Je suis étonné par la modeste place qu'occupe en France le scandale du Libor qui actuellement secoue tout le secteur financier britannique et indigne au plus au point opinion publique britannique et sa classe politique (indignation un peu surjoué par les hommes politiques puisque les rumeurs de fraude avaient commencé à circuler dés 2007). L'explication dans ce manque d’intérêt des médias est peut être à chercher dans la méconnaissance des conséquences et des implications de cet taux de référence londonien qui vont bien au delà de la City.
Qu'est-ce que le LIBOR
Le London interbank offered rate (en francais le taux interbancaire offert à Londres) est un taux statistique qui reflète (ou devrait refléter) les taux moyens auxquels se prêtent un panel de banques sur la place financière de Londres. Comme ce taux de référence se calcule tous les jours ouverts de l'année, concerne 10 devises (la livre sterling of course mais aussi l'euro et même la couronne suédoise) et comporte 15 échéances (du taux au jour le jour aux prêts de 12 mois), tous les jours la British bankers association (BBA) communique 150 Libor différents et environ 52.500 Libor par an ! Un exemple le Libor "du 11 mai 2012, échéance 3 mois sur la couronne danoise".
A quoi sert le LIBOR et comment un simple citoyen est concerné par ce taux
En plus d'être une référence statistique qui peut être utilisée par des chercheurs dans une fac d'éco ou repris par un gouvernement ou un banque centrale et influencer des politiques économiques ou surtout monétaires, l'intérêt principal de ce produit est de servir de base de calcul pour de très nombreuses opérations financières - le chiffre de 350.000 ou 360.000 milliards de dollars, soit 5 fois le PIB du monde, est souvent repris - y compris hors de la place de Londres. La mâtiné d'un comptable finit souvent par la consultation du Libor qui sert au calcul des échéance de nombreux emprunts bancaires. Cela touche les grosses entreprises mais aussi les petites.
Un "simple" citoyen peut être concerné directement à double titre. La plupart des emprunts immobiliers sont basés sur le frère jumeau continental du Libor, l'Euribor (Eu désignant Europe ou lieu du L londonien) qui se présente pour faire simple selon cette formule mathématique ; intérêts = Euribor + marge fixe. Donc plus le taux variable (Euribor) est élevé, plus la somme des intérêts à régler est élevée. Nous verrons plus loin que même si le Libor et l'Euribor sont calculés par deux autorités différentes, si il y a u truande sur le premier le deuxième aussi a été manipulé.
Vous n'avez pas d’emprunt immobilier à taux variables ? Pas grave, vous avez peut-être de l'épargne sous forme d'OPCVM (Sicav, assurance-vie...) monétaire ou obligataire dont une partie du rendement est surement basée sur ces taux de références. Dans ce cas présent vous être gagnant.
Comment est calculé le Libor ?
La procédure de collecte des données auprès des banques est aussi simple que la méthode de calcul. On prend un panel représentatif des plus gros intervenants sur le marché qui communiquent la moyenne des taux à laquelle ils ont traité leurs opérations et pour chaque type de Libor où ils sont éligibles puis on calcule une moyenne non-pondérée mais élaguée (par exemple dans le cas de 18 contributeurs, on ne tient pas compte des 4 taux les plus élevés et des 4 taux les plus bas) pour écarter les erreurs ou une situation exceptionnelle chez une banque.
Voici par exemple les 15 champions qui figurent sur la liste de contributeurs pour le Libor euro et qui ne comporte qu'un seul français la Société Générale.
Abbey National plc
Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ Ltd
Barclays Bank plc
Citibank NA
Credit Suisse
Deutsche Bank AG
HSBC
JP Morgan Chase
Lloyds Banking Group
Mizuho Corporate Bank
Rabobank
Royal Bank of Canada
Société Générale
The Royal Bank of Scotland Group
UBS AG
Pourquoi manipuler le Libor
Puisque le marché des produits financiers adossés au Libor se monte à 350.000 milliards, toute erreur (rires !) ou manipulation de 0,01% représentent 36 milliards sur une année. Cela ne signifie pas que 36 milliards passent d'une poche à une autre car toute les banques de marché sont à la fois courtes et longues sur des produits basés sur le Libor, il y a une sorte de compensation mais pas totale sinon il n'y aurait pas de fraudes. Sauf que depuis que la crise financière est passée par là et que l'impératif d'accumuler des bénéfices à court terme s'est fait plus pressant pour les banques quitte à violer la loi. Puisque les banques prêtent moins, ce n'est pas avez les marges faites sur les nouveaux prêts qu'elles vont pouvoir continuer à faire des bénéfices, par contre faire plus de profits sur des prêts passés est l'idéal car le client est l'otage de la banque (sa seule solution pour y échapper est de faire faillite).
Comment manipuler le Libor ?
Pour frauder il faut des fraudeurs, évidemment, mais aussi des conditions de fraude favorables. On a vu précédemment (Comment est calculé le Libor ?) que le calcul du Libor ne faisait pas l'objet d'un contrôle systématique et à priori de la part de l'autorité de tutelle sur les déclarations des banques pilotes. C'est un peu comme laisser la clé de votre voiture sur le contact à La Courneuve.
La fraude aux données statistiques est d'autant plus facile que les conditions de marché sont oscillantes et c'est le cas depuis la crise des subprimes. Si le 1 mois euro s'est traité toute la journée entre 1,2 et 1,3% et que le Libor ressort hors de cette fourchette, par exemple 1,4%, tous les traders constateront que ce chiffre ne reflète pas la réalité. Par contre si les taux sont passés de 2% le matin, puis ont dégringolés à 1,1% à midi (sur une déclaration rassurante d'Angela Merkel) et pour finir la journée à 2,5% (après un article de presse espagnole sur des grosses pertes de Bankia) qui peut sérieusement pronostiquer le Libor ?
La tactique pour un fraudeur est de déclarer le taux le plus élevé ou bas possible (selon son intérêt) mais pas trop éloigné de la moyenne de ses confrères pour ne pas être exclue de l’échantillon retenu pour le calcul final. L’idéal est bien sûr de mener une action de concert avec d'autres contributeurs complices ; la limite à ce petit jeux est que plus il y a de complices et plus le risque est grand que l'un d'entre eux dénonce la magouille. C'est ce que la Suissesse UBS aurait fait, selon certains journaux, en échange d’une immunité conditionnelle (on se croirait dans une série policière américaine, "tu balances et le proc ne retient que la possession illégale d'une arme à feux sinon on te charge pour l'homicide"). Barclays aurait suivi pour bénéficier d'un traitement de faveur des autorités. La banque anglaise ayant un peu tardée pour faire amende honorable, elle écope de 362 millions d'euros d'amende et voit quelques têtes tomber (les numéros 1,2 et 3, mais ne vous inquiétez par pour eux !)
D'autres têtes vont-elles tombées ?
La banque de marché est un milieu très fermé mais très petit. J'ai du mal à imaginer que seules deux banques soient impliquées dans ce scandale, je pense même qu'elles sont toutes plus ou moins complice. Soit elles ont participé activement à la manipulation soit elles savaient et n'ont rien dit. Au élément important, si cette fraude ne concerne à l'heure actuelle que le Libor, il est évident que l'Euribor est aussi concerné car les contributeurs au Libor sont souvent aussi les mêmes qui contribuent à l'Euribor (même si cela concerne des succursales ou des filiales différentes, la maison mère est la même) et que tout écart important entre Libor et Euribo sur une même classe de prêt (même devise, même durée et même jour) aurait sauté aux yeux de tous.
Est-ce que les autorités politiques ont fermés les yeux pour laisser les banques reconstituer leurs marges et ne pas avoir à les recapitaliser ? Est-ce que le problème vient des passerelles professionnelles entre les autorités de contrôle et les entreprises contrôlées qui auraient été une source de conflit d’intérêts (sans jeux de mot). Comment peut-on aller chatouiller une grande banque si on a l’ambition d'aller y pantoufler dans quelques années ? On attend avec impatience la suite continentale du feuilleton et les réactions des politiques européens d'habitude si prompt à dénoncer la finance folle qu'il faut dompter.
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@auteur
Vous dites : « Je suis étonné par la modeste place qu’occupe en France le scandale du Libor »
Ah bon ? J’ai étais surpris qu’on en parle par exemple sur BFM Business...
Et je pense qu’on va en parler dans les journaux...
En tout cas, le figaro en parle je crois.
Les sites spécialisés en parlent !
Ce que je veux dire c’est que les grands médias généraliste n’en parlent pas beaucoup. Tf1 ou France 2 sont assez muettes sur ce sujet. Même une émission comme C dans l’air qui adore tous les petits scandales et qui a bien fait 5 émissions consacrées aux galipette de DSK n’a pas encore consacré d’émission sur ce sujet.
toujours le même probleme, ni sur TF1, ni sur FR2 les pujadas vont en parler... on est trop c... pour comprendre n’est-ce pas ? ... et s’ils en parlent, c’est au soir 3 a minuit !
Bonsoir à tous, Merci à @Le Taulier, pour cet article pédagogique, accessible sur un thème très technique.
Parmi vous, quelqu’un a- t-il constaté un changement majeur dans le « traitement » de l’information par les grands médias entre l’ère Sarkozyste et le début de règne de Hollande ?
Rien n’a changé, car cela convient aux sociaux-libéraux du PS. Ne parlons pas du TSCG, de l’état de notre système bancaire et européen, de cette gouvernance européenne, des marchés financiers spéculatifs (dérivés, shadow banking, dark pools, paradis fiscaux qui perdurent, etc...)
Ce scandale du Libor (Euribor, Tibor) remonte au moins à 2005, et les « régulateurs » n’ont rien vu. Il est la conséquence de la dérégulation acharnée des marchés financiers, la suppression de toute contrainte, la liberté de circulation des capitaux, de la concurrence libre et non faussée. Tout cela reposant sur le dogme néo-libéral que le marché s’auto-régule de lui-même, corrige ses propres déséquilibres.
Pour une information fiable le blog de Paul Jorion
Vous dites « Est-ce que les autorités politiques ont fermés les yeux pour laisser les banques reconstituer leurs marges » et la réponse est dans le début de votre article : « rumeurs de fraude avaient commencé à circuler dés 2007 »(si rumeur il y a c’est encore antérieur) Cad bien avant avoir a toucher de l’argent publique par des faillites frauduleuses.
Donc les arnaques sont sans commune mesure avec les scandales qui se sont succedés, mais dans le ton puisque on remarque les meme noms.
Si complicité il y a c’est dans le pendant et apres ou on ne voit aucune mise en cause, aucune arrestation, aucune nationalisation, aucune sanction...pis ils n’en ont plus besoin !! et pour cause :
Maintenant, cette immence arnaque qui s’appelle banques, a trouvé une parade simple pour rendre légal le vol a la tire il suffisait d’y penser. Légiférer pour tranferer non pas ses avoir mais ses dettes dans d’immences FMI-MES sortes de trous sans fond sans aucun controle ou il leur suffit de se servir, en nous(vous) disant qu’il faut l’alimenter en pepetes afin de perdurer. Pervers ? non c’est de l’économie de marché(dixit), et par contre si vous vous en plaignez, gare aux pandores.
Car vous et moi n’avons aucun moyen de controler ou savoir ce qui s’y passe, juste d’écouter benoitement BFM, nous egrener le contentement général de tout ce petit monde.
Merci pour cet article. Pour effectivement avoir une influence avec seulement deux fraudeurs (UBS et Barclays), il est important de connaître le choix des autres banques si l’on ne veut pas se retrouver dans les 4 plus hautes propositions qui sont écartées de la moyenne.
J’aime beaucoup votre métaphore avec la voiture à la Courneuve, tous les jours apparaissent de nouvelles aberrations sur le système monétaire actuel. C’est incroyable la liberté qu’ont ces banquiers...
Beaucoup de sociétés, même si les participants à la cotation du Libor sont peu nombreux, sont concernées par le Libor. Et donc beaucoup vont voir leur valeur estimée mise à mal. Petit nbe de fraudeurs => gros dégats. Je partage les conclusions de l’auteur sur la connivence, pour le moins, des politiques avec les banquiers. Quant à donner une suite à sa carrière en faisant de l’argent, après avoir fait de la politique, il est certain que cela implique l’impossibilité de sanctionner sévèrement les agissements criminels des banquiers et autres parasites de la finance. Bill Clinton poursuit sa carrière de manière juteuse grâce, entre autres, à Lehman Brothers, Citigroup et Freddie Mac qui contribue à sa Fondation et/ou à son porte-monnaie personnel. Pour ne pas citer les sociétés autres, marionnettes des banques. Pour ne pas citer non plus la pléthore d’anciens présidents qui ont choisi de faire de l’argent plutôt que de continuer à servir les peuples qui leur confié de grandes responsabilités.
<< C’EST BIEN LA FIN DU SYSTEME FINANCIER TEL
QUE VOUS LE CONNAISSEZ.... Le scandale de la manipulation du Libor est,
de l’avis UNANIME DE LA PRESSE ANGLO-SAXONNE, « le scandale de tous les scandales, ici le New York Times ou le Daily Mail ici (avec détails croustillants) ou Zero Hedge ici », pour d’autres « la plus grande arnaque financièr de tous les temps » (« The Biggest Financial Scam In World History »), et, UNANIME LA AUSSI, « le scandale de trop » ici le Washington Post : "Last
week, Barclay’s admitted to rigging the London InterBank Offered Rate
and agreed to pay US and British regulators 450 million dollars in
penalties to settle the case ... This is a big deal ... The LIBOR
scandal was Barclay’s making money by hurting you« . Encore mieux, le Pr Nouriel Roubini a appelé OUVERTEMENT A METTRE LES BANQUIERS EN PRISON, SINON CE SERA LA RUE QUI VA LE FAIRE dans cette interview ci-dessous de Bloomberg. La charge de Zero Hedge est de même nature : »There have been numerous big banking scandals recently. But the Libor scandal is the biggest financial scam in world history... Régions,
porteurs de cartes de crédit, étudiants, pme-pmi, petits investisseurs,
propriétaires, bref virtuellement tout un chacun dans le monde entier
ont été affectés par cette manipulation. Credit card debt, almost a
trillion dollar market, is pegged to Libor. So are student loans, a
trillion dollar market. Mortgages are a bigger market : around 10
trillion dollars in the US « . Matt Taibi a écrit dans Rolling Stone : »this
is the mega scandal of all mega scandals, because Libor is the sun at
the center of the financial universe, and manipulating Libor means that
the whole Earth is built on quicksand« ... ZH ajoute : »Vraiment, ce scandale est si gigantesque qu’il va détruire encore plus la confiance qui restait dans notre système financier« . Cerise sur le gâteau pourri : »Paul Tucker de la Bank of England était informé de l’entente sur le Libor« écrit le Telegraph ici ce lundi matin. Le FT, lui, a mis à la une : »Brussels to act over Libor scandal", lire ici.
Mais vous avez vu que la presse française s’est bien gardée (comme par exemple le dernier numéro du The Economist ci-dessous) de faire des gros titres à charge.
Pour ma part, je n’aurais pas hésité une seule seconde à mettre à la
une du Monde, du Figaro ou des Echos « BANQUIERS, VOUS ETES DES PORCS »
(un titre vu dans la presse anglaise de 2008)... ou "ESCROCS DE
BANQUIERS..." Rien, aucune article violent à charge, aucun éditorial
vraiement choc des pseudos « penseurs » du Point, de l’Express ou du
Nouvel Obs... vous pensez... ils dépendent trop des banques. Ils sont
bons pour faire un No spécial sur Valérie Trierweiler, mais sur les
banquiers, il n’y a personne... Vous les voyez pourtant ces grands
analystes, le Barbier avec son écharpe rouge ou le Bernard-Henri Levy
avec sa chemise ouverte...
Bref, ce qui va se passer : dans le monde anglo-saxon, les clients
peuvent se regrouper et attaquer ensemble en justice la Barclays, la JP
Morgan, la Deutsche Bank, etc.. Ils vont demander des milliards de
dollars de réparations. Rappellons juste pour le principe que le Wall Street Journal a estimé à 800.000 MILLIARDS de dollars la somme volée aux gens dans le monde entier grâce à leur manipulation des taux du Libor. VOUS AUSSI pouvez demander à votre avocat de déposer plainte au tribunal contre la Barclays et all.
Mieux : on verra sortir dans quelque temps les noms des banques
françaises qui y ont joyeusement participé... Et dès que cette info sera
connue, eh bien on va s’amuser, je vous le garantis...
Les banques DOIVENT DES MAINTENANT PROVISIONNER DES MILLIARDS (qu’elles
n’ont pas et, surtout, qui vont encore baisser leurs résultats) pour se
préparer à ces procès qui auront lieu outre-Atlantique, en Allemagne,
Angleterre, etc. et qu’elles vont perdre, il suffit de voir toute la
boue remuée qui ressort en ce moment-même à Londres et à Francfort,
lire ici ZH : « German regulator BAFIN was launching a probe of the biggest bank in Europe, Deutsche Bank ». LES
BANQUES ONT NON SEULEMENT VOLE LA DEMOCRATIE, MAIS MAINTENANT ON SAIT
QU’ELLES NOUS ONT TOUS ESCROQUES EN TRICHANT AVEC LES LIBOR/EURIBOR, ET
CONTINUENT A LE FAIRE..
Banquiers qui lisez ce blog, et vous êtes nombreux,
préparez-vous, car vous n’en avez plus pour longtemps. Les mafieux sont
plus dignes que vous parce qu’au moins ils assument leur choix et ils
annoncent la couleur. Chefs d’agence de province, petits soldats
serviles aux ordres de votre hiérarchie corrompue, d’une certaine
fa&cced;on vous êtes pires que les vrais voyous sous vos airs de
cadres bien propres : vous interdisez à vos pauvres clients de retirer
leur argent de votre banque (tous les témoignages ci-dessous), vous
terrorisez les personnes âgées (quand vous ne les volez pas entièrement,
voir plus bas la Banque Postale) et vous mentez en inventant des lois
inexistantes pour faire peur à vos clients non informés (voir
ci-dessous). Vous ne méritez qu’une seule chose, que les Français mettent le feu dans vos boutiques de voleurs légaux.
Et cela se passera quand ils découvriront, comme les Argentins, que
vous leur avez volé les économies de toute une vie. Alors vous devrez
courir car des les petites villes tout le monde sait où vous habitez, ne
l’oubliez surtout pas. Je vous suggère de démissionner maintenant si
vous voulez rester entier. Quand tous vos DABs s’arrêteront (le Crédit
Agricole les arrête maintenant de 23h à 7h dans certaines villes, voir
photos - NOTEZ QUE C’EST DEJA le couvre-feu pour les distributeurs de
billets, tout un symbole), alors vous devrez courir très très vite. Mais
vous n’aurez nul endroit pour trouver refuge car tout le monde vous
crachera à la figure. ET N’OUBLIEZ PAS : les
policiers, les magistrats, les Crs et les militaires (et leurs familles)
ont AUSSI leurs comptes chez vous. Oups... c’est bête ça, n’est-pas ? ......... >>
Je suis sur la même ligne que « Al West » ci-dessus. Il faudrait un contrôle adapté au risque financier et tout se passe comme si on découvrait aujourd’hui le risque de fraude. C’était trop tentant... Surtout, on a l’impression que ces transaction entre personnes « compétentes » sont considérées comme plus honnêtes ; c’est d’une naïveté !
Les élites françaises ont pour caractéristique d’être fasciné par le modèle anglo saxon et en particulier américain. Ils admirent le cynisme du système, son pragmatisme sans état d’âme, son traitement inhumain de la pauvreté.
Elles n’éprouvent, par ailleurs, aucun remord à flouer l’état et le peuple français.
Donc pour eux, le capitalisme sauvage, les banques scélérates, la langue anglaise, le système anglo saxon en général, sont admirables et les petites entorses à la morale puritaine, peccadilles. Par contre le modèle français doit être combattu et détruit sans pitié.
Il leur est psychologiquement impossible d’admettre la faillite financière et morale des USA et de la GB. Et même si .. Les Français, ces veaux, n’ont rien à savoir, juste à travailler et à payer pour leur maudit système.
Sachant que les médias sont entre les mains de l’oligarchie, que les directeurs sont nommés par elle.. rien à en attendre ...
Par exemple, avez vous entendu parler des amendes records que les ascensoristes européens et américains ont payé, hors la France, pour ententes illicites lors des mises aux normes obligatoires ?
Ou des procès contre des ministres et chef de gouvernement corrompus ?
« Je suis étonné par la modeste place qu’occupe en France le scandale du Libor qui actuellement secoue tout le secteur financier britannique »
Parce que vous en pouevz imaginer que les médias en général et français en particulier ont une trouille bleue de déplaire à un lobby puissant c’est pas plus compliqué.
Dans la « Final Notice » de la décision par la FSA (Financial Services Authority),
le régulateur britannique, d’infliger le 27 juin une amende de 85
millions de livres (moins un rabais de 30% pour coopération exemplaire à
l’enquête) à la banque Barclays pour manipulation des taux
interbancaires LIBOR, deux périodes doivent être distinguées. Dans la
première période, qui s’étend à peu près de 2005 à 2007, les taux sont
manipulés au niveau des salles de marché par des opérateurs de niveau
subalterne, dans la seconde période, qui va de 2007 à 2009 et qui
correspond au plus fort de la crise, les taux sont manipulés par ces
subalternes sur instructions venant d’en-haut.
Les chiffres
apparaissant dans les conversations rapportées dans les documents sont
sans équivoque : durant la première période, les manipulations de taux
portent le plus souvent sur 1 point de base (un centième d’1 %) et
quelquefois sur 1,5 points de base, dans la seconde période, il est
question de manipulations qui vont de 17 à 46 points de base. Soit un
tout autre ordre de grandeur.
Quand Bob Diamond, P-DG démissionnaire de la Barclays, expliquait jeudi dernier
devant les parlementaires britanniques qu’il avait été « choqué »,
« écœuré » par le comportement de certains des employés de sa banque,
parlait-il des traders du rang (la « douzaine de Kerviels » que
j’évoquais vendredi dans ma vidéo) de la période 2005 à 2007, ou des dirigeants de la période 2007 à 2009 ? Je crois que poser la question c’est y répondre.
Cela dit, comme je le rappelle dans mes compte-rendu de l’« affaire du LIBOR », des plus anciens en avril 2008 (L’affaire du LIBOR), aux plus récents (LIBOR : le retard à l’allumage de l’indignation),
d’une part, minorer les taux soumis pour le calcul du LIBOR par les 16
banques concernées s’assimilait à un devoir national dans le climat de
panique qui s’était installé sur les marchés financiers, d’autre part,
la Barclays était d’après ce que l’on savait déjà en 2008 et que la Final Notice
confirme, la banque londonienne qui rechignait le plus à falsifier les
chiffres. L’observation suivante est représentative de ce point de vue :
« …
le 20 septembre 2008, un « soumetteur » [de taux] déclarait dans une
conversation téléphonique avec le Dirigeant D qu’il entendait soumettre
un taux de 4,75% pour le LIBOR $ à un mois parce que tel était bien le
taux qui avait été exigé de [la Barclays] par le marché […] Le
« soumetteur » s’exécuta et baissa le taux qui serait soumis au niveau
4,50%. Ce jour-là, le taux soumis le plus élevé après celui de la
Barclays se situait 50 points de base plus bas » (p. 30).
Qu’on
comprenne bien : 1) dans les années 2005-2007, une « douzaine de
Kerviels » travaillant pour la Barclays soumettent régulièrement pour le
calcul du LIBOR (aux côtés de 15 autres banques), des taux manipulés de
1 à 1,5 points de base à la hausse ou à la baisse ; 2) dans les années
2007-2009, dans le cas rapporté, un dirigeant de la banque donne
instruction à un subalterne de minorer le taux constaté de 25 points de
base ; 3) le même jour, dans une autre banque de la place de Londres (la
moins manipulatrice après la Barclays), un dirigeant donne instruction à
un subalterne de soumettre au nom de la banque un taux qui est manipulé
d’au moins 75 points de base : 25 [comme la Barclays] + 50
[supplémentaires].
Résumons. Parmi les seize banques qui
soumettaient des taux pour le calcul du LIBOR (18 aujourd’hui), quinze
ou un peu moins trichaient davantage que la Barclays. Celle-ci s’est vue
infliger une amende de (avant rabais) 85 millions de livres (107
millions d’euros) et a perdu depuis la semaine dernière dans la
tourmente, MM. Bob Diamond, Président-Directeur Général, Marcus Agius,
président et Jerry del Missier, Chief Operating Officer, qui se sont
faits fermement indiquer la porte par la FSA, la Banque d’Angleterre et
le Chancelier de l’Échiquier. Ce dernier, M. George Osborne, a
déclaré que les faits révélés « sont symptomatiques d’un système
financier qui a élevé la cupidité par-dessus toute autre considération
et a mis notre économie à genoux », et il a ajouté : « La fraude est un
crime quand il s’agit des affaires ordinaires – pourquoi devrait-il en
être autrement quand il s’agit de la banque ? ».
On ne peut
qu’approuver les propos du ministre des finances britannique. Mais qu’en
pensent les dirigeants des quinze autres banques « soumetteuses » de
taux pour le LIBOR ? Je préfère en tout cas être à ma place plutôt qu’à
la leur.
(*) Un « article presslib’ » est
libre de reproduction numérique en tout ou en partie à condition que le
présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un «
journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et
de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait
aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.
ça ne m’étonne pas que les merdias n’en parle pas. Faut définitivement jeter les tv par la fenêtre, ont imagine pas a quel point elles empêchent conscience et donc liberté. Elle fait croire au gens qu’ils savent tous quand tous est cachés de leur yeux...
Le silence de nos médias sur cette affaire est remarquable, alors qu’il y a de sérieuses questions à se poser sur l’Eurobor et les banques européennes, qui très certainement ,suivent les pratiques de la City . Cameron n’est que leur valet, mais il se permet l’arrogance .
Dans la période où il faut avaler le MES sans rechigner, pas question d’inquiéter la population . D’ailleurs un certain article 35 du MES prévoit l’immunité judiciaire totale pour tous ses intervenants : plus c’est gros, mieux ça passe !
Le scandale de la Barclays s’étale au grand jour, faisant croire au rôle de l’autorité de régulation . En fait dans le système anglo-saxon, la justice « s’arrange » avec les inculpés moyennant finances : grosse amende pour la banque - 360 millions d’E - mais qui reste pourtant largement gagnante .Quelques dirigeants démissionnent avant de se recaser ailleurs, et on en parle plus , jusqu’à la prochaine récidive .
Ce système du « je te tiens par la barbichette » où autorités dites de régulation, banquiers nommés avec le soutien des politiques et principes libéraux de l’autorégulation , ne peut que favoriser toutes les dérives . L’oligarchie, ce n’est pas un mot creux , elle agit sous nos yeux hébétés . Seules des class actions permettront peut être de stopper les pratiques mafieuses des cols blancs, et il n’est pas question ici des petits Kerviels ...
encore la fameuse totale liberté d’action de la City ( et accessoirement de Wall Street, la maison mere)... comme dans une mauvaise partie de poker, moins il y a de joueurs et plus la triche se voit, jusqu’au jour où !
Pourquoi en parlerait-on ? Vu tous les gens concerné par le Libor pour leurs investissements , leurs prêts (dont les collectivités locales par exemple), on ne va pas leur mâcher les choses, des fois qu’ils auraient l’idée de faire des procès. Imaginez la « Société générale » (ou d’autres banques mais c’est le nom qui est donné ici). devant rendre des comptes. AH mais alors !
La manipulation du tx Libor, c’est vraiment très grave....
Les banquiers n’en ratent pas une .....que nous finirons par ne plus nous émouvoir de leur manque d’éthique....
Goudrons et plumes.
Ils sont en train de détruire leur réputation, de faire naître un considérable ressenti négatif chez leurs clients, de niquer le monde politique ( à moins que ce monde politique ne soit devenu un complice involontaire).
contrairement aux pays anglosaxons, nous sommes maintenu dans l’ignorance des mécanismes économiques volontairement pour pouvoir nous faire avaler les pires choix économiques. Qui en dehors des filières économiques peut se vanter de comprendre comment les banques fonctionnent, personne, il est temps que l’économie devienne une matière comme l’histoire, la géographie dès le collège
Mais ce ne sera pas car il faut que les français croient encore à « Dormez bon peuple tout est tranquille nous veillons sur votre sommeil, ayez confiance laissez faire ceux qui croient savoir »
@Par nightwings (xxx.xxx.xxx.94) 16 juillet 06:51 Vous dites : "contrairement aux pays anglosaxons, nous sommes
maintenu dans l’ignorance des mécanismes économiques volontairement pour
pouvoir nous faire avaler les pires choix économiques."
Ils sont aussi dans l’ignorance, moins qu’en France mais quand même dans l’ignorance...
Par contre, là-bas on ne jure que par le libéralisme.
Bill Clinton a même osé dire aux Africains : « trade, not aid »
Vous dites : "Qui en dehors des filières économiques peut se
vanter de comprendre comment les banques fonctionnent, personne, il est
temps que l’économie devienne une matière comme l’histoire, la
géographie dès le collège"
En 1ère ES on enseigne l’économie je crois...
Vous dites : « Je rêve d’une Europe enfin devenu un modèle et je me trouve confronté à la réalité »
Bill Clinton a même osé dire aux Africains : « trade, not aid ».
Il a raison. Les Africain doivent participer aux échanges commerciaux mondiaux et pas se contenter de faire la manche à la sortie des églises. C’est la même chose que de dire apprendre à creuser un puits plutôt que de demander de l’eau aux blancs-
En 1ère ES on enseigne l’économie je crois...
Nathalie Artaud, la leader de L.O., est prof d’eco au lycée ! No Comment
le problème c’est qu’ES est une filière économique, je viens personnellement d’un bac professionnel comptabilité et gestion et je puis certifier que la macro-économie n’est pas évoqué ou très peu.
A mon avis l’économie ne devrait pas être laissé entre les mains que des seuls économistes car pour paraphrasé clémenceau « l’économie est une chose trop sérieuse pour être confiée à des économistes ou des financiers », ce qui justifierais que l’économie soit enseignée dans tous les filières et depuis le collège de la manière la plus simple et concrète.
pour L’Europe, je suis profondément déçu on a transformé une Europe des citoyens en une Europe des financiers, qui préfère protéger l’intérêt d’une minorité contre l’intérêt d’une majorité. Foulant au pieds la démocratie renversant des gouvernements certes contestables mais quand même (Grêce, Italie) et niant la volonté des citoyens (ex : le référundum Français et Hollandais) ...
La boîte de pandore est ouverte reste plus qu’à espérer que l’espoir sera au rendez vous (exemple de l’Islande ?).
@Par nightwings (xxx.xxx.xxx.202) 16 juillet 10:16
« exemple de l’Islande ? »
Ce n’est pas un bon exemple. C’est un pays particulier qui est petit et qui a des ressources.
Vous ne pouvez donc pas le transposer à la France...
Vous dites : "pour L’Europe, je suis profondément déçu on a
transformé une Europe des citoyens en une Europe des financiers, qui
préfère protéger l’intérêt d’une minorité contre l’intérêt d’une
majorité"
C’est pire que çà, l’Europe aurait du être une bonne chose, mais la
façon dont elle a été construite concrètement fait qu’elle ne peut tout
simplement pas marcher.
Lorsqu’on sait que Valery G. d’Estaing savait que la Grèce était un problème on comprend le désastre.
[depuis 30 ans donc]
le site les crises est un excellent site en effet...
@AUTEUR/Par Le taulier (xxx.xxx.xxx.58) 16 juillet 09:31
« Il a raison » ...
« C’est la même chose que de dire apprendre à creuser un puits plutôt que de demander de l’eau aux blancs »
Ce n’est pas la même chose.
L’africain n’a pas les bêches pour creuser son puit.
Et Bill Clinton le sait très bien.
C’est une façon popur Bill de dire :
« Tu veux de l’aide ? donne moi un truc qui est important pour moi et on verra après »
Mandela fut irrité par cette décision de Bill Clinton...
Je pense que pour vous Mandela n’est pas un imbécile quand même.
« Ce n’est pas un bon exemple. C’est un pays particulier qui est petit et qui a des ressources »
Je pense quand même que la France a plus de ressources que l’Islande car sans vouloir dénigrer ce pays, qui en remontre aux plus grand, les ressources ce comptent sur les doigts d’une main de mémoire je citerais :
- le poisson et la géothermie (pour les banques c’est mort justement).
mais quand même à part la leçon de démocratie sur leur constitution, je pensais plutôt à cet aspect :
@Par nightwings (xxx.xxx.xxx.207) 16 juillet 13:52 Vous dites : "Je pense quand même que la France a plus de
ressources que l’Islande car sans vouloir dénigrer ce pays, qui en
remontre aux plus grand, les ressources ce comptent sur les doigts d’une
main"
Admettons...
Le PIB par habitant devrait vous aider à comprendre mon point de vue.
Car en France il y a énormément de très riches donc mécaniquement des très pauvres...
En islande si je ne m’abuse, ils sont plus homogènes.
A mon avis un pays homogène restera plus stable qu’un pays non homogène...
Vous dites : « mais quand même à part la leçon de démocratie sur leur constitution, je pensais plutôt à cet aspect »
Oui, j’ai déjà vu cet article. Ils tentent de se battre contre les banksters...
J’avais oublié cet épisode...
Comme les Islandais ne sont pas nombreux les nouvelles tournent vite...
Mais en France, hélas, le climat de haine s’est si bien installé [voir
agoravox] que je ne suis pas étonné que même un message clair et évident
ne passe pas...