• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > Euro, tribunaux d’arbitrage : les choix de mots révélateurs du (...)

Euro, tribunaux d’arbitrage : les choix de mots révélateurs du Monde

Dans le débat public, le choix des mots que l’on utilise a une influence considérable. On peut penser que davantage de personnes sont favorables à une monnaie forte plutôt qu’une monnaie faible. La rhétorique du Monde sur l’euro et les tribunaux d’arbitrage privés est très révélatrice.

Juste prix ou faiblesse ?
 
La nette baisse de l’euro depuis le milieu d’année dernière déclenche des analyses très biaisées de la part des média qui soutiennent mordicus la monnaie unique européenne. Pourtant, à 1,17 dollar, elle est revenue à son cours d’introduction et à un niveau proche du cours auquel les économistes estiment qu’elle devrait être cotée. Malheureusement, depuis trente ans en France, nous sommes pollués par les partisans maladifs et fanatiques d’une monnaie chère pour qui toute baisse de la parité de la monnaie équivaut aux sept plaies d’Egypte. Le Monde propose un décryptage des conséquences de la baisse de l’euro qui équivaudrait à « un transfert de la valeur des consommateurs vers les exportateurs  ».
 
On est dans la ligne d’Axel de Tarlé, sur Europe 1, qui pointait la hausse du prix du tourisme aux Etats-Unis, oubliant que cela n’est accessible qu’à une infime minorité, et des téléphones ou de l’essence (non vérifiés à date). Il faut rappeler ici que cette baisse de l’euro ne provoque une hausse des prix d’importations qui ne représentent que 8% du PIB environ. Pas de quoi fouetter un chat ! En outre, le consommateur est aussi un producteur qui profitera du léger rééquilibrage de notre commerce que provoquent ces mouvements monétaires. Il est absurde d’opposer consommateurs et exportateurs, à moins d’être un missionnaire de la monnaie chère, utile pour qui voyage souvent à l’étranger…
 
Peur (irrationnelle) ou opposition (démocratique)

Dans un autre texte, le Monde traite d’une consultation européenne sur les scandaleux tribunaux d’arbitrage internationaux qui permettent à Philip Morris de poursuivre l’Australie pour sa loi anti-tabac. La consultation a donné un résultat quasi unanime puisque 145 000 personnes sur 150 000 se déclarent opposées au traité transatlantique et aux tribunaux d’arbitrage. Le Monde ne recule devant aucun argument pour les défendre : d’abord, il dit que ces tribunaux existent depuis 50 ans et apparaissent dans 3000 traités. Sauf qu’il y a 20 ans, il n’y avait presque pas d’arbitrage… Ensuite, ils sécurisent les investissements. Puis ils ne font « pas toujours la part belle aux entreprises  ». N’en jettez plus !

Cependant, Le Monde souligne l’apparition de « tiers financeurs qui prennent des paris sur des arbitrages  » et financent l’action des multinationales en se rémunérant sur les dommages et intérêts. Et il note « le risque d’entrave au droit de légiférer des Etats ». Mais ce qui est intéressant ici, c’est le choix du terme « peur  » et non d’ « opposition », démocratique. Le second impliquerait un sain et naturel débat dans une démocratie. Ce faisant, en parlant de peur avant d’utiliser la litanie d’arguments en faveur de ces tribunaux, le Monde émet un jugement de valeur plutôt que de rapporter sereinement d’un débat d’opinion démocratique légitime, quand même The Economist se montre plus prudent.

Voilà pourquoi il faut se battre, non seulement sur le fond, mais aussi sur la dénomination des problèmes car elle n’est pas neutre. L’euro était trop cher. Il revient à un court juste et n’est donc pas faible, si ce n’est dans l’esprit maladif de certains. Et on peut s’opposer aux tribunaux d’arbitrage, sans peur.


Moyenne des avis sur cet article :  3.86/5   (7 votes)




Réagissez à l'article

4 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 17 janvier 2015 11:07

    Le Monde n’est plus un quotidien d’information depuis belle lurette, c’est un outil aux mains d’un groupe de pression, comme beaucoup de médias, dont le but est d’influer sur un gouvernement largement ouvert aux idées et intérêts des propriétaires du journal, notamment Berger, un des principaux financiers de la campagne de Royal puis de Hollande.

    En toute logique affairiste, ces propriétaires défendent les positions du gouvernement,soit par simple renvoi d’ascenseur, soit par pur intérêt et réciproquement.

    Cela n’est ni de la corruption, ni du trafic d’influence, c’est seulement un échange de bons procédés entre gens intelligents qui savent se servir du pouvoir pour leurs intérêts personnels contre l’intérêt général qu’au final personne ne représente, ni ne défend plus.


    • Spartacus Lequidam Spartacus 17 janvier 2015 11:26

      Le Monde est dirigé par Mathieu Pigache, dirigeant d’une banque au siège social aux Bermudes. La Banque de Pigache est spécialisé en « redressement de dette d’état » et « fusions-acquisitions » de multinationales.


      L’intérêt de posséder Le Monde est de pousser et endoctriner aux idées Keynésiennes politiciens et population aux dépenses publiques non budgétées et déraisonnées pour créer au plus vite la faillite du pays. 
      De créer des connivences entre état et multinationales en écartant ces entreprises du marché libre pour qu’elles soient aptes à créer des monopoles qui ne peuvent exister qu’avec l’interventionnisme de l’état et des étatistes. 

      De pousser à l’anti-libéralisme qui dérange avec ces stupides idées de ne dépenser que l’argent que l’on a et de gérer l’état comme un compte de résultats avec une balance en équilibre...

      La Banque Lazard ayant fait fortune sur la faillite de l’Argentine. Proche des pouvoir lors de la banqueroute, elle aura une place de choix sur le redressement de dette....


    • Spartacus Lequidam Spartacus 17 janvier 2015 11:12

      Bref des idéos Keynésiens, le capitalisme de connivence, et l’état interventionniste...


      Ca change pas beaucoup de tous les autres partis politiques. 
      Fallait pas se faire chier a créer un parti, vous êtes le copié-collé de tous les autres partis. 
      FN, PS, UMP, FdG et consors. Tous anti-libéraux, tous interventionnistes et tous pour le capitalisme de connivences qui tirent parti de liens avec l’état.

      Comme les autres vous ne comprenez pas que la baisse de l’€uros est simplement la résultante du QE Keynésien. Le QE cette création monétaire exceptionnelle qui ne repose pas sur les crédit. La fabrication de monnaie de singe. Que personne n’a plus envie d’acheter. Même les Suisses qui ne savent pas quoi faire de leur argent n’en veulent plus.....

      De Gaulle c’est le départ des années Keynésienne en 1958. Le confort au présent sur le compte des générations futures. 
      Le départ de la pyramide de ponzi. La pyramide de ponzi Madoff a duré 50 ans. Au niveau d’un état, la pyramide démagogique de la relance par l’état (Keynes) devrai durer 80 ans

      Comme les investisseurs de Madoff, vous croirez jusqu’au dernier jour à sa version d’état, le Keynésianisme.

      Votre seconde logique tout aussi ridicule, le capitalisme de connivence entre entreprises et l’état. L’état intouchable et les entreprises à leur service. 

      Sauf que l’état est au service de la société et pas l’inverse.

      Comme les autres partis vous êtes représentés par des élites Enarchisques. Comme les autres partis et l’éducation nationale, vous ne connaissez que 2 Nobels d’économie Keynésiens, en oubliant les 20 autres libéraux. 

      Comme les autres partis vous ne vous rendez pas compte que lorsque, dans un pays, les impôts représentent la moitié du PIB, ce n’est tout de même pas exactement du libéralisme sauvage ! 

      Et que lorsque l’État s’occupe de tout, réglemente tout, contrôle tout, ce n’est pas non plus du “libéralisme”. 
      Mais bon, comme les autres vous n’en êtes pas à une contradiction près ! 
      Surfer sur l’ignorance économique, c’est faire comme les autres. 

      • nonmerci 17 janvier 2015 15:21

        La mobilisation contre les Traités Transatlantiques continue !
        *** plus de 1 250 000 signatures en Europe pour l’ICE auto-organisée après le refus de la commission de valider l’ICE initiale *** et ce n’est qu’un début ***
        Pour 10 pays le quorum est dépassé : - Allemagne, Grande Bretagne, Autriche, Finlande, France, Slovénie, Luxembourg, Pays-Bas, Espagne et l’Irlande.

        Nous pouvons et nous devons faire beaucoup plus pour faire bouger la Commission européenne
        SIGNER et FAIRE SIGNER est le mot d’ordre ---> https://stop-ttip.org/fr/signer/

        --- les infos et les liens ---> http://stoptafta.wordpress.com/2014/10/07/initiative-auto-organisee-de-citoyens-europeens-contre-ttip-et-laecg/

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité