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Bitcoin, marchés financiers : l’extravagante bulle en marche

Plus de 10 000 dollars, une valeur décuplée depuis le début de l’année  : le bitcoin bat tous les records, alors même que Joseph Stiglitz prône son interdiction. Dans le même temps, les entreprises phares du digital sont sous le feu des critiques sur leurs pratiques en marge de la légalité, sous les applaudissements des marchés, qui continuent de battre des records. Qu’en penser ?

 

1929-1987-2001-2008-bientôt ?
 
Quand on prend du recul sur les oscillations délirantes des marchés financiers, stoppées temporairement par les règles mises en place après la crise des années 1930, les chiffres donnent le tournis. Le Dow Jones avait atteint un point haut de plus de 14 000 points en 2007, avant de perdre plus de la moitié de sa valeur, tombant à 6 500 points début 2009. Le rebond avait été rapide, l’indice retrouvant ses plus hauts quatre ans après. Cette semaine, il a dépassé le cap de 24 000 points, 70% de plus que le point haut d’avant la crise des subprimes, un bond d’un tiers depuis septembre 2016 ! Difficile de ne pas y voir une preuve inquiétante de l’énorme bulle financière qui gonfle sous nos yeux.
 
Trois raisons majeures à cela. D’abord, les taux très bas ont rendus bien des placements peu intéressants, poussant par ricochet les fonds à se déplacer sur des placements plus rentables. Les seuls dividendes des grandes entreprises peuvent rapporter plus d’argent que les obligations, augmentant la demande d’actions, et donc, in fine, leur cours. Puis, il faut reconnaître que les grandes entreprises n’ont gagné autant d’argent, en proportion de la richesse nationale, justifiant une valorisation supérieure. Mais on peut également penser que les esprits animaux des marchés sont aussi à l’œuvre, poussant certaines valeurs totalement au-delà du raisonnable, que ce soit pour une entreprise comme Uber ou le bitcoin.
 
Georges Ugeux affirme que « les crypto-monnaies ne sont pas devises mais des jetons de casino  ». Tout indique qu’il s’agit d’une folie, mais le caractère moutonnier des marchés ressurgit, d’autant plus fascinés qu’il y a une révolution technique et que les Etats laissent faire, malgré ses nombreux côtés obscurs. Dommage que nos dirigeants n’écoutent pas Joseph Stiglitz qui en prône l’interdiction. Le grand n’importe quoi sévit aussi avec les licornes : Uber, qui perd 2 milliards par an mais vaudrait plus que General Motors, Airbnb, qui met en place une carte de crédit qui permet d’échapper au fisc. On peut également mentionner la recrudescence des opérations de fusions-acquisitions.
 
Tous les signes d’une bulle sont là et les signaux d’alerte apparaissent, comme la déconfiture précipitée d’Altice, dont l’action a perdu plus de 60% de sa valeur depuis juin. Les périodes de bulle sont propices à de telles histoires, Patrick Drahi réunissant les excès de ce monde financier prêt à des opérations à la taille totalement délirante, et le caractère destructeur des coupes de coûts. Début 2009, j’avais imaginé un nouveau krach en 2017. Aujourd’hui, j’imagine que nous aurons encore un peu de répit et que le prochain krach pourrait encore tarder, juste avant ou après la prochaine décennie. Les extravagances financières actuelles pourraient gonfler dans un contexte si favorable.
 

 

En revanche, difficile de croire que Macron restera un président de temps calme. Nourrissant la bulle par sa politique ultra-oligarchique, il met la France sur la même trajectoire délétère du capitalisme fou étasunien. Et son impopularité dans des circonstances pourtant très favorables laisse penser que son château de carte politique sera bien fragile quand les circonstances seront plus difficiles.

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10 réactions à cet article    


  • francois 6 décembre 2017 10:58

    Georges Ugueux, le brontosaure. Ca marque tout le sérieux de cette chronique.


    la bulle mais quelle bulle, annoncée depuis des années par le pote à Popey Soral, Olive Delamarche. Comme la pluie elle finira bien par tombée mais pour le moment, le lieu où il faut être pour gagner du pognons c’est Wall Street -soit disante bulle - et non Paris ou Francfort.

    Posez vous plutôt la question de savoir pourquoi toute la finance va à New York et les miettes restent en Europe .

    • Doume65 7 décembre 2017 10:12

      @francois
      Tu as déjà oublié Lehman Brothers, mais tu viens donner des leçons.
      Quant à traiter Delamarche de « pote à Soral », c’est de la diffamation gratuite.
      Au fait, pourquoi compares-tu Wall Street à Paris, alors que c’est à la City (première place financière au monde, selon Wikipedia) qu’il faut le faire ?


    • vesjem vesjem 13 décembre 2017 09:33

      @Doume65
      diffamation :
      de qui à qui : de delamarche à soral ou de soral à delamarche ?


    • Raoul-Henri Raoul-Henri 6 décembre 2017 12:37

      Qu’elles soient nommées Dollars, euro, Yen, Rouble ou bit-coin, ici ne jouent que des monnaies point à point. D’autres nomment cela monnaie-dette : de la mélasse sans valeur qui institue la défiance.

      Pourquoi l’imagination humaine est-elle si petite qu’elle ne puisse concevoir un autre type de monnaie ? Par fatalisme ?
      Mystère.


      • Tzecoatl Claude Simon 6 décembre 2017 18:01

        @Raoul-Henri


        Vous avez écrit :« Lorsque qu’un bien est acheté puis consommé, sa valeur disparaît (d’immédiatement à plus ou moins progressivement). La valeur de la monnaie correspondant à l’achat de ce bien ne disparaît pas. Cette monnaie est remise directement dans le circuit monétaire.
        Les ressources des producteurs réels sont des salaires, monnaie venant du commerce de la production de l’entreprise. »
        Vous y étiez presque.

        « Pourquoi l’imagination humaine est-elle si petite qu’elle ne puisse concevoir un autre type de monnaie ? Par fatalisme ?
        Mystère. »
        Sur le précepte de création monétaire lors de la création de valeur, le travail, et de destruction de valeur lors de la consommation, j’ai commis ça :https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/creation-de-valeur-en-echange-de-182760

        Et son intégration au système monétaire capitaliste, la monnaie-crédit :https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/d-une-bi-monnaie-191740

        Pour rester dans le sujet, si la technologie du bitcoin est intéressante, ces préceptes économiques sont vides, car ce n’est qu’une monnaie de thésaurisation moutonnière.


      • Tzecoatl Claude Simon 6 décembre 2017 18:05

        Pour résumer, une bonne monnaie se juge si la corrélation avec la valeur est forte.

        C’est le cas dans mes deux papiers, plus que nul par ailleurs, à mon humble connaissance.

      • zygzornifle zygzornifle 6 décembre 2017 13:14

        Macron va nous dire que le Bitcoin est la monnaie utilisée sur Jupiter .....


        • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 6 décembre 2017 17:55

          Je crois avoir acheté un petit paquet de ces bitcoins il ya très longtemps, quand ça ne valait presque rien.... Si je puis les retrouver je serai multimillionnaire et je vous le dirai... smiley


          PJCA




          • Matlemat Matlemat 7 décembre 2017 12:00

            La bulle n’a pas fini de monter, je prévois un bitcoin à 40 000 € puis un crack , mais le bitcoin ne tombera pas à zéro car sous les 10 000€ on se précipitera pour en racheter.


            • BA 7 décembre 2017 17:28

              Toute l’économie mondiale n’est qu’une bulle.


              Zone euro, Etats-Unis, Japon, Chine : les banques centrales sont devenues folles.


              - Zone euro :


              La Banque Centrale Européenne injecte des centaines de milliards d’euros dans le circuit financier.


              Le bilan de la BCE a dépassé son record historique : il atteint 4427,5 milliards d’euros.


              https://insolentiae.com/wp-content/uploads/Bilan-de-la-bce.jpg


              - Etats-Unis :


              La banque centrale des Etats-Unis injecte des centaines de milliards de dollars dans le circuit financier.


              Le bilan de la Fed a dépassé son record historique : il atteint 4461 milliards de dollars.


              https://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/files/quarterly_balance_sheet_ developments_report_201711.pdf


              - Japon :


              Le bilan de la Banque centrale du Japon atteint 500.000 milliards de yens.

              La Banque du Japon (BoJ) a vu son bilan dépasser la barre des 500.000 milliards de yens, soit un niveau presque équivalent à celui de la Réserve fédérale américaine, le total ayant été multiplié par plus de trois depuis que la banque centrale japonaise a lancé son programme d’assouplissement quantitatif en 2013.


              Malgré cette planche à billets qui tourne à plein régime, la BoJ est encore loin de l’objectif ultime de sa politique monétaire, à savoir une inflation remontée à 2%, une situation symptomatique des défis auxquels reste confronté l’institut d’émission, qui ne pourra indéfiniment maintenir le rythme actuel de ses achats de titres obligataires.


              https://www.businessbourse.com/2017/06/06/bilan-de-banque-centrale-japon-a-500-000-milliards-de-yens/


              - Chine :


              Quand un gouverneur de banque centrale part à la retraite, il peut dire ce qu’il pense.


              Dernier exemple en date : Zhou Xiaochuan, le gouverneur de la banque centrale de Chine, tire la sonnette d’alarme.


              Depuis dix ans, la banque centrale de Chine a injecté des centaines de milliards de yuans dans le système financier : des gigantesques bulles boursières, des gigantesques bulles obligataires, des gigantesques bulles immobilières continuent de gonfler.


              La colossale dette chinoise (publique et privée), qui dépasse 250% du PIB, continue de gonfler, provoquant l’inquiétude des agences de notation comme du FMI, qui dénoncent une croissance économique toujours dopée au crédit.

              M. Zhou n’y est pas étranger : sa propre institution mène depuis des années une politique monétaire extrêmement accommodante, injectant toujours d’abondantes liquidités dans le système financier.


              Lisez cet article :


              Dette chinoise : sur le départ, le chef de la banque centrale sonne l’alarme.


              https://www.romandie.com/news/Dette-chinoise-sur-le-depart-le-chef-de-la-banque-centrale-sonne-l-alarme_RP/867466.rom


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