Les prix des appartements à New York ont été réduits de 35% en 5 ans. On y trouve par exemple un très beau deux pièces de 80 m2 (les surfaces sont grandes à New York) pour $700,000 (environ 540.000 €) en plein centre de Manhattan (Upper West Side, Upper East Side, West Village, etc.).
C’est cela qui crée ce sentiment étonnant que Paris est plus cher que Manhattan. C’est un sentiment étonnant, mais c’est la réalité des chiffres aujourd’hui.
Les prix des appartements à New York ont été réduits de 35% en 5 ans. On y trouve par exemple un très beau deux pièces de 80 m2 (les surfaces sont grandes à New York) pour $700,000 (environ 540.000 €) en plein centre de Manhattan (Upper West Side, Upper East Side, West Village, etc.).
Des prix plus faibles que ceux de Paris intramuros qui ne lassent pas d’étonner les professionnels comme les acquéreurs. Mais il existe de profondes raisons à cette différence, qui méritent d’être examines de plus près.
La rationalité de cette différence de prix de l’immobilier entre Manhattan, New York et Paris intra muros tient à trois facteurs concurrents.
Voici le premier facteur : selon les principaux observateurs économiques et statistiques, dont la FNAIM et la Chambre des Notaires, les prix de Paris des transactions immobilières ont aujourd'hui atteint le sommet d’un cycle de hausse.
De plus, à part de changement de COS national de 30% pas encore entré en vigueur, l’immobilier locatif est frappé par un train de mesures fiscales, financières et légales (et réglementaires) pénalisantes depuis 6 mois. Cela a un impact sur le marché des transactions car les investisseurs institutionnels et les moyens et petits investisseurs adoptent une attitude attentiste. Ceci a un impact stabilisant (voire baissier à terme) sur le marche parisien immobilier dans son ensemble.
En tout état de cause, le marché parisien est à un très haut niveau et stagne (ou baisse) selon les arrondissements depuis 6 mois.
Voilà pour le premier facteur.
Le second facteur tient à l’originalité du marché de Manhattan.
Manhattan est à New York ce que l’Ile Saint Louis est à Paris : le centre du centre. C’est-à-dire que l’investissement immobilier y est garanti quel que soit le niveau du marché. En d’autres termes, sur le moyen terme on ne perd pas d’argent lorsqu’on investit à Manhattan.
Concurremment la crise des subprimes, suivie par les crises des credit crunch successifs, on frappé durement le marché immobilier américain. Les prix de l’immobilier ont baissé entre 2007 et 2012 de près de 50% aux Etats-Unis, parfois plus. La baisse se termine aux Etats-Unis et elle est complètement terminée à New York et Manhattan. Mais en 5 ans les prix de Manhattan ont baissé de 35%, ce qui rend les investissements immobiliers à Manhattan très attractifs.
Comme cette baisse de 35% est intervenue à Manhattan après une hausse de 85% (et parfois plus dans certains quartiers) sur les 5 ans précédents, cela montre deux choses : d’abord que les prix sont très attractifs à New York aujourd’hui.
Cela montre également que l’investissement immobilier à Manhattan est un placement sûr car sur 10 ans, même en tenant compte d’une crise sans précédent, les prix ont sensiblement augmenté.
Paris, au contraire, comme toute l’Europe, voit la crise arriver, alors que l’Amérique est en train de s’en sortir.
Il y a là deux cycles opposés : l’immobilier Parisien est au plus haut et il commence à redescendre. L’immobilier à Manhattan est relativement bas par rapport a Paris et il est en train de remontrer.
C’est cela qui crée ce sentiment étonnant que Paris est plus cher que Manhattan. C’est un sentiment étonnant, mais c’est la réalité des chiffres aujourd’hui.
Voilà pour le second facteur.
Le troisième facteur est le niveau de l’Euro.
Même en pleine crise européenne, le niveau de l’Euro par rapport au dollar est très élevé.
Il faut se souvenir que la parité initiale de 1999 est à 1,1685 dollars pour 1 euro, soit 1,17 dollars pour 1 euro pour arrondir. Et même si on a connu le 15 juillet 2008 des pics à 1,6038 dollar pour 1 euro, les eaux basses ont été à 1 euro pour 0,8252 dollar en octobre 2000.
Cet Euro fort en 2012, malgré la crise systémique européenne, rend le marché immobilier 20% moins cher pour les Français (et les Européens en général) qu’il ne l’est pour les Américains.
Pour résumer et conclure : le marché immobilier de Manhattan a baissé de 35% en 5 ans, et en plus de cela, du fait de la faiblesse du dollar par rapport à l’Euro, il est relativement moins cher que le marché immobilier français de 20%. Selon le mode de calcul retenu, cela revient tout simplement à dire que pour les Français et les Européens, les prix de l’immobilier à Manhattan sont 48% à 55% moins chers qu’il y a 5 ans.
Not bad [Pas mal], comme disent les Américains.
Olivier Chazoule