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Le veau d’or est l’Etat

Deux ans après la période mémorable ayant vu l’effondrement de Lehman et la résurrection forcée du groupe AIG, les marchés - peu soucieux de questions existentielles ou simplement analytiques - connaissent un nouvel accès d’euphorie. Pourtant, le capitalisme est mort !

Nulle entreprise de quelque importance ne peut en effet aujourd’hui se targuer d’avoir pu traverser les tourmentes grâce à la qualité de sa gestion car le marché libre - je veux dire celui où tout un chacun assumerait les conséquences de ses actes - est devenu un instrument quasi préhistorique. La valorisation d’une société n’est ainsi pas tant calculée de nos jours en fonction de sa capacité d’endettement (elle même reflet de sa santé financière) que de la capacité d’accès de cette même entreprise aux fonds de l’Etat... En fait, nous vivons dans un monde où l’Etat fait preuve d’un acharnement obsessionnel à maintenir les grandes entreprises en vie par crainte de réactions d’un marché qui serait susceptible de déstabiliser toute l’économie s’il décrétait d’exprimer son mécontentement ! Ce monstre ayant constamment besoin d’être nourri, seule la caste des actionnaires semble digne d’être satisfaite : Qu’il est facile de vanter le capitalisme quand on gagne à tous les coups.

Ce spectacle déplorable de méga entreprises sauvées coûte que coûte a dénaturé la mission originelle (et noble) du capitalisme via une déresponsabilisation de ses acteurs à la faveur d’un passage du flambeau aux mains de l’Etat, c’est-à-dire aux mains de politiciens n’ayant jamais eu à naviguer dans le monde réel ! Ce faisant, les critères d’antan sont devenus désuets et ringards, les frontières du passé ont reculé, voire disparu et pour cause puisque c’est l’Etat qui prend aujourd’hui littéralement en charge les entreprises sensibles. Puisque c’est également l’Etat qui, aux Etats-Unis, soutient un marché immobilier détruit par des banquiers et des actionnaires avides. La politique monétaire des taux zéro se poursuivra à n’en point douter le temps nécessaire pour que cette caste privilégiée puisse enfin voler de ses propres ailes. 

Les Empereurs de Wall Street ont atteint leur but. Quant à nous, nous sommes des dégâts collatéraux : nous étions là au mauvais moment c’est tout...

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5 réactions à cet article    


  • labulle 21 septembre 2010 14:53

    C’est vrai ! Il fut surprenant de voir nos grandes entreprises se tourner vers l’Etat fin 2008, début 2009, demandant le lancement de grands travaux. Les grands dirigeants deviendraient-ils socialos dans l’adversité ? Auraient-ils oublié la loi du marché ? Si tu n’accède pas au marché, tu crèves ! Ce sont leurs lois, les auraient-ils oubliées ?

    Et vas-y que Keynes, finalement, n’était pas si inintéressant, mais bien sûr : « Lorsque le marché me donne tord, je change d’avis. Pas vous ? » Keynes. Un imposteur qui revendique son imposture avec arogance.


    • Spip Spip 21 septembre 2010 19:25

      Ce n’est même plus Keynes contre Adams (qui les a lu complètement ? pas moi...) C’est une théorie beaucoup plus simple, compréhensible par tous : privatiser les bénéfices et étatiser les pertes !

      Et ça, chacun d’entre nous le vit tous les jours à son niveau dans sa ville. Besoin d’un parking ? Création d’une Société d’Économie Mixe (BTP privé + municipalité). Dans le contrat il sera prévu que, si le taux de remplissage est insuffisant et génère donc une perte d’exploitation, c’est la ville qui mettra la main à la poche, voilà tout.

      Mais avec un petit effort de la police municipale au niveau des prunes distribuées sur la voie publique, ça va finir par se remplir...


      • ChatquiChouine ChatquiChouine 21 septembre 2010 20:17

        « La valorisation d’une société n’est ainsi pas tant calculée de nos jours en fonction de sa capacité d’endettement (elle même reflet de sa santé financière) que de la capacité d’accès de cette même entreprise aux fonds de l’Etat »

        Bon résumé en effet, et rappellons que les fonds de l’état, ce sont les fonds de nos poches...


        • wawa wawa 22 septembre 2010 09:20

          En fait la valeur d une entreprise est aclculée en fonction de son pouvoir de nuisance : plus elle est toobigtofail plus les etats les renfloue (donc subventionne) et plus leur pouvoir augmente.

          Le « pouvoir de nuisance » devient un actif intangible qui entre en bonne par dans le bilan de beaucoup de grosses entreprise (et de toute les banques sans lui vous pouvez diviser leur capitalisation boursière par 10) !


          • fred 22 septembre 2010 10:58

            C’est pas difficile à comprendre. Toutes ces « crises » sont de la c... en boîte.


            Les mesures prises permettent :
            1. d’augmenter la dette publique -> enrichir ceux qui le sont déjà (et les banques) sur le dos des autres ;
            2. donner plus de pouvoirs aux multinationales et affaiblir le pouvoir des états-nations ;
            3. favoriser la création d’instance à pouvoir mondialisé ;
            4. Ramener un max de cash aux USA pour payer la guerre en Irak (avant que tout ne s’écroule) ;
            5...

            Il y en encore probablement beaucoup d’autres raisons mais ce n’est que bénef. C’est pour ça qu’ils recommencent !

            Et le fait que les banquiers reçoivent des bonus moi ça me sidère !!!!!!!!!

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