Prime de Noël à l’ANPE
Tous les agents de l’ANPE vont recevoir une prime de Noêl de 150 euros, parce qu’ils « l’ont bien méritée », a affirmé le premier ministre. Par ce geste, le gouvernement veut récompenser les efforts fournis. Lesquels ? Ceux d’avoir reçu, depuis l’été, 57 000 jeunes chômeurs de longue durée !
Les 23 000 collaborateurs vont ainsi avoir la chance de mettre la farce dans leur dinde, et c’est tant mieux pour eux. Mais de l’autre côté du guichet, les chômeurs ne seront pas visités par le Père Noël, sauf s’ils sont bénéficiaires de l’allocation spécifique de solidarité (14 euros par jour ! et un cadeau de fin d’année à 152,45 euros).
Pendant ce temps, dans les agences, une photocopieuse en marche, un conseiller crédible, un stage et ... une offre continuent à faire défaut. Alors, les demandeurs d’emploi se rabattent, nombreux, sur d’autres prestataires, visitent les 4 millions de blogs d’entreprises, et s’inscrivent en interim, parce que les résultats sont nettement plus probants. Auprès d’eux, l’annonce a donc un peu de mal à passer ; elle fait penser aux provocants 2,4 millions destinés à relooker ce service dit public, en 2003. Le nouveau logo, un mobilier de jolies couleurs ne pouvaient rien apporter de plus dans son fonctionnement.
Quel client voulait-on séduire ? Peut-être les entreprises, qui choisissent elles aussi d’autres intermédiaires. Certainement pas le chômeur, suspecté, vérifié, dont le passage à l’ANPE est de toute manière obligé. Passage surréaliste, du moins lorsqu’on est cadre, quand il se résume à de tristes entretiens par lesquels le "conseiller", écoutant les démarches personnelles du demandeur d’emploi, ne semble justifier que sa présence.
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