Johnny chez les Helvètes à cause de la taxe d’habitation ?

Quand un riche s’installe en Suisse, il n’y a que des gagnants...
Quand un riche quitte la France, il n’y a que des perdants...
Plus de 4 millions d’euros d’impôts (72% des revenus de Johnny sont prélevés par notre chère administration fiscale : 60% au titre du bouclier fiscal auquel il faut rajouter les 12% de CSG/CRDS...) n’iront plus dans les caisses de l’Etat français, près de 2 millions d’euros de dépenses ne seront plus effectuées par notre star nationale dans l’économie française et... Johnny sera obligé de s’ennuyer à Gstaad six mois et un jour an pour être considéré comme résident fiscal suisse.
Johnny aurait pu choisir la Belgique (son père était Belge) qui est très attractive en termes de fiscalité sur le patrimoine (et beaucoup moins pour ce qui concerne la fiscalité sur les revenus) mais comme, bien qu’ayant soixante-six ans, il continue d’être très actif et de percevoir des revenus importants, il a préféré la Suisse où un deal fiscal est possible avec le canton d’accueil.
Je ne vais pas énumérer à nouveau les raisons pour lesquelles l’ISF est extrêmement nuisible à notre économie (je l’ai déjà fait dans Petite proposition extravagante) mais il faut rappeler que, selon les estimations (Bercy est très peu disert sur le sujet), parmi les 200 000 Français qui ont choisi de quitter notre pays depuis quelques années, entre 1500 et 3500 contribuables pesant plus d’un demi-million d’euros d’impôts annuels quittent la France chaque année. Ceci représente une perte directe fiscale allant de 750 millions d’euros à 1,75 milliard d’euros par an (à comparer au 2,7 milliards que rapporte l’ISF payé par 350 000 Français) sans compter le manque à gagner économique associé qui est colossal, puisqu’on estime à 100 milliards d’euros (qui rapporteraient sûrement 3 à 5 milliards d’impôts divers), le montant des patrimoines ayant quitté fiscalement la France depuis la création de l’ISF et , surtout, parce que ces émigrants ne sont pas tous chanteurs ou sportifs de haut niveau : la majorité sont des entrepreneurs ou des businessmen qui sont les locomotives naturelles de notre économie.
Les wagons restent, eux, en France : pas sûr qu’ils aient raison...
Un article récent du Point rappelait, en effet, que seule une petite moitié des Français acquitte la taxe d’habitation alors que celle-ci a progressé de façon très significative au cours des dernières années. Un système de compensation par l’Etat (et donc par la fiscalité nationale) a été mis en place qui déresponsabilise tout le monde : exemple flagrant, la région Languedoc-Roussillon a décidé d’augmenter ses taux de fiscalité locale de 79,4% quand, dans les principales villes de la région, le taux de paiement à taux plein de la taxe d’habitation devient ridicule : 19,7% des habitants de Beziers, 22,8% de ceux de Perpignan, 25,5% à Nîmes, 35,8% à Montpellier ! On estime que seulement 40% des recettes fiscales locales sont payées par les habitants de la région, le reste venant de la fiscalité nationale. On estime également que moins de 40% des habitants de la région Languedoc-Roussillon paient à la fois la taxe d’habitation et l’impôt sur le revenu (les seuls taxes appliquées aux autres étant la TVA que tous paient, la CSG que tous ceux qui ont un revenu acquittent, et la taxe foncière que les propriétaires se doivent de régler). Je n’ai rien contre cette région dont je suis d’ailleurs originaire mais avouez qu’un débat électoral local sur la bonne façon de dépenser ou d’investir l’argent public paraît totalement ubuesque lorsque seulement 40% est payé localement et qu’uniquement 40% des électeurs sont des contribuables « complets » !
Cette redistribution à la française, créant de l’impôt négatif ou nul (cf. la Prime pour l’emploi) pour une proportion croissante de la population et, par ricochet nécessaire, une fiscalité de plus en plus lourde pour les autres est la vraie raison du départ de Johnny et de ses coreligionnaires émigrants...
C’est également la plus grande explication de la pauvreté du débat électoral auquel nous assistons. Celui qui veut être élu n’a qu’à promettre encore plus d’allocations « égalitaires » et d’exemptions d’impôts à la majorité qui n’est, en conséquence, aucunement capable d’apprécier le réel coût des choses et donc d’appeler à la moindre modération dans la gestion de nos dépenses publiques et collectives.
Nos gouvernants savent très bien tout ceci. Cela ne fait que renforcer leur pouvoir et notre dépendance, et n’est donc pas fait pour leur déplaire...
Seul problème, l’équation est suicidaire, et nous le paierons tous très cher. Tous, pas vraiment, car ceux qui auront les moyens de partir pourront en éviter les conséquences désastreuses... C’est vraiment inégalitaire, encore les plus aisés qui s’en sortiront mieux que les moins favorisés !
Je suis sûr que nos candidats antilibéraux vont nous inventer la très morale « allocation pour ceux qui sont coincés en France » mais je ne sais pas bien qui l’on pourra taxer, le cas échéant, pour financer cette dépense nouvelle !
Rassurez-vous, il y a une solution : un peu plus de déficit, et nos enfants comme dindons de la farce. Voilà une recette qui a fait ses preuves depuis de nombreuses années...
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