Le groupe des Banques populaires est le leader français du capital investissement pour les PME et celui de l’artisanat où un artisan sur trois est son client. En fusionnant avec les Caisses d’épargne, la nouvelle entité va former une véritable machine à faire du crédit, c’est-à-dire à donner du pouvoir d’achat anticipé aux entreprises, aux artisans et aux ménages. Avec 36,4 millions de français qui ont au moins un compte dans la nouvelle grande banque, voilà un bien bel outil que beaucoup de gouvernements voudraient posséder pour sortir de la crise !
Ce fantastique outil … la France vient de s’en doter. En effet, dès aujourd’hui, jeudi 26 février 2009, les Caisses d’épargne nommeront à leur tour, au poste de président de la future entité bancaire, l’un des plus proches subordonnés de N. Sarkozy, Monsieur François Pérol. Voici l’Etat doté d’un formidable instrument à même de relancer, dès la semaine prochaine, le crédit à l’économie tant attendu par les entreprises, les artisans et les ménages.
Que pouvions-nous espérer de plus ? Impossible cette fois pour l’Etat de ne pas tenir ses promesses. Le nouveau groupe bancaire, constitué par N. Sarkozy lui-même, dispose de toutes les cartes.
C’est au pied du mur qu’on voit le maçon ! Aujourd’hui nous avons le mur. Nous avons aussi le maçon. Et, quel maçon ! Reste maintenant à le voir au travail.
Cette nouvelle banque aura comme président de droit, l’un des fidèles parmi les fidèles de N. Sarkozy, Monsieur François Pérol. Bien sûr, personne ne doute de qui sera le vrai patron, le président de fait ? Le chef de l’Etat lui-même !
Ce nouveau groupe sera leader sur beaucoup de domaines et en plus, il sera le deuxième groupe bancaire de France. Donc, une véritable machine à faire du crédit à l’économie, à la totale disposition du chef de l’Etat ! Qu’espérer de mieux en ces temps de crise ?
La situation est donc idéale pour notre cher président. Enfin, il va pouvoir montrer de quoi il est vraiment capable. Il a tous les outils dans ses mains. Créés par lui-même. Un échec n’est pas envisageable pour un homme de sa qualité.
Ainsi, peut-on considérer que N. Sarkozy entre dans un nouvel état de grâce. A moins que le droit pénal, via son
article 432-13, n’interdise à Monsieur François Pérol de devenir le PDG de droit, du nouveau mastodonte bancaire.
Dans l’esprit d’un nouvel état de grâce, comment le tandem Sarkozy / Pérol va devoir procéder pour réalimenter l’économie par des crédits bancaires, principale arme pour éviter les faillites et les licenciements massifs ?
Le temps presse. En effet, si rien n’est fait par ce tandem magique, la barre des 3 millions de chômeurs sera franchie dès l’automne 2009.
Alors, comme chacun le sait, les dossiers crédits de la banque remontent tous, pour la plupart, au comité des engagements dit aussi comité des crédits, qui décide. Ce comité se réunit chaque semaine. Aujourd’hui 75 % des dossiers sont refusés pour risques trop importants et / ou manque de garanties suffisantes dans un contexte où la visibilité en termes de redémarrage de l’économie est quasiment nulle.
Et bien, dès la semaine prochaine, sous l’impulsion du tandem Sarkozy / Pérol, le comité devra se réunir tous les jours.
Il examinera chaque dossier en pensant que … chaque fois qu’un refus sera prononcé, c’est une partie de la France qui s’enfoncera un peu plus dans la crise et quelques chômeurs de plus iront pointer à l’ANPE. Par ailleurs, pour chaque dossier refusé, ce sera aussi aller clairement contre la volonté du président de la République, pourtant lui-même directeur de fait du comité des engagements du nouveau groupe bancaire qu’il vient de créer.
Avec la fusion des deux groupes bancaires voulue par N. Sarkozy, la puissance du chef de l’Etat va changer de dimension sur le plan opérationnel. En effet :
- jamais un président n’a eu en France autant de pouvoir que N. Sarkozy !
- jamais un président n’a eu autant la possibilité d’influer sur l’économie française !
- jamais un président n’était devenu directement le dirigeant de fait d’une très grande banque nationale !
En ayant aujourd’hui tous les pouvoirs, même celui de distribuer du crédit, le locataire de l’Elysée est courageux – en est-il tout à fait conscient – et, en même temps, il prend un risque énorme. En cas d’échec, il n’aura plus aucune excuse. Un nouveau locataire devra être nommé à l’Elysée !
Quand le saura-t-on ? Rapidement, dans les trois ou quatre prochaines semaines !
En effet, distribuer du crédit ce n’est pas comme construire une ligne de TGV ou un pont. Accorder un crédit, cela prend quelques minutes au comité des crédits pour décider et, quelques jours pour mettre en force le montant du capital prêté, en créditant le compte bancaire de l’agent économique concerné.
Alors, dès le milieu du mois de mars 2009 ou, au plus tard, dès le mois d’avril 2009, la France saura si elle doit ou non remplacer son Président !