Les actions de sociétés minières en période de crise
Les prix de l'or augmentent... ceux des dividendes aussi
Pour cette nouvelle année, des minières majeures ont décidé d’augmenter la rémunération de leurs actionnaires.
En janvier 2020, l’américain Newmont Mining a annoncé maintenir sa production pour les cinq prochaines années tout en augmentant son dividende de 79 % à 1 $ par action par an à compter d’avril prochain. La société a évoqué la possibilité d’autres annonces favorables aux actionnaires prochainement, nous allons voir ce qu’il en est avec la crise actuelle.
Le Canadien Barrick Gold a annoncé quant à lui une hausse de 40 % de son dividende à 7 cents par action début février tout en abaissant ses prévisions de production sur cinq ans. Barrick réévalue également la composition de son portefeuille : il vend des actifs (les mines les moins rentables) et essaie de diminuer sa dette.
L’entreprise a notamment bénéficié de la vente en novembre 2019 de la moitié de la mine Kalgoorlie, dans l’Ouest australien, pour 750 M$. Au total en 2019, la production d’or de Barrick a augmenté de 21 % sur un an (5,4 Moz), notamment grâce à l’acquisition de son concurrent britannique Rangold.
Le groupe a pour ambition d’attirer des investisseurs plus généralistes dans son capital.
Analyse des actions minières
L’offre mondiale d’or devrait baisser de 30 % d’ici 2029 ce qui engrangerait une hausse des prix de l’or, mais les marges et les dividendes des actionnaires pourraient être touchés négativement par ce phénomène. Néanmoins, ce marché est plutôt axé sur des investissements à court et moyen terme qui laissent toujours de bonnes opportunités. Nous étudierons le sujet dans les prochains numéros.
Avec le Covid-19, les perspectives de récession mondiale et le choc de la demande ont déjà affecté les valeurs minières.
Investir dans les actions aurifères en période de crise
En effet, bien que les activités minières aient tendance à se situer dans des endroits reculés, il existe une possibilité plutôt élevée de réduction de personnel et de perturbations de la chaîne d’approvisionnement en raison des différentes mesures gouvernementales.
Ceci pourrait amener à une réduction ou un arrêt des productions minières. Sans risque, nous pouvons d’ores et déjà réviser à la baisse les prévisions de production pour l’année 2020.
La propagation mondiale du coronavirus ralentira considérablement la croissance économique en général, mais le secteur des métaux et des mines serait modérément exposé selon le dernier rapport sur les secteurs mondiaux (mi-mars 2020) de l’agence de notation Moody’s.
La chute des prix des matières premières serait en effet défavorable pour l’industrie, mais de nombreux producteurs ont amélioré leur résilience depuis la dernière crise du secteur de 2015-2016. Elle avait notamment causé des difficultés importantes aux entreprises les plus petites et les moins diversifiées amenant à un nombre important de faillites.
Les entreprises actuelles sont plus globales, mieux notées et donc plus en capacité de résister à un ralentissement du marché selon l’agence, mais je compléterai en notant que c’est un scénario assez optimiste.
Le meilleur moment pour investir dans les minières ?
En fait, cette situation profitera à un petit pourcentage d’investisseurs qui sauront bien se positionner et au bon moment.
Bien que les prix de l’or aient chuté depuis début mars, avec une reprise significative tout de même en cette fin de mois, Ole Hansen, chef de la stratégie des matières premières à Saxo Bank, a déclaré qu’il ne s’attendait pas à ce que les marges des producteurs d’or souffrent, car le coût de l’énergie, en particulier le pétrole, a diminué de manière bien plus significative.
Franck Pengam, le 4 juin 2020.
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