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Accueil du site > Actualités > Economie > Cette quête effrénée du profit

Cette quête effrénée du profit

Les analystes qui se consacrent à l’explication de la crise sont légion : En fait, si la période tourmentée que nous vivons a été témoin de la disparition de certains établissements bancaires tout en constituant un terrain d’expérimentation à des Banques Centrales ayant poussé jusqu’à la démesure leurs stimuli Keynésiens, une nouvelle discipline économique et académique aura également vu le jour, celle consistant à expliquer et à décortiquer les raisons de la crise... Néanmoins, les Universitaires, professeurs d’économie et élites du monde académique se bornent à accuser un monde bancaire et financier accusé - à juste titre du reste - de fautes de gestion et d’appât du gain effréné.

Pour autant, le monde de la finance n’aurait pas été poussé dans ces retranchements si les fonds de pension Américains n’exigeaient une rentabilité annuelle de l’ordre de 9% afin de respecter leurs engagements. Les investisseurs de 2006 n’étaient effectivement pas plus gourmands que ceux de 2000 ou de 2004 tout comme les Banquiers du début des années 2000 n’étaient pas plus prudents que ceux en poste en 2006 mais le contexte des années 2006-2007 fut marqué par un effondrement des rendements des actifs les plus solvables (AAA) qui étaient sollicités par l’ensemble de la planète. Comme il leur était impossible dans de telles conditions de continuer à miser sur des Bons du Trésor et autres papiers municipaux qui payaient à peine 5% d’intérêts, ces fonds de pension durent ainsi se rabattre sur des papiers valeurs qui, tout en offrant un rendement plus élevé, étaient naturellement plus spéculatifs (BBB)...

Banquiers peu scrupuleux, monde de la finance centré sur lui-même, univers académique incapable de proposer une construction économique alternative, investisseurs insatiables sont bien-sûr responsables chacun à sa mesure du déclenchement de la crise actuelle. Cette ruée généralisée sur des instruments financiers à risques permettant de dégager des profits au-dessus de la moyenne est toutefois la conséquence indirecte du vieillissement des populations !

Les subprimes furent ainsi inventés en guise de solution alternative permettant de dégager des rendements satisfaisants du fait de l’effritement graduel des intérêts payés par les actifs sains sollicités massivement par les investisseurs souverains et privés mondiaux. Cet afflux de liquidités en direction des Etats-Unis eut effectivement un impact direct et mécanique à la baisse sur des taux d’intérêts US qui n’étaient dès lors plus au diapason du niveau de l’activité économique domestique... En fait, cet océan de liquidités déversées notamment par les Banques Centrales Asiatiques dans le marché Américain devait contribuer à éroder progressivement toute la prime de risque intrinsèque aux papiers valeurs et ce non seulement sur les actifs les plus solvables mais également sur les obligations de moindre qualité : l’indicateur permettant en effet d’apprécier le potentiel de faillite des débiteurs les moins solvables par rapport aux taux d’intérêts offerts sur leurs obligations fut ainsi ramené à zéro, soit un niveau jamais atteint jusque là !

En d’autres termes, ces liquidités, qui devaient impérativement trouver des débouchés, avaient totalement nivelé toute appréciation qualitative du risque de la part de ces fonds de pension en mal de rentabilité mais également de la part des Banques Centrales Asiatiques qui raflaient les papiers valeurs US et ce même au prix d’une décote de plus en plus pénalisante. Ces liquidités, qui comblaient sans distinction et comme un tsunami l’ensemble des trous du gruyère des investissements et qui ne pouvaient plus se loger dans des actifs AAA n’offrant qu’un rendement misérable, furent naturellement canalisées dans des instruments inhabituels comme les titres sur prêts hypothécaires. De surcroît, comme ces titres offrant un dividende au-dessus de la moyenne étaient miraculeusement affublés de la notation suprême AAA, ils furent donc raflés par l’ensemble de la profession financière qui put ainsi gonfler ses profits en les distribuant à tout le panel des investisseurs étrangers et Américains assoiffés...

Aujourd’hui rien n’est réglé car notre monde développé est évidemment toujours dans l’incapacité de financer la vague de retraites la plus massive des temps modernes dans un contexte où les taux d’intérêts sont proches du zéro absolu ! Pourquoi s’étonner dès lors que les marchés Boursiers se mettent contre toute logique à atteindre des niveaux incompréhensibles en regard des profits des sociétés cotées, pourquoi s’émouvoir des flambées spéculatives de l’Or et du Pétrole en dépit d’une inflation inexistante et d’une activité économique anémique ? La réponse est pourtant limpide : Tout ce qui est susceptible d’offrir aujourd’hui d’offrir une rentabilité un tant soit peu supérieure à la moyenne est et sera condamné à se transformer quasi instantanément en bulle !

 

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37 réactions à cet article    


  • Triodus Triodus 20 novembre 2009 11:18

    Bonjour M. Santi,

    Bien vu le vieillissement des populations !

    Ajoutez à celà le fait que nous ne produisons plus grand chose de concret qui puisse nous faire vivre, il faut bien trouver un moyen d’aller chercher l’argent là ou il se trouve.

    La spéculation purement financière étant l’inverse de la redistribution des richesses, ceci pourrait expliquer celà..

    Cordialement,
    T.


    • plancherDesVaches 20 novembre 2009 21:33

      Il n’y a pas QUE la spéculation, Triodus. Mais tous les circuits financiers qui sont là pour que tu gagnes juste suffisamment (et encore) pour vivre et que tu paies le maximum.

      Tu vas dire que j’ exagère, mais je devrais te répondre.
      646963686F746F6D697840667265652E6672


    • finael finael 20 novembre 2009 13:34

      « L’avidité des riches »

      C’est ainsi qu’Adam Smith expliquait les insuffisances de son modèle.

      C’est un bon article, mais comme toujours dans les domaines économico-financiers, ce sont des humains qui réalisent tout ceci et il n’est pas possible de mettre le comportement humain en équations.


      • Le péripate Le péripate 20 novembre 2009 15:04

        Je ne suis pas d’accord avec l’interprétation que vous faites des propos de Smith sur l’avidité des riches.
        ...les gens du même métier se réunissent rarement, même pour s’amuser et se divertir, sans que la conversation se termine par une conspiration contre le public ou par quelque procédé visant à faire monter les prix.....
        Smith mettait en garde contre la connivence des entreprises. Mais par le moyen de la loi et du règlement,
        Bastiat aussi avait parfaitement pressenti cette évolution, et réservait de très nombreuses attaques contre ceux qu’il appelait les « Protectionnistes ».
        Il est difficile de leur faire un procès alors qu’ils ont avertis et n’ont pas été écoutés.


      • plancherDesVaches 20 novembre 2009 16:39

        Trés juste, Finael.
        Et il faudra faire comme en 1789 : coupez quelques têtes.
        Ca fait des équations moins longues.


      • zelectron zelectron 20 novembre 2009 14:52

        @Michel,
        Merci pour cet article une fois de plus fondé et étayé.
        Juste une remarque curieuse et même paradoxale :
        - notre sécurité sociale en France est basée sur une sorte de système de Ponzi, la différence avec Madoff et consors ?, c’est l’état qui garanti les payements.


        • Michel Santi Michel Santi 20 novembre 2009 15:49

          effectivement en creusant notre système de sécurité sociale s’apparent bien à un schéma de Ponzi mais c’est aussi le propre des systèmes de retraite, etc...
          Leur philiosophie étant : on paie aujourd’hui quitte à cereuser irrémédiablement les déficits et c’est aux générations futures d’en subir les conséquences.
          C’est l’ensemble de ces solidarités qu’il conviendrait de revoir en profondeur mais les réflexes corporatistes referont vite surface : Rappelez-vous des nichews fiscales et des retraites « de luxe » de certains métiers auquel aucun Gouvernement n’a pu touché jusque là...


        • Dominique Larchey-Wendling 20 novembre 2009 16:13

          Cette ruée généralisée sur des instruments financiers à risques permettant de dégager des profits au-dessus de la moyenne est toutefois la conséquence indirecte du vieillissement des populations !

          Vous avez parfaitement raison. C’est le vieillissement qui donne la force économique et politique aux rentiers, et à ceux qui gèrent leur épargne, aux dépends du monde du travail. Par contre, je ne suis pas d’accord pour la France.

          Le système de sécurité sociale français est un système de solidarité entre les générations. Rien n’impose que cette solidarité s’exerce toujours dans le sens travailleurs vers retraités. Si les retraites pèsent trop sur les revenus du travail, on peut et on doit les diminuer. Sur le principe, le système par répartition n’est pas un système par capitalisation bien que nombreux sont ceux qui le perçoivent ainsi et qu’il n’est pas très politiquement correct de parler de la sorte.

          Nos retraités actuels ont pour beaucoup bénéficié dans leurs carrières de l’élan des 30 glorieuses (pas de chomages, peu de retraités à financer), lié à une prospérité qui ne reviendra sans doute jamais par manque d’énergies fossiles bon marché. Les travailleurs d’aujourd’hui ne sont absolument pas dans cette situation ultra-favorable.

          Les revendications financières de nos retraités/rentiers sont insoutenables et ils faudra bien qu’ils acceptent d’y renoncer. Leur poids politique ne suffira pas à changer cet état de fait parce qu’ils ont bien plus à perdre qu’à gagner dans un conflit ouvert avec les jeunes générations.


        • plancherDesVaches 20 novembre 2009 16:51

          NON.
          Tant le système d’assurance maladie que le système de retraite générale ne sont PAS des systèmes Ponzi.

          Simplement, pour l’assurance maladie, il suffit de savoir cela :
          Pour combler le déficit de la sécu, nos chers gouvernants ont trouvé que le mieux,
          > > > c’était encore de nous faire payer...
          > > > A] Dorénavant, sur une consultation médicale, nous versons 1 euro,
          > > > B] Nous sommes restreints lors de nos arrêts maladie ...
          > > > C] Nous devons consulter un généraliste avant de voir un spécialiste ...
          > > > D] Pour tout traitement de plus de 91 euro, nous en sommes de 18 euro de notre poche,
          > > > E] Taxe de 0,50c sur les boites etc......
          > > > Toutes ces mesures sont destinées à combler le fameux trou qui est à ce jour de 11 milliards.
          > > > Or, savez-vous que :
          > > > A] Une partie des taxes sur le tabac, destinée à la Sécu, n’est pas reversée. 7.8 milliards
          > > > B] Une partie des taxes sur l’alcool, destinée à la Sécu, n’est pas reversée. 3.5 milliards
          > > > C] Une partie des primes d’assurances automobiles destinée à la Sécu, n’est pas reversée 1. 6 milliards
          > > > D] La taxe sur les industries polluantes destinée à la Sécu, n’est pas reversée 1,2 milliards
          > > > E] La part de TVA destinée à la Sécu n’est pas reversée. 2.0 milliards
          > > > F] Retard de paiement à la Sécu pour les contrats aidés 2.1 milliards
          > > > G] Retard de paiement par les entreprises 1.9 milliards
          > > > En faisant une bête addition, on arrive au chiffre de 20 milliards d’euros.
          > > > Conclusion : Si les responsables de la Sécu et nos gouvernants avaient fait leur boulot efficacement et surtout honnêtement, les prétendus 11 milliards de trou seraient aujourd’hui 9 milliards d’excédent.
          > > > Ces chiffres sont issus du rapport des comptes de la Sécu.
          > > > Faites circuler ce message. A force de tourner, il arrivera peut-être un jour sur le bureau d’une tête pensante censée passer son temps à gérer l’argent des contribuables.
          > > > Si les pouvoirs publics étaient vraiment convaincus qu’il nous faut consommer 5 fruits et légumes par jour pour sauver notre santé et donc l’assurance maladie, ils supprimeraient la TVA sur ces produits !
          > > > Cordialement.
          > > >
          (copie d’un commentaire de Marianne2)

          Pour la retraite générale :
          Des chiffres précis de l’évolution de la durée de vie sont parfaitement connus de la part des assureurs (voleurs patentés).
          N’essayez pas de me faire croire qu’un gouvernement ne peut pas les connaître AUSSI.

          Et c’est là que vous voyez que les rentiers n’ont pas besoin de retraite, ou que les entreprises font tout pour payer le moins possible... !!!


        • Le péripate Le péripate 20 novembre 2009 16:53

          Un système de Ponzi est un système ou les entrants payent pour les sortants. Point barre.

          Dissonance cognitive ?


        • Gazi BORAT 20 novembre 2009 17:41

          Aaaahhh...

          Les retraites « de luxe » !

          Propres à faire rêver le Rsiste.. mais finalement rien par rapport à ce que peuvent toucher des parlementaires qui, pour la plupart, appartiennent aux couches les plus riches de nos sociétés..

          Sans oublier d’autres petits détails, tel ces allocations familiales qui ne sont pas indexées sur le revenu.. Dans certaines familles, cela aide à l’entretien de la maison de campagne.

          Mais bon, c’est moins porteur apparemment que la retraite d’un conducteur SNCF..

          gAZi bORAt


        • Le péripate Le péripate 20 novembre 2009 17:54

          C’est vrai que lorsque une petite minorité exploite une majorité, c’est désagréable, mais, hélas, ça marche.
          Plus compliqué quand il s’agit d’une forte minorité.
          Et impossible qu’une majorité exploite une minorité.

          Un authentique humaniste souhaiterait la fin de l’exploitation, non son retournement.

          Enfin, ce que j’en dis...


        • perlseb 20 novembre 2009 18:56

          A plancherDesVaches,

          Comment justifier une augmentation des impôts et des charges sur salaire si les comptes de l’état et des différents organismes (sécu ou autre) sont équilibrés ?

          La CRDS aurait dû être supprimée depuis longtemps, mais tout le monde s’y est habituée alors on va la garder. L’état n’hésite pas à prendre dans une caisse pour créer des déficits là où ça l’arrange et faire culpabiliser les gens comme il l’entend.


        • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 20 novembre 2009 19:51

          Les propos de  Dominique Larchey-Wendling sont justes sur l’analyse

          Par contre je pesnse que les personnes retraitees pensent sortir vainqueurs d’un « conflit » de rerpartition avec les jeunes generations tot somplement parce que les jeunes ne sont meme pas conscients de jouer contre leur futur.

          Rappelez vous en 2005, les assiciations etudiantes ont manifeste contre le CPE suite a l’appel des syndicats a lutter contre la precarite, sans comprendre que la « stabilite » ne beneficie qu a une seule partie de la population active, de preference masculine, agee de 30 a 50 ans, qualifiee et de preference de type Europeenne, l ;es autres (femmes, minirotes, jeunes et autres) etant en mesure d’accepter plus de flexibilite forcee et subie (stages, CDD, chomage etc)


        • lechoux 21 novembre 2009 11:57

          C’est surtout l’égoïsme de notre peuple qui se manifeste Mr Santi. Pomper les générations futures et actuelles qui travaillent, en leur faisant croire encore aujourd’hui que le système par répartition fonctionne. Nous ne sommes qu’au début du problème, les gouvernants, des vieux, défendent les intérêts des vieux. Il faut tuer son père.

          Dites-moi, Mr santi, êtes-vous fébrile les fins de semaines ? 


        • lechoux 21 novembre 2009 11:59

          « C’est l’ensemble de ces solidarités qu’il conviendrait de revoir en profondeur »

          Solidarité mon cul !!! c’est égoïsme qu’il faut lire, comme pour les statuts de privilégiés.


        • lechoux 21 novembre 2009 12:05

          @DLW :« Les revendications financières de nos retraités/rentiers sont insoutenables et ils faudra bien qu’ils acceptent d’y renoncer. Leur poids politique ne suffira pas à changer cet état de fait parce qu’ils ont bien plus à perdre qu’à gagner dans un conflit ouvert avec les jeunes générations. »

          Leur poids politique ! Là vous mettez le doigt sur un point important . Les retraités sont un poids pour la société, dépendants des actifs et à leur charge. Pourquoi alors votent-ils ? Comment leur avenir limité peut-il conditionner l’avenir à long terme du pays ? Croyez-moi, s’ils n’avaient pas voté pour la dernière élection présidentielle, nous aurions un autre environnement aujourd’hui.


        • lechoux 21 novembre 2009 12:16

          @Plancherdesvaches : « Toutes ces mesures sont destinées à combler le fameux trou qui est à ce jour de 11 milliards. »

          11 Milliards sur un budget de 2000 Mds = 0,55 %

          Sur un salaire net de 2000 Euros cela représente 11 €. T’imagines la déconfiture si ton compte en banque est à découvert de 11 € en fin de mois !!!

          « N’essayez pas de me faire croire qu’un gouvernement ne peut pas les connaître AUSSI. »

          JUSTE !!! Depuis quand le savent-ils ???


        • herbe herbe 22 novembre 2009 15:02

          Le Peripate,

          Je ne suis pas toujours d’accord avec vous ( mais dans ces cas là je reste d’un silence poli smiley )

          Mais là je suis profondément d’accord avec ceci et je le répète et vous cite à nouveau, si tout le monde comprend ça je pense que c’est quasi gagné en terme de combat d’idées :

          « Un authentique humaniste souhaiterait la fin de l’exploitation, non son retournement. »

          Voilà c’est simple non ?


        • Le péripate Le péripate 22 novembre 2009 15:28

          Merci. Sincèrement.


        • herbe herbe 22 novembre 2009 19:07

          Ce fut un plaisir.


        • ZEN ZEN 20 novembre 2009 16:04

          Bonjour, M.Santi

          Je viens de tomber sur ce rapport alarmiste de la S.G.
          Qu’en pensez-vous ?
          Faire peur aux clients : quelles arrière-pensées ?


          • plancherDesVaches 20 novembre 2009 16:43

            Grilled by Zen.. : j’ai failli mettre le lien.

            On en discute actuellement chez Paul Jorion.

            (c’est juste prévenir, et c’est tout à fait logique. Pour une fois qu’une banque pense à ses clients smiley )


          • Michel Santi Michel Santi 20 novembre 2009 16:58

            Oui j’en ai pris connaissance hier et c’est exagéré... A mon avis, ce rapport fait partie de la stratégie Marketing d’une Banque qui cherche de cette manière à se distinguer.
            Ils pourraient tout aussi bien vous pondre un autre rapport disant le contraire dans un mois ! 


          • Triodus Triodus 20 novembre 2009 17:05

            Autant dire à un boeuf que c’est intéressant pour lui d’investir dans le steak haché !


          • plancherDesVaches 20 novembre 2009 17:10

            Stratégie d’une banque américaine, là, j’aurais dit oui.
            Mais une banque française...

            Un client français n’est pas un cowboy qu’on a plongé dans la science fiction depuis son enfance.


          • Triodus Triodus 20 novembre 2009 17:31

            Salut Plancher.. Je rêve ou tu as oublié la balise </ironie> ?

            « Un client français n’est pas un cowboy qu’on a plongé dans la science fiction depuis son enfance. »

            Je serais tenté de penser que le client lambda français est peut-être encore moins bien armé que les autres :

            -L’argent et la richesse gardent un côté « tabou » en france (surtout chez les générations précédentes), ce qui ne favorise pas une bonne culture générale économique. ça pousse également à avoir peu d’interlocuteurs et à placer beaucoup de confiance en eux.

            - On se croit toujours meilleurs que les autres, et en plus on a un état derrière qui est sensé « faire quelque chose » quand ça merde quelque part.

            Ce n’est certes pas un « cow-boy qu’on a plongé dans la science fiction » mais plutot un « enfant de choeur qui aurait trop écouté la messe.. »

            Cordialement,
            T.


          • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 20 novembre 2009 19:45

            cette crainte de la dette incontrolable n’est pas juste un scenario de banquier fou.

            un bouquin entier a ete dedié au sujet, sous forme de roman et non pas d’essai : Le jour où la France a fait faillite de Jaffre et Philippe Ries , Grasset, 2006.http://www.amazon.fr/jour-o%C3%B9-France-fait-faillite/dp/2246711215

            Lisez bien ce bouquin qui s’inspire de ce qui s’est passé en Argentine en 2001 http://www.irenees.net/fr/fiches/analyse/fiche-analyse-95.html 
            L’Argentine etait un pays riche, ne nous croyons pas a l’abri parce que nous les francais serions meilleurs que les autres.
            Quand l’Etat sera en cessation de paiement, on verra les gens hurler leur colere en disant qu ils ne comprennent pas, qu ils n’avaient pas ete prevenus


          • Paul .ca Paul .ca 21 novembre 2009 10:22

            +1

            Avec un tres bon titre court.

            Sinon la retraite par répartition s’apparente assez à un système de Ponzi mais n’en est pas vraiment un avec certaines différences évoqués dans l’article de wikipedia. Cette crise nous pose aussi le probleme des retraites et de l’organisation de nos sociétés vieillisantes.


          • Le péripate Le péripate 20 novembre 2009 20:03

            C’est une bonne idée. Pas seulement dans la finance. Des bulles il y en a de toutes sortes, financière, immobiliaire, sur l’informatique, même les tulipes....
            Question : qui est suffisamment omniscient pour savoir où est la prochaine bulle ?

            Ca a l’air si simple. L’air, mais pas la chanson.


          • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 20 novembre 2009 20:13

            le probleme, chantecler, est double : deja il faudrait etre capable de dire ce qu’est une transaction ourement financiere

            ensuite il faudrait un pouvoir mondial d’imposition


          • plancherDesVaches 20 novembre 2009 21:12

            Taxer les transactions commence à venir ponctuellement lorsque la monnaie s’apprécie trop.
            Le Brésil l’a fait et il pourrait faire école :
            http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=8043
            « La Russie envisage l’instauration d’une taxe Tobin sur les mouvements de capitaux étrangers (FT Alphaville) »

            (péripate et ticienne : bonsoir smiley )


          • zelectron zelectron 20 novembre 2009 22:55

            @intrapate (ex peripate)
            comme très souvent un enrichissement de la discussion  : élargissement constructif du débat sur les taxations = synthèse à parachever .
            ma « petite » (microscopique) contribution :
            « que tous les produits qui ne sont pas de première nécessité doivent ne pas être taxés du tout, en revanche plus ils sont inutiles ou nuisibles plus ils doivent être lourdement ponctionnés et plus encore si il y a protestation -du genre »vae victis".


          • herbe herbe 22 novembre 2009 15:04

            Décidement Le Péripate c’est un bon fil aujourd’hui,

            Oui, oui et oui !!!!!


          • herbe herbe 22 novembre 2009 15:06

            Et merci à Chantecler pour avoir exposé l’idée initiale !!!


          • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 20 novembre 2009 21:33

            Tout le problème c’est qu’il y a des sociétés de capitalisation qui prétendent battre le marché de manière récurrente : c’est possible en théorie, en pratique c’est moins sur ...

            Si les clients étaient moins naïfs, les fonds de pension n’existeraient plus !


            • BA 22 novembre 2009 01:26

              La Société Générale a publié un scénario d’«  effondrement global  » de l’économie, par Ambrose Evans-Pritchard.

               

              La Société Générale à conseillé à ses clients de se préparer à un éventuel « effondrement économique global » au cours des deux prochaines années, et elle propose une stratégie d’investissements défensifs pour éviter la destruction de leur patrimoine.

              Dans un rapport intitulé « Le pire scénario de la dette », l’équipe Société Générale de gestion des actifs écrit que les opérations de renflouement effectuées par les Etats l’an dernier ont simplement transféré les dettes privées vers le public qui plie sous la charge, créant une nouvelle série de problèmes.

              L’endettement global est beaucoup trop élevé par rapport à leur PIB (350 % aux USA) dans la plupart des économies des pays développés, qu’il s’agisse de l’endettement public ou privé. Il faudra accomplir la tâche éreintante de réduire ce ratio d’endettement, et ce durant des années.

              « Pour le moment, personne ne peut dire avec certitude si nous avons déjà vraiment échappé à l’effondrement de l’économie » lit-on dans ce rapport de 68 pages, dont la rédaction a été dirigée par le responsable de la gestion des actifs Daniel Fermon. Il s’agit d’une analyse de ces dangers, et non de prévisions.

              Dans le scénario baissier de la banque française (le pire parmi les trois envisagés), le dollar continuerait de baisser et le marché mondial des actions rejoindrait les minima de mars. L’immobilier continuerait à chuter. Le baril de pétrole redescendrait à 50 dollars en 2010.

              Les gouvernements ont déjà utilisé l’arme budgétaire. Même en l’absence de nouvelles dépenses, la dette publique devrait exploser d’ici 2 ans à 105 % du PIB au Royaume-Uni, 125 % aux USA et en Europe, et 270 % au Japon.

              Au niveau mondial, la dette des états atteindrait 45 000 milliards de dollars, et sera multipliée par 2,5 en 10 ans. (Les chiffres du Royaume-Uni paraissent faibles car le niveau d’endettement préalable était bas. M. Fermon indique que le Royaume-Uni convergera avec l’Europe à 130 % du PIB d’ici 2015 dans le scénario baissier).

              La charge induite par la dette sera plus importante qu’elle ne l’était après la seconde Guerre Mondiale, lorsque les niveaux d’endettement étaient similaires. Avec des populations vieillissantes, il sera plus difficile de faire baisser la dette grâce à la croissance.

              « Une dette publique élevée paraît insoutenable à terme. Nous avons presque atteint un point de non retour pour la dette du gouvernement », note le rapport.

              Alléger la dette par l’inflation pourrait paraître un moindre mal à certains gouvernements.

              Dans ce cas l’or « n’en finirait pas de monter », seul refuge par rapport à la monnaie papier.

              La dette privée est également écrasante. Même si le taux d’épargne américain se stabilise autour de 7 % et est entièrement utilisé au remboursement de la dette, il faudra encore 9 ans aux ménages américains pour ramener le ratio dette/revenu aux niveaux raisonnables existant dans les années 1980.

              La banque indique que la crise actuelle présente « bien des points communs » avec le Japon pendant sa (ou ses deux) Décennie Perdue, mais avec une grosse différence : le Japon gardait la tête hors de l’eau grâce aux exportations et s’appuyait sur une économie mondiale robuste, tout en laissant chuter le yen. Il n’est pas possible que la moitié de la planète recoure au même moment à une stratégie analogue.

              La Société Générale conseille aux investisseurs pessimistes (bears) de vendre des dollars et de prendre des options à la baisse sur les valeurs cycliques comme les technologiques, l’automobile, et de se mettre en mouvement pour éviter d’être pris dans la « spirale déflationniste structurelle ». Les marchés émergents ne seraient pas épargnés. Paradoxalement, ils sont plus dépendants de la croissance US que ne l’est Wall Street. Les valeurs agro-alimentaires se maintiendraient, à commencer par le sucre.

              M. Fermon estime que les junk bonds perdraient 31 % de leur valeur durant la seule année 2010. Cependant, les obligations souveraines généreraient des retours sur investissement « turbos », à l’image de ce qui s’est déroulé durant la séquence de baisse durable des rendements au Japon, lorsque la crise s’est installée. A un moment le taux à 10 ans au Japon est descendu à 0,40 %. La Fed ferait baisser les taux en achetant plus d’obligations. La BCE le ferait moins, pour des raisons politiques.

              La position de la Société Générale sur l’achat des obligations souveraines est discutable. Nombre de fonds doutent que le scénario japonais se reproduise, notamment parce que Tokyo pourrait être aussi à l’aube d’une nouvelle crise de la dette.

              M. Fermon a déclaré que son rapport avait « électrisé » les clients des deux côtés de l’Atlantique : « tout le monde veut savoir quel sera l’impact. De nombreux hedge funds et banquiers sont inquiets ».

              http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/6599281/Societe-Generale-tells-clients-how-to-prepare-for-global-collapse.html

              Traduction en langue française : le site contreinfo.info

              http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2901

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