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Accueil du site > Actualités > Economie > La technologie tue les classes moyennes

La technologie tue les classes moyennes

La technologie d’abord et la globalisation ensuite sont les plus cruels bourreaux des classes moyennes américaines. Tel est le verdict du professeur d’économie David Autor (MIT) dans un rapport qui devrait également intéresser les Européens.

Aujourd’hui, le marché américain du travail est essentiellement réparti entre des petits boulots mal payés (agents de sécurité, caissières, manutentionaires, etc) et des emplois hautement qualifiés et rémunérés (chercheurs, managers, juristes, etc) : d’où « une polarisation des opportunités d’emploi » et donc une érosion des classes moyennes.

Un graphique extrait du rapport The Polarization of Job Opportunities in the US Labor Market (p.15) de David Autor révèle une forte décroissance des opportunités et des revenus dans « la vallée centrale » des cols blancs et des cols bleus. Dans de nombreux pays européens, maintes études font également état d’une souffrance accrue des classes moyennes, victimes d’un sérieux coup de frein dans leur progression salariale, d’une augmentation continue du coût de la vie (à cause notamment des dépenses obligatoires telles que l’électricité, l’eau, le gaz, l’alimentation, le transport, les impots & taxes qui plombent parfois plus de la moitié de leurs revenus) et surtout de la précarité quasi endémique de l’emploi des cols blancs et des cols bleus.

Selon Jean-Marc Vittori, « les classes moyennes ont raison d’avoir peur. Car dans notre société, il n’y a plus rien de « moyen ». Plus de produits moyens, plus d’emplois moyens. Il ne reste que des gros moyens et des petits moyens. Tout ce qui ne grossit pas est condamné à maigrir. Il n’y a plus de stabilité. Il n’y a plus d’embellie assurée, plus d’amélioration automatique, plus d’escalier mécanique qui entraîne toute la société vers le haut. La révolution industrielle du XXIe siècle, celle des technologies de l’information, favorise la main d’oeuvre qualifiée : ceux qui savent se servir d’un ordinateur et manier les flux d’information. Du coup, le peloton social s’étire. La société ressemblait à une pyramide, où tous les échelons intermédiaires constituaient les classes moyennes. La révolution de l’information écrase le milieu ! Les uns sont propulsés vers le haut. Les autres descendent. À la pyramide succède un sablier.  »

Des deux côtés de l’Atlantique, les économistes en appelent à une croissance keynésienne qui créerait des emplois, à une diminution de la pression fiscale... ou à l’augmentation de celle-ci pour les plus riches. Bref, rien de très novateur. Pour Autor, cette érosion des classes moyennes est moins le fait d’une Grande Récession commencée en 2008 que de processus d’automatisation ou d’externalisation (enclenchés dans les années 70) des tâches routinières qui furent autrefois l’apanage des cols blancs et des cols bleus. Malheureusement, bon nombre de ces tâches routinières ont été séquencées, numérisées et modélisées au point d’être exécutées par un ordinateur / un robot ou par un salarié d’un pays en développement. En clair, les compétences usuelles des classes moyennes sont devenues obsolètes à cause des effets combinés de l’automatisation et de la délocalisation... qui doit tout aux progrès des TIC et de la logistique.

Auparavant, ce furent les pompistes qui disparurent des stations d’essence alors complètement automatisées, et les laboratoires de développement photo qui vacillèrent face à l’expansion de la photographie et de la « photophonie » numériques. Aujourd’hui, des robots destinés aux chaînes de montage sont fabriqués par d’autres robots dans des usines peu ou pas éclairées ; motif : point besoin d’ouvriers humains. L’automatisation et/ou la délocalisation des call centers et des hotlines a éliminé des armées de standardistes. Une assistante de direction munie d’un ordinateur portable, d’un « microcasque », d’une connexion sans fil et d’une suite bureautique donnerait des sueurs froides à ses consoeurs des années 80 ou 90. Demain, les caissières seront court-circuitées par les caisses automatiques et par la monétique mobile (paiement par téléphone mobile ou m-paiement) et deviendront une coquetterie voire un luxe réservé à certains points de vente. On peut également parier que des logiciels savamment conçus assureront la télésurveillance et la fouille des bagages.

Ainsi, à mesure que les technologies (informatique, TIC, robotique) gagnent en efficacité, des franges croissantes de cols blancs et de cols bleus sont appauvries ou marginalisées. Corrélativement, le processus schumpeterien de destruction créatrice (d’emplois) prend une tournure nettement moins romantique que celle décrite par la théorie économique : des techniciens faiblement rémunérés entretiennent des technologies élaborées par des ingénieurs chèrement payés. Entre ces deux classes socioprofessionnelles, règne un vide quasi absolu.

Des tournevis keynésiens et des bielles fiscales ne suffiront guère pour endiguer l’érosion des classes moyennes par la technologie, facteur trop souvent ignoré ou éludé par les décideurs politiques. Tout le monde ne pouvant être programmeur-développeur, chercheur en biotechnologies, avocat, designer, médecin, e-marketeur, assureur, conseiller financier ou ingénieur en robotique, une révision profonde des systèmes d’éducation et de formation s’impose. Cette révision devra faciliter l’émergence de cols blans et de cols bleus mieux adaptés à une ère où l’information sci-tech et les exigences de créativité immergent tous les métiers.

Au XXIème siècle, même un poète est tenu de maîtriser une suite bureautique, un navigateur web, plusieurs médias sociaux et quelques notions d’e-marketing afin de diffuser peu ou prou ses oeuvres payantes ou gratuites...

En effet, dans les démocraties (post-)industrialisées, les classes moyennes ont longtemps constitué la plus grosse part de la population active et ont toujours été le coeur de cible des politiques économiques. Leur situation socioéconomique et leurs perspectives globales conditionnent grandement « l’ambiance » et le destin d’une nation. Si rien n’est entrepris en Amérique du nord et en Europe pour remédier à leur érosion, l’équation suivante prendra vite forme : moins de classes moyennes = plus de pauvres = plus de frustration et d’insécurité = plus de populismes.

Et si le maintien des classes moyennes relevait d’une nécessité autant politique qu’économique ?

David Autor : The Polarization of Job Opportunities in the US Labor Market (PDF)

 


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50 réactions à cet article    


  • Tall 23 novembre 2010 10:20

    Et quand l’IA forte sera là, c’est toutes les classes qui seront concernées.

    A tel point qu’il faudra même revoir le consensus social qui veut que l’on soit obligé de produire quelque chose pour gagner sa vie. Et ça va arriver + vite qu’on ne le croit.

    • zelectron zelectron 23 novembre 2010 11:15

      @Tall
      L’IA ne pourra pas et vous le savez bien remplacer l’irrationalité de l’humain (à propos, je n’aime pas cette traduction du mot anglo-saxon de smart) C’est le grain de beauté asymétrique de cette femme qui la rend si attirante et ne me dites pas que la machine même avec les logiciels les plus sophistiqués qui soient pourront l’imiter si ce n’est que pâlement.
      Mais cependant vous êtes dans le vrai, avec hélas peut-être même une guerre du genre « civile »


    • FRK44 FRK44 23 novembre 2010 11:31

      Complètement d’accord ( et excellent article ).

      Et des esprits avancés se sont déjà penchés sur ce l’évolution de ce que vous appelez un « consensus social ». Je citerais 2 philosophes français par exemple, André Gortz ( « Métamorphoses du travail », « Misères du présent, richesse du possible » ) et Jean-Michel Truong (« le successeur de Pierre »).


    • Tall 23 novembre 2010 11:51

      Je voulais vous répondre par un post, mais je crois que vais plutôt faire un article là-dessus un de ces jours, tant le débat est vaste.


      A moins que l’ami Charles s’y colle ? smiley

    • jmcn 23 novembre 2010 16:54

      @Tall

      En fait c’est déjà là, techniqument parlant, il y a besoin de quelques ingénieurs, ie 5% de la population pour tout faire tourner et améliorer.

      Le changement critique est déjà enclenché et il induira la disponibilité des ressources comme variable critique. Cette disponibilité ayant été jugée comme infinie officiellement jusqu’à présent.

      L’enjeu véritable est la gestion de la transition de modèle de société : Les ressources disponibles ne sont peut-être pas suffisantes pour mettre en œuvre l’optimal possible pour tout le monde. La justice est peut-être impossible.

      Et pour l’instant il est mis en oeuvre le contraire de ce qui devraiut être : les restrictions budgétaires sur l’éducation.


    • cob 23 novembre 2010 18:48

      @zelectron

      Les machines ne sont rationnelles que parce qu’on le leur demande.
      Qui vous dit qu’un jour l’Art et le Beau ne seront pas mis en équation ? :->

    • Daniel Roux Daniel Roux 23 novembre 2010 10:28

      L’auteur semble faire l’impasse sur les conséquences de la mondialisation sauvage.

      Reprenons l’exemple célèbre du « Métier Jacquard ». Cette machine remplace 10 ouvriers spécialisés, qui améliore la productivité, entraîne la baisse des prix à la production et au final augmente les ventes et la circulation monétaire. En complément, il procure des emplois qualifiés pour la conception la fabrication et sa vente. Les inconvénients sont compensés par les avantages.

      Maintenant, imaginons que la conception et la fabrication du « Métier Jacquard » aient été délocalisés au Luxembourg. Au revoir les emplois qualifiés, bonjour le déficit commercial et le chômage. Pour le Luxembourg, bienvenu au transfert de technologie et à la naissance de la filière « machines outils » qui fera de ce petit pays pauvre la grande puissance de demain.

      http://www.agoravox.fr/actualites/europe/article/un-protectionnisme-europeen-assume-39817


      • plancherDesVaches 23 novembre 2010 16:01

        Daniel Roux.
        Vous abordez le coeur de mon métier. Et c’est pour cela que je réagis.

        Vous citez Jacquard. Pourquoi ne pas citer Gutenberg qui fit réduire de façon drastique le nombre de moines copistes.. ??

        Oui. J’ai participé de façon inconsciente à la chute du système productiviste mondial en concevant des outils et en permettant aux ouvriers un travail plus facile, donc, plus rapide et plus rentable.

        Honte à moi d’avoir tenté les obsédés de l’argent facile car je leur ai tout livré sur un plateau, croyant faire le bien de l’humain.
        L’autodestruction devrait être interdite dans une société équilibrée.


      • Daniel Roux Daniel Roux 23 novembre 2010 16:23

        @ Plancherdesvaches

        S’il vous plaît, lisez un peu plus loin que la première ligne du texte. Votre commentaire est totalement à côté de la plaque.


      • Julien Julien 23 novembre 2010 19:05

        @Daniel Roux


        Le nombre d’emplois de plus haute qualification créés n’est pas forcément égal au nombre d’emplois supprimés.


        A l’extrême, je peux imaginer un monde où les robots fabriquent les robots, qui font tout (ménage, serveur, etc.).
        Plus de boulot pour les humains.
        On fait comment ?

        Cela montre l’absurdité de notre système économique, et la nullité de nos politiciens de l’UMPS.

      • rastapopulo rastapopulo 24 novembre 2010 01:26

        Ceux qui ont pas pigé que le tertiaire pouvait entièrement absorbé la baisse relative des ouvriers sans délocalisation ont un grain.

        Comme si le mouvement de fond, les pertes d’emplois dans l’industrie, n’était pas dû à ça !

        Comme si nous consommions autant de produits manufacturé qu’avant et que donc la productivité était déterminante...

        Toujours ce manque de vision dynamique ! 


      • Julien Julien 25 novembre 2010 09:06

        @Rastapopulo


        Il semble que votre message m’était destiné.
        En fait, il n’est pas très clair.
        Si vous dites que je nie le fait qu’il y ait des délocalisations, et que ça provoque du chômage, non, je ne le nie pas. Mais j’examinai le problème d’un point de vue planétaire, et à long terme.
        D’ailleurs, même en Chine, il y a maintenant du chômage :


        Quant au manque de vision dynamique, j’ai travaillé pendant plusieurs années dans la simulation système (Bond Graph et compagnie), donc je ne suis pas sûr que cela puisse s’appliquer à moi.
        Vous avez réfléchi à la dette globale (particuliers+entreprises+Etats) qui augmente nécessairement de manière exponentielle ? C’est de la dynamique, ça...

      • Will Will 23 novembre 2010 11:10

        Le problème n’est pas l’augmentation de la productivité ni la qualité des avancées technologiques, ce sont des éléments positifs qui ne cessent d’améliorer la qualité de la vie humaine, à des échelles variables suivant les continents certes, mais de façon inexorable et inconstestable.

        Le seul problème est celui de la répartition des richesses et de la manipulation politique au seul profit d’une frange de plus en plus réduite de la population ; d’autant plus que cette population est dans son ensemble incapable d’autorégulation des naissances à court terme.

        Le problème n’est donc pas l’érosion des classes moyennes mais notre incapacité à créer les conditions de l’émergence d’une société humaine où la répartition des richesses serait plus égalitaire et surtout où l’accès à l’éducation de haut niveau serait généralisée.

        Il n’y a pas de problème de classes, mais un problème politique et imaginatif, ce qui n’est pas rien, je vous le concède.

        Bonne crise à tous !


        • HELIOS HELIOS 23 novembre 2010 12:06

          Bonjour, l’auteur, bonjour Will...
          On comprend bien qu’il s’agit d’un probleme de repartition de la richesse, mais personne n’analyse réellement la où il y a la « fuite ».

          Or, je pense que la fuite vient du modele de concentration financiere qui nous est imposé par « des » banques qui sont des metastases d’un cancer dont la globalisation n’est pas la realité puisqu’il agit seulement un localisation en un point unique.

          Ce sont ces metastases qui sont globalisées et qui sucent toutes les energies et en empechent la juste répartition.

          Si nous ne voulons pas tuer le modele productiviste, capitalistique et au bas mot efficace de notre societe qui nous a permis un developpement sans precedent de l’humanité, il faut le debarasser de cette tendance accaparante de la richesse et revenir a un capitalisme LOCAL, avec des bourses locales qui permettent aux richesses produites localement de remunerer et enrichir le tiissu economique LOCAL !

          Les milliards ponctionnés par les entreprises transnationales sur les marchés locaux vont s’accumuler dans des « coffres » situés sur tres peu de sites (singapour, N-Y, Londres etc) et ne servent plus qu’a piloter des capitaux de ces mêmes societes transnationales. ils ne reviennent plus dans le circuit economique, appauvrissant d’autant les tissus locaux...

          Si a cela on rajoute les distorsions des reglementations sociales nous aboutissons a ce que vous denoncez dans votre article, la mauvaise repartition de la richesse... qui entraine tous les risques sociaux dont l’injustice et la corruption, cette derniere qui n’est autre qu’un moyen de « taxer » la fuite de ces richesses.


        • aberlainnard 23 novembre 2010 17:34

          Bonjour Will et Helios,

           Vous avez raison ; le problème se situe bien dans le partage des gains de productivité.

          Dans un monde imaginaire où la production de tous les biens serait entièrement automatisée et les humains, que les machines auraient remplacés, jetés au chômage sans ressources pour acquérir ces biens, l’économie serait complètement bloquée. Seule l’attribution d’indemnités de chômage permanentes, alimentées par un prélèvement sur les profits réalisés par le propriétaire des lignes de production, individu ou société, permettrait de débloquer la situation et d’écouler les biens produits.

          À partir de ce moment et en simplifiant à outrance, autant instaurer un système où le propriétaire serait remplacé par les « chômeurs », réunis en coopérative, se répartissant un salaire à vie. Le problème du chômage et des retraites n’en serait plus un.

          Sans aller jusqu’à ce monde utopique, il est clair que le chômage et le déficit des caisses de retraite n’existent que parce que la richesse supplémentaire engendrée par les progrès de productivité a été systématiquement détournée de ceux qui devaient légitimement en bénéficier pour payer, d’une façon éhontée et sans complexe, une oligarchie dirigeante et les actionnaires.


        • ZEN ZEN 23 novembre 2010 11:35

          Les études de RIFKIN seraient-elles encore trop optimistes ?


          • Tall 23 novembre 2010 12:04

            Lien intéressant. Il faudra effectivement créer la civilisation du temps libre ( post-marchande ) quand l’IA forte sera là. Ce sera ça où alors : entrer dans un monde absurde où une capacité de production automatisée comme jamais, devrait tourner au ralenti faute de clients du fait de la paupérisation liée au chômage massif. Une dépression structurelle complètement idiote, quoi.

            Le politique devra intervenir via l’Etat-Providence. Et le libertarisme est mort.

          • Waldgänger 23 novembre 2010 15:35

            Salut Tall, et il ne faudra pas compter sur moi pour en faire le deuil. smiley


          • plancherDesVaches 23 novembre 2010 16:10

            Zen.

            Je n’ai pas pris le temps de tout lire car j’ai quelques contraintes horaires.

            La « fin du travail »... ???

            Résumes-moi ce qui peut remplacer une oeuvre construite de ses mains par un humain et nous en reparlons quand nous avons un créneau disponible.

            P.S. : dis à ta fille que je n’aurais pas le temps de penser à elle avant quelques mois, ça la fera patienter. smiley


          • adeline 23 novembre 2010 18:24

            tall IA j’en entends parler depuis 20 ans, mais rien ne sort, ou en est on là dessus ?
            sera t’on un jour capable de reproduire la pensée humaine ? le rationalisme et surtout
            l’irrationel ?


          • Tall 23 novembre 2010 18:48

            adeline

            Il n’y a actuellement aucune vraie IA. Ce dont on parle dans les médias, ce n’est pas de la vraie intelligence dont le caractère essentiel est de pouvoir tout apprendre, et aussi innover.
            Et quand la vraie IA sortira, ce ne sera pas un clonage du cerveau humain non plus.
            Ce sera une intelligence purement rationnelle, technicienne et totalement sous les ordres.
            Aucune émotion, aucune volonté indépendante.
            Bref, les romans et les films de S-F sur les robots qui se révoltent, vous pouvez les oublier. Rien à voir.

          • Tall 23 novembre 2010 18:50

            C’est possible pour 2020 déjà.


          • adeline 23 novembre 2010 19:00

            Bonsoir Tall donc il ne s’agit pas d’intelligence au sens de l’humain, cependant j’ai de gros doutes là dessus, on nous avait déja présenté SAP comme la solution....


          • Tall 23 novembre 2010 19:41

            Oui, il y a régulièrement des annonces sensass, mais c’est du pipeau

            La plupart du temps, ce sont les hommes qui analysent les problèmes avec leur intelligence, puis programment leurs solutions. La capacité d’apprentissage des machines étant très limitée.
            On appelle ça « l’IA faible » ( car elle est limitée à certains problèmes ), et on ne voit plus qu’elle depuis 30 ans alors que ça n’est pas de la vraie IA. Les jeux, les robots japonais, les systèmes-experts..etc .. c’est de l’IA faible.
            La vraie IA, c’est l’IA forte abandonnée par quasi tout le monde depuis 30 ans.
            Quand la vraie IA forte sortira, ça fera la une de toute la presse mondiale et ce sera perçu comme un événement historique majeur. Y aura pas photo. Tant que ce ne seront que quelques gazettes, spécialisées ou non, qui en parlent quelques jours, ça ne compte pas.


          • slipenfer 28 novembre 2010 19:05

            @ tall

            allez quoi crache le morceau,


          • Francis, agnotologue JL 23 novembre 2010 11:52

            Intéressant.

            Je lis : « Des deux côtés de l’Atlantique, les économistes en appelent à une croissance keynésienne qui créerait des emplois, à une diminution de la pression fiscale... »

            C’est ç’là ! Faire du keynesianisme avec l’argent des autres ! Et quels autres ! Les banquiers !

            Le keynésianisme dans un Etat qui n’est pas maître de sa monnaie est au keynésianisme ce que la retraite par fonds de pension est à la retraite par répartition !



            • lolo 23 novembre 2010 12:21

              Article intéressant, il y a certainement une part de vrai. Et encore, je suis sur qu’il y a des avancées techniques que nous n’imaginons encore même pas...

              Par contre, mettre ingénieurs, chercheurs bref ceux qui maîtrisent la technologie dans le camp des plus privilégiés n’est pas forcément en accord avec ce qui se passe. La mondialisation met les cols blancs des pays riches en compétition avec ceux des pays en voie de dévloppement, et les salaires sont sous pressions. Des chercheurs, ingénieurs, informaticiens qui ne gagnent que 1.5 fois le smic et qui ont du mal à se loger, cela devient courant (en tout cas en France). On ne peut pas vraiment dire qu’ils appartiennent à la frange de privilégiés. A mon avis, les grands gagants sont surtout les capitalises et les actionnaires des grandes entreprises (qui en plus ne comprennent souvent rien à la technologie qui leur rapporte autant).
              Mais le système capitaliste est tellement bien fait, que bientôt faire des études et le savoir sera tellement cher et inaccéssible, que seule la frange de priviliégiée y aura accés...


              • nightflight nightflight 23 novembre 2010 13:11

                Et ce, jusqu’à ce le coût de la vie se nivelle de par le monde ou que l’on prenne des mesures protectionnistes.

                Les salaires étant adaptés au coût de la vie, celui-ci n’étant pas le même en Inde qu’en France (Par exemple), comme les marchandises circulent librement, il y a un réel problème de compétitivité relative entre les pays.

                Donc, il faut attendre que le niveau de vie du Chinois progresse, et qu’une série de bulles immobilières lui fassent augmenter le prix du logement avant d’espérer que notre pouvoir d’achat recommence à progresser.

                Mais attention, je n’ai pas dit que j’étais pour les bulles, en réalité je suis carrément contre.


              • Deneb Deneb 23 novembre 2010 16:27

                lolo : "Mais le système capitaliste est tellement bien fait, que bientôt faire des études et le savoir sera tellement cher et inaccéssible, que seule la frange de priviliégiée y aura accés..."

                Vous plaisantez ? Avec Internet, le savoir est accessible au plus grand nombre, et ça continue de progresser. Bientôt plus personne n’aura l’excuse matérielle de son ignorance. Par contre, internet sonne le glas d’un certain capitalisme, celui de l’immatériel. Voyez le grand succès du Hadopi, le capitalisme des brevets et autres propriétés industrielles est bel et bien moribond, le secret qui est à la base du fonctionnement capitaliste a de plus en plus du mal à le rester. Internet rend le monde transparent, et c’est la transparence (glasnost) qui a coutée la vie à l’Union Sovietique. Nos dirigeants, qui, à l’époque aplaudissaient le démantelement de cette dictature, sont aujourd’hui à faire des pieds et des mains pour arrêter les fuites, ils vont jusqu’à proférer des fausses accusations contre le fondateur de Wikileaks. Mais il n’y a pas de bonne ou mauvaise transparence - il faudra s’y faire, et c’est tant mieux.


              • kéké02360 23 novembre 2010 12:52

                Bof pas de changement de système en vue  !!! smiley

                L’auteur nous propose simplement de sauver les classes moyennes pour sauver le système ultra-libéral en stade terminal . smiley

                << La technologie tue les classes moyennes >> Humm humm  smiley

                Quelques photos de la technologie ,du sytème peut-être !??? smiley

                http://culturebox.france3.fr/all/29623/gaza-2010-regards-sur-une-terre-meurtrie-par-kai-wiedenhofer/#/all/29623/gaza-2010-regards-sur-une-terre-meurtrie-par-kai-wiedenhofer 


                • Loatse Loatse 23 novembre 2010 13:22

                  Bonjour

                  Article très interessant. Lorsque l’outil de production sera entièrement automatisé, la chaine de production alimentaire, l’industrie automobile, textile etc... et avec les avancées en la matière il faut s’attendre d’ici à une trentaine d’années à la mise sur le marché de robots domestiques qui pallieront également à nos taches du quotidien, travailler ne sera plus une nécessité..

                  Il sera pourvu à tous nos besoins, et nous pourrons nous atteler à ce que nous savons faire le mieux, être des créatifs...

                  Tout ceci impliquerait bien entendu un monde sans échanges monnaitaires, ce qui peut déconcerter de prime abord mais c’est je pense ce à quoi nous tendons...

                  d’ici là....


                  • grangeoisi grangeoisi 23 novembre 2010 14:01

                    Bonjour Charles. Cela fait plaisir de vous lire ! Article clair , concis( oui, oui belle qualité !).

                    Irait-on vers la société Globalia ?

                    Question subsidiaire : combien de cols blancs et bleus nécessaires dans le monde compte tenu des besoins mondiaux ?


                    • ZEN ZEN 23 novembre 2010 14:15

                      Le génial Aristote, anticipant l’avenir, disait :" « Quand les navettes marcheront toutes seules, nous n’aurons plus besoin d’esclaves. »
                      __Marx voyait dans le loisir créatif généralisé, où l’homme ne travaillerait plus que quelques heures par jour, l’aboutissement logique d’un système productif hautement automatisé
                      Mythe ou anticipation ?


                      • Halman Halman 23 novembre 2010 15:50

                        C’est bien de sortir sa science dans des articles pompeux.

                        Mais en pratique dans les services, la réalité est toute autre.

                        L’utilisateur moyen, qu’il soit dans un service administratif ou un service de soins d’hopital, est tellement nul en informatique qu’il lui faut dix fois par jour un appel au sos informatique de sa société.

                        Que ce soit pour une souris bloquée qu’il suffit de nettoyer, des bidouilles du « qui s’y connait » du service qui a fait n’importe quoi sur le pc de la collègue pour la dépanner mais qui a mis un binz royal, en passant par la nana instable qui déménage de bureau tous les deux mois et qui ne comprend pas pourquoi son imprimante ne fonctionne pas sur la prise réseau de son nouveau bureau, et je vous en passe des pages entières.

                        Ces gens là auront toujours besoin d’une armée de techniciens de base au quotidien pour les dépanner.

                        Agents qui sont recrutés parmi les personnels ayant des problèmes de santé et ne pouvant plus pratiquer leur métier, qui se retrouvent donc bombardés agents de maintenance informatique de base.

                        Les gens dont les emplois sont théoriquement supprimés par l’informatisation se retrouvent souvent dans les services informatiques, au svp, à la maintenance.

                        Le catastrophisme ambiant de dire que l’informatique détruit les emplois est en pratique plutôt faux.

                        Cela impliquerait aussi que l’agent maitrise tellement bien sa suite bureautique qu’on peut lui donner trois fois sa charge de travail et virer des collègues.

                        En réalité ces gens là sont très rares. En pratique la plupart des gens maitrisent tellement mal leurs logiciels et prennent tellement de temps à saisir les données que le gain de temps avec l’outil informatique est souvent totalement nul.

                        Je suis dépanneur informatique et formateur sur les logiciels de mon hopital et je vois les pratiques des gens au quotidien, c’est saisissant d’inefficacité.

                        Le comble est que lorsqu’on leur concocte un outil bureautique tip top qui répond à toutes leurs tâches professionnelles, même s’il est optimisé au point qu’il n’y ai plus que de la saisie légère à faire, on en trouve pour nous dire que c’est encore trop compliqué et qui continuent à perdre un temps fou avec leurs vieilles méthodes archaïques.


                        • Tall 23 novembre 2010 16:43

                          Halman

                          N’oubliez pas qu’en tant que dépanneur, vous êtes perpétuellement confronté à ce qui ne marche pas. Ce qui peut biaiser votre appréciation intuitive du fonctionnement global.

                        • LeGoJac 24 novembre 2010 08:28

                          Halman,

                          Vous êtes totalement inefficace, les utilisateurs que vous devez aider ne progressent pas d’un pouce.

                          Injuste ? Bien sûr mais pourquoi me priverais-je de ce défouloir que vous utilisez vous même sans vergogne ?

                          Par ailleurs rappelez vous que les soignants sont pour leur part confrontés à des fumeurs cancéreux, des victimes de conducteurs alcoolisés, etc.
                          Pour eux aussi et pour bien d’autres encore le travail consiste à faire face à des comportements idiots.


                        • Deneb Deneb 23 novembre 2010 16:53

                          Halman : attendez quelques années, que la nouvelle génération arrive sur le marché du travail. Cette génération qui est née avec la souris dans la main ne fera qu’une bouchée de vos affirmations qui, si elles sont aujourd’hui partiellement vraies (de mois en moins), demain le problème sera exactement à l’opposé : les utilisateurs en sauront bien plus sur les logiciels que le service informatique, qui, du coup, ne servira plus à rien, comme ne servirait à rien un service d’entretien de stylos-plumes il y a 1 siècle.


                          • LeGoJac 24 novembre 2010 08:44

                            Deneb,

                            Voilà au moins 25 ans que j’entends « demain les informaticiens auront disparu ».
                            Et depuis c’est l’inverse qui se produit.
                            Comme pour la consommation de papier d’ailleurs.
                            Le paysage informatique change, les informaticiens aussi, et ils sont de plus en plus présents dans notre environnement professionnel.
                            Votre raisonnement à du sens hein, c’est seulement qu’il ne tient qu’avec les technologies et pratiques d’aujourd’hui alors qu’elles seront sensiblement différentes demain. (Dans 5 à 10 ans)

                            Pour la déconne et bien amicalement :
                            Depuis le temps que les voitures existent, est-ce que les conducteurs sont de meilleurs mécaniciens ?


                          • apopi apopi 23 novembre 2010 20:15

                             Vu l’évolution des technologies, avant la fin de ce siècle, les robots auront pris le pouvoir et n’auront pas d’états d’âme à se débarrasser des humains. Ceci n’est pas de la science fiction, les performances actuelles de la robotique font déjà froid dans le dos. Bonne soirée à tous quand même.


                            • herbe herbe 23 novembre 2010 22:41

                              Tall et Will ont juste tous les deux.

                              En parlant de politque vous ne trouvez pas curieux que ceux (pas tous) justement qui ont contribué à la technologie, à augmenter la productivité etc etc, n’en récoltent pas les fruits ...

                              Certains comme Bill Gates arrivent à amorcer la pompe en leur faveur( (un petite expérience de papa juriste si mes souvenirs sont bons ont bien aidé) d’autres n’y arriveront pas et comme les artistes maudits d’hier finissent pauvres (la différence c’est que la richesse n’arrivera même pas pour eux à titre posthume). Il faudra maintenant réclamer une redistribution équitable pour tous ..
                              D’autant plus que des changements important, IA ou pas, sont prévus, exemple :

                              http://www.internetactu.net/2010/10/26/faites-le-vous-meme-mais-quoi-mais-tout/.


                              • sonearlia sonearlia 23 novembre 2010 22:46

                                Pas la technologie, seulement les délocalisation.


                                • Ariane Walter Ariane Walter 24 novembre 2010 00:21

                                  Il y a un problème gênant qui commence à se manifester.
                                  Pas de travail. pas de salaire. pas de consommation.

                                  A quoi cela sert_il de produire avec des robots. Ils vont aussi inventer des robots pour acheter ?

                                  On se dirige en fait vers une société idéale.
                                  Le travail sera exécuté par des robots. Les hommes ne travailleront plus.
                                  Mais on les paiera pour acheter.
                                  Tous les mois, on leur donnera des bons de consommation. Et leur rôle sera de faire du shopping.
                                  Pas mal. Sinon ils ne vendront rien.

                                  On pourra aussi faire travailler les hommes deux à trois jours par semaine.
                                  Avec un salaire de 2000 euros environ car c’est ce qui est nécessaire pour assumer tous les frais de notre époque inventive..

                                  Nos connaissances nous permettraient d’aborder un âge d’or.
                                  mais il nous faut décapiter les serpents qui gardent l’entrée du jardin des Hespérides.

                                  je pense que nous vivons une époque mythologique....
                                  Que les dieux soient avec nous !

                                  Merci pour cet article très intéressant


                                  • Deneb Deneb 24 novembre 2010 05:41

                                    Ariane : « Ils vont aussi inventer des robots pour acheter ? »

                                    Dans une société où la rareté est rare, l’argent disparaitra à terme. Il y aura d’autres moyens de rémunération, plus adaptés, basés sur des valeurs multiples et communs. Ca reste à inventer, mais ça se fera tout seul et plus vite que l’on le pense.

                                    Les robots, il y en a déjà plein. Les imprimeurs râlent parce que tout le monde imprime chez soi avec un robot que l’on appelle imprimante. Une voiture, avec toute l’électronique embarquée, c’est un robot - bientôt elles rouleront toutes seules. Vous avez chez vous un robot de cuisine ? Dans la plupart des cas, ce n’en est pas un, mais votre machine à laver, oui. Savez-vous que dans le temps, laver le linge était un métier ? Allez donc laver votre linge à la rivière, si les machines programmables vous gênent. Et que diriez vous si vous voyez à la rivière les femmes qui lavent leur linge ? Surtout ne leur offrez pas un lave-linge, elles risquent de se retrouver au chomage, non ?

                                    Votre lecteur CD/DVD, c’est un robot, avec son rayon laser, pas si anodin d’ailleurs, s’il s’agit d’un graveur.... Un disque dur est en fait un robot extrèmement sophistiqué. Si on enlêve tous les robots que vous utilisez dans la vie quotidienne, vous ne tiendrez pas une minute, croyez-moi.

                                    Alors plutôt de fustiger les machines qui rendent la vie moins penible, faites marcher votre imagination de romancière et trouvez aux gens des occupations utiles que les machines n’arriveront jamais à faire. Je vous donne une piste : la machine ne saura jamais ce qui est beau, et c’est un travail on ne peut plus utile que de séparer le beau et le moche - jamais on ne le confiera à une machine. Pas d’accord ?


                                  • Tall 24 novembre 2010 06:30
                                    Mais non, c’est l’argent qui servira de « bons de consommation » tout simplement.
                                    On serait tous rentiers d’un Etat-providence où l’argent circule sans bénéfice pour certains qui seraient taxés à 100% à partir d’un certain niveau de gain.
                                    Et ça n’a rien d’absurde car il faut que l’argent circule pour que le cycle production-consommation tourne.

                                  • Ariane Walter Ariane Walter 24 novembre 2010 08:42

                                    Soyez rassuré deneb, je suis très favorables aux robots !
                                    je voulais simplement dire que cela ne sert à rien de produire quand les gens ne peuvent plus acheter ou de moins en moins. Ce sont des pans entiers d’économie qui vont s’effondrer. Seul le strict nécessaire sera acquis.
                                    cela existe déjà dans de nombreuses familles et cela s’étendra à beaucoup d’autres. Très vite si l’on s’en tient aux augmentations qu’ils nous ont récemment infligées.


                                  • fifilafiloche fifilafiloche 28 novembre 2010 15:59

                                    « Pas de travail, pas de salaire, pas de consommation »


                                    Vous oubliez le crédit et les bulles financières, ils ont bien pour objet de créer un sentiment de richesse encourageant la consommation, que ce soit de services publics ou de biens privés, aujourd’hui en payant demain avec desactifs dévalorisés par les incertitudes du service de la dette.

                                    Il serait en effet plus sain que la consommation soit strictement limitée aux revenus, mais cela nous condamnerait à la décroissance, souhaitée par les altermondialistes mais délétaire pour le financement des systèmes publics.

                                  • easy easy 28 novembre 2010 16:37

                                    Je rejoins Deneb, tout est déjà robot et une voiture qui fait le plein c’est un robot qui achète à un autre robot par l’intermédiaire d’un robot bancaire.

                                    (Le robot, quand il intervient en opressant un humain, en lui réclamant par exemple ses papiers, de l’argent ou de voir le contenu de son sac, évite la polémique, la discussion, les palabres, le marchandage et c’est bien pratique du point de vue de l’huissier)

                                    Je rejoins Ariane quand elle considère qu’il est inutile de produire tant de robots que les gens ne peuvent plus s’acheter et qu’on va alors à la cata économique.

                                    Mais à part le côté dur, non négociable et déshumanisant du robot quand il exige, je ne vois rien de fondamentalement nouveau.

                                    Autrefois, il n’y avait pas de robots mais il y avait des légions qui opéraient tout comme.
                                    Autrefois, chacun s’efforçait de prendre le pouvoir et de dominer. Certains renonçaient vite à cette course, se résignaient et formaient la base exploitable. Et les riches (ou passagèrement riches) disposaient de moyens que les pauvres ne possédaient pas. 
                                    Disposer d’un robocop (cher) ou d’une petite armée à soi (chère) revient au même. Il s’agit, quand on est riche, de posséder des moyens supérieurs aux pauvres.

                                    Ce qu’il y a eu de vraiment nouveau à partir de 1900 et en Occident, c’est le fait que chacun a eu l’impression, grâce à la machine, à la robotisation, qu’il allait désormais pouvoir posséder les mêmes biens que les plus puissants, à très peu de différence près. 

                                    Autrefois, les premiers riches pouvaient faire laver leur linge par des bonnes alors que c’était inaccessible à la masse. Quand les machines à laver sont apparues, il n’y avait plus qu’un écart minime du genre Mielle pour les riches et Brandt pour les autres mais en termes de résultat ça ne faisait pas une grosse différence. Le riche volait en première classe et le pauvre en seconde mais finalement, ils arrivaient à la même heure. Rolls pour les uns, R5 pour les autres, ça ne faisait pas une énorme différence de pouvoir au final.
                                    Nous vivions donc l’illusions qu’à des détails près, nous étions à égalité de moyens.

                                    Ce qui était vrai pour un grand nombre de choses, dont l’accès aux soins, est devenu de moins en moins vrai à mesure que les puissants ont développé des astuces pour obtenir des moyens réellement très supérieurs à ceux du citoyen moyen.

                                    Primo par plus de collusion avec le pouvoir politique (jamais, du temps de Clemenceau, il n’y avait autant de bling bling dans les ministères). Dans les hautes sphères, on se fout d’être catho, juif ou musulman, on s’entend toujours autour de la religion de l’argent.

                                    Ensuite par l’évasion fiscale ou le jeu de l’off-shore. Il n’y a plus de patrie que pour les pauvres cons de soldats issus de la plèbe. Pour les puissants, la patrie n’a plus aucun sens. L’internationalisation rend obsolète voire carrément ridicule le nationalisme qui imposait autrefois quelques limites d’éthique.

                                    Encore par le multiactivisme ou l’ubiquité. Le puissant opère désormais dans toutes les sphères. Il opère sur des médicaments, sur des armes, sur des monnaies, sur de la cocaïne et sur du charbon en même temps.

                                    Enfin, par quelques moyens technologiques spéciaux, hors de portée du commun des mortels. Effectivement, pour ce qui concerne le lavage de son linge, le puissant n’a pas d’avantage énorme sur le quidam mais pour spéculer sur la bourse, en plus de disposer d’infos exclusives, il dispose de moyens techniques permettant de jouer sur les millièmes de seconde et en tout incognito de surcroît.

                                    Il y a des gens qui disent que les puissants s’accaparent la culture et en font un de leurs leviers ou signes de reconnaissance. J’entends leurs arguments et je vois bien ce qu’il en est de cette affirmation. Mais je réponds que jamais la course au pouvoir n’a été aussi ouverte. Bill Gates ne faisait pas partie de ceux qui possédaient la culture. Il ignorait tout de l’art, de l’histoire et des langues ; il est tout de même devenu un maître du monde. En tête des fortunes du Monde se trouvent désormais des Chinoises et des Mexicains partis de rien.

                                    Vu les écarts de fortune, on va vers une société aussi inégalitaire qu’il y a des siècles (l’illusion égalitaire du XXème siècle a fait long feu) et la course au pouvoir est extrêmement ouverte.


                                  • rastapopulo rastapopulo 24 novembre 2010 01:31

                                    Est ce que l’auteur connaît seulement les conditions de l’apparition d’une classe moyenne ?

                                    Même chez nous, quasi personne connait les règles et le protectionisme financier des 30 glorieuses alors un type qui ne parle pas de délocalisation j’ai un doute qu’il connaisse quoi que ce soit.


                                    • Login Login 28 novembre 2010 08:32

                                      Personnellement, je ne vois qu’une solution a ce bordel : Utiliser la technologie pour organiser des marches ou nous sommes producteurs et consommateurs, sur un marché organisé sur une dynamique destinée à réduire de manière déterminante les besoins en capitaux, ces capitaux provenant sans intermédiaire des classes moyennes, le tout porté par un projet politique pour refonder nos institutions démocratiques. Tout est là pour...



                                      • ddacoudre ddacoudre 28 novembre 2010 20:26

                                        bonjour charles

                                        en 1970 l’organisation a laquelle je venais d’adhérer avait déjà conscience de ce phénomène de remplacement de l’homme par la technologie. dans ce cadre A.Bergeron réclamer la cotisation machine pour assoir les cotisations sur une assiette plus large que la seule production du travail humain, afin d’assurer la solidarité nationale et les systèmes de protection.
                                        avec cette cotisation sur les investissement qui venaient remplacer l’homme au travail nous n’aurions ni trou de Sécu ni celui des retraites et l’on ne poserait pas le problème de rémunérer mieux le travail.

                                        toujours est-il que patronat et état ont toujours refusé une telle taxation considérant qu’elle était de nature à ralentir les investissements, les deux sont même allez au delà en désignant les cotisations qui financent la solidarité sociale et les prestations comme des charges qu’il faut réduire sans cesse. ceci a commencé en 1977 avec R. Barre alors premier ministre.
                                        aujourd’hui ou l’on peu juger avec recul de ce choix, comme ton article le souligne l’on ne peut pas dire qu’il est favorable au monde du travail dans sa globalité.
                                        le premier assaut fut de détruire la conscience de classe, qui grâce au développement des services pour compenser la perte d’emplois productif liés aux technologies, ont « tiertiarisé » l’activité travail dans une espèce de moyennisation sans âme incapable de réaction sociale, mais manne intarissable de bonne « poire » financière à pomper qui supporte les fractures sociales qui s’aggravent.

                                        les acteurs politiques et sociaux durant toutes ces années ont parié sur les hautes technologies et sur l’activité tourisme, dont j’ai encore le souvenir de certains qui ne craignaient pas de dire que le midi serait la colonie de vacance de l’Europe et qu’il était plus profitable de produire à l’extérieur.

                                        effectivement comme tu l’indiques, j’ai vécu cette orientation socio politique et dans les commissions nationale de l’emploi j’en ai suivi les méfaits.
                                        il y eu effectivement une période d’embellissement relativement courte, mais les pays avec lesquels nous commercions pour notre avantage n’ont pas été des sots et ont réclamé qu’on leur vendent nos technologies en même temps que nos produits et service, sans parler des choix volontaires d’entreprises mondiales dont l’intérêt d’un état et de ces citoyens n’est qu’un épi phénomène, et qui règnent sur des marchés comme hier les seigneurs régnaient sur des fiefs.

                                        je n’ai pas lu les ouvrages auxquels tu fais référence, mais c’est ce que nous avons mis en route depuis le début de la dite mondialisation qui suce petit à petit la seule poire encore juteuse qu’est la classe moyenne qui se délite. elle résistait par l’endettement si on restreint celui-ci elle va s’écrouler.

                                        cordialement.

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