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Energie, changements de façade

Incroyable chamboulement à la tête des grandes entreprises françaises de l’énergie en l’espace d’une semaine. Entre le décès soudain du PDG de Total, le remplaçant-surprise d’Henri Proglio pour diriger EDF, le départ pour raison de santé du président d’Areva et la fin de la guerre (larvée) de succession chez GDF-Suez, une nouvelle génération de dirigeants arrivent aux affaires. Mais si les visages sont différents, les réseaux, eux, sont les mêmes. 

Renouvellement d’apparence

Le renouvellement complet et soudain à la tête des énergéticiens français laissait augurer une bouffée d’air au moment où se prépare la transition énergétique. Dans les faits, les nouveaux patrons d’EDF, Total, Areva et GDF-Suez sont tous diplômés de Polytechnique ou ingénieurs du corps des Mines, ou les deux à la fois. Issus des mêmes formations qui dominent le secteur de l’énergie depuis l’après-guerre, il ne faut donc pas s’attendre à des changements radicaux de la part des nouveaux venus.

Le constat est le même dans l’administration. Les nouveaux responsables de la Direction générale de l’Energie (DGEC, véritable chef d’orchestre de la politique énergétique au ministère de l’Écologie) et de l’ANDRA (l’agence chargée de gérer les déchets radioactifs) sont eux aussi issus du même sérail. Ils rejoignent les effectifs déjà bien fournis d’ingénieurs du corps des Mines au sein de l’Etat, où l’on compte aussi le président de l’ASN (agence de sureté nucléaire).

Pérennité des réseaux

Moins présents en apparence ces dernières années, les X-Mines n’en ont pas moins été très actifs, à l’image de Jean-Louis Beffa (ex-Saint-Gobain) ou d’Anne Lauvergeon (ex-Areva), tous deux « visiteurs du soir » de François Hollande. Malgré le calendrier bousculé des successions des PDG, ces réseaux ont fait la preuve de leur force en plaçant l’un des leurs à la tête de chaque organisation qui compte dans le domaine de l’énergie en France.

Dans ces conditions, il ne faut pas s’attendre à une relance du dialogue industrie-Etat-associations écologistes. Ces dernières ne se sont pas privées, par le passé, de taxer de « nucléocrates  » les ingénieurs des Mines et de Polytechnique. Il y a donc peu de chance que la transition énergétique se fasse de manière plus sereine qu’auparavant.


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6 réactions à cet article    


  • 1871-paris 1871-paris 24 octobre 2014 11:30
    Pérennité des réseaux

    vous avez tout résumé par cette phrase....

    • Layly Victor Layly Victor 24 octobre 2014 12:34

      Les attaques contre les ingénieurs du corps des mines sont récurrentes. Ils sont d’ailleurs la bête noire du grand savant et grand intellectuel Noël Mamère, qui voit en eux le mal absolu, en compétition pour ce titre envié avec Poutine. Il faut préciser que ceux qu’on désigne ainsi sont ceux qui sont sortis dans les dix premiers de l’école Polyrechnique (X), une des plus grandes écoles d’ingénieurs du monde, dans laquelle on est admis à l’issue d’un concours très sélectif, dans lequel les Mathématiques (cette abomination « bourgeoise ») prennent une grande part. Ils sont donc, avec les normaliens, les quelques meilleurs élèves de toute une génération de bacheliers. Ils ont ensuite un complément de formation à l’Ecole des Mines de Paris, d’où leur appellation : X-Mines.
      Lors des contacts professionnels que j’ai eu avec eux, j’ai noté leur extraordinaire capacité de mémorisation et d’organisation intellectuelle de l’information. C’est un don. Ce n’est pas une question de réseau. J’ai d’ailleurs remarqué, dans ma vie professionnelle, que ce n’est pas particulier à la France. Tous les pays ont tendance, dans les négociations internationales, dans les réunions de direction, dans les grands projets scientifiques impliquant la collaboration de nombreuses nations, à envoyer ceux qui ont été les meilleurs élèves.
      On ne va quand même pas, s’il y a un enjeu sérieux, envoyer la Duflot qui ne sait même pas où se trouve le Japon !
      J’ai également rencontré nombre d’entre eux qui étaient issus de milieux très pauvres : comme je suis âgé, c’était l’époque où l’éducation nationale leur offrait une chance, (avant que cette institution, admirée du monde entier, ne soit détruite par les bien pensants de la Place des Vosges), ce qui faisait enrager la bourgeoisie de Saint Germain. Il est vrai qu’aujourd’hui, grâce à la destruction de l’éducation par vos amis, l’accès à ce niveau d’études est de plus en plus réservé à ceux à qui les parents peuvent payer un cursus protégé.
      Alors, vos amis qui se réclament de 1871 n’ont rien compris, ainsi que les ânes qui réclament la « démocratie participative », c’est à dire l’écrasante dictature des nuls et des ignares.
      Même les bolcheviks avaient compris qu’il fallait à la tête des projets les meilleurs scientifiques, ce qui a permis à nombre d’entre eux (comme Lev Landau) d’échapper aux purges staliniennes.
      Mais la France est un pays devenu fou.


      • Norbert 24 octobre 2014 14:34

        @Layly Victor

        « les Mathématiques (cette abomination « bourgeoise ») » 

         ?????
        Vous laissez entendre ici que les gens de gauche n’aimeraient pas les mathématiques ?
        C’est à mon sen complètement faux. Laurent SCHARTZ , Alexandre GROTHENDIECK et bien d’autres vous contrediraient mieux que moi. Il y a aussi d’ailleurs de très grands mathématiciens au centre, à droite et à l’extrême droite. Mon avis, mais je peux avoir tort, c’est que les gens véritablement très à gauche, souvent, aiment les Mathématiques et les Sciences « dures ».

        "Lors des contacts professionnels que j’ai eu avec eux, j’ai noté leur extraordinaire capacité de mémorisation et d’organisation intellectuelle de l’information. C’est un don. Ce n’est pas une question de réseau« 

        Parfaitement d’accord avec les qualités que vous leur attribuez , cependant cela n’élucide pas la question des réseaux. Un réseau réputé doit rechercher les meilleures  »têtes«  et quelques réseaux célèbres avec des moyens y parviennent plutôt bien.

        Si non je suis assez d’accord pour constater avec vous que ceux issus de milieux modestes ont moins de chances qu’auparavant d’accéder à »l’excellence".
        Le niveau général moyen est en chute libre. 


      • Layly Victor Layly Victor 24 octobre 2014 17:09

        Cher Norbert, vous vous êtes mépris sur le double sens que j’ai mis dans l’expression « les Mathématiques, cette abomination bourgeoise ». Laurent Schwartz était encore professeur quand j’étais étudiant, dans les années 60. Et je sais fort bien qu’à cette époque, presque tous ceux qui étaient attirés par les maths et les disciplines théoriques étaient « gauchistes », et d’ailleurs je l’étais moi même. Il y a dans le travail du scientifique et du mathématicien, du moins je le crois, un espoir de progrès et de justice. Je dis un jour à un neveu : « les Mathématiques, c’est l’étude de la beauté ».
        C’est pourquoi j’ai été attristé par le soutien que le grand mathématicien Cédric Villani a cru devoir apporter à la maire de Paris avec son sens de la beauté illustré par les étrons et le plug anal de Mc Carthy.
        Je mettais cette expression dans la bouche de ceux qui se disent de gauche (à la sauce St Germain) et qui, par haine de tout ce qui est sélectif (autre que l’argent) et de tout ce qui représente un effort, sont en train de détruire l’enseignement des maths et de la physique au lycée, en présentant cette casse comme un mouvement anti bourgeois.
        D’ailleurs, puisque vous êtes scientifique, vous le savez très bien : devant la beauté d’une équation ou l’élégance d’une démonstration, il n’y a pas de regard différent entre Français, Anglais, Coréens, Chinois, Juifs, Musulmans, types de gauche, types de droite, il y a le même sentiment d’élévation. De même que devant un beau poème ou devant un beau texte. C’est ce qui déplait tant à ceux qui veulent tout dominer.


      • Norbert 24 octobre 2014 17:49

        Oui maintenant je vous approuve totalement. Vous avez raison pour l’allusion aux gens de gauche à la sauce St Germain.

        Je serais quand même curieux de savoir où j’ai mentionné mon appartenance au monde scientifique ?

        Au plaisir de vous lire à nouveau.


        • lsga lsga 24 octobre 2014 19:00

          Je voulais critiquer, mais en fait, je vais complimenter :


          Cet article est un bel exemple d’une analyse matérialiste, qui place l’étude et l’analyse de l’appareil de production au centre de la réflexion, et qui ne se laisse pas avoir par les réflexions idéalistes petites bourgeoisies du type : « Le PDG est-il gentil ? »

          Bravo !

          Manque plus que la touche progressiste : « Que l’évolution des circuits de production et de distribution soit soumise à la démocratie directe ! »

          mais bon... l’auteur est un réac... faut pas trop en demander...

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