Franchise : des études américaines incitent à la prudence
Alors qu’en France aucune étude empirique basée sur des données financières n’a été entreprise pour mesurer la santé financière des entreprises franchisées, aux USA, de telles études ont été entreprises dès 1993.
En 2002, une étude menée en interne par la SBA (une agence gouvernementale chargée de garantir les prêts accordées aux entreprises), amenait l’auteur de cette étude à écrire :
« Une opinion communément admise (…) veut que les entreprises franchisées réussissent beaucoup mieux que les entreprises indépendantes. Les résultats de notre étude (relative au remboursement des emprunts accordées aux entreprises indépendantes et franchisées), (…), ne permettent pas de confirmer cette opinion (…). » Consulter l’étude.
En 2007, une étude commanditée par l’International Franchise Association, amenait la société FranDATA à constater que les entreprises franchisées avaient plus de difficultés à rembourser leur prêt que les entreprises indépendantes. L’auteur écrivait dans son rapport :
« Sur la période 2001-2006, les données montrent que le taux moyen de radiation de prêts SBA accordés à l’ensemble des entreprises d’un même secteur d’activité s’établit à 5,9 % et que le taux moyen de radiation de prêts SBA accordés aux seules entreprises franchisées du même secteur d’activité est de 6,5%. » (Le taux de radiation de prêts est égal au montant des prêts radiés divisé par le montant des prêts accordés.). Consulter l’étude.
On soulignera qu’en 2005, dans une lettre adressée aux membres de l’International Franchise Association, le président de l’association, Matthew Shay, qualifiait de « potentiellement trompeuses » les déclarations prétendant que le taux de réussite des entreprises franchisées est beaucoup plus élevé que celui des entreprises indépendantes. Dans la suite de sa lettre, Mr Shay exhortait les franchiseurs à bannir ce type de déclarations de leur communication.
Conclusion
Ces études ne remettent pas en cause la capacité du modèle que propose la franchise à créer des entreprises franchisées prospères, car elles reflètent un comportement moyen. En revanche, elles montrent qu’il y a une disparité énorme entre les franchiseurs : d’un côté, il y a des réseaux dans lesquels la majorité des franchisés réussissent bien, voire très bien et de l’autre, il y a des réseaux dans lesquels la majorité des franchisés peinent à survivre, voire disparaissent. Ce constat est paradoxal, car il contredit l’impression générale entretenue par la communication (articles, interviews, publicités, déclarations officielles) des franchiseurs et des autorités de régulation. Cette impression incite à penser, à tort, que l’ensemble des franchiseurs offre des garanties similaires de réussite et de performance aux franchisés.
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