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Accueil du site > Actualités > Economie > Inutiles, inadaptés, inaptes... le néolibéralisme et sa loi du marché (...)

Inutiles, inadaptés, inaptes... le néolibéralisme et sa loi du marché !

Les chômeurs, les marginaux de l'économie libérale de marché, les inadaptés à l'économie numérique, les inaptes à une formation recyclante, sont des citoyens "inutiles" dans l'économie planétaire : les gouvernements de chaque nation européenne sont invités à adapter leurs législations sociales et économiques au bon fonctionnement d'une économie libérale de marché, une panacée gage du bonheur pour tous ! Affirmation valable pour quelques-uns, une petite minorité, et sanctions injustes pour une grande majorité. Et si l'on retournait l'affirmation accusatrice !

Les richesses consommées par l'homme sont soit issues de la nature vivante ou fossilisée, soit produites par l'activité ou le travail des hommes. L'accumulation de richesses constitue un capital normalement à la disposition de l'humanité. Souvent, pour faciliter les échanges de richesses, les richesses sont "valorisées" en capital monétaire, autrefois exprimé en quantité de métal précieux (l'or), maintenant numérisé en monnaies (capitaux) ou en droits à consommer, en droits à profiter (pour les détenteurs) d'une quantité des richesses produites existantes ou à produire.

Les capitalistes sont les humains qui disposent de quantités plus ou moins importantes de "capitaux" monétisés, qu'ils peuvent utiliser, mobiliser à leur guise pour leur propre consommation, pour prêter à d'autres utilisateurs en manque de capitaux, ou pour "investir" dans des activités ou réalisations pour créer des richesses et surtout, pour en retour, augmenter la masse de leurs capitaux. Il arrive aussi que des humains regroupent leurs capitaux soit au sein d'un fonds monétaire pour des placements pour leur retraite ou pour obtenir des revenus, soit dans une entreprise destinée à la création de richesses : dans ce dernier cas, les déposants de capitaux sont appelés "actionnaires" de l'entreprise. Leur but est toujours de faire "fructifier" leurs capitaux, de gonfler leur capital en valeurs monétaires.

Ainsi, les investissements dans des entreprises de production, de développements et de recherches ou dans des équipements publics, exigent des capitaux qui vont servir à payer, à acheter, à acquérir des richesses, produites ou à produire par le travail des humains. Les consommations de ressources fossiles comprennent aussi du travail des humains (extraction, mise en oeuvre, transport..) et parfois une part de "droits" d'exploitation (pour les États ou pour des propriétaires ou concessionnaires de droits attribués par des États). Sans capitaux disponibles, sans droits monétisés et dématérialisés, actuellement des humains disponibles pour créer des richesses par leur travail sont condamnés à l'inactivité et deviennent, à l'insu de leur plein gré, à la charge de leur famille ou d'une collectivité. Parfois, ces humains sont accusés par transfert de responsabilités : leur inactivité est due à leur manque de formation, à leur inemployabilité, à leur absence de mobilité et cerise sur le gâteau à leur coût du travail trop élevé. Cette dernière accusation est proférée par ceux qui sont affublés de salaires élevés définis sans le moindre critère de rentabilité et de concurrence, ces accusateurs rayonnant de leur suffisance dans les entreprises, dans les médias de masse, dans les revues, livres et cours magistraux : les mêmes accusations, les mêmes revendications, les mêmes propositions peuvent être exprimées par des individus avec des rémunérations de la moitié si ce n'est du quart !

Certaines réformes imposées par des gouvernements consistent à rendre la main-d'oeuvre plus compétitive, plus souple, moins chère pour s'adapter aux conditions de la mondialisation régie par "la loi du marché", par le règne du plus fort, du dominant, éventuellement du moins cher, afin de maximaliser les profits de l'activité économique concernée.  Tant pis pour le niveau de vie minimal des travailleurs salariés ou indépendants, tant pis pour la maigre qualité des produits au détriment du consommateur, tant pis si les procédés de production avec les divers transports polluent plus que nécessaire, aggravent le réchauffement climatique et les catastrophes climatiques meurtrières (inondations, sécheresses, tempêtes....). Tant mieux si les profits augmentent pour une minorité d'humains !

 

L'indispensable capitalisme néolibéral selon ses thuriféraires, ses aficionados

Les remarques et cris du coeur ci-dessus sont biens connus mais volontairement ignorés pour ne pas remettre en cause les avantages acquis, non pas des travailleurs, mais des profiteurs du système en place. Ce serait le seul système possible, le seul qui marche et qui assure un avenir radieux pour l'humanité.  Le terme libéral en référence à la Liberté des individus et citoyens qui se sont sortis des soumissions aux monarques, aux dictateurs, aux autorités religieuses, donc des soumissions à tous les pouvoirs, est un masque diabolique utilisé par les puissances économiques (états, multinationales), les puissances d'argent (banques, organismes financiers, spéculateurs) et aussi par les puissances politiques pour imposer ou laisser subir des dominations nouvelles sur la masse des humains producteurs et/ou consommateurs.

Lorsque le "magnifique" et indispensable système déraille, dans des crises subies par les populations, les gouvernements doivent sauver le système et ses profiteurs, en augmentant les impôts, en baissant les revenus, sans sanctionner les fautifs des crises. Si la masse des chômeurs gonfle c'est de la faute de ces mêmes chômeurs inutiles, inadaptés, inaptes, pour la profitabilité du système.

Si au bout de quelques années, quasiment une décennie pour la dernière crise, la situation n'est pas rétablie avec un trop grand nombre de chômeurs pesant sur l'économie des pays et de leurs finances publiques, alors les grandes Autorités recherchent des pansements de grande ampleur : l'énorme émission de QE (Quantitative Easing), en fait une émission massive de monnaie par la BCE, (bientôt 2000 milliard€ à la fin de l'année 2017 !) mise à la disposition des banques et établissements financiers afin -soi-disant- de leur permettre de financer une relance de l'économie réelle des pays de l'Eurozone.

Le QE de la BCE est inefficace pour relancer l'économie

L'Eurozone compte 15,5 M de chômeurs estampillés et près de 25 M en ajoutant les "sortis des statistiques", les emplois à temps faiblement partiels subis. Depuis près de 2 ans de QE, la réduction du nombre de chômeurs est insignifiante, de l'ordre de 1 million. Lorsque l'on considère que le CA annuel par employé dans l'industrie est d'environ 100 000€, chiffre à diviser par 3 lorsque l'on intègre la part des sous-traitants et de divers fournisseurs de biens et services, alors si les fonds du QE avaient été utilisés pour financer des infrastructures et équipements d'avenir, alors aux 2 000 Md€ correspondrait à 20 M d'emplois directs sur un an et 60 M en comptabilisant les indirects sur un an. En répartissant les travaux et activités sur 5 ans, cela correspondrait à 4 M d'emplois directs et 12 M d'emplois indirects !!! Cherchez l'erreur ?

Le but réel du QE est au service des banques et des marchés financiers

Lors de la crise des subprimes en 2007/2008 la BCE n'a pas directement renfloué les banques en voie de banqueroute : ce sont les États qui se sont préoccupés des banques de leurs pays. En UE la GB a nationalisé, avant de la renflouer, la Royal Bank of Scottland et renfloué partiellement d'autres banques. L'Allemagne et la France ont dû également emprunter sur les marchés pour renflouer leurs principales banques : heureusement la quasi totalité des banques a remboursé les emprunts et leur capitalisation boursière a rebondi sans que la collectivité publique en profite directement. À ce jour seule la banque Franco-belge DEXIA reste déficitaire aux frais des contribuables de France et de Belgique, avec un cumul de plusieurs Md€. Si aux USA et en GB leurs banques centrales pouvaient verser des avances au Trésor de chaque pays afin de colmater les brèches financières, au sein de l'Eurozone la BCE ne pouvait intervenir directement, mais seulement en effectuant quelques petites avances aux banques encore solvables pour qu'elles prêtent aux États, avec un différentiel d'intérêts en leur faveur.

Si les banques de l'Eurozone ont finalement supporté une partie de l'ardoise des subprimes (les investisseurs particuliers poussés à acquérir des subprimes en direct ou dans des produits mixés ont subi, plein-pot, les pertes), elles ont ensuite dû prendre en charge des pertes sur la Grèce en 2010 par dévaluation des actifs (emprunts en porte-feuille, et remise partielle des dettes). Alors la BCE, pour aider ses banques dont elle a en quelque sorte la tutelle et pour les renforcer, a mis en oeuvre le QE son grand programme de création massive de monnaie, des euros, pour les mettre à la disposition de ses banques ! La championne de l'orthodoxie financière - qui pompe commerccialement, insidieusement et massivement les euros (publics et privés) de ses voisins- à savoir l'Allemagne, s'est opposée à une création monétaire, type planche à billets, au bénéfice des États, directement ou via les banques. Ce QE est une fausse création de monnaie. Alors, alors ! De quelques centaines de Md€ le programme est en passe d'atteindre 2000 Md€ fin 2017 : il était destiné à racheter une partie des emprunts des gouvernements, agences et institutions de l'eurozone, disponibles et côtés sur le marché secondaire, et sous conditions restrictives, telles une maturité maxi de 3 ans et limité à un tiers (ou 30% ?) du montant de l'emprunt, les banques nationales acheteuses devant composer un panier selon les pourcentages de participation des pays au capital de la BCE. Toutes ces conditions ont été plus ou moins détournées, avec l'acceptation des emprunts à moyen terme puis à long terme (jusqu'à 30 ans), et le montant total du QE gonflé à 2000 Md€, soit plus de 20% du total des dettes publiques des pays de l"Eurozone ! On a bêtement crû que la BCE prenait en charge le financement d'une partie des dettes ou emprunts des pays, par les rachats, tout en mettant à la disposition des banques une masse de capitaux pour financer l'économie réelle et relancer la croissance et les créations d'emploi. Que Nenni ! De plus si la BCE créait autant de monnaie dans une période où elle fait des avances classiques à ses banques à 0% ou 0,25%, elle appliquerait des taux identiques aux États !! Il n'en est rien. Un exemple formel va démonter le système :

La BCE rachète un emprunt 2 ans avant son échéance, emprunt à 5% qui est côté sur le marché secondaire à 106 % de sa valeur nominale. Un emprunt de 100 € se vend alors 106 €. La banque vendeuse reçoit alors 106 € sous la forme des QE, qu'elle peut utiliser soit pour enfin renforcer ses fonds propres, soit pour les prêter à 2 % pendant 2 ans ou plus. La BCE a donc émis 106 € en QE. (nota : si la BCE rachète à 13 mois de l'échéance le cours est alors de 108 €, et si c'est à 11 mois, après l'échéance du coupon le cours retombe à 102 € ).

Au bout des 2 ans la BCE aura encaissé 2 fois 5% d'intérêts, soit 10 € et se fera rembourser, par le pays endetté ayant émis l'emprunt, le capital de 100 € , d'où un total de 110 € : bénéfice ou plus value pour la BCE 4 €.

Comme le pays emprunteur est quasi systématiquement en déficit, il va se tourner vers sa banque pour emprunter les 100 € manquants : cette dernière va utiliser 100 des 106 € qu'elle a reçu du QE !

La boucle est bouclée, le pays endetté et emprunteur n'a absolument rien gagné, et la BCE a fait rentrer la part de QE concernée par cette opération, donc annule de facto la fausse création de monnaie !

Dans la version initiale acceptée par l'Allemagne la fausse création de monnaie allait se résorber au maximum 3 ans après la dernière tranche d'émission. Avec l'acceptation d'emprunts à long terme, la remise à zéro des émissions de QE prendra beaucoup plus d'années. Les banques disposeront alors d'une partie des fonds du QE pour financer l'économie réelle.

Une autre politique de la BCE était possible et reste toujours possible

Si la BCE pouvait, de façon exceptionnelle et transitoire, prêter à long terme aux États victimes de crises financières dont ils ne sont pas responsables, en outrepassant ses limitations imposées par l'Allemagne, alors la BCE aurait pu prêter sur 50 ans, à taux nul, à annuités progressives de remboursement, et avec un différé sur 5 ans, des montants correspondant à l'intégralité des dettes, selon les cours. Dans un premier temps la reprise de la totalité des dettes publiques (vis-à-vis des banques, institutions, agences, états de l'eurozone) de la Grèce (180% du PIB (2016) soit un nominal de 315 Md€) et du Portugal (130% PIB (2016) soit 240 Md €), soit un total d'environ 565 Md € sur les marchés financiers, permettait une remise à zéro des compteurs, avec quelques conditions restrictives. Pourquoi ces 2 pays ? Parce qu'ils ont fait d'énormes sacrifices en baisse de salaires et de retraite, en réduction d'investissements publics indispensables, et avec une forte réduction du PIB et une forte progression du chômage. Mais ces deux pays sont revenus à une situation budgétaire publique primaire excédentaire de 2 à 3 % PIB, avec toujours des taux supérieurs à ceux de la France et surtout de l'Allemagne : ils sont donc en mesure de relancer quelques investissements publics indispensables (avec amélioration de l'emploi) et même de desserrer légèrement les contraintes pesant toujours sur la population. La principale mesure à respecter est l'équilibre de la balance commerciale des biens, produits et services (tourisme, apport des retraités de l'UE au Portugal) : donc fini les énormes excédents des produits allemands sans un rééquilibrage par les produits grecs et portugais et par les recettes du tourisme.

Cette mesure de bon sens devrait être accueillie par des cris de joie et de satisfaction de Wolfgang Schäuble et par les Allemands qui se refusent d'être mis à contribution financière pour financer ces fainéants des pays du Club Med !

L'extension à l'Irlande serait souhaitable dès que son système d'imposition des sociétés locales et des multinationales sera réformé et validé par l'Eurozone. L'Espagne et l'Italie ont besoin de remettre de l'ordre dans leurs économies et dans les dispositions de leurs finances publiques, avant de bénéficier, éventuellement, des mesures exceptionnelles de la BCE exposées ci-dessus.

 

L'inadaptation, l'inutilité du capitalisme néolibéral pour résoudre les problèmes économiques actuels

Depuis l'écroulement du régime soviétique et de son économie, le néolibéralisme se prétend le seul système économique, financier et démocratique (?) pour assurer le bonheur de l'humanité. Il serait adopter partout, même en Russie et en Chine avec une vision spécifique de la démocratie. Seule la diabolique Corée du Nord résiste sans se soucier des condamnations et a pu concevoir et développer une force de frappe nucléaire ; malgré les restrictions, embargos frappant sa population une petite amélioration des conditions de vie se fait jours. Cuba sous un embargo criminel imposé par les USA depuis plus de 50 ans, sans le moindre contentieux entre les deux pays, sans état de guerre, si ce n'est de vouloir casser un régime politique honni des Américains : fallait-il qu'ils soient si peu sur d'eux et de leur système pour craindre qu'un régime collectiviste puisse offrir une alternative intéressante à la population américaine ?

Il est utile de rappeler que la brillante épopée de la conquête spatiale de la lune par les USA n'est pas l'oeuvre de l'économie de marché et du néolibéralisme, mais d'une super administration fédérale US, la NASA, avec ses installations, ses centres de recherches et aussi des sous-traitants en recherches, développements et productions. Le Pentagone, organisme public, dispose, en propre, lui aussi d'installations et de centres d'études et de développements, et surtout de renseignements. Google, Facebook n'ont que faire des admonestations de nombreux états, à l'exclusion des USA où ils sont assujettis aux ordres de sécurité publique émanant du FBI, du Pentagone, de la Maison Blanche et du NSA.

Le but principal du capitalisme néolibéral est de faire des profits au bénéfice des actionnaires, et des grands dirigeants, les premiers à se servir. L'écrasement des concurrents ou leur rachat, et le pressurage des fournisseurs, des sous-traitants et des travailleurs à tous les niveaux, ainsi que l'optimisation fiscale pour se soustraire à l'impôt, sont les caractéristiques génétiques du système néolibéral sévissant sur la planète. L'amélioration de conditions de travail, les investissements pour utiliser toute la main-d'oeuvre disponible, la raréfaction des ressources fossiles et halieutiques, le maintien de la biodiversité... ne sont que des entraves au bon fonctionnement du capitalisme néolibéral.

 

C'est donc une ineptie de croire que le capitalisme néolibéral permettra de retrouver le plein emploi.

Et pourtant l'exemple de l'Allemagne est l'argument ultime, salvateur et jupitérien, pour imposer au menu peuple, à ceux qui produisent des richesses ou en ont produit avant leur retraite, des mesures d'austérité : il faut restaurer les marges et les profits, avant, avant... de condescendre à investir dans l'économie française !

L'Allemagne, tout comme les USA et la Grande-Bretagne, a un taux officiel de chômage nettement inférieur à 5%, alors qu'il tourne autour des 9 à 10% pour la France. Cependant dans ces 3 pays le pourcentage de la population sous le seuil de pauvreté augmente régulièrement et est nettement supérieur au taux français. Ces 3 pays sont pourtant de fervents partisans du capitalisme néolibéral, alors que les Français sont réticents et avancent à reculons dans ce système faussement salvateur. La GB et l'Allemagne ont mis en place des système pour réduire artificiellement le nombre de chômeurs, à savoir des emplois indépendants sous payés et à temps partiels et des emplois type "zéro heure" en GB ou dits à 1 € en Allemagne (micro emplois sous payés imposés pour toucher les diverses allocations). Ce qui explique à la fois un faible taux de chômage et un fort taux de pauvreté !

Les USA et la Grande-Bretagne ont des balances commerciales fortement déficitaires (compensée en partie pour la GB par les recettes financières de la place de Londres) et des déficits budgétaires élevés, sans que cela pose problème ! Ces 2 pays ont une population en croissance continue, à la fois par excédent naturel de naissances/décès et par l'immigration.

La florissante Allemagne est dans une situation très particulière : fort excédent de la balance commerciale, déficit budgétaire réduit, annulé depuis le récent excédent, déficit continu du solde naturel de population (naissances inférieures aux décès depuis 1972 et croissance de la population totale grâce à une forte immigration de travail (le surplus des réfugiés n'est pas pris en compte). Le solde naturel négatif jusqu'en 2015 est de -4,8 Millions et le solde total, immigration incluse est de +2,5 M d'où une immigration nette totale de 7,3 M.

Si l'on ignore les perturbations économiques liées à la réunification, depuis l'année 2000 jusqu'à 2015, le solde naturel négatif est de —2,45 M, (soit en moyenne 150 000 par an) le solde migratoire est de +3,85 M (soit en moyenne de 250 000 par an) et l'accroissement de la population est de +1,4 M.

En France, depuis des décennies l'accroissement naturel de la population est de l'ordre de 200 000 par an. Si on compense par la population totale des 2 pays, l'Allemagne a 25% de population en plus. Si l'Allemagne avait une évolution démographique comparable à celle de la France elle aurait un excédent de naissances de 250 000 /an au lieu d'un déficit de 150 000/an, soit un écart de 400 000 /an ! Cette comparaison a toute son importance car l'évolution économique d'un pays doit tenir compte des données démographiques et en particulier du rapport du nombre des actifs à celui du nombre des inactifs : ce rapport est essentiel pour l'évaluation des prélèvements (impôts et charges sociales) sur l'économie.

En Allemagne les prélèvements publics sont inférieurs à ceux de la France, donc le taux actifs/inactifs est supérieur à celui de la France, alors que l'Allemagne serait handicapée par un grand nombre de retraités, nombre en augmentation constante. Les exégètes auto-patentés attribuent unanimement les prélèvements moindres à une bonne gestion à l'allemande et/ou une piteuse gestion du système français. Tous ces pourfendeurs des prélèvements publics et des gestionnaires oublient volontairement pour quelques-uns et par ignorance impardonnable pour les autres que le nombre des inactifs, de ceux qui doivent être pris en charge par la collectivité, comprend non seulement les retraités et les adultes inaptes au travail, mais encore et surtout tous les jeunes à élever, soigner, éduquer et former depuis leur examen pré-natal jusqu'à leur entrée sur le marché du travail, soit en moyenne une vingtaine d'années. En intégrant les jeunes inactifs par essence, la France a un rapport actifs/inactifs bien inférieur à celui de l'Allemagne. Et l'on peut estimer la charge financière publique résultante.

Pour nos deux pays, pour chaque jeune, la charge de dépenses publiques en dépenses de santé, d'éducation scolaire (maternelle, primaire, secondaire, supérieure), de formation professionnelle, de transports, de cantine, d'activités sportives, de divers locaux, de réduction d'impôts (quotient familial), d'allocations familiales... varie de 200 000 € à 250 000 € selon le niveau de formation professionnelle. En se limitant à la valeur basse, les différences de dépenses publiques (état, collectivité territoriales diverses, organismes sociaux) sont énormes entre la France et l'Allemagne.

La France a un excédent de dépenses publiques de 40 Md€ pour l'excédent de 200 000 naissances/an.

L'Allemagne fait une économie annuelle de 30 Md€ pour son déficit de 150 000 naissances/an. Si, pour une meilleure comparaison, l'on pondère les chiffres par la population totale, les chiffres allemands seraient de 40 Md€/an. L'écart avec la France est donc de 80 Md€/an au bénéfice de l'Allemagne : ceci explique et justifie la réputation d'une Allemagne bonne gestionnaire !

Quand Sarkosy lançait un pan de 30 Md€ sur 5 ans pour la recherche et les investissements d'avenir, il était applaudi. Pendant ce temps l'Allemagne disposait de 30 à 40 Md€ chaque année pour investir dans son industrie et les emplois d'avenir !!!

Et cerise sur le gâteau, les investissements industriels offraient des emplois que ne pouvait offrir la natalité allemande. Alors, les employeurs ont fait venir des immigrés aptes aux postes, bien formés aux frais publics de leur pays d'origine : seulement depuis l'an 2000 jusqu'à 2015 (sans les réfugiés) les 3,85 M d'immigrés de travail ont fait économiser en diverses dépenses publiques à l'Allemagne (et aux Allemands) 770 Md€ ! C'est tout bon pour la dette publique et les prélèvements publics.

La comparaison France/Allemagne est donc biaisée sans prendre en compte les vrais chiffres de la démographie.

 

Conclusion

Les réformes actuelles et à venir du gouvernement Macron ne permettront pas de résorber les écarts en dépenses publiques, coûts salariaux, entre la France et l'Allemagne : les économies envisagées sont de 10 à 20 Md€/an alors qu'il faudrait au minimum 70 Md€ /an : donc mette en oeuvre des programmes type Grèce et Portugal avec des augmentations d'impôts et des baisses de salaires et de retraite de 10% tout en réduisant le nombre de fonctionnaires de l'état et des collectivités territoriales ! Qui osera mettre en oeuvre un tel programme contre la grande majorité des Français, programme qui a montré une relative inefficacité et un appauvrissement général : la France serait définitivement déclassée !

Alors il faut envisager d'autres solutions respectueuses de tous les humains, déjà dans le cadre de l'eurozone avec un budget mutualisé concernant en priorité les dépenses pour élever, éduquer, enseigner et former la jeunesse : chaque pays cotisant selon sa richesse nationale et recevant les allocations selon ses dépenses réelles et contrôlées. Cette mutualisation budgétaire est préférable à celle concernant la défense commune : l'Otan s'en charge assez bien.

En parallèle, il faut mettre en oeuvre un autre système économique et financier respectant tous les hommes, la nature et la planète : bel effort en perspective !


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29 réactions à cet article    


  • Yvance77 Yvance77 23 septembre 2017 09:44

    La signature de ces ordonnances, n’est ni plus ni moins que le plus grand recul social de la France d’après guerre.


    En cela, la révolte populaire est la seule alternative restante, y compris au recours de la violence !

    • jaja jaja 23 septembre 2017 09:48

      @Yvance77

      Avant ça il y a des étapes... La première c’est de soutenir les barrages des routiers dès le 25 septembre en n’hésitant pas à les aider à bloquer les raffineries... et à soutenir partout ceux qui bougeront...
      Le mieux étant déjà de se bouger soi-même !


    • foufouille foufouille 23 septembre 2017 12:00

      @jaja
      fallait voter contre macron.


    • jaja jaja 23 septembre 2017 12:21

      @foufouille

      Voter le Pen, tu rigoles ! Je me suis abstenu cette fois-ci car il n’y avait aucun risque que la fasciste l’emporte !


    • foufouille foufouille 23 septembre 2017 15:04

      @jaja
      tu as donc choisi un vrai facho, ce qui était écrit dans son programme.


    • jaja jaja 24 septembre 2017 16:49

      @foufouille

      C’est toi qui a choisi la vraie facho raciste du FN mais cela tout le monde le sait ici !


    • zygzornifle zygzornifle 23 septembre 2017 11:33

      Les premiers a râler a manifester et a bloquer sont bien souvent les mougeons ont glissés un bulletin Macron dans l’urne , bien fait et vous êtes déjà en train de payer la corde qui va vous pendre ...


      • Spartacus Lequidam Spartacus 23 septembre 2017 12:43

        Attention si l’auteur tombe de vélo se sera la cause à l’affreux capitalisme néo-libéral...


        Bon faut il expliquer à l’auteur que le QE c’est du Keynésianisme....
        Un concept anti-libéral...
        Va falloir qu’il s’informe au moins de la différence entre le libéralisme et le Keynésianisme et le collectivisme étatique de la monnaie.
        Le libéralisme refuse toute politique de manipulation monétaire, et souhaite le développement de monnaies privées pour empêcher l’état de gaspiller au présent sur le compte des générations futures l’argent qu’il prélève et l’obliger a avoir une balance comptable honnête trans-générationnelle.

        Expliquer que la France serait un pays libéral alors qu’il est quasiment soviétisé et que les individus sont obligés et contraints à travailler à 57% pour l’état vaut aussi son pesant de ridicule l’accusation du libéralisme...

         On aime beaucoup aussi cette inversion des causes et conséquences d’une vision intellectuelle obstruée, qui voudrait faire croire que l’état naturel de l’individu est employé et le chômage une conséquence du capitalisme..
        Non hélas l’individu est né naturellement chômeur et c’est le méchant et vil capitaliste qui fournit le Job.
        Vouloir accuser le capitalisme de rendre les gens chômeurs en oubliant que c’est le capitalisme qui a fait de chômeurs des employés est un peu restrictif comme schéma de pensée..

        • Yvance77 Yvance77 23 septembre 2017 13:18

          @Spartacus

          « et souhaite le développement de monnaies privées » ... puis « accuser le capitalisme de rendre les gens chômeurs en oubliant que c’est le capitalisme qui a fait de chômeurs des employés »

          ...

          Bon toi va déjà falloir que tu cesses de nous casser les couilles avec ton catéchisme libéral.

          Triple demeuré, justement c’est cela qui fout la merde... puisque la monnaie, ne s’occupe de faire de la monnaie qu’avec du vent et des algorithmes. Aujourd’hui en milliseconde tu fais des fortunes, alors qu’hier - et cela était critiquable mais au moins utile - celui qui détenait le capital l’investissait dans du matériel ou autre. D’où tu crois que sont sorties les grandes industries d’antan ? Ce qu’on leurs reprochaient c’étaient l’exploitation et le maigre partage de richesses produites par tous.

          De nos jours, rien à voir avec cela hedge funds et toutes ces saloperies, sont au contraire destructeurs et générateurs de misère !

        • Jeff84 23 septembre 2017 13:57

          @Yvance77
          Il n’y a pas de « richesses produites par tous », arrêtez de nous casser les couilles avec votre catéchisme de gauchiste. Chacun produit ses propres richesses.

          Et si vous ne connaissez pas le rôle de la monnaie, des échanges ou des instruments financiers, ouvrez un livre d’économie au d’étaler votre ignorance.

          Les capitalistes adorent avoir du pognon, même un gauchiste sait ça, alors si un instrument financier était inutile ou destructeur de valeur, ils l’auraient supprimé pour gagner encore plus de pognon.


        • Armelle Armelle 23 septembre 2017 14:10

          @Jeff84
          Il sont doués en économie nos gauchistes patentés d’Avox !!!
          Celui-ci est à l’image de Cabanel qui prétend que la richesse d’un pays n’augmente pas !!!


        • Yvance77 Yvance77 23 septembre 2017 14:26

          @Jeff84

          T’as pas de bol pour le coup, puisque ce sont mes études universitaires ... tu veux qu’on en parle ? La production des richesses par tous est un des nombreux indicateurs dont le pays à besoin pour mesurer telle ou telle chose ....

          M’est avis que tu devais être placé au fond à droite ... près du radiateur ....

        • Jeff84 23 septembre 2017 14:40

          @Yvance77
          Encore un signe que l’université française est vraiment merdique. Alors, quel est ce diplôme sans valeur que vous n’avez même pas obtenu ?


        • baldis30 23 septembre 2017 21:46

          @Jeff84
          bonsoir,

          vos déraisonnements montrent que le séjour que vous avez pu y faire ne vous a rien apporté et que réciproquement vous n’y avez rien apporté


        • Jeff84 24 septembre 2017 02:00

          @baldis30
          Si vous appelez un master de droit spécialité droit et fiscalité des entreprises rien, vous êtes plus intelligent que votre idéologie le laisse transparaître, car ce truc ne n’a servi à rien sur le marché du travail. Heureusement que j’avais pris les devants et que j’avais suivi un autre cursus, hors université, en parallèle, qui lui avait des débouchés.


        • Gambetta 24 septembre 2017 09:01

          @Yvance77

          « Bon toi va déjà falloir que tu cesses de nous casser les couilles avec ton catéchisme libéral. »

          « Triple demeuré, justement c’est cela qui fout la merde... »

          C’est à l’université qu’on t’a appris à parler ce langage ?

          Tu sais il y a des règles sur Agoravox. ?

          mais les l’impression que tu t’en bats les ...... bretelles.


        • hugo BOTOPO 25 septembre 2017 15:40

          @Spartacus
          « les individus sont obligés et contraints de travailler à 57% pour l’état »
          est une affirmation qui vaut son pesant de ridicule !

          Les cliniques (propriétaires et personnels), les médecins et spécialistes à dépassements d’honoraires qu’ils s’imposent à eux-mêmes, à leur convenance, travailleraient pour l’état et non pas pour leurs intérêts ! Tous les enseignants rémunérés par l’état ne travailleraient pas en enseignant leurs élèves et leurs étudiants, ils ne feraient qu’éduquer et enseigner l’état !!! Si les études, de la maternelle au supérieur, étaient intégralement payantes par les jeunes ou leurs parents, en payant directement l’état, alors dans ce cas ce ne serait pas une ânerie que de prétendre que les enseignants travaillent uniquement pour l’état !

          « l’individu est né naturellement chômeur »
          Le méchant et vil capitaliste n’est donc pas un individu, ou alors il est né chômeur et transformé par la grâce divine du ou des capitaux qui l’ont élu en être supérieur, en grand-prêtre d’une caste élue de sa divinité. Dans leur grande bonté ils vont fournir le job, aux ouailles reconnaissantes, pour l’intérêt de qui ? Les capitalistes sont donc les grands bienfaiteurs de l’humanité, et s’ils exploitent les humains ce c’est que pour leur bonheur (des humains ou des capitalistes). Et si les capitalistes décident de licencier pour augmenter les profits ou plutôt leurs profits, en laissant le chômeur à la charge de la collectivité publique honnie, ce ne serait que du bonheur pour tous !!! magnifique schéma de pensée !


        • Armelle Armelle 23 septembre 2017 14:19

          Pour un torchon, c’est un beau torchon !!!! Et bourré d’ignorance et d’incompréhension diverses
          Le pire étant la brève analyse de la crise des subprimes, laquelle m’a fait pouffer de rire
          ...Pathétique...


          • Dudule 23 septembre 2017 19:18

            C’est sûr, la crise des subprimes c’est la faute des gauchistes...

            Surement pas de la déréglementation financière libérale...

            Le libéralisme c’est le Bien ! La liberté de faire ce qu’on veut c’est Bien ! Du Bien ne peut sortir que des bonnes choses...

            Par exemple, je devrai être libre de payer ma femme de ménage avec des épluchures de pommes de terre. Après tout, si elle l’accepte, je fais bien ce que je veux. Et si elle veut plus d’épluchures de patates, et bien elle en épluchera plus. C’est un point d’équilibre gagnant gagnant du Saint et Divin Marché. Lorsqu’on laisse le Marché (béni soit Son Nom) libre, on génère du gagnant gagnant à foison !

            Prenons les Ténardier et Causette : gagnant gagnant : Causette ne crève pas la dalle et les Ténardier, qui ne sont pas riches, ont une employée de maison pas chère. Victor Hugo est très injuste avec les Ténardiers, alors qu’ils sont tout plein d’esprit d’entreprise... Mais Hugo est un sale gauchiste, ceci expliquant cela. Il faut bannir ce sale gauchiste des écoles et le remplacer par Ayn Rand, que les écoliers apprennent à se démerder et à créer leur start up le plus vite possible, qu’ils coûtent ainsi le moins cher possible. Ils peuvent par exemple monter une start up de chiffonnier après les cours, qu’ils n’apprennent pas à devenir des feignasses assistés par leurs parents qui les nourrissent à rien foutre, les petits branleurs... mais ils peuvent pas à cause de cette saloperie d’État qui interdit le travail des enfants, les confinant dans l’improductivité dés leur plus jeune age ! Un scandale ! Comment les enfants peuvent-ils connaitre la Sainte Vérité du Divin Marché dans ces conditions ?

            Oui, les enfants sont des feignasses. La preuve, Ayn Rand n’en parle jamais.

            Plus sérieusement, les enfants de moins 5 ans réclament de pouvoir faire ce qu’ils veulent. Ensuite, ils prennent de la maturité, se socialisent, et deviennent des adultes responsables, respectueux d’autrui. Sauf les libertarien qui restent coincés au stade anal...


          • Spartacus Lequidam Spartacus 24 septembre 2017 01:25

            @Dudule
            La crise des subprimes prend sa source avec la contrainte faite par Clinton à Fanny Mae et Freedy Mac d’avoir au bilan 50% de prêts aux plus pauvres....

            C’est donc bien une réglementation gauchiste (Clinton), pour un but soi disant sociale que la crise des Subprimes est survenue...
            .

          • Jeff84 24 septembre 2017 02:12

            @Spartacus
            Exactement. D’ailleurs, tous les économistes qui ont vu venir cette crise (et il y en a pas mal), ont identifié cette réglementation comme cause principale.


          • hugo BOTOPO 25 septembre 2017 15:55

            @Spartacus
            Clinton n’a pas obligé Fanny Mae et Freedy Mac à prendre en charge des prêts pourris (tous ne l’étaient pas) : les négociateurs/vendeurs de prêts, payés à la commission, sont à la fois coupables (et non responsables personnellement et financièrement) de la ruine des trop modestes épargnants et des faillites financières (elles, renflouées par les dépenses publiques : les capitalistes actionnaires sont malades à tout jamais d’avoir accepté les interventions étatiques : qu’il aurait été bon et jouissif de se retrouver ruinés !


          • Delphus Delphus 23 septembre 2017 21:22

            Moi je suis resté bloqué sur ces merveilleuses entités financières, qui demandent toujours plus de dérégulations, moins d’interventions des états, pour pouvoir jouer à leur monopoly géant, et qui ont pourtant fait appel à leurs états respectifs pour les sauver après la crise de 2008...le libéralisme a donc des limites ?


            • Spartacus Lequidam Spartacus 24 septembre 2017 01:28

              @Delphus
              Non l’intervention d’un état pour sauver des banques n’est pas du libéralisme...C’est du Keynésianisme.

              La Pologne libérale de l’époque ne l’a pas fait.....
              Elle ne s’en est pas mal sortie...

            • Jeff84 24 septembre 2017 02:16

              @Delphus
              Tout libéral vous dira que l’Etat aurait dû laisser les banques crever la gueule ouverte.


            • Delphus Delphus 24 septembre 2017 15:13

              @Spartacus
              c’est bien ce que je dis...



            • Jeff84 25 septembre 2017 02:34

              @Delphus
              Pas du tout.


            • zygzornifle zygzornifle 24 septembre 2017 13:53

              Les chômeurs, les marginaux de l’économie libérale de marché, les inadaptés à l’économie numérique, les inaptes à une formation recyclante, sont des citoyens « inutiles ».... peut être mais ce sont la grande majorité des citoyens et de tous les pays et c’est ceux qui se disent sois disant utiles qui les ont rendus sois disant inutiles ....


              • jaja jaja 24 septembre 2017 16:54

                Pour tout savoir des mauvais coups des ordonnances Macron :

                https://www.facebook.com/1536506946585351/videos/1963786310524077/

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