1811238_3234.html
                  mais ce qui est interdit aux petits est permis aux gros :
                  http://www.ft.com/cms/s/0/e5b472f2-6c87-11e2-b73a-00144feab49a.html

                  Ce serait intéressant de revenir au fondamentaux : la fausse monnaie doit être refusée par les citoyens. Simplement et fermement.
                  €uro : le vol du bon sens


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