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Accueil du site > Actualités > Economie > Qu’est-ce que l’Ultralibéralisme ?

Qu’est-ce que l’Ultralibéralisme ?

On entend dire ici et là, à l'occasion de débats sur la crise économique que "l'ultralibéralisme" n'existe pas. Il s'agirait d'un néologisme inutile, un terme de propagande, une fantaisie du langage utilisée à tord par quelques idéologues arriérés, marxistes ou extrémistes peu soucieux d'exactitude et de science. Des propagandistes mal-intentionnés et mal informés qui négligent la réalité et notamment qu'il existe de fait un marché mondial qui est le lieu d'échange de nombreux types d'économies, dont le national-communisme chinois, mais dont aucune ne peut être qualifiée totalement de "libérale", encore moins "d'ultralibérale". Je ne le crois pas.

Au contraire je pense que le terme "ultralibéral" est tout à fait identifiable et souvent utilisé à bon escient.

Qu'est-ce que l'Ultralibéralisme ?

Pour répondre à cette question il faut peut-être revenir au terme "libéralisme" et démontrer en quoi l'ultralibéralisme en diffère.

Le mouvement "libéral" est porté à l'origine par des libres penseurs qui considèrent que les droits et libertés de l'individu contribuent au progrès de la société. Il s'agit de droits individuels d'ordre civil comme la liberté de croyance ou de culte, le droit de propriété, la liberté d'initiative, de circulation, etc. Mais aussi de droits politiques comme le droit à l'information, de libre expression, de réunion, de pétition, de vote, de service militaire, etc.

Face à leur opposants républicains ou conservateurs qui dénoncent le désordre, l'anarchie qui suivrait la reconnaissance politique et juridique de telles libertés, les libéraux démontrent que la liberté qu'ils proposent contribuerait au développement et à la prospérité de la société. Ils insistent sur la responsabilité de l'individu de respecter les lois et de répondre des abus devant la justice selon "the due process of law". Traduisible par "le cours normal de la justice" ou "les formes légales prescrites" (dans le respect des droits de la défense, sans abus de pouvoir, arbitraire, ou condamnation "pour l'exemple"). 

C'est ainsi qu'Adam Smith titre son ouvrage "An Inquiry into the nature and the causes of the wealth of nations" (Enquête sur la nature et les causes de la richesse des nations). "Pour Smith ce qui est sage pour le chef de famille ne peut pas être une folie dans la gestion d’un empire." 

C'est adroit et cela incite ses ennemis conservateurs à penser que la liberté d'entreprise et de commerce n'est pas contraire mais favorable à l'intérêt de la nation.
Cette idée des libertés et des droits devient alors compatible avec l'ordre public et la défense de l'intérêt général. On la retrouve dans l'article 1er de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 :

"Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune"

Le droit individuel étant ici placé en bonne place dans un rôle de sauvegarde de la nation. De la même manière les Etats-Unis adoptent en 1791 le Bill of Rights/ déclaration des droits, qui sont les 10 premiers amendements de leur Constitution.

A ce moment le droit individuel n'exclut pas le pouvoir de la loi, ni les raisons d'ordre public. Ce sont des termes qui émaillent le discours libéral (tous tirés du Bill of Rights ou de la Déclaration de 1789) et qui en sont comme exceptions qui confirment la règle de la liberté : la "sécurité d'un État libre", "règles fixées par la loi", "mandat de perquisition sur motifs plausibles", "en temps de guerre, ou de péril public", "l'utilité commune", "souveraineté nationale", "actions nuisibles à la société", "volonté générale", "trouble à l'ordre public", "répondre de l'abus de liberté", "force publique", "contribution commune indispensable", "nécessité publique (droit public d'expropriation)", etc. Ce sont des termes couramment utilisés par les conservateurs mais qui, introduits dans le discours sur la liberté et les droits, offrent des limites et des garanties contre l'abus de liberté, de sauvegarde de l'ordre public. Ceci en signe de conciliation et de solution négociée entre les deux parties.

Ainsi la nouvelle règle s'énonce : "La liberté n'est pas la licence du vice. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui, ni a la société" (c'est un recul évident par rapport à la regle chrétienne d'amour, de bienveillance et du service désintéressé envers autrui ; un autre débat...).

Sur le plan strictement économique les libéraux vont obtenir la reconnaissance pour l'individu ordinaire du droit de propriété, de la liberté d'initiative, de circulation (passeport), d'entreprise et de commerce (les chartes commerciales n'étaient délivrées anciennement que pour des sociétés autorisées) avec pour contrepartie la perspective de contribuer au développement et à la prospérité de la nation.

Malheureusement on va voir très vite que les libéraux ne s'en tiennent pas là. Ils abusent rapidement de leur position influente grace à leurs facilités sociales, financières et beaucoup d'astuce.
Ils avancent l'idée selon laquelle si l'Etat s'enrichit du fait de la fortune des particuliers, c'est par la fiction d'une "main invisible" qu'il est inutile de chercher mais dont on doit attendre l'action dans une attitude quasi-bouddhique de "laisser faire, laisser passer".
Ricardo par exemple émet une thèse énorme, ridicule, insoutenable : démontrant un avantage non plus « relatif » mais « absolu » en faveur du libre-échange. La question qui se posait était : « Qu’arrivera-t-il à la nation qui, s’engageant sur la voie du libre-échange, ne dispose d’aucun « avantage absolu » ? En des termes simples, que produira-t-elle si les nations avec lesquelles elle commerce produisent tout avec plus de facilité qu’elle ne le fait ? Ne risque-t-elle pas de voir toute son industrie disparaître ? » (1)
L’objet de la théorie de Ricardo, exposée dans « Des principes de l'économie politique et de l'impôt », est de répondre à cette question en affirmant que même la nation la plus désavantagée accroîtra sa richesse, si elle opte pour le libre-échange."

C'est cela l'ultra-libéralisme. C'est d'abord un abus de la rhétorique qui jette le doute dans les esprits et assassine prestement le bon sens par des formules spécieuses, ensuite l'abus de la liberté économique sans souci de respecter le contrat social qui impose d'agir sans nuire. C'est l'usage de la liberté industrielle, commerciale ou financière sans responsabilité sociale correspondante, avec le souci constant de retarder, contrarier, interdire l'intervention régulatrice et souveraine de l'autorité publique.
On reconnait les ultra libéraux à ce projet.

Leurs principes sont toujours les mêmes et on les retrouvent partout à l'Organisation Mondiale du Commerce, dans le Traité de Giscard (TCE), chez Alain Minc ou encore les rapports de la Banque Mondiale dirigée par Robert Zoellick :

  • "Concurrence libre et non-faussée". Sous-entendue "faussée" par l'intervention de l'autorité publique susceptible de placer des barrières tarifaires, des quotas, des conditions de réciprocité, etc. à fin de régulation des flux et de stabilisation économique.
  • "Liberté de circulation des capitaux". Ce qui est aussi la circulation de machines et finances pour délocaliser, profiter de l'effet d'aubaine du dumping commercial et spéculer sur toutes sortes d'effets commerciaux, les devises ou les matières premières.
  • "Autorégulation du Marché par la libre rencontre de l'offre et la demande". Sans tenir compte que sur le marché la monnaie n'est toujours qu'accumulée par les agents qui disposent de moyens d'information, d'économie d’échelle importante et de position dominante au détriment des agents plus faibles aux moyens réduits condamnés à terme à l'insolvabilité et à la faillite. (2)

Enfin peu importe ce qui doit se passer, peu importe les résultats de tant de libertés... L'important c'est la liberté en elle-même en tant qu'absolu et non en tant que moyen de parvenir à un résultat. 

Alors que les libéraux anciens partaient de l'idée qu'une liberté procure un avantage réel, ne saurait dépasser les bornes de l'utilité publique, ni nuire à la société ; qu'elle était relative à l'avantage réel produit. Les ultralibéraux se moquent des conséquences : chômage, déficits publics, déflation, désindustrialisation, misère et précarité accrues ne sont jamais de leur fait mais du fait que l'on ne comprend pas l'économie libérale, qu'on manque de zèle à appliquer intégralement les règles éternelles et salutaires qu'elle impose... Ils exigent une liberté absolue, indépendante de toute autre considération, dont la conséquence immédiate, naturelle, est la soumission parfaite de la nation à un "nouvel ordre mondial" de plein gré ou par la ruse et la force ! 

Ce qu'ils ne veulent surtout pas c'est qu'on bloquent leurs spéculations, qu'on suspende leurs libertés pour péril public, qu'on confisque leur enrichissement sans cause, qu'on les traîne en justice pour répondre de crimes économiques.

Ce sont des irresponsables.

Des irresponsables qui sont pourtant partout en situation de diriger l'ordre du jour par leurs consignes et d'imposer leurs choix. 

(1) "Sarkozy veut continuer à améliorer la compétitivité de la France" Octobre 2010

(2) "Le dialogue des sourds : reflexions sur les aspects positifs et négatifs du marché" Décembre 2006


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74 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 11 mars 2011 09:22

    Excellente réflexion.

    J’aimerais prolonger cet excellent article par une réflexion personnelle.

    On pourrait dire que l’ultralibéralisme c’est la doctrine qui accorde aux personnes morales les mêmes droits qu’aux personnes physiques. Vu ainsi, les entreprises sont comme des citoyens, et les multinationales, des citoyens cosmopolites (*).

    Une personne physique a des besoins et des désirs spécifiques qui ne sont pas ceux des personnes morales. Quels sont les besoins et désirs d’une entreprise ? Faire du profit et seulement du profit.

    L’autre caractère du libéralisme, c’est de déclarer que « greed is good »
     !

    Freud disait : l’enfant est un pervers polymorphe. Une entreprise est un enfant qui n’a qu’un seul désir : faire du profit, mais de façon non limitée, ni quantitativement, ni qualitativement.

    Il en résulte que ce « désir » des entreprises se heurte aux désirs et besoins des personnes physiques : et c’est là que le bât blesse dans un affrontement récurrent des pots de fer ( les entreprises ) contre les pots de terre ( les citoyens). Rappelons à ce sujet que les actions de groupes (les class actions US) sont interdites par l’UE.

    Dans cet affrontement inégal, et du fait que le profit est déclaré bien suprême, c’est toujours l’entreprise qui gagne et rogne petit à petit les droits et libertés des personnes physiques.

    Ainsi, le libéralisme a institué des « citoyens monstrueux » qui ont tous les droits, partout, en vertu du principe que c’est « pour notre bien », et réduit rédhibitoirement et inexorablement les droits et libertés des individus lambdas que nous sommes.

    (*) « Au Chili, pour parler de la compagnie minière Los Pelambres, la multinationale Luksic à capitaux japonais et chiliens, on dit « la Minera ». Comme on disait jadis « la Frutera », au Guatemala ou au Costa Rica, pour la United Fruit Company. La Minera a acheté populations, médias et élus. Le maire de Salamanca la décrit comme « un bon citoyen de sa commune »  


    • xbrossard 11 mars 2011 12:13

      @JL 


      « l’ultralibéralisme c’est la doctrine qui accorde aux personnes morales les mêmes droits qu’aux personnes physiques »

      non non, c’est accorder plus de droits aux personnes morales qu’aux personnes physiques...une entreprise qui rogne sur la sécurité et provoque des morts (au hasard, par exemple Servier) ne sera pas condamné à la prison ni même dissoute....et son/ses propriétaire(s) seront protégés derrière...

      et comme ces mêmes personnes morales sont des « esclaves » de leur possesseur, c’est la solution imparable, un vrai rempart contre la justice et pour l’injustice

      et nous mêmes sommes des sous-fifres de ces esclaves, c’est dire le peu de considérations qu’ont les possédants pour nous....


    • Francis, agnotologue JL 11 mars 2011 13:01

      @ xbrossard,

      Vous dites : « accorder plus de droits aux personnes morales qu’aux personnes physiques »

      Dans les faits, je dirais que, pour "faire de l’argent, on a tous les droits, puisque , comme je l’ai dit plus haut, le désir d’argent est considéré comme le désir suprême, la marque de l’adoration au dieu Pognon.


    • Francis, agnotologue JL 11 mars 2011 13:15

      @ xbrossard,

      dans le prolongement de ce que nous disons :

      "Suivant leur agenda, l’élite de l’ombre (ie non élu) et ses corporations se donnent le pouvoir de démettre n’importe quel représentant du peuple, de n’importe quel ville, de prendre le pouvoir sur n’importe quelle institution (école, hôpitaux, commissariats...).

      Il suffit que l’Etat, ou même une corporation ou une entreprise (ou c’est-à-dire dans la réalité une personne riche de réseau de connivence) décide qu’une ville est en faillite, sans même donner de preuve, pour prendre le pouvoir absolu sur celle-ci ou n’importe quelle autre institution.

      La crise économique, tout à fait artificielle est organisée, sert maintenant de prétexte pour imposer la néo féodalité.

      Bienvenu dans le XXIeme siècle

      Michael Moore appelle désormais à la révolution totale et globale"

      Ecouter la totalité ici : http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/flash-info-usa-la-fin-de-la-29500 



    • une rumeur accuse mme lagarde de saboter les finances....francaises

      si l’essence monte...a 2 euros mme lagarde...et si la Tipp ne baisse pas...elle est vraiment dans la lune....


      tousensemble


    • Sachant Sachant 11 mars 2011 16:09

      A XB,

      Disons...Les mêmes droits...
       
      Mais avec une puissance suppérieure dans une proportion qui tend vers l’infini.
      Puissance financière de fait.
      Puissance sociale de réseau d’influence et de lutte contre la concurrence.
      Puissance politique en inflençant le pouvoir législatif et exécutif
      (Voir l’acumulation de lois en faveur de l’entreprise depuis 1973)
      Puissance guerrière, l’armée défendant les intérêts de l’extérieurs, la police de l’intérieur
      Institutions soumises au politique, certes
      Mais politique lui même soumis à la grande entreprise

      Mais, avec les même droits que vous ou moi
      Et bonne chance à nous
      Quoi que... même la chance ne devrait pas passer les mailles du filet


    • jean-jacques rousseau 11 mars 2011 20:15
      Effectivement vous mettez le doigt sur une question décisive : celle de la responsabilité morale.
      La personnalité morale et juridique apporte un biais dans la conception de la liberté. Peut on dire qu’une « entreprise » dispose réellement d’une autonomie, d’une indépendance, de droits naturels dignes d’être reconnus par le droit positif ? Non evidement c’est un abus. 
      L’entreprise n’est pas une personne physique ni morale (cad douée de facultés de conscience et d’initiative propre). l’entreprise n’est pas non plus membre de droit, ni de fait de la société politique : elle n’est pas membre du souverain au même titre les citoyens d’une république. Son existence « juridique ou morale » ne serait qu’une fiction. Elle dérive de la volonté créative et active de/des personne/s physique/s, de sujets de droits principaux, qui forment cette organisme selon leur droit d’association, leur libre consentement et apres décision du juge civil. 
      Son action sur la réalité de meme n’est que le prolongement (surmultiplié) du désir et de la volonté commune d’agir collectivement de chacun et tous ses membres. La capacité juridique d’une société civile, industrielle ou commerciale n’est que la projection de la capacité civile de ses organisateurs. 
      Sur le point de la responsabilité on sait que le propriétaire ou le maitre est le « gardien » du cheval ou du chien (dont la liberté n’est pas reconnue en temps que telle) et répond sur sa responsabilité propre des méfaits de l’animal. Les propriétaires ou dirigeants de l’entreprise considérés comme « gardiens » ou « responsables » devraient également répondre chacun ou solidairement sur leur propre responsabilité des préjudices subits sur les tiers. 
      Mais il faut savoir qu’une responsabilité collective ou solidaire, dillue et dissout le sentiment de la responsabilité individuelle. Qu’une entreprise en nom personnel sera plus exposée qu’une société à responsabilité limitée, ou anonyme qui offre encore un meilleur paravent contre les poursuites directe sur les actionnaires ou les dirigeants. En plus la distribution du patrimoine d’une entreprise en dividende ou le recours à un fonds d’assurance plafonné risque de rendre insolvable une entreprise même reconnue fautive et comdamnée à réparation des dommages et préjudices. Il semble que plus une entreprise soit importante, plus elle dispose de capitaux, et par là de capacité de corruption et de nuisance, moins elle sera inquiété, risquera la confiscation, ou la dissolution judiciaire. 
      La formation d’une personne morale ou la limitation légale ou de fait de responsabilité provient d’un abus de langage des libéraux. Comme les sophismes de science économique de Ricardo, la reconnaissance de personnalité et de responsabilité autonome d’une société privée est un sophisme de science juridique.

      Pour (tenter de) résumer : 
      La personne morale morale est elle membre à part entiere de la société ? non il ne s’agit pas d’une personne physique douée de conscience, d’autonomie et de droits naturels au même titre que les individus et citoyens. Les droits de celle-ci ne peuvent pas être socialement, politiquement et juridiquement équivalents de ceux-la. 
      Pour reprendre l’article 1 de la déclaration de 1789, est-ce que la différence de condition sociale et certains privilège peuvent être légitimés au regard de l’utilité publique ? C’est a dire est-ce qu’une entreprise, association ou collectivité peut justifier une différence de traitement, une dérogation juridique au regard de son utilité (par exemple l’emploi non servile et le financement de l’activité économique) ; en fonction de sa capacité d’atteindre l’objectif de réaliser une mission d’intérêt public ? Certainement, mais si l’objectif d’une société privée est le profit et l’enrichissement de ses membres on voit bien que la mission d’intérêt public n’est plus la priorité mais un objectif secondaire et accessoire. On revient ici à la thèse de Smith qui pose que l’enrichissement du particulier contribue à l’enrichissement de la nation. Une thèse qu’il s’agit non seulement de valider mais aussi de préciser les conditions de validité. Par exemple pour une société qui ne paie pas d’impôts ou qui cause plus de dommages que d’avantages à la société, l’environnement ou des tiers, cause plus de déficits que de gains pour le Trésor public : la thèse n’est n’est pas validée dans ce cas.

      Au-dela du discours rationnel, des thèses à vérifier et sophismes à dénoncer il faudrait aussi voir les liens que l’entreprise privée entretient avec l’Histoire. 
      On sait que les fiefs du Moyen-age sont à l’origine fondés sur le droit patrimonial romain qui a permit l’enrichissement famillial et personnel et ruiné les comptes de l’Etat. Les grandes familles romaines ont fuit la cité et les services fiscaux en s’installant, avec leurs serviteurs, sur de grands domaines agricoles. Ces grands domaines, considérés comme biens patrimoniaux et familiaux (avec les gens libres ou non qui y vivaient) se transmettaient, se partagaient entre héritiers (selon une confusion entre patrimoine et droit politique et public propre au droit féodal) ou s’octroyaient soit par mariage, rachat, conquête ou « bienfait » seigneurial (à charge pour le vassal de le faire prospérer et de fournir or et force militaire au suzerain).
      On sait aussi que la Résistance identifiait les « grandes féodalités financières » comme des agents ennemis de la paix civile, co-responsables, financeurs et beneficiaires de la guerre en Europe. 
      En effet la ReichBahn faisait payer ses transports en Mark-or. Des entreprises comme Siemens et IG-Farben ont été toutes étonnées après-guerre de voir venir quelques survivants exiger des compensations pour des années de travail. Ces personnes morales -sans scrupule moral- ont fait travailler à l’ombre des miradors des milliers de déportés et autres esclaves du STO. 
      Elles n’ont jamais été condamnées pour association de malfaiteurs ou complicité de crimes de guerre ou de crime contre l’Humanité...

      Cette lutte contre la féodalité et l’oppression économique est toujours d’actualité. On touche ici à la question de la démocratie dans l’entreprise privée.

    • xbrossard 14 mars 2011 11:42

      @l’auteur


      merci pour toutes ces informations très intéressantes

      la conclusion personnel que j’apporterais sur cette notion de personne morale est qu’elle est effectivement la conjonction de plusieurs personnes physiques et que dans ce cas elle n’est pas considéré comme l’esclave de ce personnes mais comme la somme de toute les personnes physiques qui la compose...

      du coup, on en déduit qu’une entreprise ne devrait pas « appartenir » à personne, mais devrait simplement exister grâce aux apports de ses financiers qui lui prêterait de l’argent...d’où le fait qu’une entreprise ne devrait pas avoir d’actionnaire mais simplement des prêteurs, et que le pouvoir de décision devrait être partagé en fonction de l’apport de chacun de ses constituantes

      bref, il faudrait je pense revoir le pouvoir de décision en entreprise pour que les choses évoluent vraiment

    • Francis, agnotologue JL 14 mars 2011 12:08

      Rappelez vous ces débats su l’ « entreprise citoyenne ». Ces gens ont de la suite dans les idées

      « La charte des droits fondamentaux de l’Union européenne est le premier instrument international de protection des droits de l’homme qui renonce à la distinction binaire entre, d’une part les droits civils et politiques et d’autre part les droits économiques, sociaux et culturels » (Mireille Delmas Marty, au sujet du TCE)


    • Robert GIL ROBERT GIL 11 mars 2011 10:15

      l’ultraliberalisme, n’est rien d’autre que la continuité du capitalisme, et des groupes de pensées comme l’institut Montaigne en peigne les contours , voir ci-aprés...

      http://2ccr.unblog.fr/2011/03/10/linstitut-montaigne/


      • Alpo47 Alpo47 11 mars 2011 10:51

        Cela ressemble à lâcher des requins dans un banc de sardines et ... les laisser « équilibrer » cet environnement.
        A t-on demandé leur avis aux sardines ?


        • Kalki Kalki 11 mars 2011 14:04

          Ce qu’il y a je rappelle c’est que les sardines ca finit par etre du plus gros poisson

          la classe moyenne va disparaitre

          plus besoin de docteur, d’ingénieur, de général, et de politique

          plus besoin de sous fifre a quelque niveau que ce soit

          dans ce monde ou l’économie n’existe plus, ad vitam eternam

          la sardine s’est tout le monde et personne

          et @ rousseau

          la démocratie est morte le 9 mars 2011 aux usa

          Flash Info : USA la fin de la démocratie

        • Kalki Kalki 11 mars 2011 14:07

          vous voyez l’ultra libéralisme n’est pas une doctrine économique

          c’est la fin de l’économie pour une pseudo féodalité
          qui

          elle meme

          ne peut durer

          comme imaginé par des imbéciles riches, fortuné d’économie virtuel, tout comme leur capacité d’intelligence générale


        • Kalki Kalki 11 mars 2011 14:09

          tout autant virtuel


        • sisyphe sisyphe 11 mars 2011 14:23

          Par Kalki (xxx.xxx.xxx.180) 11 mars 14:04


          la démocratie est morte le 9 mars 2011 aux usa

          Flash Info : USA la fin de la démocratie


          Excellent lien ; c’est exactement ce dont il s’agit. 
          Soutien à Michael Moore. 

        • Sachant Sachant 11 mars 2011 16:10

          Les sardines ont donné un avis défavorable
          Mais cet avis étant purement consultatif...


        • Sachant Sachant 11 mars 2011 16:13

          D’accord avec Kalki
          Derrière les neolibéraux, ce sont des conservateurs qui avancent masqués
          Eux et leur modèle féodal érigé en utopie pour la société humaine




        • L ULTRA LIBERALISME c EST...CE QU ON VOIT EN FRANCE ACTUELLEMENT-:main mise des banquiers et avocats d’affaires sur le système politique (ex : mme lagarde...mr woerth..mr proglio.......)LES TRES RICHES PAiENT 4% D IMPOTS SUR LE REVENU ET LE TRAVAIL EST CHARGE JUSQU ’A 60%

          richesse da la FRANCEappartenant a 1% DE TRES RICHES.. 4 MILLIONS DE CHOMEURS....6 MILLIONS DE CDD...10 MILIONS DE MAL LOGES

          tousensemble


        • byle 11 mars 2011 11:25

          cette comparaison avec les requins est inapropriée.. comme tout predateur, le requin ne se contente que de ce dont il a besoin.. bien souvent, d’ailleurs, il est plus facile de prelever dans la nature les proies vieilles et/ou malades.. les lions agissent de meme..
          moi tout ces types, je les qualifierai plutot de fourmis geantes, de je ne sais plus quelle espece, qui effectivement, detruisent tout sur leur passage...
          on a malheureusement tendance a voir les requins comme des predateurs feroces, alors que les fourmis nous les voyons comme d’inoffensifs petits insectes..


          • sisyphe sisyphe 11 mars 2011 13:13

            oui, personnellement, l’image qui me semble le plus appropriée est celle de la gangrène...


          • sisyphe sisyphe 11 mars 2011 12:38

            Merci pour l’article ; clair et précis. 


            L’ultralibéralisme, c’est la PRIVATISATION du monde  ; plus de notion de - beurk - bien public ; plus de régulation contraignante, d’états, de lois ; la voie enfin ouverte à la loi du plus fort, et l’accaparement des richesses naturelles, disponibles à tous les hommes, au profit de vendeurs et commerçants, l’appropriation du vivant par des firmes privées ; brevet age du vivant, OGM, souillure des sols, de l’eau, de l’air, sans entrave....

            Dérégulation, privatisation, appropriation sont les dogmes de la mainmise sur le vivant, et l’asservissement des citoyens par des mafias qui spéculent même sur l’homme, devenu simple variable d’ajustement des gigantesques profits accumulés par les nouveaux maîtres, sur les richesses qu’ils volent à ceux qui les produisent. 

            C’est le système d’exploitation le plus sophistiqué auquel a conduit la marche libérale vers la privatisation du monde. 

            Le pire système dictatorial jamais produit par l’homme ; pire parce que sans personnages ni structures de pouvoir pour l’identifier : la « main invisible » qui amasse, exploite, opprime, ruine, asservit l’humanité au profit des mafieux qui imposent les règles. 

            Avec le pétrole, le POISON du XXème siècle et suivants, s’il ne monte pas une juste révolte, pour briser l’oppression. 

            Nos ancêtres prirent la Bastille, et décapitèrent la royauté ; c’est à nous, à nos jeunes de s’insurger aujourd’hui, de s’organiser, se rassembler, pour décapiter l’hydre ultralibérale, et réinstaurer un système au service de l’homme, du plus grand nombre. 

            Résistance, solidarité et mobilisation. 



            • Yvance77 11 mars 2011 12:54

              Salut,

              Bon post c’est vrai.

              Le souci majeur et principal est que l’homme est l’aminal le plus dangeureux pour lui et les autres. Et certainement le plus amoral.

              Vouloir mettre des définitiosn sur des concepts cela il sait faire et bien même. Par contre, se les appliquer là c’est une autre paire de manches.

              L’auto-régulation du ou des marchés est tout simplement impossible du fait de l’absence de moral et de limite. L’avidité est propre à l’homme économique et celle n’a de bormes que celles que l’on trouvent aux confins des galaxies.

              Il faut une refondation du système en privilégiant le partage et en respectant aussi les plus talentueux sans excès.

              Faire disparaitre le magazine Forbes voila ce qui est souhaitable, car personne ne mérite d’re riche à milliards, personne !!!!


              • Montagnais .. FRIDA Montagnais 11 mars 2011 13:46

                Vous êtes très fort. Très. J’en finirais pas de vous trouver 1000 qualités, sans le moindre soupçon d’ironie.. Mais attendrissant idéaliste, jeune.. Ah ! Si seulement vous pouviez avoir raison ! Nos chroniques aigreurs d’estomac s’en trouveraient guéries.. 


                Dans la métaphore d’Alpo, tout le monde comprend qu’il y a des sardines. C’est ça l’astuce.

                Croyez vous au Renard qui invite la Mésange à venir le baiser ? Au nom des décrets d’amour universellement proclamés..

                • Kalki Kalki 11 mars 2011 14:11

                  la réserve de sardine n’est pas infinie, et voué a disparaitre

                  drole de paradoxe


                • Montagnais .. FRIDA Montagnais 11 mars 2011 16:34

                  Je vous suis.. On bouffera des requins. L’éthique n’en sera pas affectée le moins du monde.


                • Rivière 11 mars 2011 13:46

                  Le système est entièrement faussé par la désinformation.



                    • Samuel Moleaud 11 mars 2011 14:21

                      Parlant d’économistes farfelus gavés de propagande, vous entachez aussi hélas votre réflexion :

                      Le libertaire que je suis est choqué par cette phrase : "Face à leur opposants républicains ou conservateurs qui dénoncent le désordre, l’anarchie qui suivrait la reconnaissance politique et juridique de telles libertés, les libéraux démontrent que la liberté qu’ils proposent contribuerait au développement et à la prospérité de la société« 

                      Ce n’est pas faux. Si chacun est responsable, et maître de sa vie, sans tutelle et sans contraintes (banque, assurance, impôts, cotisations, remboursements en tout genre, etc), le salarié aliéné devient auto-travailleur, et libre de son destin. Donc, l’émulation créée par cette prise en charge de chacun permet d’apporter à l’individu prospérité et vie décente. Ce qui développe la société.
                      Le souci, c’est que c’est une utopie dans un monde de bisounours où il n’y a pas besoin d’aider les gens, puisqu’ils ne sont pas en situation de précarité extrême...

                      De plus, en philosophie politique, l’anarchie n’est pas le désordre, bien au contraire : c’est l’ordre moins le pouvoir et moins la hiérarchie. C’est l’égalité et la liberté par la prise en main de chacun, tous portés vers le haut...ce qui ressemble au libéralisme, mais dans un sens collectif, non individualiste.

                      Qu’est ce qu’un »abus de liberté« , sinon un méchant oxymore ? Si l’on respecte la liberté d’autrui, nous sommes libres, pas besoin d’en abuser. L’abus d’autrui devient de l’oppression.

                      L’ultralibéralisme, du moins votre définition, cela existe. Mais aucun pays riche ne l’a adopté. Tous les Etats subventionnent massivement les multinationales, sauvent les banques et le système financier à coups de milliards.
                      Si nous vivions, je le répète, dans un Etat ultra-libéral, il n’y aurait pas de fonds publics alloués à la gestion des collectivités territoriales (bien qu’en coupes franches régulières), pas de fonctionnaires (bien qu’en nette diminution)...
                      En fait, l’ultra-libéralisme, c’est l’anarchisme de droite, ou disons l’anarchisme capitaliste.

                      Ensuite, il y a deux sortes de libéralisme. Le libéralisme politique, et le libéralisme économique. Le libéralisme politique, me paraît être sain, c’est la garantie des libertés individuelles dont tous aujourd’hui se réclament, sans qu’elles soient respectées (liberté d’expression, d’association, d’être considéré juridiquement comme l’égal de l’autre etc). Les libéraux du 19ème siècle parlaient de libéralisme pour se libérer du joug des monarchies, qui ne respectaient pas le droit de propriété privée, et réprimaient les mouvements sociaux...
                      D’où la question de démocratie : les constitutions américaines et françaises ont été rédigées par les révolutionnaires bourgeois pour contenir les révoltes du peuple. En raccourci ici, ça donne que tout est verrouillé pour ne pas que le vote citoyen n’apporte trop de liberté, trop d’égalité, trop de socialisme. D’où le passage du libéralisme politique vers un espèce de totalitarisme masqué, symbolisé par un Léviathan hobbesien qui contrôle les esprits, les révoltes, les dissidences.

                      Le libéralisme économique, c’est l’abolition des frontières pour que circule le capital, comme vous l’expliquez bien. Or au moindre problème, l’Etat intervient toujours, (même si, je vous l’accorde, il est en passe d’être démantelé (pour ses services sociaux, non régaliens).
                      Smith, que l’on attribue la théorie du libéralisme, souhaitait que la gestion des infrastructures comme les transports, ponts et chaussées, restent pourtant dévolues à l’Etat. 
                      Et si nous vivions dans un système ultra-libéral, dans une sorte de loi de la jungle, l’Etat aurait complètement disparu, et les travailleurs pauvres pourraient s’en sortir. Ils n’auraient pas besoin de sacrifier leur vie à travailler pour enrichir les actionnaires, et pour payer les fuites de capitaux de la sécurité sociale vers les poches du privé.

                      L’ultra-libéralisme existe, mais il n’est pas (encore...) appliqué. Nous n’avons de libertés que celles définies par la bourgeoisie au pouvoir depuis 1871 (la République, outre l’épisode 1940-1944) »On a le droit d’être en colère, mais il faut le demander gentiment (Coluche)". C’est un espèce de totalitarisme ouvert pour laisser l’impression que les gens sont libres de leurs actes là où ils sont pieds et mains tenus par le Léviathan.

                      Au niveau mondial, ceux qui souffre d’un ultra-libéralisme, sont les pays pauvres qui n’ont pu développé leur Etat suite aux mouvements de décolonisation : les puissants colonisateurs savaient que le FMI, l’OMC et la Banque Mondiale récupéreraient leur part de gâteau. Mais ce n’est pas le cas de l’Occident.


                      • sisyphe sisyphe 11 mars 2011 14:41

                        Et si nous vivions dans un système ultra-libéral, dans une sorte de loi de la jungle, l’Etat aurait complètement disparu, et les travailleurs pauvres pourraient s’en sortir. Ils n’auraient pas besoin de sacrifier leur vie à travailler pour enrichir les actionnaires, et pour payer les fuites de capitaux de la sécurité sociale vers les poches du privé.


                        Ah bon !!?! 

                        Voudriez vous nous expliquer comment ? 
                        Ils « sacrifieraient leur vie » pour qui, alors ? 

                        Quant aux (sic) « fuites de la sécurité sociale vers les poches du privé » ; elles sont justement dues à la progressive privatisation des services ; hôpitaux, santé, déremboursements, etc....
                        L’inverse exact de ce que vous avancez. 

                        L’état républicain est le dernier rempart contre le pillage et la privatisation organisés par l’ultralibéralisme ; c’est pourquoi les ultralibéraux s’efforcent de les démanteler ; par le biais de ses bras armés ; OMC, Banque Mondiale, Banques privées, jeux spéculatifs, FMI, Agences de cotation. 
                        Il y a de véritables OPA spéculatives sur les Etats ; vous êtes au courant que la Grèce va être obligée de vendre ses plages (sic et re-sic), pour payer sa dette vis à vis des usuriers du privé ? 



                      • Kalki Kalki 11 mars 2011 14:55

                        pourquoi le capitalisme n’a jamais marché

                        il n’y pas de travail pour tout le monde

                        et sans travail on ne veut pas partager

                        dans une société avec la loi de la jungle

                        croire en cela c’est soit être cinique ou etre un véritable con, avec une intelligence de l’ordre de la grenouille cuitte


                      • foufouille foufouille 11 mars 2011 15:22

                        Et si nous vivions dans un système ultra-libéral, dans une sorte de loi de la jungle, l’Etat aurait complètement disparu, et les travailleurs pauvres pourraient s’en sortir. Ils n’auraient pas besoin de sacrifier leur vie à travailler pour enrichir les actionnaires, et pour payer les fuites de capitaux de la sécurité sociale vers les poches du privé.

                        la liberte dans un camp de travail de type dassault


                      • Samuel Moleaud 11 mars 2011 15:59

                        Sysiphe, kalki et foufouille, vous ne m’avez pas compris. Ou alors, j’ai mal écris ma pensée...

                        Quand je dis : "Et si nous vivions dans un système ultra-libéral, dans une sorte de loi de la jungle, l’Etat aurait complètement disparu, et les travailleurs pauvres pourraient s’en sortir. Ils n’auraient pas besoin de sacrifier leur vie à travailler pour enrichir les actionnaires, et pour payer les fuites de capitaux de la sécurité sociale vers les poches du privé."

                        Ce que je veux dire, c’est que ce n’est pas un système libéral, puisque le libéralisme, dans son acception utopique, offre la possibilité à tous de s’en sortir. Dans cette théorie, le travailleur ne se sacrifie plus, puisqu’il trouve ses rétributions par son effort, rémunéré à juste titre. Après, l’exploitation, le servage du monde de l’entreprise, le pouvoir des banquiers et l’accaparement des richesses par les actionnaires, se sont installés ensuite... je suis bien conscient, loin s’en faut, qu’il n’y a de travail pour tout le monde, (car l’Empire a besoin d’une « armée de précaires de réserve », pour contrôler les tensions sur le marché) surtout sur des espaces urbanisés comme les nôtres.

                        Ce n’est pas du libéralisme, mais une oligarchie globalisée et criminelle qui confectionne son Empire et qui colonise tous les espaces non-acquis.
                        Les privatisations, délocalisations vers des zones « spéciales » (à faible coût salariaux), le démantèlement des Etats, prouve bien qu’il s’agit d’une globalisation au service d’un petit nombre d’humains, pendant que les 5.5 milliards d’asservis triment pour faire tourner la roue.

                        Je ne savais pas que la Grèce serait obligée de vendre ses plages. Ce que je sais, c’est que lorsqu’un Etat prête à 3% aux banques pour qu’elles se renflouent, c’est une intervention étatique pour sauver l’oligarchie. Lorsque la banque prête à 10% à un Etat dit « insolvable », et que l’UE interdit de financer un de ses membres, c’est réduire à l’esclavage des milliers de personnes.
                        Mais prenez la théorie de Benjamin Constant ou de Tocqueville, vous vous apercevrez que la république telle que nous la connaissons est l’apanage des bourgeois socialement sélectionnés pour que les élites se reproduisent continuellement...pas vraiment un repaire de socialistes marxistes ou libertaires !

                        A mon sens, là on parle d’ultra-libéralisme pour évoquer l’oligarchie. On parle de capitalisme pour évoquer la ploutocratie des puissants. De démocratie pour fermer les yeux du peuple.
                        Résumons donc cela à du vocabulaire employé de manière différente pour évoquer les mêmes choses. D’où la puissance de la novlangue...

                        Je pense que tous les systèmes économiques autres que ceux basés sur la mutualisation du travail en association, égalitaristes, sans chefs et sans rois, tous les autres sont dégueulasses. Pour résumer.
                        Vous pouvez toujours aller lire mes articles, si vous pensez que je suis un néolibéral de la pensée unique :)


                      • foufouille foufouille 11 mars 2011 16:16

                        la theorie est bien mais en pratique l’homme est une meute de loups
                        donc peut importe le systeme
                        le chef de la meute cherchera toujours a se gaver
                        il faudrait lui laisser une place, au charognard


                      • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 12 mars 2011 10:26

                        @ Kalki : Pourquoi le capitalisme n’a pas marché ?

                        Ou dit autrement, « comment l’économie de marché n’a pas permis aux pays qui en suivent les règle de se développer et d’enrichir leur population ? ».

                        Si nous regardons les deux cents dernières années, nous pouvons constater qu’alors que la pauvreté était générale, dans tout les pays du monde, ceux qui ont adopté l’économie de libre échange sont restés horriblement pauvres, alors que les pays ayant gardé leurs anciens système protectionniste ou ayant adhéré à la philosophie socialiste se sont formidablement développés.

                        D’un coté ces pays dévastés par la misère la plus noire : Les Etats-Unis, l’Europe. De l’autre, ces pays à la richesse opulente : Russie, Chine, Éthiopie, Afghanistan ...


                      • Aviator 11 mars 2011 14:31

                        Cet article a un intérêt pédagogique certain .
                        Il a entre autre mérite de démasquer cette imposture qu’est l’ultra-libéralisme .
                        Non ce qui arrive aujourd’hui n’est pas une fatalité : il s’agit de la mise en place ( sans aucune concertation démocratique par ailleurs ) d’une doctrine économique qui n’est qu’une doctrine parmi d’autre ( et qu’une variante parmi d’autre du ’ capitalisme’ ) .
                        Il est évident que si l’on veut combattre cette doctrine ( encore défendue par la majorité de l’intelligentsia mondiale ) il faut la débusquer , la comprendre pour mieux s’apercevoir qu’elle impacte tous les jours la vie des Français ( et du monde entier ) : casse des services publics, privatisation de l’energie, lois sécuritaires etc etc
                        Je conseille par exemple à tous la lecture de l’ouvrage de Naomi Klein ’ la stratégie du choc’ ( un documentaire du méme nom existe et va je crois passer sur C+ ce mois .. ) .
                        Je suis en train de lire le dernier livre d’Eric Laurent : ’ le scandale des délocalisations ’ , on est en plein dans le sujet !


                        • Mahler 11 mars 2011 14:39

                          Si le Libéralisme au plan des idées est une bonne chose : liberté de croyance,d’expression, de presse(même si ce n’est plus vraiment le cas), de réunion, de culte etc... Le Libéralisme économique lui est un monstre sans nom, froid ,sans aucune morale et considération pour autrui, prédateur et carnassier. Il exploite la planète et l’Homme pour toujours plus de profit, sa seule liberté est celle de faire toujours plus de profit. Il ne respecte même pas cette fameuse règle énoncée dans l’article : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui, ni à la société » puisque les effets de cette politique se montrent chaque jours de plus en plus désastreux pour les êtres humains ainsi que l’environnement.
                          La seule liberté que connaissent les apôtres du sacro-saint Libéralisme c’est la leur mais pas celle des autres. On a pas seulement des droits mais aussi des devoirs, ça ils ont tendance à l’oublier.


                          • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 12 mars 2011 10:53

                            @ Mahler

                            Pour critiquer une philosophie ou un système, il faut en connaitre les principes énoncés par ceux qui s’en réclament.

                            Séparer libéralisme de moeurs et libéralisme économique n’a pas de sens. L’un ne peut pas exister sans l’autre : La liberté économique est une condition nécessaire de la liberté politique (mais pas suffisante, cf. La Chine). Sans liberté économique, qui va financer la diffusion d’idées nouvelles : Sans la fortune de son ami milliardaire Engels, Marx n’aurait jamais pu diffuser ses idées !

                            Je vous recommande donc de lire d’authentiques auteurs libéraux : Sur internet, d’abord, avec Frédéric Bastiat, puis en lisant les ouvrages de Milton Friedman, Friedrich Hayek, Ludwig von Mises, Raymond Aron. Vous pourrez alors constater que la pensée libérale est intrinsèquement liée à la morale, et qu’il s’agit avant tout d’une philosophie du droit.

                            Si des hommes sont immoraux, pouvez-vous m’expliquer par quel principe magique ils deviendraient moraux par le simple fait d’occuper un emploi publique ? Nos grands leaders socialistes de notre temps, comme Moubarack, Kadhafi, Bourguiba, Ben Ali, Chavez sont des exemples vivants de la qualité morale dans des régimes anti-libéraux.

                            La différence, c’est que dans ces régimes, la concurrence n’existe pas, et que les « consommateurs » n’ont pas d’autre choix que de subir le service imposé. Dans un sytème d’économie de marché, des escrocs comme le patron d’Enron ou Murdock se retrouve condamnés à de très lourdes peines.

                            C’est bien là que ce situe la différence : Le choix et la morale !


                          • eric 11 mars 2011 14:39

                            Le libéralisme n’est pas la pensée économique de libre penseurs, c’est la philosophie politique du protestantisme de type calviniste. L’économie n’est pas son souci principal, mais bien la liberté. Quant a l’ultra libéralisme, oui, le mot existe, C’est un concept de gauche qui qualifie tout gouvernement qui aurait pour but ou qui atteint une situation ou la part de l’État budgets sociaux et locaux inclus ne croit plus dans la richesse national en part relative.
                            Sachant qu’il n’existe pas un état libéral au sens politique du terme ou les moyens dévolus a l’État aient cesses de croitre en valeur absolue en moyenne période force est de conclure que l’ultraliberalisme n’existe pas dans les pays libéraux. Cette notion absurde ne s’appliquerait dans la réalité qu’a des pays ex socialistes. Dans ceux ci, effectivement, il y a eu une baisse de la part de l’État dans l’économie, puisqu’on est passe de 100% a moins....
                            Autre preuve de l’inadéquation au réel du concept ? Je me souviens de feuilles internes plus ou moins Chevenementisme il y 20 ans ou on enseignait aux militants qu’il ne fallait plus dire capitalisme mais ultraliberalisme mondialise ( moins ringard). Entre temps on du se prendre du genre 10 point de pib de prélèvements, mais cela n’empêche nullement les mêmes de considérer que nous vivons dans un ultraliberalisme de plus en plus ultra.
                            A part cela, il y a quelques excites, en général anciens trotskiste, qui se sont recycles dans un libéralisme mal compris avec le même cote extrémiste idéologique et borne qu’ils avaient appris a l’extrême gauche. On comprend que cela irrite particulièrement leurs ex copain, mais cela ne suffit pas plus a faire exister les premiers que les seconds.
                            Bref, oui le terme existe, mais oui, il ne veut rien dir.

                            Exercice pratique : citez moi un pays politiquement libéral ou les moyens de l’État, les revenus des plus pauvres, les budgets sociaux, les impôts, aient baisse en valeur absolue en moyenne periode sur les 50 dernieres annees ?


                            • sisyphe sisyphe 11 mars 2011 14:51

                              Exercice pratique : citez moi un pays politiquement libéral ou les moyens de l’État, les revenus des plus pauvres, les budgets sociaux, les impôts, aient baisse en valeur absolue en moyenne periode sur les 50 dernieres annees ?


                              Déjà une énorme malhonnêteté de lier les dépenses (budgets sociaux) aux recettes (les impôts). 
                              Les budgets sociaux ont baissé dans la quasi-totalité des pays occidentaux, sous l’impulsion des plans de redressement, de la dette, des injonctions du FMI. 
                              Les revenus des plus pauvres également ; soit stagnation des salaires, soit multiplication des temps partiels imposés, raréfaction des CDI, chômage grandissant, TVA, etc....
                              La part des budgets des ménages est passé, en 20 ans, de 14% à 26% ; ce qui se traduit, évidemment, par une paupérisation des classes les moins aisées. 
                              De même, pour les frais de santé, les déremboursements, la démolition de l’hôpital (par la suppression de milliers de postes), le « forfait hospitalier », etc.....
                              Egalement l’allongement de la durée de travail pour avoir droit aux retraites. 

                              En revanche, pour les impôts,(donc les recettes), ils ont diminué ; surtout pour les plus riches ; sous l’effet du bouclier fiscal, des niches fiscales, des sociétés écrans, off-shore dans les paradis fiscaux..

                              C’est à dire qu’on a baissé les prélèvements pour les riches (donc les recettes), et, donc, diminué les dépenses, pour la plus grande majorité des citoyens. 
                              Ceci dans TOUTES les sociétés occidentales, de type libéral. 

                              D’autres questions ? 


                            • sisyphe sisyphe 11 mars 2011 14:56

                              Ah, j’oubliais.... 


                               en vingt ans, la part des salaires dans le produit intérieur brut français a baissé de 9,3 %, ce qui correspond à plus de 100 milliards d’euros en partie transférés vers le capital.


                              De rien : pleasure is all mine...
                               smiley 

                            • Le péripate Le péripate 11 mars 2011 15:55

                              Tiens voila un vrai truc de menteur et de tricheur : la part des salaires auraient baissé depuis 20 ou 30 ans. Vrai, mais il y a 20 ans ou 30 ans cette part avait connu un sommet historique et n’a fait que revenir à son étiage précédent.

                              Voila comment un menteur procède.

                              Encore un petit chat assassiné.


                            • sisyphe sisyphe 11 mars 2011 16:30

                              Par Le péripate (xxx.xxx.xxx.66) 11 mars 15:55

                                : la part des salaires auraient baissé depuis 20 ou 30 ans. Vrai, mais il y a 20 ans ou 30 ans cette part avait connu un sommet historique et n’a fait que revenir à son étiage précédent


                              Bah oui ; c’était telllllement trop, le « sommet historique », qu’il fallait bien le ramener à de justes proportions, pas vrai ? 

                              Faudrait beau voir que les salariés gagnent correctement leur vie... 

                              Sinon, durant la même période, le PNB français, lui, ne cessait d’augmenter (comme on peut le voir sur ce schéma d’un site qui t’est si cher ; gapfinder smiley

                              C’est dire que les richesses produites par les travailleurs augmentent donc chaque année......... pendant que la part qui leur revient........... ben, elle diminue par rapport au scandaleux - pouah- « sommet historique » : pas vrai, péripatate ? 

                              Et tu oses accuser les autres de « menteurs » ; pauvre imbécile, et fier de l’être...

                              Sinon, question « sommet historique », t’as vu ; les entreprises du CAC 40 ont réalisé le « sommet historique » de leurs bénéfices, en 2010 ; 85% de plus qu’en 2009 ! 

                               smiley 

                              Si un jour, on fait un grand prix de la montagne du « sommet historique » de la malhonnêteté, tu devras partir avec un hadicap, parce que trop fort, là... 


                            • eric 11 mars 2011 16:45

                              Tous le reste de ce qu’il dit est faux aussi, mais le plus beau, c’est que si la part relative d’un pib croissant des ménages a décru depuis un pic historique la part des entreprises après impôts a stagnee. Je ne peux donc m’empecher de partager ue part de son diagnostic. Les prelevement de l’État sur les menages ont considerablement diminues leur part dans la plus value. Reste la question de savoir si l’amelioration des services fournis le justifie. D’après la gauche non. Elle est unanime a constater une dégradation continue des services publics a couts et budgets croissant.


                            • lagabe 12 mars 2011 12:06

                              la suis pas d’accord avec toi sisyphe, pour toi tout se résume au cac 40
                              cf http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201212097083.htm
                              Lefebvre

                              La CGPME appelle le CAC 40 à la « responsabilité »

                              Le doublement des bénéfices des entreprises du CAC 40 en un an (« Les Echos » d’hier) ne passe pas inaperçu. Mais, assez étonnamment, une des premières réactions est venue hier du camp patronal : si la CGPME a salué une « excellente nouvelle pour notre pays » que de voir « les entreprises du CAC 40 annoncer des profits qui se rapprochent de ceux enregistrés en 2007 », l’organisation présidée par Jean-François Roubaud a tenu aussitôt à souligner, « afin d’éviter toute conclusion hâtive », que « les PME, dont bon nombre n’ont pas définitivement arrêté leur bilan 2010, seront vraisemblablement loin d’enregistrer de tels résultats. On peut d’ores et déjà souligner que le taux de marge des entreprises est en recul constant depuis plusieurs années ».

                              Mauvaises pratiques

                              Surtout, la CGPME « insiste sur les responsabilités que confèrent de tels résultats aux géants du CAC 40 par rapport aux PME. La clarification des relations entre donneurs d’ordre et sous-traitants, la politique d’achat, la transparence de l’accès aux marchés publics, le portage des PME à l’export sont quelques-uns des domaines dans lesquels il est indispensable de réaliser des progrès ». Une mise en garde qui survient alors que le médiateur des relations interentreprises, Jean-Claude Volot, a récemment dénoncé avec des mots très durs les mauvaises pratiques des grands groupes vis-à-vis de leurs sous-traitants (« Les Echos » du 24 février).

                              Nicolas Sarkozy s’attend à voir le débat sur le partage des profits revenir au premier plan, avec la sortie de la crise et l’impatience des salariés qui risque de s’accroître, alors que le pouvoir d’achat progresse faiblement. Le chef de l’Etat a demandé à Xavier Bertrand (Affaires sociales) et à Christine Lagarde (Economie) de lui faire rapidement des propositions sur le sujet.

                              E. L., Les Echos beaucoup de petites entreprises se trouvent exangue , donc résumé au seul CAC 40 est erroné , de plus si les bénéfices sont aussi élevé, ca aussi une autre raison

                            • William7 19 mars 2011 01:29

                              http://hussonet.free.fr/solineg.pdf

                              Un autre son de cloche ici !


                            • byle 11 mars 2011 14:52

                              pour en revenir a nos requins, nos fourmis, notre gangrene que represente cet ultra liberalisme  :
                              que fait on quand on s’apercoit dans la nature qu’une espece est en train d’en detruire une autre, quand elle prolifère et met a mal son ecosysteme ? l’homme, a trouvé la parade : la chasse.. cela ne m’interesse pas plus que ca, mais c’est bien ce que l’on pratique dans nos forets quand il y a trop de cerfs, de sanglier ou autres..
                              le membre gangréné, on le coupe !
                              chassons et coupons donc..


                              • Kalki Kalki 11 mars 2011 15:43

                                Ou il y a un type qui s’est amusé a la chasse au caribou democrate aux usa

                                il a réussi a tirer son cou, mais la bete a survécu

                                il veut lancer le mouvement

                                une sorte de monaie basé sur la mort, et le nombre de balle

                                plus vous en abbattez plus vous avez de l’argent

                                je lance la banque, ede ce système moinétaire

                                bah oui, il y a de l’avenir en temps que croc mitaine


                              • Le péripate Le péripate 11 mars 2011 15:42

                                Comment dire.... un papier insipide qui ne maitrise même pas son sujet.

                                La perle de la stupidité est sans doute cette phrase : Ils avancent l’idée selon laquelle si l’Etat s’enrichit du fait de la fortune des particuliers, c’est par la fiction d’une « main invisible » qu’il est inutile de chercher mais dont on doit attendre l’action dans une attitude quasi-bouddhique de « laisser faire, laisser passer ».
                                Naturellement la main invisible du pasteur Adam Smith n’a rien à voir avec l’état. Simplement Smith remarque que si nous avons du bon pain, ce n’est pas grâce à l’altruisme du boulanger, mais bien grâce à son sens de l’intérêt bien compris. Et que donc une utilité commune a été découverte sans intention, comme un effet collatéral si vous voulez, d’où le terme main invisible, mais qui aujourd’hui se dirait plutôt complexité émergente ou encore ordre spontané.

                                Enfin je ne sais pas pourquoi je me fatigue : il n’y a personne ici pour comprendre ne serait-ce que des choses simples.


                                • Kalki Kalki 11 mars 2011 15:45

                                  mais oui, mais biensur

                                  l’économie dans les mains d’une oligarchie, une économie devenu virtuel

                                  fait marcher on ne sait comment, ni vous d’ailleurs,

                                  l’économie réel

                                  en fait elle ne la fait pas marcher, du tout

                                  alors allez vous coucher dans les méandres de l’histoire


                                • Sachant Sachant 11 mars 2011 16:29

                                  Au Péripate

                                  « ce n’est pas grâce à l’altruisme du boulanger, mais bien grâce à son sens de l’intérêt bien compris »

                                  Oui, j’ai lu la même chose chez Charles Gave
                                  En théorie c’est le bon sens même et j’ai envie d’y souscrire

                                  En réalité, je pourrais y croire si
                                  - Je n’avais jamais déposé mon auto chez un garagiste
                                  - Je n’avais jamais déjeuné dans une brasserie parrisienne
                                  - Un commercial n’avait jamais déposé sur mes genoux mon CV remanié 1/2 heure avant d’être interviewé par un prospé
                                  - On ne me bloquait mon salaire quand l’entreprise investi
                                  - Puis me licenciait quand l’investissement commence à devenir rentable au prétexte que la boîte n’est pas là pour payer des inutiles

                                  Vous voyez ?


                                • Le péripate Le péripate 11 mars 2011 18:07

                                  Je vois. Mais j’espère que : 1 vous avez fui ces mauvais commerçants ; 2 vous les avez suffisamment débinés dans le quartier, que 3 ils ont fermé boutique, ce qui est bien fait.

                                  Comme est bien fait la richesse du commerçant honnête et scrupuleux. Non ?


                                • jean-jacques rousseau 11 mars 2011 22:07

                                  C’est bien la première critique que j’adresse à l’encontre du libéralisme. « La liberté d’agir sans nuire à autrui » qui est une conception de la liberté a-morale par défaut, c’est à dire sans intention de bien faire. 

                                  Si la libre circulation des agents qui agissent sans nuire, dans l’attention unique de leur objectif de profit intéressé, contribue à la prospérité de la nation, j’imagine que c’est par pure coïncidence. Car dans cette société (toute théorique) la somme des actions, intéressées et égoistes, aurait pour résultat un bien général sans que personne ait voulu faire le faire ? 
                                  C’est un pari risqué et à mon avis tout à fait loufoque. Je ne me baserais pas dessus pour fonder une société de droit, ni une économie prospère. 
                                  Si Smith à pu formuler une telle hypothèse séduisante, il ne faut pas oublier le contexte : il vit dans une société moderne et civilisée ou la règle chrétienne du service désintéressé à autrui est la règle morale de base depuis l’invasion romaine.

                                  Le moindre des arguments que je peux vous proposer c’est de dire que le libéralisme est lui meme un projet politique dont la fin supposée est le bien commun et la prospérité nationale. L’intention initiale est déjà morale et l’effet collatéral éventuel -de l’application de la méthode de l’ordre spontané libéral- ne peut pas être fortuit puisqu’il à été envisagé tel. 
                                  Le deuxième argument serait pragmatique, c’est à dire de vérifier si l’hypothèse libérale d’un ordre spontané et bénéfique pour chacun et tous par l’instauration d’une liberté neutre se vérifie ou pas sans intervention bien intentionnée de l’autorité publique... 
                                  Je n’y crois pas mais je demande à voir cette démonstration. L’exemple du boulanger est stupide, qu’est qui dit que le boulanger n’a pas plutôt l’intention de faire du bon pain, de rendre service aux gens et de préparer son âme au jugement divin que de servir son propre intérêt et de compter les pièces d’or qu’il accumule ? D’ailleurs il y a en a qui font du bon pain à bon marché et les autres... C’est souvent les autres qui « réussissent » dans les affaires. Et alors, qu’est ce que ça prouve ?

                                  Je préfere plutot que de répondre comme Cain « suis-je le gardien de mon frere ? » la formule de « fraternité » qui orne nos frontons, c’est à dire le devoir moral d’apporter aide et assistance à tout autre membre en difficulté comme si j’appartenais à une grande famille unie et solidaire.
                                  En tout cas j’ai apprécié entendre le Premier ministre du Japon dire apres un tremblement de terre : « soyez vigilants et fraternels » plutot que « sauve qui peut ! »... 
                                  Vous voyez ce que je veux dire ?

                                • Le péripate Le péripate 11 mars 2011 22:44

                                  Simple.

                                  Il y a trois portes d’entrée à la philosophie libérale. Elles sont, de la mineure à la majeure :

                                  La première est utilitariste. Elle propose de maximiser pour chacun ses utilités et ses satisfactions. Bien qu’elle soit largement théorique ((David Friedman en est un bon exemple), elle est aussi empirique : le capitalisme est de loin le meilleur système pour accroitre les satisfactions de chacun.

                                  La seconde se réfère à une nature humaine, à un droit naturel. C’est d’ailleurs essentiellement une théorie du droit. Bastiat, Rothbart, Mises...

                                  La troisième est évolutionniste et développe une théorie de l’agir humain, la praxéologie, dans laquelle le terme économie ne concerne que les comportements d’échange individuels. Mises, encore et surtout Hayek.

                                  Alors, moi je veux bien que vous critiquiez ceci ou cela.

                                  Mais la moindre des choses c’est de potasser un peu.


                                • Le péripate Le péripate 11 mars 2011 23:08

                                  Et justement le commentaire qui suit un papier récent sur une controverse entre libéraux sur la question de l’immigration.

                                  David Friedman et Herman-Pope sont tous deux partisans de l’abolition de l’état, libertariens ou anarcho-capitalistes, deux concepts à la puissance dix de votre ultralibéralisme foutriquet.

                                  Le premier est partisan d’une immigration sans contrôle dans un pays sans état et se félicite du dynamisme supposé d’une telle société.
                                  Le second réplique que dans une société sans état il n’y a que des propriétaires souverains, souverains donc d’offrir ou non l’hospitalité.

                                  De manière anecdotique je vous ai soufflé une critique de l’utilitarisme.


                                • daniel paulmohaddhib 11 mars 2011 15:56

                                  merci du mot jean jacques...

                                  article qui fleure bon a cote des méandres fasciste d’agoravox...alors merci bien

                                   je note que globalement ’il n’y a pas ou peu de remise en cause de la compétition entre personnes, de la société marchande de profit , il n’y a d’ailleurs pas du tout de pensée mais des réactions de peur du genre : mon dieu que vais je devenir ? reviens De Gaulle !!!!
                                  les mêmes qui l’ont vire lui demanderaient de revenir....
                                  ca c’est le bal des faux culs...
                                  on a joue au casino au cas ou on gagnerait , on a tout perdu ou sur le point de ....alors on l’ouvre..
                                  fallait pas jouer du tout...
                                  il n’y a qu’une solution , on le sait ....une société de production et de partage collectif....
                                  contre les banquiers, les armées américaines et OTAN, la pseudo justice aux ordres du capital , les religions obscurantistes , le capital implacable organisateur de massacres collectif a travers les guerres
                                  une telle façon de vivre ensemble ne se décrétera pas, c’est impossible....je ne peux pas me lever un matin et me dire : je vais être intelligent.....ca ne marche pas du tout comme ca , alors va falloir s’impliquer dans sa vie a soi d’abord....
                                  tout part de la, la démence mondiale est d’abord personnelle avant tout , multipliée par x milliards..
                                  ce sera possible après le suicide collectif car cet humain arrogant va aller au bout de sa démence , car il est le seul problème et refuse de se voir comme tel....donc ne peut absolument pas résoudre ce qu’il occasionne en refusant de considérer que c’est de sa faute...
                                  bref ca fait le malin...dans le fond de soi , les humains ne font pas les malins, mais on a appris a faire semblant....ca va toi ? oui super !! mais au fond je me dis : quelle vie de merde..
                                  alors je m’en prends aux autres , aux plus faibles responsables de tous les maux...vais je aller affronter les armées neo-con ? pas fou non ? salaud d’arabes derrière un clavier c’est mieux....
                                  c’est a cause des pauvres , des vieux, des jeunes, des fonctionnaires, des handicapes , des noirs , des femmes enceintes , de la lune...des petits, des gros.....des minces...

                                  Bon si vous ne refusez pas le business , a quoi bon gueuler ? désolé mais on est rendu exactement la....
                                  WW2 fut excellent pour le business...la guerre y’en a bon pour les sous , non ?

                                  tout ceci reste bien superficiel je trouve , on pense avec les yeux....nous sommes en superficie du superficiel...c’est a dire inconscient..ignorant de nous même...
                                  moi ,mais je m’en fou, je veux du flouze c’est tout...
                                  et dans un tel système comme disait coluche les gens c’est pas du boulot qu’ils veulent , non , c’est du pognon !!!
                                  oh la jolie voiture..... ! on est content avec ca....de rouler a 120 vous propulse au stade de demi dieu....c’est bon pour le moral...
                                  Vivre c’est quoi ?
                                  mon pauvre monsieur vous en posez des questions, on est déjà assez embêtés comme ca... !!!
                                  c’est a peu prés ca !!!


                                  • Rivière 11 mars 2011 16:05

                                    Si Adam Smith a mis en valeur des sortes de synergies positives spontanées en économie, on ne voit pas pourquoi ces synergies s’arrêteraient à l’Etat, donc je ne vois pas où est le problème sur cette idée de l’auteur.
                                    Ensuite, ce n’est pas parce que les salaires avaient précédemment augmenté qu’il y aurait une raison pour qu’ils baissent désormais, d’autant plus que ceux qui soulignent la baisse des salaires depuis quelques décennies, le font en général en mettant cette baisse en parallèle avec l’augmentation des revenus de personnes pour lesquels ces augmentations sont superfétatoires, tandis que les baisses de salaires jouent sur des paramètres vitaux -dépenses alimentaires, de santé, etc.« .

                                    Le système marchand actuel est entièrement vicié par le mensonge. Mensonge commercial, publicitaire, économique, financier, médiatique. Un système mensonger, conduit par des »maîtres" aveugles, ne conduira la Terre qu’à un seul endroit : la mort pour tous, y compris ces débiles fachos et complexés appelés ultralibéraux, bien qu’ils n’aient rien en commun avec la liberté.


                                    • kéké02360 11 mars 2011 16:21

                                      Communiqué sous embargo


                                      L’ampleur des conséquences économiques réelles des OGM révélée
                                       
                                      Bruxelles, sous embargo jusqu’au 14 mars 2011, 00h01 - Les coûts occasionnés par la séparation des filières OGM et conventionnelles sont beaucoup plus élevés qu’initialement estimés et pourraient conduire à la hausse des prix les aliments, préviennent les Amis de la Terre/Friends of the Earth Europe dans un nouveau rapport publié aujourd’hui. Ce rapport intitulé Les conséquences socio-économiques des OGM (1) dévoile les coûts cachés des cultures d’OGM que les secteurs conventionnels et biologiques doivent injustement supporter alors qu’ils sont menacés de nouvelles contaminations et d’augmentation des prix alimentaires. Ce rapport est publié alors que les ministres de l’environnement des Etats membres de l’Union européenne (UE) se rencontrent aujourd’hui pour discuter de la légalité des interdictions de culture des OGM sur leurs territoires. Les Amis de la Terre demandent que le débat prenne en compte, dans toute leur ampleur, les conséquences sociales et économiques de la culture de plantes GM. Les ministres de l’environnement doivent discuter sur des faits, pas sur les modèles erronés des industriels.
                                      Mute Schimpf, chargée de champagne Alimentation à Friends of the Earth Europe, explique : « Il faut prendre en compte les coûts environnementaux et économiques réels des OGM lorsqu’on parle de la culture des OGM en Europe. L’industrie des biotechnologies doit être tenue responsable des dommages provoqués par la contamination croisée. Il n’est pas question de présenter l’addition aux agriculteurs, aux consommateurs et aux contribuables. »
                                      La politique européenne repose sur le principe que les acteurs non-OGM de l’industrie alimentaire doivent payer toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que leurs productions restent sans OGM. Une étude officielle de l’Union européenne (UE) conclut que les coûts de séparation entre les filières GM et les filières conventionnelles pourraient augmenter le prix de ces dernières jusqu’à 13% (2). Mais les chiffres réels sont bien plus élevés. La nouvelle étude qu’ont menée les Amis de la Terre/Friends of the Earth Europe démontre que des postes de dépenses essentiels dans le dispositif de séparation des filières ne sont pas pris en compte dans l’étude de l’UE (3). Les coûts additionnels pour maintenir la séparation entre les filières OGM et conventionnelles, y compris les coûts de contrôle et d’analyse, dépassent largement tout gain économique envisagé par la baisse des coûts de production. 
                                      Pour Christian Berdot des Amis de la Terre France : « Il est trop facile de parler des avantages des OGM, lorsque les coûts sociaux sont payés par les autres. Combien d’administrations, de laboratoires passent des heures à contrôler si nos aliments sont exempts d’OGM ? Les citoyens n’ont pas demandé d’OGM. Ces milliers d’heures de travail, toutes ces mesures coûteuses doivent être payées par ceux qui nous imposent ces OGM que nous refusons. Qu’ils assument enfin économiquement le coût social de leur choix agronomique. »
                                      Les entreprises de biotechnologies, les opérateurs et autres utilisateurs d’OGM doivent prendre leurs responsabilités pour empêcher toute contamination. C’est à eux de s’assurer que les marchés conventionnels et biologiques de l’UE peuvent se développer sans avoir à supporter des charges injustes.
                                      Mute Schimpf conclut : « 99,9% des terres européennes sont dépourvues d’OGM. L’opposition aux OGM dans les champs et les assiettes est très forte, et ne fait qu’augmenter. Les cultures GM ne seront pas une aide, mais un obstacle pour affronter le défi des années à venir : nourrir une population mondiale croissante. Les décideurs doivent annoncer la fin des cultures d’OGM en Europe et garantir une politique en faveur de campagnes vivantes et de méthodes plus vertes. »
                                      Les Amis de la Terre demandent un moratoire sur toutes les autorisations de mise en culture de plantes GM jusqu’à ce qu’une évaluation des conséquences socio-économiques des OGM soit intégrée dans le processus d’autorisation de l’UE et que des mesures anti-contamination obligatoires soient mises en place dans tous les pays membres. Tout frais dû à des mesures destinées à éviter la contamination doit être pris en charge par les pollueurs.


                                      Contact presse : Les Amis de la Terre - 01 48 51 32 22 / 06 86 41 53 43


                                       Notes :
                                      (1) Friends of the Earth Europe, The socio-economic effects of GMOs - Hidden costs for the food chain (Les consequences socio-économiques des OGM – Les coûts cachés pour la chaine alimentaire), mars 2011
                                      (2) Co-Extra, 2009. Outcomes of Co.Extra. http://www.coextra.eu/pdf/report1472.pdf
                                      (3) Les coûts additionnels durant la moisson du maïs pourraient être 40 fois plus élevés que les chiffres avancés par l’UE. Et le coût du séchage jusqu’à 34% plus cher.
                                      http://www.foeeurope.org/download/Socio_economic_effects_gmos_FoEEbriefing_ Mar2011.pdf


                                      • Rivière 11 mars 2011 16:55

                                        Les amis de la Terre, merci de poster des informations plus compréhensibles.


                                        • Dogen 11 mars 2011 17:38

                                          @ Peripate

                                          Vous prechez parmi les fous !

                                          L’auteur de l’article s’appelle Jean-Jacques Rousseau, et cela tombe bien...
                                          Car c’est bien lui qui, il y a plus de deux cents ans, a commis le peche originel.
                                          Malgre ses analyses facinantes du coeur et des raisons des hommes, Rousseau a presque toujours commis une erreur de causalite fatale car, atteint d’un idealisme candide, il considerait que l’homme nait naturellement bon. 

                                          Voltaire a demontre bien longtemps avant moi qu’il n’y a pas idee plus absurde que celle-la. Or, en parcourant regulierement AgoraVox, je me rend compte qu’elle est encore incomprehensiblement enracinee dans les pensees de la plus part des intervenants. Et il n’est pas pire erreur que celle sur la causalite, car elle adjoint a une analyse clairvoyante d’un phenomene, une solution toujours erronee.

                                          Non, l’homme n’est pas naturellement bon, et ce n’est pas complique a demontrer.
                                          Il agit par interet, fait le bien par interet, tout autant que le mal.
                                          Il travail par interet, rend service par interet, et s’il est boulanger, fait du bon pain par interet.

                                          Des lors, la recherche de l’interet mutuel est la seule qui ait un veritable sens.


                                          • sisyphe sisyphe 13 mars 2011 10:18

                                            Il y a belle lurette que l’on sait que le débat ontologique n’a aucun sens. 

                                            L’homme n’est « naturellement » ni bon, ni mauvais ; il porte en lui des pulsions de vie et des pulsions de mort, mais là n’est pas le problème. 

                                            Le fait est que l’homme est un être SOCIAL ; et que son évolution va donc dépendre du contexte social dans lequel il nait, grandit, est éduqué, etc.....

                                            C’est donc bien du système social dont il est question ; non de la « nature » de l’homme. 
                                            Or, un système social comprend des droits, des devoirs, et surtout des LOIS pour permettre aux individus de vivre ensemble, se préserver de leurs pulsions destructrices, annihiler les déviances, etc...
                                            Un système social qui doit instituer la nécessaire solidarité entre ses membres, pour assurer sa cohésion interne ET externe. 

                                            Le problème, avec la constitution du système actuel, transversal, globalisant, c’est, justement qu’il n’est régi par aucune loi autre que celle du PROFIT, et du profit maximum, au dessus de toute autre considération ; d’où la dérive vers un système qui NIE la condition d’être social, au profit de l’individualisme concurrentiel. 

                                            Système qui détruit les solidarités, pour instituer les règles de la loi du plus fort, de la domination des riches sur les pauvres, des forts sur les faibles. 

                                            Le néolibéralisme, ou ultralibéralisme, est un système qui, sous couvert de prôner la réussite individuelle, est, de fait, la plus formidable régression qu’ait jamais vécue l’humanité ; il fait régresser l’homme, être social, les structures sociales de solidarité, de notions de bien public, de bien commun, d’(appartenance à une communauté, pour en faire un individu isolé, dont le seul but est désormais de se battre pour sa survie, la plupart du temps, au détriment des autres, avec qui il est en concurrence. 

                                            La « fraternité », ou nécessaire solidarité a laissé la place au « struggle for life » ; c’est dire qu’on a régressé d’un état de civilisation à un état de pré-civilisation, de lutte indiviiduelle ; on est passé de l’ère moderne à l’ère des cavernes. 

                                            Régression sociale, sociétale, politique, économique (privatisation du monde et du vivant), éthique, morale, qui entraîne, conséquemment, l’augmentation de la délinquance de toutes sortes, de l’exploitation, de l’oppression ; le système injustement appelé « libéral » est, de fait, le fossoyeur de la et DES libertés. 

                                            Il faut se re-solidariser, pour s’en débarrasser, le plus vite possible, sous peine de troubles à venir irréparables. 

                                            Contre la violence de ce système d’exploitation, d’oppression, de régression, la contre-violence est absolument légitime, nécessaire, VITALE. 

                                            Mobilisation, solidarité, révolte. 

                                          • Lord WTF ! Lord Franz Ferdinand Of F. In S. 11 mars 2011 18:34


                                            Hmmmm… oui à défaut d’autre chose ou d’imagination, si ce n’est capacité de creation/réflexion, on use encore&toujours des termes ultra/néo-libéralisme…bien que le système en cours, émergent, résulte d’un processus inédit&singulier et qu’on ne peut réellement parler de « libéralisme » stricto sensu si ce n’est dans certaines formes d’habillage-camouflage que ce nouveau modèle peut prendre.

                                             

                                            Bref, la neutralisation effective du Politique (dans le sens « antique » ou « noble ») ou sa « soumission » à des agents généralement plutôt obscurs voir indéfinissables (supra-étatiques, généralement a-politiques ou à idéologie de circonstance/ mais aussi anti-démocratique à savoir non issu d’une quelconque légitimité « politique/démocratique ») ainsi que la disparition de l’Etat (ou mise en place d’un état « négatif » soit état-sécurité, état-salubrité, état-immunité, etc…) ressentie, n’empêche pas que le Contrôle lui se renforce : ce qui d’une certaine manière est bien anti-libéral : nous sommes face à de l’inédit qui prend tel ou tel habillage mais qui au final nous fait assister à la mise en place d’un « totalitarisme » complètement inédit : puisque Total et Global, fondé non pas sur la domination verticale de quelques élites mais sur une scission « verticale » entre deux mondes : un « olympien » pour qui limites, frontières, contraintes, etc…n’ont plus aucune signification (ou n’en auront plus assez rapidement) et les autres eux soumis à un Contrôle de plus en plus efficient autant qu’invasif (techno- ou hypercontrôle autant vertical qu’horizontal alors que les totalitarismes passés se fondaient avant tout sur des modèles horizontaux humainement supportés) qu’omniprésent.

                                             

                                            Bref le fait même d’être incapable de le définir montre d’un l’état lamentable de la Pensée politique « post-moderne » et deux sa nature autant multiforme qu’inédite : disons nous serons à même de le définir lorsqu’il sera trop tard : à savoir que nous serons passé de la phase « émergence » à celle de « réalisation accomplie »…

                                             

                                            Après, il faut aussi se rappeler que l’émergence de ce nouveau système n’est pas spécifiquement « spontanée » ou « planifiée » mais qu’elle résulte autant de la convergence de telles ou telles forces ou agents que de la somme des choix individuels dans les sociétés dites « démocraties libérales » : quant aux autres sociétés : les « gouvernants » par nature opportunistes s’adaptent parfaitement.


                                            • Dogen 11 mars 2011 19:15

                                              Après, il faut aussi se rappeler que l’émergence de ce nouveau système n’est pas spécifiquement « spontanée » ou « planifiée » mais qu’elle résulte autant de la convergence de telles ou telles forces ou agents que de la somme des choix individuels dans les sociétés dites « démocraties libérales »

                                              Je suis assez d’accord avec ce que vous dites.
                                              On nous presente souvent ici, le monde d’aujourd’hui comme une realite impose unilateralement par une petite elite international elue ou non. C’est a mon avis analyse simpliste des choses.
                                              Certes, il y a certainement des decideurs, plus ou moins influent (plutot moins que plus a mon avis) plus ou moins legitimes (plutot moins que plus la encore) qui tentent d’imposer leur vision du monde. Mais imaginer qu’ils ont tout pouvoir est faux.

                                              C’est considerer qu’ils sont un groupe soude et homogene, avec des interet exclusivement commun et une ideologie partagee, ce qui ne correspond pas a la realite.

                                              C’est egalement dedouaner les peuples de toutes responsabilites, quand a l’evolution des societes dans lesquelles ils vivent, et qu’ils « subissent ». Ceux qui le pensent oublie bien vite que nous sommes des individus essentiellement libre, et je ne parle pas simplement de voter plus ou moins democratiquement. Je parle aussi et surtout des choix que nous effectuons quotidiennement et consciemment et qui dans leur ensemble forge l’essentiel de nos societe.

                                              Personne ne nous force a regarder la tele, plutot que de lire un livre.
                                              Personne ne nous force a bouffer au Mac Do.
                                              Personne ne nous force a allumer toutes les lumieres, ou a chauffer nos maisons 5 degres plus que necessaire.
                                              Personne ne nous force a depenser toujours plus, pour des choses de moins en moins necessairee.

                                              Je pourrai citer des centaines d’exemples car en fin de comptes, on ne nous force pas a grand chose. On nous incite souvent, certes, mais on nous force rarement. 

                                              C’est un peu comme les gens qui accuse le Christianisme d’avoir plonge l’europe dans l’obscurantisme au Moyen-Age. Moi, je pense au contraire que le Christianisme etait parfaitement en adequation avec les societes de l’epoque. Oppressif, sanguinaire, beliqueux, arbitraire...

                                              La c’est un peu pareil. Je trouve que le systeme global est plutot a l’image de nos societe, qui sont elle meme a l’image de la plus part des individus qui les composent.
                                               


                                              • plancherDesVaches 11 mars 2011 20:30

                                                La « liberté » sert d’habillage tout comme la Démocratie à ceux qui ont le pouvoir. Le pouvoir de nuire aux autres.
                                                Le FN utilise cela aussi. Comme toute religion aussi.

                                                Vous l’avez bien expliqué, Auteur.

                                                Vu que le monde est noyé de fric, ou plutôt par l’obsession américaine du fric, et du matérialisme, bien sûr, il serait peut-être judicieux de faire le mouvement inverse, soit tuer quelques riches histoire de faire des exemples.
                                                Pas des moyens, mais des très.

                                                Hé hé.. Appel au crime... ?
                                                Les RG vont vibrer... smiley

                                                Et les riches ont déjà leur armée privée, rassurez-vous.
                                                Comme les politiciens de chaque pays.


                                                • ffi ffi 12 mars 2011 04:21

                                                  En fait, le libéralisme est mal nommé. A l’époque de son invention, il l’était moins, puisqu’une conséquence de cette théorie était la dérèglementation des strictes règles économiques dans la société d’ancien régime (basée sur le protectionnisme et le monopole local du corps des artisans locaux). Il y avait donc une certaine logique à cette appellation. Aujourd’hui, vu la profusions de règlement à l’UE ou à l’OMC pour « contraindre » à la concurrence, le libéralisme n’est plus synonyme de liberté, mais de carcan réglementaire.

                                                  Le terme ultra-libéralisme marque bien ce moment où ce que l’on désignait par le terme de libéralisme n’apparait plus du tout relié à la notion de liberté.

                                                  En fait, il faut désigner la théorie d’Adam Smith par un terme qui exprime ce qu’elle est effectivement :
                                                  la concurrence entre les travailleurs crée la richesse
                                                  polemos .................. ergates ................ ploutos (en grec ancien)
                                                  soit polémoergatèploutisme.
                                                  ou encore
                                                  la concurrence dans le travail crée la richesse
                                                  polemos .................. ergon ............... ploutos (en grec ancien)
                                                  soit polémoergoploutisme.

                                                  Puisqu’il est évident qu’un système économique se voue à engendrer de la richesse, l’on peut omettre le suffixe « ploutisme ».
                                                  soit : polémoergatisme.
                                                  ou : polémoergisme.

                                                  En faisant sauter la double voyelle « oe », on obtient
                                                  ou bien polémergatisme,
                                                  ou bien polémergisme.

                                                  D’autre part, il est évident que les travailleurs sont des hommes, et donc qu’ils ne sauraient faire de séparation totale entre leur manière de travailler et leurs comportements relationnels au quotidien. Je peux donc substituer l’infixe ergon/ergatès (travail/travailleur) par andro (hommes) pour qualifier l’effet du polémergisme sur les relations sociales : polémandrisme.

                                                  La théorie économique « libérale » est donc une théorie polémandre (plaidant pour la lutte entre les hommes).

                                                  Maintenant révisons le terme que nous dénommons couramment « démocratie ».
                                                  Le système actuel (cf constitution) est basé sur l’organisation suivante :
                                                  la concurrence entre les partis pour gouverner
                                                  polemos ..................... meros ........ cratie (en grec)
                                                  Le système contemporain peut donc être désigné : polémomérocratie.

                                                  Comme il est évident qu’une institution politique concerne le gouvernement, dans ce contexte, je peux omettre le suffixe -cratie. J’obtiens donc polémomérisme.

                                                  D’autre part, il est évident que les militants des partis politiques sont des hommes, et donc qu’ils ne sauraient faire de séparations complète entre leur manière de militer et leurs comportements relationnels au quotidien. Je peux donc substituer l’infixe méros (parti) par andro (hommes) pour qualifier l’effet du polémomérisme sur les relations sociales : polémandrisme.

                                                  La théorie politique de la « démocratie libérale » est donc elle-aussi une théorie polémandre.

                                                  Il n’y a donc plus aucun doute sur la parfaite adéquation idéologique entre la révolution française et la théorie dite libérale : polémandrie en économie et polémandrie en politique.

                                                  Or, il est bien évident que dans une société polémandrique, l’enfer, c’est les autres. Cette polémandrie incessante à laquelle chacun doit faire face, provoque haine, rancoeur, jalousie, phobie, puis au bout du compte misanthropie, ce qui tend à produire une ambiance suicidaire dans la société (baisse démographique, épidémies de dépression, suicide au travail, polémiques politiciennes, déchirement des familles, etc...)

                                                  Le seul type de principe qui a rendu les sociétés prospères, dans l’histoire, fut celui où c’est non pas la misanthropie qui progresse, mais au contraire la philanthropie, la fraternité, l’amour. De ce point de vue, l’Europe chrétienne était bien mieux fondée que l’Europe libérale.


                                                  • lagabe 12 mars 2011 09:06

                                                    définition d’une entreprise

                                                    Analysons maintenant la définition que François Perroux, un des plus grands économistes français, donne de l’entreprise, dans son ouvrage Le Capitalisme.

                                                    « L’entreprise n’est pas une unité de production quelconque. Dans toutes les formes d’organisation (socialisme, artisanat, économies fermées), les personnes et les choses sont groupées en petits ensembles, subordonnés a une même direction qui se propose de porter au maximum un résultat jugé avantageux. Une confusion bien inutile est répandue par certains interprètes qui placent toutes ces unités de production sur le même plan, sans discerner en chacune ses traits propres. L’entreprise présente divers caractères qui permettent de la concevoir et de la reconnaître sans ambiguïté.

                                                    Elle ne combine pas des facteurs de la production considérés en nature et elle ne se propose pas d’obtenir un produit considéré en nature. Elle combine les prix des facteurs de la production et elle tend a obtenir un produit évalué lui-même en termes de prix. La combinaison technique n’est qu’un moyen de la combinaison économique.

                                                    L’optimum économique seul est décisif non le maximum technique. Par là, l’entreprise se situe dans le cycle indirect de l’échange (facteurs, marché des facteurs, achat des facteurs, combinaisons des facteurs, vente du produit, marché du produit) et non dans le cycle appelé parfois direct ou élémentaire (besoin-nature) : ce dernier est presque négligeable`dans les" sociétés évoluées.

                                                    L’entreprise combine les facteurs de la production en vue d’obtenir un produit qu’elle écoule sur le marché. Elle ne tend pas immédiatement et principalement à satisfaire les besoins de ses membres. Elle s’oppose sous ce rapport a diverses unités de l’économie agricole ou des économies fermées de villa et de domaine avaient pour objet principal d’assurer la subsistance de leurs membres. Pourvu qu’elle puisse vendre son produit au coût ou au-dessus du coût l’entreprise est satisfaite. Elle répond à l’appel des besoins solvables sur le marche ; elle se conforme à la hiérarchie de leur solvabilité et non à celle de leur urgence appréciée en termes de laboratoire ou par référence à la morale d’un groupe.

                                                    L’entreprise combine techniquement et économiquement des facteurs de la production qui lui sont apportés par des agents distincts de l’entrepreneur. Ce sont les travailleurs salariés. Ce sont les capitalistes prêteurs. Tandis que l’exploitation artisanale sous ses formes originaires implique combinaison de facteurs qui, pour la plupart, sont fournis par l’artisan lui-même, l’entreprise n’apparaît que lorsque le marché des facteurs de la production lui fournit une partie substantielle ou la plus large part du travail et du capital qu’elle emploie.

                                                    Les calculs et les paris économiques par lesquels l’entreprise met en oeuvre une combinaison productive, sont rattachés à un même patrimoine. Le patrimoine est l’ensemble juridique et économique de valeurs par référence auquel ces calculs et ces paris revêtent un sens. Il donne son unité a l’entreprise à établissements multiples. L’avantage que, comme toute unité de production, l’entreprise s’efforce de porter au maximum n’est autre que son revenu monétaire net ou profit. »


                                                    relis ce point , très important
                                                    L’entreprise combine les facteurs de la production en vue d’obtenir un produit qu’elle écoule sur le marché. Elle ne tend pas immédiatement et principalement à satisfaire les besoins de ses membres. Elle s’oppose sous ce rapport a diverses unités de l’économie agricole ou des économies fermées de villa et de domaine avaient pour objet principal d’assurer la subsistance de leurs membres. Pourvu qu’elle puisse vendre son produit au coût ou au-dessus du coût l’entreprise est satisfaite. Elle répond à l’appel des besoins solvables sur le marche ; elle se conforme à la hiérarchie de leur solvabilité et non à celle de leur urgence appréciée en termes de laboratoire ou par référence à la morale d’un groupe.


                                                    • Francis, agnotologue JL 12 mars 2011 09:14

                                                      « Sérieusement, vous croyez vraiment que Peugeot produit des voitures, Michelin des pneumatiques et Aventis des médicaments ? Bien sûr que non ! Ils produisent des profits. » (Jean-Pierre Berlan)


                                                    • Francis, agnotologue JL 12 mars 2011 09:12

                                                      Dans sa réponse à péripate, l’auteur qui signe Jean-Jacques Rousseau a écrit :

                                                      « ... D’ailleurs il y a en a qui font du bon pain à bon marché et les autres... C’est souvent les autres qui »réussissent« dans les affaires. » (JJR)

                                                      De fait, l’artisan fait du bon travail parce qu’ainsi il s’acquiert une réputation d’honnêté et de compétence auprès de ses concitoyens. Il se constitue un capital social qui n’est pas mesurable, en terme de CA, de PNB.

                                                      Le société capitaliste qui détruit tout ce qui est gratuit, a vocation à détruire à la fois l’intérêt qu’il y a à faire du bel et bon travail, mais aussi le tissus social : la « société de communication » est une société atomisée.
                                                       
                                                      Les artisans y sont en voie d’extinction et n’ont d’autre choix que de rejoindre les hordes du prolétariat, les consommateurs y sont malmenés et désinformés, les valeurs morales un obstacle au profit, les employés scrupuleux et honnêtes rapidement mis au chômage, tout le monde en concurrence avec tout le monde pour gangner le plus possible d’argent, la seule valeur refuge ...

                                                      C’est pourquoi, s’il existe une main invisible, elle y est forcément psychopathe, et non pas généreuse et altruiste comme elle le pourrait l’être dans un microcosme d’artisans honnêtes et paisibles.

                                                      Ma conclusion est que, plus la société est « capitalisée » plus il faut un Etat fort. Et c’est peut-être pourquoi les Chinois vont bientôt nous surpasser. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : la Chine est un immense territoire, et les immenses territoires ne peuvent pas se permettre la démocratie, elle y est tout simplement impossible.

                                                      L’UE est mortifère parce qu’elle cumule à la fois trois tares : le défaut de démocratie, une idéologie ultralibérale, un fonctionnement totalitaire. Un comble ! 

                                                      Nous avions un bon et bel Etat bien mais corrompu et déliquescent. Les libéraux l’ont détruit avec le soutien pétainiste de nos « élites ». Et pour cela, je hairai les uns et les autres aussi longtemps que je vivrai. 

                                                      Et cette cette haine là, c’est celle de Zola :  « La haine est sainte. Elle est l’indignation des cœurs forts et puissants, le dédain militant de ceux que fâchent la médiocrité et la sottise. » (Emile Zola)


                                                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 13 mars 2011 10:13

                                                        L’ultralibéralisme n’est que la faux nez de la dictature sans partage (donc sauvage) du capital financier sur l’économie et la société, voire la politique. Cela na rien à voir avec A.Smith qui savait que le capital spéculatif était prédateur et contraire au libéralisme. L’ultra-libéralisme n’est pas autre chose qu’une variante moderniste et mondialisée du mercantilisme monopoliste qu’il condamnait comme précisément anti-libéral.


                                                        Mais il serait faux et dangereux, sous prétexte de mettre fin à l’ultra-libéralisme, de sacrifier les droits et libertés fondamentales sur l’autel d’un socialisme étatique qui fusionnerait le pouvoir politique et économique. Une telle fusion générerait immanquablement le népotisme, la corruption et le totalitarisme politique. D’une dictature à l’autre nous n’avons rien à gagner, sinon de perdre nos illusions dont on pouvait penser que l’histoire du XXème siècle nous aurait délivré.

                                                        • Francis, agnotologue JL 13 mars 2011 19:26

                                                          « ... un socialisme étatique qui fusionnerait le pouvoir politique et économique » (Reboul)

                                                          Parce que le corporatisme que nous vivons aujourd’hui - les lobbies qui font pla politique de l’UE -, ce n’est pas la fusion des pouvoirs politiques et économiques, peut-être ?

                                                          Parce que l’UMP qui opère une redistribution à l’envers, selon le mot de Rocard, qui au nom de la politique haïssable de l’offre haïssable dans une société qui crève du productivisme, ce n’est pas la fusion des pouvoirs politiques et économiques, peut-être ?

                                                          Sylvain Reboul, décidément, vous n’en ratez pas une !



                                                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 13 mars 2011 10:17

                                                          Autant dire que je trouve l’article tout à fait pertinent


                                                          • rocla (haddock) rocla (haddock) 13 mars 2011 17:35

                                                            le caribou et pas le meilleur exemple car y bout que d’ un bout  et le car bout pas quand le bou bout .


                                                            Exemple  : dans une casserole mettez un quart de caribou de préférence le bout qui rit ajoutez un quart de riz  par le bout pointu . 

                                                            Touillez .


                                                              • scripta manent scripta manent 29 novembre 2011 12:00


                                                                Je découvre avec beaucoup de retard cet article, qui apporte une contribution documentée et non polémique au débat « sémantique » sur l’ultralibéralisme tel qu’il est évoqué aujourd’hui.
                                                                Je souhaiterais le reproduire, évidemment avec mention de la source et du pseudo, sur le site http://www.citoyensunisdeurope.eu 
                                                                Merci de me dire si vous êtes d’accord avec cet usage, ou si vous souhaitez que je me contente de créer un lien avec votre article.
                                                                Bien cordialement

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