Gaz de France, augmentation des prix et monopole
Gaz de France nous annonce en même temps, quasiment le même jour, d’excellents résultats financiers avec 1,74 milliards de bénéfices (malgré la suppression de la dernière augmentation de tarifs au 1er janvier) et une demande pour une nouvelle augmentation des tarifs au 1er avril (ce n’est pas un poisson, je le crains). Ladite augmentation est censée couvrir strictement celle des coûts d’approvisionnements. En plus, il est question de "rendre" à GDF la dernière augmentation de 7% au 1er janvier dont GDF n’a pas bénéficié. GDF l’a d’ailleurs prévu dans son plan 2006 au premier juillet.
Dans une industrie concurrentielle qui a, elle aussi, subi des hausses de coût de ses matières premières considérables l’année dernière, je veux parler de l’automobile, vous avez pu lire dans les annonces de tous les constructeurs sans exception qu’ils avaient mis en place des plans d’amélioration de la compétitivité, ou plus simplement d’économies internes pour gommer au maximum l’impact de cette hausse des matières premières. Et apparemment, ils ont majoritairement réussi. Et pourtant, suivant le volume du constructeur considéré, les surcoûts d’approvisionnement en matières premières étaient de l’ordre de 600 millions à 1,5 milliard ! Merci donc aux constructeurs automobiles de leurs efforts pour gommer les surcoûts au profit du consommateur.
Tout ceci pour dire que je suis un peu surpris que l’argumentaire du PDG de GDF, Monsieur Cirelli, semble se borner à nous dire que les augmentations demandées reflètent exactement les hausses du coût de ses approvisionnements. Comme si le rôle et l’objectif de GDF étaient uniquement d’assurer la fourniture de gaz à sa clientèle obligée au prix qu’il trouvera. Il me semble que c’est au contraire la contrepartie du monopole dont bénéficie GDF que de fournir le gaz au prix le plus bas possible et avec les frais de fonctionnement les plus faibles possibles.
J’aurais aimé qu’en même temps que Monsieur Cirelli nous annonçait des hausses des coûts d’approvisionnements en gaz sur le marché international, il nous fasse part des efforts de son entreprise pour absorber tout ou partie de ces surcoûts, comme les entreprises du secteur concurrentiel l’ont fait.
Monsieur Cirelli voudrait nous préparer à l’ouverture du marché du gaz à la concurrence (2009 ?) qu’il ne s’y prendrait pas autrement...
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