France : le mur de la dette
La prévision de croissance du gouvernement est surévaluée, si l’on en croit toutes les autres institutions de prévision économique.
Cela va encore signifier un déficit supérieur à celui prévu, et va creuser encore la dette de la France. De plus, depuis le fameux traité de croissance, il semblerait que la norme ne soit plus un budget équilibré, mais un déficit de 3% du PIB, une sorte d’autorisation européenne.
Il est très dangereux de croire que 3% de déficit puisse être une norme. Il faudrait passer à un remboursement de la dette, vite, maintenant. En 1985 la dette de la France était de 22,5% de son PIB, elle est de plus de 65% de sa richesse nationale.
Il est courant d’entendre que cela sera grave pour les générations futures. C’est exact. Mais même maintenant, nous payons les frais de cette irresponsabilité. En 2004, la charge budgétaire de la dette, i.e. le remboursement des intérêts de cette dette -et non pas de la dette elle-même- est monté à 39.8 milliards d’euros. Le montant de l’impôt sur le revenu récolté a été de 55 milliards. En 2004, 72% de ce que nous avons payé en impôt sur le revenu est parti en fumée. Et ceci alors que les taux d’intérêts sont historiquement bas, et que la France est toujours considérée comme une bonne débitrice.
Dans quelques années maintenant, nous devrons payer nos frais d’hôpitaux, ou encore les études supérieures de nos enfants, sans pour autant que les impôts baissent, si personne dans ce pays n’est capable de comprendre qu’il faut réduire les dépenses. Cela n’a rien à voir avec le choix d’ être libéral ou social, d’être de droite ou de gauche. Quand votre banque vous envoie l’huissier, elle se fiche bien de votre couleur politique. Un scénario à l’argentine pourrait tout à fait se produire chez nous, avec un effondrement de notre niveau de vie.
Les générations qui entrent aujourd’hui dans le monde du travail seront obligées de rester au travail jusqu’à 75 ans, et de donner les 3/4 des fruits de leur travail pour payer des retraites et des acquis, défendus becs et ongles aujourd’hui, et que de toutes façons on leur retirera parce qu’on ne pourra plus les financer.
On peut parfaitement comprendre qu’on se batte pour son emploi, mais sauvegarder des emplois à prix d’or dans des secteurs qui de toutes façons disparaîtront de notre pays, qu’on le veuille ou non, c’est accroître la dette, c’est tirer une balle dans le pied de vos enfants.
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