Eté 2009 : nombreux sont les français à avoir joué en bourse et à avoir perdu...
Les grincheux vont encore m’expliquer que je suis un sale vendeur de camelote qui cherche à se faire de la pub déguisée sur AGORAVOX, mais en même temps, lisez cet article et vous y trouverez... la vérité, une chose que les membres de ma profession, les courtiers, ne disent JAMAIS. Accordez-moi au moins ce crédit !
Juillet 2009 a été un massacre.
Le Nasdaq a enchaîné 14 séances de hausse consécutives suivi de près ou de loin par tous les indices de la planète.
C’est la première fois depuis 1997. Depuis 30 ans, on peut compter avec les doigts d’une seule main ce genre de série.
Inutile de préciser que pour bon nombre de modèle de gestion ou de trading, travailler le retour à la moyenne n’a pas été une bonne idée.
Comme je l’ai déjà écrit dans l’article qui étudie les comportements de ceux qui gagnent, la majorité des acteurs travaillent comme ça.
C’est ce qu’on appelle aussi la contre tendance. L’idée c’est que lorsqu’on observe un déplacement ou une occurrence du marché qui sort de la norme, alors on travaille le marché dans l’autre sens, en attendant qu’il revienne vers une position moyenne.
C’est une technique gratifiante car on a souvent raison.
Le problème de cette technique ? On se base sur le fait que la distribution des cours serait gaussienne, vous savez la fameuse courbe en cloche qu’on vous a montré en statistique.
Si cette théorie encadrait correctement les cours alors les évènements rares seraient suffisamment rares pour qu’une telle technique fonctionne.
Quand on est dans la norme (dans le ventre mou de la courbe) alors le trading se passe bien, puis quand on vit (ou plutôt survit) à une exception on a le temps de regagner confortablement avant la prochaine situation « extra ordinaire » au sens premier du terme.
Depuis de nombreuses années, on peut démontrer assez facilement que la distribution est en fait bien plus proche d’une leptokurtose.
Sans rentrer dans le détail mathématique, ce qu’il faut retenir c’est qu’une courbe comme celle-là, montre que la distribution des évènements anormaux ou exceptionnels (ceux qui sont en bout de courbe) sont beaucoup plus fréquents que sur une distribution gaussienne.
La bonne nouvelle (elle est même excellente), c’est que c’est grâce à cela qu’il est véritablement possible de pouvoir gagner de l’argent en bourse et battre le marché.
C’est possible car si la distribution des cours suivaient vraiment une courbe de Gauss, cela veut dire qu’il serait parfaitement aléatoire et que chaque future cours (dans 1 seconde, 1 minute, 1 jour ou un an) serait totalement dû au hasard.
Avec une leptokurtose, la présence plus importante de situation hors norme donne la possibilité aux traders de les exploiter et ainsi de parvenir à en tirer profit.
La mauvaise nouvelle (et elle est très mauvaise pour la majorité des traders) c’est que si les accidents sont vraiment plus nombreux alors les techniques qui jouent un retour à la moyenne ont plus de chance de rencontrer de telle situation.
Or pour la plupart des débutants qui n’ont pas de garde fou, c’est souvent le début de la fin.
Parmi les clients BestCFD, juillet a été dur, très dur.
En fait, jamais autant de personnes n’ont fini en négatif depuis le début de notre activité, que ce soit sur le Forex ou les indices boursiers. Même au plus fort de la crise l’année dernière, il y avait moins de perdant (à périmètre constant).
Je l’ai déjà dit, la grande majorité des traders suivent des techniques de retour vers la moyenne.
Mais il semble qu’en plus, ils soient beaucoup plus peureux des accidents énormes à la baisse que de ceux à la hausse.
Du coup quand on a une situation exceptionnelle comme en juillet on a tous les ingrédients réunis pour un cocktail explosif.
De simples règles de prudence permettent d’éviter le pire de ces accidents. C’est ce qu’on appelle les filtres accidents dans les systèmes de trading.
Ce sont des outils qui vont essayer de filtrer les périodes hors normes. L’objectif n’est pas d’en tirer profit (ils sont rarement pertinents utilisés seul) mais surtout de limiter la taille du risque.
Le plus simple d’entre eux est d’utiliser des bandes de bollinger.
Par exemple, quand on clôture (l’unité de temps doit être proportionnel à l’objectif de trading) au delà de la bande de bollinger (calculée avec un écart type de 1.5 mais on peut affiner ce paramètre) alors on divise la taille de sa position.
Puis si le marché va au delà d’une bande encore plus éloignée (par exemple 2 écarts type) alors je coupe totalement ma position en attendant le prochain signal.
Il est toujours très difficile de se couper la main mais n’oubliez jamais que si on perd 50%, il faudra regagner 100% pour revenir à son capital de départ. Le premier est toujours plus facile que le second.
Même si cela ne sert pas à grand chose au vu de la plupart des opérations engagés par les traders actifs, rappelons aussi que la façon la plus sûre de contrôler ses risques est de ne pas en prendre trop…
Si sur chaque opération je met un stop à 2% de mon capital, il faudra que j’ai tort 50 fois d’affilée avant de faire game over.
Par contre, à 20%, en 5 fois la messe peut être prononcée... Et quand le Nasdaq monte 14 jours d’affilée, le travail des prêtes explose…
Pour terminer sur une note plus optimiste, sachez quand même que la courbe en leptokurtose fonctionne aussi parmi les distributions des gains et des pertes.
Et si Juillet a été le record de comptes perdants, c’est aussi un mois ou nous avons vu les plus gros (énormes, gigantesques en fait) gains.
La seule différence, c’est que les pertes étaient réparties sur bons nombres d’acteurs alors que les gains étaient aux mains de très peu.
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