Gandrange ou l’arnaque à la française
Le plan de revitalisation du bassin de Gandrange ne répondrait pas du tout aux promesses faites par le président français. Les centrales à gaz de Poweo n’y sont même plus envisagées, le centre de formation est réduit à sa plus simple expression et le soutien à la sous-traitance sous-estime les besoins.
Le compte n’y est absolument pas. Tel est le constat que l’on peut une nouvelle fois tirer des promesses faites à la Lorraine. Effet d’annonce, illusions, vaines paroles. Les Lorrains trouvent de plus en plus de mots pour exprimer leur désarroi face au désintérêt clairement affiché par Paris et son gouvernement. Ainsi, les centrales à gaz Poweo promises pour Gandrange ont disparu du projet de revitalisation. Pire, le montant des investissements est loin d’être garanti, notamment les 1,6 millions d’euros à Florange.
Qui plus est l’impact de la crise économique actuelle n’est même pas pris en compte. Une autre question demeure : Que met-on à la place des centrales à gaz de Poweo ? ArcelorMittal et la France rechignent toujours à s’engager par écrit. Pour certains, c’est tout simplement une affaire bâclée. On traite vraiment les Lorrains comme des malpropres.
En témoigne, le centre de formation technique promis ne formerait que 20 sidérurgistes au lieu des 120 espérés. Quand on connaît les besoins en formation dans la sidérurgie, le compte n’y est pas estiment à juste titre les syndicats.
Le directeur général d’ArcelorMittal France fonde quant à lui de très gros espoirs sur le projet de haut fourneau pilote avec la technologie de captage stockage de CO2 pour les installations des aciers plats de Florange et pour lequel ArcelorMittal et ses partenaires doivent statuer courant 2009.
Une autre des annonces phares du plan Mittal-Sarkozy du printemps 2008 concernait le fonds lorrain de 20 M€, financé à hauteur de 10 M€ de la part du sidérurgiste et de 10 M€ de l’Etat et des collectivités territoriales. Cet embryon est avant tout destiné à soutenir le financement en fonds propres de projets de développement technologiques portés par des PME. Il visera à renforcer la filière des matériaux. Ce fonds lorrain des matériaux devrait promouvoir des activités innovantes, valoriser le potentiel du site de recherche d’ArcelorMittal à Maizières-lès-Metz et renforcer par la même occasion le pôle de compétitivité des matériaux du MIPI (Matériaux Intelligents Produits Innovants). Mais concrètement, on préfère attendre et voir ce qu’il en adviendra.
Enfin, élus et syndicats constatent que l’impact de l’arrêt de Gandrange sur la sous-traitance a tout simplement été ignoré. Ainsi, les sous-traitants, pas au mieux de leur forme actuellement comme on peut facilement l’imaginer sont en quelque sorte les laissés pour compte de cette triste arnaque à la française.
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