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Les illusions malhonnêtes des rêveurs de l’euro moins cher

Le PS, jusqu’au premier ministre et au président, continue à plaider pour une baisse du cours de la monnaie unique européenne. Las, ils ont été sévèrement douchés cette semaine par les déclarations du porte-parole du gouvernement allemand et de la BCE, les plaçant devant leurs contradictions.

Déclarations contradictoires
 
Pour être honnête, cette mauvaise foi ne se limite pas au Parti Socialiste. Il faut rappeler ici que Nicolas Sarkozy avait fait campagne en 2006-2007 en dénonçant la cherté de l’euro, avant de ne rien faire lors de la négociation du traité de Lisbonne, où il aurait pu demander à ce que les gouvernements aient un droit de regard sur la politique monétaire, tout en ayant l’extrême culot de reprendre son antienne anti-euro cher en 2012. Il y a des gens qui osent tout… Manuel Valls, suivant son modèle, a réclamé fin avril « une politique monétaire plus active et une politique de change plus réaliste au niveau européen ». Il faut dire que la monnaie unique, qui dépassait à peine 1,2 dollars début 2012, approche les 1,4 aujourd’hui, une hausse de 15%, bien supérieure aux efforts de compétitivité du gouvernement.
 
Le porte-parole de la chancellerie allemande a ainsi déclaré que « le cours de l’euro n’est pas du ressort des politiciens nationaux, c’est une question pour la Banque centrale européenne, qui, dans ce domaine, agit de manière indépendante et n’a pas de conseils à recevoir sur ce qu’elle doit faire  ». Mario Draghi, après les conseils de plusieurs dirigeants, et notamment de la France, de l’OCDE et du FMI, a surenchéri : « nous sommes reconnaissants pour ces conseils, et nous respectons sans aucun doute l’opinion de toutes ces personnes, mais vous savez, de par les traités nous sommes indépendants, donc ces personnes devraient être conscientes du fait que si (ces conseils) sont vus comme une menace de notre indépendance, cela pourrait causer à long terme des dommages à notre crédibilité ».
 
Le comble de la mauvaise foi

Ces échanges sont proprement stupéfiants. Les dirigeants du PS et de l’UMP ont quand même un sacré culot de critiquer la politique menée par la BCE, résultat des traités qu’ils sont votés. Ce sont eux qui ont donné à la BCE son indépendance, ce sont eux qui ont accepté un mandat uniquement limité à l’inflation, ce sont eux qui ont nommé ces dirigeants qui ont mené des politiques aussi néfastes. Bref, il y a un moment, il faudrait que PS et UMP assument des politiques dont ils sont totalrement responsables, qu’ils n’ont jamais concrètement proposé de réformer dans un sens pouvant aller dans le sens qu’ils indiquent en parole. Leur volonté exprimée de voir baisser l’euro est profondément malhonnête.

Ensuite, il faut bien voir que, malheureusement, la cherté de l’euro est logique étant donnés les excédents de la zone et la politique monétaire moins accommodante de la BCE, par rapport à ses homologues. En outre, cela souligne le grand écart qu’il y a entre les pays de la zone euro. Si l’inflation est en moyenne de 0,7%, les prix baissent en Espagne et en Grèce (-1,3%). L’Allemagne, pour une fois, a plus d’inflation que la moyenne, à 1,3%, ce qui va de pair avec la prochaine introduction du SMIC et la forte hausse des prix de l’immobilier. Du coup, l’hétérogénéité de la zone euro pose encore une fois un problème puisque chaque pays a une situation différente et donc des attentes différentes.
 
Bien sûr, un euro moins cher ne serait pas un mal (les économistes le juge surévalué, même si cela repose sur des raisons rationnelles), mais le problème fondamental de cette Europe, c’est de n’avoir qu’une seule monnaie pour des pays dont les différences justifient plutôt que chacun d’entre eux ait la sienne.

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8 réactions à cet article    


  • Rensk Rensk 9 mai 2014 12:57

    Arrêtez de courir après le PQ US... Il n’y a pas que le $ dans le monde !

    Vous voulez suivre aveuglément la planche a billet US... pourquoi ?
    Laissez les faire faillite tout seul, l’UE est assez grande pour passer a côté de cela non de bleu !!!


    • zygzornifle zygzornifle 9 mai 2014 15:14

      N’attendez rien de nos politiques ils ne se battent que pour garder leurs emplois, le reste ils s’en balancent .....


      • Tzecoatl Claude Simon 9 mai 2014 19:38

        De toute façon, les économistes et les politiques européistes ont décidé de se servir de leurs citoyens comme variables d’ajustements de leur tendance hégémoniste standard.

        Peut-être que finalement du Pirée jusqu’au Connemara, de Ouessant jusqu’à Görlitz, les salaires finiront par s’ajuster, les marges du Kapital étant les même. Face à l’émergence provoquée, ils acteront, se lavant les mains une fois de plus.

        Les banquiers centraux, en ayant imprimés pour les capitalistes et que pour eux, s’inquiètent des fondamentaux car l’activité ne suit pas. Ils sont une honte, finalement (il aurait été préférable qu’ils s’inspirent de Dugué).
        Pourquoi tant de déflation en Europe ? A cause de la concurrence à bas coût, et de la guerre de tous contre tous. Il est probable que ce soit une guerre perdue d’avance, tant pour la déflation que pour la concurrence.

        Après, une guerre de symbole monétaire est ridicule, seule la définition des politiques monétaires et la prise de conscience de leurs limites est finalement pertinente.

        • jef88 jef88 9 mai 2014 21:17

          Les dirigeants du PS et de l’UMP ont quand même un sacré culot de critiquer la politique menée par la BCE, résultat des traités qu’ils sont votés
          quand on a voté pour quelqu’un on peut lui reprocher de ne pas remplir son mandat !
          arrêtez la mauvaise foi ...


          • Ecométa Ecométa 10 mai 2014 09:58

            Il ne s’agit pas d’avoir voté pour quelqu’un mais pour quelque chose... l’indépendance de la BCE.


          • Tzecoatl Claude Simon 10 mai 2014 08:20

            Le plus gros pépin que la mondialisation a créé, le voici.


            Ceux qui gagnent leur vie par le travail ont tout intérêt à modérer leurs prétentions s’ils souhaitent pouvoir en bénéficier ou le garder. Cela est déflationniste. Il y a bien la stratégie de trop demander pour toucher la prime de licenciement, mais c’est marginal.

            Pour lutter contre cette déflation, les banques centrales se font la guerre des monnaies. Ceux qui vivent du capital financier (fruit de la planche à billets) y ont d’ailleurs tout intérêt), car cela génère de fortes volatilités. Et cela est inflationniste pour les actifs financiers.
            Ont-ils intérêt à investir dans des entreprises pour conquérir des marchés paupérisés ? Pas vraiment.
            A vouloir gagner sur tout les tableaux, la relance tant attendue semble donc bloquée par le secteur financier. D’ailleurs, certains financiers américains ont avoués qu’ils n’avaient pas intérêt à relancer l’emploi, car ils avaient intérêt à ce que le quantitative easing 3 (1200 milliards imprimés par la Fed en 2013) pour lutter contre le chômage perdure, et donc la politique monétaire accomodante, à leurs seuls profits.

            Nous passerons sur le rôle des états qui s’entourent des symboles du pouvoir, et donc des financiers, étant de ce fait plus sensibles à leurs intérêts.

            Il y a donc destruction de l’équilibre social par l’accroissement des inégalités.

            Les réformes financières souhaitables n’ont que trop peu abouties, l’une des solutions afin d’éviter ce mur de l’argent qui bloquent l’harmonie de nos sociétes est de former ceux que l’ont destine au travail à également être des acteurs sur les marchés, si toutefois on est porté à croire qu’ils ne sont pas truqués, ce qui reste à démontrer.







            • Ecométa Ecométa 10 mai 2014 10:11

              L’Euro fort devait profiter aux « forts » de l"Europe, dont la France à l’époque était certaine de faire partie, hélas il n’y a plus que l’Allemagne à profiter... encore qu’à la longue elle va bien finir par avoir elle aussi des problèmes et, d’ailleurs, ça commence ! La Grande Bretagne, elle qui n’est pas dan la zone Euro, avait bien compris la difficultés, d’avoir trop de disparités entre les membres de l’Europe pour avoir une seule monnaie !
              La BCE qui ne se voulait pas interventionniste à déjà changé son fusil d’épaule en faisant des choses sans dire réellement qu’elle les faisait... encore un peu de patience et les choses évolueront dans le bon sens. 


              • colere48 colere48 11 mai 2014 09:01

                Plus de 13.6 milliards de DM en circulation en Allemagne
                L’Allemagne est le seul pays en Europe de l’Euro qui n’a jamais verrouillé son ancienne monnaie. Elle n’en fabrique plus mais n’a pas mis une date de fermeture de l’utilisation. Le DM circule légalement.

                Bel exemple de « confiance » en l’euro !!!

                Nos couisins germain sont de vrais escrocs !!!!

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