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Accueil du site > Actualités > Economie > Loi de 1973 : ne pas tomber dans le panneau du complot

Loi de 1973 : ne pas tomber dans le panneau du complot

La loi de 1973 sur le statut de la banque de France est une des lois qui suscitent le plus de réflexions et alimentent un nombre de fantasmes incroyable. Non seulement les apprentis complotistes ont tort d’un point de vue factuel, mais ils ne prennent pas en compte le contexte de sa rédaction.

Délires complotistes et réalités juridiques
 
Alors que la polémique semblait close l’an dernier grâce à l’énorme travail réalisé par Liior Chamla et Magali Pernin, elle a paradoxalement repris ce printemps, un an après la publication de leurs travaux, avec la sortie du livre de Pierre-Yves Rougeyron et l’article de Michel Santi dans la Tribune. Ignorant étrangement ces travaux qui ont pourtant agité Internet, ils font de la loi du 3 janvier 1973 le point de départ de l’indépendance de la banque de France, s’appuyant sur l’article 25 selon lequel « le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France ».
 
Cette interprétation est contredite par le papier de Liior et Magali, que j’avais résumé l’an dernier. D’abord, il faut rappeler que le premier objectif de cette loi était de clarifier l’ensemble des textes concernant la Banque de France, « 192 articles disséminés dans 35 lois ou ordonnances, 16 conventions, 6 décrets-lois et 40 décrets ». Le fameux article 25 existait depuis 1936 et n’était donc pas neuf. Mieux, la loi permettait toujours à l’Etat de passer des conventions (devant être approuvées par le Parlement) avec la Banque de France pour obtenir des avances (20,5 milliards en septembre 1973).
 
Mieux, le contrôle de l’Etat y était encore renforcé en donnant à son représentant un droit de veto sur les décisions. Bref, la rupture est bien davantage venue du traité de Maastricht, qui a imposé à l’ensemble de la zone euro la vision allemande de la banque centrale, prix à payer pour que Bonn accepte à l’époque de sacrifier le deutsche mark, comme le rapportent Magali Pernin et Liior Chamla dans leur critique précise et argumentée du livre de Pierre-Yves Rougeyron, qui tord le cou à de nombreuses contre-vérités. Le point de départ, c’est l’article 104 du traité de Maastricht (article 123 du TFUE).
 
Du contexte historique et politique

Bien sûr, à partir de 1973, l’endettement augmente, mais en proportion du PIB, la dette publique continue à légèrement baisser jusqu’en 1980, les légers déficits et les forts taux d’intérêt étant plus compensés par les taux d’inflation. Il n’est pas surprenant que l’Etat n’utilise pas la monétisation car l’inflation est à deux chiffres et que la monétisation pourrait l’accélérer. Dans les années 1980, même si le poids de la dette commence à augmenter en proportion du PIB, l’inflation des années passées explique sans doute que l’Etat n’ait pas eu recours au financement par la banque centrale. Après tout, il n’avait pas attendu la loi de 1973 pour réduire l’utilisation de cette manne, comme l’a montré Olivier Berruyer.

Ce sont les circonstances historiques qui expliquent que la monétisation n’ait pas été utilisée de 1973 à 93, avant le traité de Maastricht. Mais ela n’enlève rien aux analyses factuelles d’André-Jacques Holbecq, qui montre que le paiement des intérêts représente la majeure partie de l’augmentation de l’encourt de la dette. Et cela n’enlève rien non plus au fait que la monétisation a montré son efficacité dans de nombreux pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon, Suède) pour lutter contre la crise. Et enfin, plus fondamentalement, cela n’enlève rien au fait que la banque centrale et la monnaie sont des services publics qui devraient dépendre du gouvernement et en aucun cas être indépendantes.
 
Bref, dans cette affaire, il ne faut pas se tromper de bataille. La loi de 1973 n’est pas le fruit d’un complot des banquiers. Le vrai changement est venu en 1993. Pire, en perdant notre temps sur ce sujet, nous oublions la question essentielle, qui est le statut de la monnaie et de la banque centrale.
 

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33 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 30 novembre 2013 12:27

    Zut ! Donc, on n’aurait plus de raisons de« taper » sur Giscard ?


    • matthius matthius 1er décembre 2013 09:51

      Il y a une erreur. Le PIB inclut maintenant les services, alors que ceux-ci ne produisent pas de biens.


    • reneegate 30 novembre 2013 12:44

      Toujours cette façon de conclure élégament en ménageant tous les points de vue et en oubliant de rajouter dans le chapitre « question essentielle » le paiement d’intérets qui ne sont aucunement justifiés. Mais la « bien pensance » de M. Pensolle et de ses amis qui ont tout de même été au pouvoir plus de 20 ans depuis 1973 s’en accomode très bien. A ne pas oublier lorsqu’il faudra faire des choix pour reconstruire une société plus juste.


      • Arnaud69 Arnaud69 30 novembre 2013 13:34

        La loi de 1973 a été voulue par les Oligarques pour créer de la monnaie de singe du nom de pétrodollars .

        Le deal était très simple, soit on acceptait soit ils trouvaient un prétexte à une nouvelle guerre. Les oligarques et les USA n’ont jamais supporté la moindre résistance à leurs projets de sion mondiale.

        Faut il rappeler que les pères fondateurs des USA étaient convaincus de créer une nouvelle Sion, Que la FED est aux mains de Rockefeller et Rothschild et compagnie, la banque mondiale pas mieux ...

        Le seul rêve qu’il reste à ceux qui ont déjà tout, y compris le contrôle des économies Occidentales et de la politique Occidentale, c’est de régner sur le monde entier.

        Ce n’est pas pour rien que Attali pense qu’Israël ferai une bonne capitale mondiale, que tous nos présidents sont obligés de faire serment d’allégeance à Israël, jusqu’à nos ministres qui sont obligés de prouver leur attachement à Israël.

        L’illusion démocratique est terminée.


        • Agor&Acri Agor&Acri 30 novembre 2013 14:10

          @ l’auteur,

          Vaste sujet, vaste débat.

          Certains pointent la loi de 73 comme référence d’une trahison de nos gouvernants aux profits des banques privées ?
          Il m’arrive d’être de ceux-là,,
          par raccourci, par commodité, par contrainte de « faire court », de ne pas entrer dans des détails trop techniques.
          Quand on dit « loi de 73 », c’est compris comme perte de souveraineté monétaire, abandon d’un pouvoir régalien, affaiblissement de la puissance publique aux profits d’intérêts privés.

          Devrais-je parler de l’article 104 du traité de Maastricht, devenu article 123 du traité de Lisbonne ?
          Oui, oui, sans doute.
          (voir, à partir de la minute 29, le débat Chouard/Rocard sur Agoravoxtv : ICI)

          D’un point de vue factuel, vous jugez donc que 1973 n’est pas une date clé et qu’il n’y a pas de « complot » spécifique qui se soit joué autour de cet évènement ?
          Je ne vous donne pas tort.

          Cependant ... smiley

          Vous prenez pour référence les travaux de Liior Chamla et Magali Pernin.

          J’étais intervenu (en commentaires) sur leur article, posté le 12 mars 2012 sur Agoravox
          et intitulé :
          La loi de 1973 accusée à tort d’être à l’origine de la fin des emprunts gratuits accordés à l’Etat par la Banque de France
          Lien : ICI

          et la dernière phrase de mon dernier commentaire
          (après que les auteurs m’aient apportés leur arguments contradictoires)
          était celle-ci :
          « ...en tout état de cause, in fine,
          la pièce qui s’est jouée en 1973 correspond bel et bien l’ouverture d’une porte conduisant vers une perte de souveraineté majeure...au profit d’intérêt privé
          s ».

          mais l’ouverture de porte, on pourrait également la placer bien avant.

          Exemple : La Banque de France créée le 18 janvier 1800 par un groupe de représentants de banques privées, donc de capital privé lors de sa création, puis devenue propriété de l’État seulement en 1945...avant que le privé ne reprenne la main.

          Quand à la notion de complot, de complotisme, de théorie du complot, etc, etc...
          Il est vrai que circulent sur Internet de nombreuses théories farfelues, délirantes, nauséabondes,
          Ce qui n’est pas une raison pour nier les évidentes ententes entre puissants, les évidents silences des médias sur certains sujets, les véritables actions de propagande destinés à tromper l’opinion publique et à décrédibiliser les voix qui clament trop clairement des vérités qui concernent l’oligarchie.

          Exemple : il se trouve que les gouverneurs successifs de la banque de France sont précisément des figurent emblématiques de l’oligarchie.
          2 d’entre eux ont par la suite été nommés Directeur Général du FMI (Michel Camdessus et Jacques de Larosière de Champfeu), un 3ème Président de la Banque Centrale Européenne (Jean-Claude Trichet),
          et leur présence, ci à la Trilatérale, là au Bilderberg, au Siècle, à L’Institut Aspen, etc
          les placent au coeur de la « Conspiration Mondialiste » dont l’un des objectifs avérés est justement d’affaiblir progressivement les Nations afin de les fondre ensuite dans une entité supra-nationale.

          Aller me dire que ce que je dis est faux !

          Aussi, sans doute que le statut de la monnaie et de la banque centrale est une question importante.
          Mais à quoi cela servirait-il de rendre à nouveau la banque de France dépendante de l’Etat, tant que les représentants de l’Etat sont directement soumis à cette même caste oligarchique (puisque cooptés par eux lors de leur candidature à l’électoin).
           smiley

          C’est pourquoi je ne vous rejoins pas dans votre conclusion, quand vous dites : « la question essentielle, (...) est le statut de la monnaie et de la banque centrale ».


          • Laurenzola Laurenzola 30 novembre 2013 14:29

            La financiarisation de la dette des états conduit à une exposition dangereuse de leur souveraineté respective aux marchés spéculatifs, dont les outils comme le CDS sont de véritables armes de destruction massive.

            L’argumentaire inflationniste développé par ceux qui justifie le système actuel parait peu convainquant au regard de l’instabilité économique mondiale que nous vivons aujourd’hui.

            La politique monétaire et le financement des états membres de la zone euro doit impérativement rester à l’écart d’un marché financier dérégulé, dont les outils spéculatifs desservent l’intérêt général.


            • soi même 30 novembre 2013 15:23

              Nous nettes probablement le doigts sur une chose importante, qui manque toujours quand une réforme est appliquer, c’est quelle n’est jamais circonscrite à un domaine. Elle doit aussi accompagné par des changement de comportement, et doit aboutir à des changements de choix sociétés conscients. Et comme cela n’a pas été le cas, comme il y a pas eu d’ évolution et métamorphose des pouvoirs et bien cette réforme à fait comme toute rivière artificiel, elle c’est perdue dans le sable du désert. Elle ébranle ce qui aurait due par la même occasion être réformé.
              Et nous trouvons bien devant une réalité, l’intérêt de la dette est supérieur à la dette qui balaye tous au passage, l’État Providence est devenue une ombre, un gouffre, un champ de ruine qui confirme que quand on veut d’une manière unilatéral résoudre un problème , ont en générés dix fois plus.
              Cette réforme aurait pue être valable, si y avait eux en même temps un changement complet des concepts des pouvoirs aussi bien exécutif , législatif social et économique.

              C’est une demie réforme comme toute les autres où l’on rechigne à partagé les pouvoirs.

              Vous évoques en réalité, une chose bien commun, c’est que l’on surtout pas voir que toutes ses réformes renforce l’égoïsme et quand on vous un culte à l’égoïsme, il finie toujours par se venger.
              C’est cela que l’on est en train de vivre !

               

               


              • soi même 30 novembre 2013 20:04

                Votre manque de réaction confirme bien votre cécité économique.


              • soi même 30 novembre 2013 20:42

                @ Démosthène, l’eunuque c’est vous, il y a toujours le choix !
                Cela demande du courage, mais aux vues de vos réactions précédentes, je suis pas surprit de votre de votre réponse , car vous avez abdiquer !


              • vesjem vesjem 30 novembre 2013 23:25

                @ soit-m’aime soit
                pourquoi fais-tu volontairement des fautes de français à chaque mot ?


              • paul 30 novembre 2013 17:28

                L’auteur ne peut ignorer que ND-A est l’un des plus critiques de cette loi avec son livre L’arnaque du siècle, paru en 2012 pour la présidentielle où il écrit :
                « Comment pouvons nous accepter d’avoir transféré la création monétaire au secteur privé, c’est à dire aux banques privées ? ... »
                La référence à une théorie du complot sur ce sujet permet de décrédibiliser ceux qui critiquent l’origine de la loi . C’est ce qu’ont fait Libération et Le Monde en publiant l’avis de certains économistes bien choisis, augmenté des légendes attribuées à internet .

                On peut quand même se poser la question : est ce que des banquiers sont les mieux placés pour élaborer des lois concernant  l’intérêt public  ?
                Voire le bel exemple actuel de la fausse réforme bancaire de Moscovicci .....

                Un débat de puristes que l’on pourrait résumer par cette image empruntée en partie au commentaire précédent : la loi de 1973 a entrouvert la porte à la Finance, le traité de Maastricht en 1993 l’a ouverte en grand .


                • davideduardo davideduardo 1er décembre 2013 02:34

                  Tout a fait, que l on s interroge sur l origine exact du changement monétaire, est une chose,


                  mais pourquoi utiliser le vocabulaire dépréciatif des prêtre de la mondialisation heureuse et du libéralisme ?

                  Ou sinon on peut parler de théorie du complot pour chaque méfait des hommes politiques.

                  karachi, un complot ?
                  les niches fiscal sur les métiers de l art très appréciés pour la spéculation , un complot ?
                  Le secret défense, une théorie du complot ?



                  Est ce que toute critique envers ce qui n est pas transparent pour les citoyens peut etre dedaigné d un revers de la main comme « conspirationnisme » ?

                • logan 30 novembre 2013 19:10

                  Quel mensonge. Mr Laurent Pinsolle vous pouvez essayer d’embrouiller les gens sur le terrain juridique si cela vous amuse.

                  Toujours est-il que les emprunts de l’état auprès de la banque de France ont cessé en 1973-1974 ( archives de la banque de France ), et que c’est à cette même période que les emprunts sur les marchés financiers privés sont devenus la quasi exclusive source de financement des déficits de l’état.

                  Alors est-ce que c’est cet article de la loi de réforme de la banque de France de 1973, ou est-ce que c’est autre chose qui est en cause, on s’en fout complètement. Les résultats sont là, ils ne sont pas des fantasmes, ils sont inscrits dans les comptes de la banque de France que cela vous plaise ou non.
                  Les déficits ont commencé à augmenter à cette date.
                  La dette n’a jamais cessé d’augmenter depuis cette date.
                  Et la France a payé des centaines de milliards d’euros d’intérêts à des créanciers privés depuis cette date ...
                  Intérêts qu’elle n’aurait jamais du payer si elle avait continué à emprunter à sa banque centrale pour provisionner ses déficits.

                  Cette arnaque n’est pas une première. Les banquiers ont toujours cherché à s’approprier le financement de l’état et des politiciens corrompus les y ont toujours aidé. C’est la rente la plus juteuse et la plus sûre qui puisse exister. C’est aussi un moyen de contrôler les lois qui sont votées et de les orienter selon ses intérêts.
                  Voilà pourquoi en de nombreuses époques et dans de nombreux pays, l’usure a été interdite.
                  Toutes les grandes religions l’ont interdites.


                  • vesjem vesjem 30 novembre 2013 23:34

                    @demosthene
                    reponse : les politicards véreux savent que la dette n’est pas remboursable ; c’est juste un deal entre eux et la finance ; les premiers enfument la ruche , les deuxièmes graisse la patte ;


                  • Mmarvinbear Mmarvinbear 1er décembre 2013 12:30

                    Toujours est-il que les emprunts de l’état auprès de la banque de France ont cessé en 1973-1974 ( archives de la banque de France ), et que c’est à cette même période que les emprunts sur les marchés financiers privés sont devenus la quasi exclusive source de financement des déficits de l’état.


                    Ce qui est faux. Avant 73, la grande majorité des emprunts de l’ Etat se faisait déjà auprès du privé.

                    Pour une raison parfaitement valable : les taux d’intérêts étaient du même niveau, et parce que déjà par la loi l’ Etat ne pouvait pas emprunter plus de 3 % de son budget à taux zéro auprès de la banque de France.

                    Ce qui a creusé la dette, c’est le recours à l’emprunt massif pour ne pas s’aliéné la population et conserver un système social en l’état sans le réformer pour ne pas prendre de risque électoral.



                  • Mmarvinbear Mmarvinbear 3 décembre 2013 00:27

                    Si quelqu’un arrive a décrypter quelque chose dans ce fatras, merci de me donner la clé parce que là, je pige rien...


                  • juliette 30 novembre 2013 19:23

                    Fantasmes, Complot, complotistes, théorie du complot etc etc etc

                    Vous êtes ridicule cher monsieur laurent pinsolle (sans majuscule !)

                    • tf1Groupie 30 novembre 2013 22:12

                      Pinsolle qui nous fait une grosse cuisine pour arriver à son postulat de départ : c’est la faute à l’Europe.
                      On est pas loin du complot, mais en tous cas on est bien dans la manipulation.

                      Bien fait pour les gogos d’Avox qui acceptent que ce site serve à du tractage politique.


                      • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 30 novembre 2013 22:42

                        Quelle tartuferie !
                        C’est pathétique...
                        Non, nous ne sommes pas des esclaves.
                        La solution existe :
                        ° Audit de la dette
                        ° Répudiation de la dette illégitime


                        • BA 1er décembre 2013 05:56

                          Jeudi 28 novembre 2013 :

                           

                          A propos du LTRO, François Leclerc écrit :

                           

                          "Qu’elle le reconnaisse ou non, la BCE est aux taquets ou presque, n’ayant plus comme ressource que de diminuer une dernière fois son taux au jour le jour, afin qu’il soit quasiment à zéro, et de trouver une formule pour permettre aux banques qui ne peuvent pas rembourser le LTRO de le refinancer. Sur les 640 milliards d’euros encore à rembourser, environ 500 devraient l’être encore des banques espagnoles et italiennes !"

                           

                          http://www.pauljorion.com/blog/?p=60182

                           

                          En décembre 2011 et février 2012, la Banque Centrale Européenne a prêté 1019 milliards d’euros aux banques privées.

                           

                          Durée du prêt : trois ans.

                           

                          Taux d’intérêt : seulement 1 %.

                           

                          Résultat : échec total. Les banques privées prêtent de moins en moins aux entreprises. L’économie réelle n’a pas du tout profité de cet argent.

                           

                          Les crédits aux entreprises non-financières se sont dégradés avec un recul de 3,7% sur un an, contre un recul de 3,6% en septembre, a précisé l’institution monétaire de Francfort dans un communiqué, jeudi 28 novembre 2013.

                           

                          http://www.romandie.com/news/n/Zone_euro_les_credits_au_secteur_prive_recul ent_davantage_en_octobre58281120131116.asp

                           

                          Depuis décembre 2011, avec les centaines de milliards d’euros du LTRO, les banques privées prêtent de moins en moins à l’économie réelle, aux particuliers, aux entreprises privées.

                           

                          Chaque banque privée a préféré prêter à son Etat. Les banques espagnoles ont prêté à l’Etat espagnol. Les banques italiennes ont prêté à l’Etat italien. Etc.

                           

                          Aujourd’hui, les banques privées ont encore 630,553 milliards d’euros à rembourser à la BCE d’ici à février 2015.

                           

                          Le problème le plus explosif est encore et toujours les banques espagnoles et les banques italiennes : elles sont en faillite, elles doivent rembourser 500 milliards d’euros à la BCE d’ici à février 2015, et elles sont incapables de rembourser la BCE.

                           

                          Donc que va-t-il se passer en février 2015 ?

                           

                          En février 2015, la BCE va encore être obligée de prêter 1019 milliards d’euros aux banques européennes  !

                           

                          Les banques privées, qui sont des cadavres, continueront à recevoir des perfusions de la BCE. Mais ça ne sert à rien de garder sous perfusion des cadavres.

                           

                          Et l’économie réelle continuera à agoniser.

                           

                          En Europe, le système est mort.



                          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 1er décembre 2013 17:05

                            Merci BA, c’est très clair.

                            Le problème est qu’on a aucune idée de la durée de vie... des zombies smiley
                            Donc difficile d’estimer combien de temps encore tout ce cirque va durer....


                          • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 1er décembre 2013 17:38

                            Je ne pense pas que la BCE soit « au taquet » : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=73959


                          • logan 1er décembre 2013 08:27

                            Pour info, voici le lien vers les concours au trésor de la Banque de France, qui prennent bel et bien fin à la suite de la réforme de la banque de France de 1973 :
                            http://www.banque-france.fr/la-banque-de-france/histoire/annuaire-historique/situation-hebdomadaire-de-la-banque-de-france-1898-1974/concours-au-tresor.html


                            • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 1er décembre 2013 23:10


                              En 1972, les avances de la Banque de France au Trésor Public représentait 20,5 milliards de francs soit environ 3 milliards d’euros, c’est à dire à l’époque 2% du PIB de 154 Md€, l’équivalent de 40 milliards actuels … pas négligeables de toute façon, mais hélas, en 2001 toutes les avances était de toute façon remboursées !


                            • robin 1er décembre 2013 08:46

                              comme dit très justement Michel Collon : « Théorie du complot » c’est l’argument de celui qui n’en a aucun.


                              On s’en fout que ce soit la loi de 1973, de 1993 ou une autre : le fait est que les banquiers privés ont avec la complicité des politiques créent une arnaque d’aspiration de l’argent public qui fait qu’on se retrouve aujourd’hui avec des 2000 milliards là où serait restés à quelques dizaines de milliards avec le système précédent et le reste est de l’enfumage.

                              Dupont Aignan le patron de l’auteur en est d’ailleurs d’accord.

                              • alberto alberto 1er décembre 2013 09:45

                                Debout la République ? smiley

                                Debout il sera quand le grand Capital l’y aura autorisé !

                                Pour l’instant il est à genoux le petit Pinsolle, il se prosterne le petit Pinsolle...

                                Je me doutais bien que c’était un faux derche, distillant sa bonne parole, avec son sourire de bon élève, déposant sa bouse sur AV avant de filer en douce se gardant bien de répondre à tout commentaire... smiley

                                Merci à Démosthène, rennegate et qqs autres d’avoir botté les fesses à cet apprentit Tartuffe. smiley


                                • Arnaud69 Arnaud69 1er décembre 2013 12:42

                                  1973 Giscard signait des accords avec Rothschild la fameuse loi de 1973, autant dire qu’il signait directement notre esclavage à l’oligarchie.

                                  La liberté est on ne peut plus relative et conditionnelle ...Autant le savoir en 2013 plus ou moins consciemment très peu de citoyens se font encore des illusions.

                                  La seule vraie liberté serai de sortir de tous les traités internationaux quels qu’ils soient, de n’être maîtres que dans notre pays, de créer et consommer nos propres richesses.

                                  Le contraire du travailleur international, apatride, citoyen du monde, sans culture et sans racines qu’on cherche à tout prix à nous imposer par tous les moyens.

                                  (Le métissage est obligatoire, c’est sûr : Sans véritables racines ou en multipliant les racines on n’est déraciné, le plus beau c’est qu’on nous déracine dans notre propre pays et parmi notre propre peuple actuellement . Histoire de faire de nous les plus parfaits des robots de l’oligarchie, l’esclave international, l’anonyme errant, )


                                  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 1er décembre 2013 17:29

                                    Merci à l’auteur pour l’information très factuelle amenée sur la loi de 1973 (notamment avec les références aux deux auteurs Lior Chamla et Magali Pernin.
                                    Je ne sais pas pour qui elles roulent, mais ils semblent que leurs analyses soient factuellement correctes et c’est toujours bon à (ap)prendre.

                                    Ceci étant, Robin a raison, ça ne change rien sur le fond, mais tant qu’à faire, autant ne pas prêter le flanc à des critiques pertinentes, cad, autant ne pas se tromper de cible.

                                    Alors OK, l’article 25 ne saurait être en cause.

                                    Bon, alors qu’est-ce qui l’est ? qui est-ce qui l’est ?

                                    La parole la plus juste que j’ai entendu dans la bouche de Sarko, c’est quand il rappelait que depuis 1974, la France n’avait plus eu de budget à l’équilibre.

                                    si c’est effectivement le cas, alors, qu’on m’explique pourquoi l’Etat serait allé emprunter dans le privé quand il pouvait (encore) le faire à 0% auprès de la Banque de France  ?

                                    Je cherche des explications, donc des causes et il est clair que je ne saurais exclure le complot car je suis quelqu’un de censé et d’informé qui sait que les complots, il n’y a eu à peu près que ça dans l’Histoire. Je ne vois pas pourquoi nous vivrions tout à coup à une époque où comme disait Jean Yanne, « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » !
                                    Il n’y a que les gogos pour croire à la propagande anti-complotisme smiley


                                    • André-Jacques Holbecq André-Jacques Holbecq 1er décembre 2013 17:36

                                      Mais si les budgets ont été en déséquilibre (déficit) c’est bien du aux intérêts.
                                      Il faut bien comprendre la différence entre le déficit et le déficit primaire (qui représente le déficit sans les intérêts de la dette). Si on cumule les soldes des déficits primaires depuis 1959 , ceux ci n’étaient négatif QUE de 65 Md€ en 2008 et seulement de 250 Md€ en 2010, conséquence de la crise.
                                      http://monnaie.wikispaces.com/Etude+194-}2010


                                    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 1er décembre 2013 18:02


                                      Merci pour ces précisions.
                                      Soyez sans inquiétude, je vous suis toujours complètement dans vos analyses. J’ai lu la réponse de VGE et vos critiques en retour. Je suis 100% d’accord avec vous. Je continue de penser qu’il y a eu haute trahison.

                                      Dans mon commentaire ci-dessus, je pointe juste que le fait que l’on ne puisse faire porter la charge de la situation actuelle sur l’article 25 ne change rien au fait qu’il nous faut bien assigner une cause effective et/ou une intentionnalité (complot ?) à la situation d’endettement qui naît alors.


                                    • Morpheus Morpheus 2 décembre 2013 10:58

                                      Vous commencez l’entrée en matière de votre billet en lançant le mot « complotiste ». C’est très mal commencer la chose.

                                      Ce genre de terme se veux disqualifiant, comme le mot « fasciste » ou « bougnoule », et constitue de facto un anathème par amalgame. A la Révolution, les « patriotes » (les pères fondateurs) jetait le mot « démocrate » à leurs opposants politiques, avec la même volonté de disqualifier.

                                      J’ai participé à la discussion avec Magali et Liior, mais je ne partage pas leurs conclusions, qui ne constitue nullement la démonstration que cette loi ne constituerait pas le point de départ d’un piège juridique pour entraîner l’état dans une dette perpétuelle, ce qu’à l’évidence, elle a fait.

                                      La chose et le procédé ne sont pourtant pas neuf ! Et de toute évidence, constitue sans aucun doute un complot. Après la révolution de Juillet 1848, le banquier libéral Laffitte trahit le secret de la Révolution lorsqu’il conduisit en triomphe son compère le duc d’Orléans à l’Hôtel de ville, en laissant échapper ces mots : « Maintenant, le règne des banquiers va commencer. »

                                      « La pénurie financière mit, dès le début, la monarchie de Juillet sous la dépendance de la haute bourgeoisie et cette dépendance devint la source inépuisable d’une gêne financière croissante. Impossible de subordonner la gestion de l’État à l’intérêt de la production nationale sans établir l’équilibre du budget, c’est-à-dire l’équilibre entre les dépenses et les recettes de l’État. Et comment établir cet équilibre sans réduire le train de l’État, c’est-à-dire sans léser des intérêts qui étaient autant de soutiens du système dominant, et sans réorganiser l’assiette des impôts, c’est-à-dire sans rejeter une notable partie du fardeau fiscal sur les épaules de la grande bourgeoisie elle-même ?

                                      L’endettement de l’État était, bien au contraire, d’un intérêt direct pour la fraction de la bourgeoisie qui gouvernait et légiférait au moyen des Chambres. C’était précisément le déficit de l’État, qui était l’objet même de ses spéculations et le poste principal de son enrichissement. A la fin de chaque année, nouveau déficit. Au bout de quatre ou cinq ans, nouvel emprunt. Or, chaque nouvel emprunt fournissait à l’aristocratie une nouvelle occasion de rançonner l’État, qui, maintenu artificiellement au bord de la banqueroute, était obligé de traiter avec les banquiers dans les conditions les plus défavorables. Chaque nouvel emprunt était une nouvelle occasion, de dévaliser le public qui place ses capitaux en rentes sur l’État, au moyen d’opérations de Bourse, au secret desquelles gouvernement et majorité de la Chambre étaient initiés. En général, l’instabilité du crédit public et la connaissance des secrets d’État permettaient aux banquiers, ainsi qu’à leurs affiliés dans les Chambres et sur le trône, de provoquer dans le cours des valeurs publiques des fluctuations insolites et brusques dont le résultat constant ne pouvait être que la ruine d’une masse de petits capitalistes et l’enrichissement fabuleusement rapide des grands spéculateurs. »

                                      « 

                                      Le Gouvernement provisoire pouvait, sans recourir à la violence de façon légale, acculer la Banque à la banqueroute ; il n’avait qu’à observer une attitude passive et à abandonner la Banque à son propre sort. La banqueroute de la Banque, c’était le déluge balayant en un clin d’œil du sol français l’aristocratie financière, le plus puissant et le plus dangereux ennemi de la République, le piédestal d’or de la monarchie de Juillet. Une fois la Banque en faillite, la bourgeoisie était obligée de considérer elle-même comme une dernière tentative de sauvetage désespérée la création par le gouvernement d’une banque nationale et la subordination du crédit national au contrôle de la nation.

                                      Le Gouvernement provisoire, au contraire, donna cours forcé aux billets de banque. Il fit mieux. Il transforma toutes les banques de province en succursales de la Banque de France, lui permettant de jeter son réseau sur le pays tout entier. Plus tard, il engagea auprès d’elle les forêts domaniales en garantie de l’emprunt qu’il contracta envers elle. C’est ainsi que la révolution de Février consolida et élargit directement la bancocratie qu’elle devait renverser.

                                      Entre-temps, le Gouvernement provisoire se tordait sous le cauchemar d’un déficit croissant. C’est en vain qu’il mendiait des sacrifices patriotiques. Seuls, les ouvriers lui jetèrent leur aumône. Il fallut recourir à un moyen héroïque, à la promulgation d’un nouvel impôt. Mais qui imposer ? Les loups-cerviers de la Bourse, les rois de la Banque, les créanciers de l’État, les rentiers, les industriels ? Ce n’était point là un moyen de faire accepter en douceur la République par la bourgeoisie. C’était, d’un côté, mettre en péril le crédit de l’État et celui du commerce, que l’on cherchait, d’autre part, à acheter au prix de si grands sacrifices, de si grandes humiliations. Mais il fallait que quelqu’un casquât. Qui fut sacrifié au crédit bourgeois ? Jacques Bonhomme, le paysan.

                                      Le Gouvernement provisoire établit un impôt additionnel de 45 centimes par franc sur les quatre impôts directs. La presse gouvernementale essaya de faire accroire au prolétariat de Paris que cet impôt affecterait de préférence la grosse propriété foncière, les possesseurs du milliard octroyé par la Restauration. Mais, en réalité, l’impôt atteignit avant tout la classe paysanne, c’est-à-dire la grande majorité du peuple français. Ce sont les paysans qui durent payer les frais de la révolution de Février, c’est chez eux que la contre-révolution puisa son principal contingent. L’impôt de 45 centimes, c’était une question de vie ou de mort pour le paysan français, il en fit une question de vie ou de mort pour la République. La République, pour le paysan français, ce fut désormais l’impôt des 45 centimes, et dans le prolétariat de Paris, il vit le dissipateur qui prenait du bon temps à ses frais. »

                                      Morpheus


                                      • Morpheus Morpheus 2 décembre 2013 11:03

                                        Je trouve en outre très singulier que, militant de DLR, suiveur de Mr Dupont-Aignan qui se revendique gaulliste, vous défendiez pareille thèse.

                                        Si De Gaulle a été éjecté du pouvoir, c’est à la suite d’une cabale bancaire, pour la raison qu’il avait annoncé à son premier ministre qu’il allait s’occuper de cette question (le pouvoir des banques). Comme par hasard, qui prendra sa suite après sa démission forcée ?

                                        ...

                                        Mais non, il n’y a pas de complot, bien sûr smiley

                                        Alllllez !

                                         smiley

                                        Morpheus


                                        • lloreen 2 décembre 2013 23:17

                                          Ne tombons pas dans le panneau du complot.Rendons à Rothschild ce qui appartient à Rothschild : la dette.

                                          http://bestofactus.wordpress.com/2013/02/21/dette-rendons-a-rothschild-ce-qui-appartient-a-rothschild/

                                          Une fois que cela sera fait, il faudra se lever et reprendre les choses en main.

                                          http://www.youtube.com/watch?v=Vgv-rIqFT0w

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