Salaires en augmentation pour vivre ou survivre ?
Le complément d’enquête du 13 décembre comparait les salaires français avec ceux qui étaient pratiqués ailleurs. En Allemagne, les métallos viennent de décrocher 1.200 € de primes, l’emploi à vie et des hausses de salaires. Dans la Silicon Valley, Google et Facebook se font la guerre pour retenir le personnel. Les ouvriers chinois, pour la première fois, se sont mis en grève et ont obtenu des augmentations allant jusqu’à 70%.
Curieux d'oser parler d'augmentation de salaires à ceux qui n'auraient pas de travail.
A entendre que les dividendes, les stocks options, les bénéfices explosaient dans les entreprises, devrait déjà avoir l'art de mettre en boule. Et pas en boule de Noël même si la pointe argentée plantée au sommet de l'arbre, on voulait la planter ailleurs...
En France, après des années de modérations salariales, pour cause de crise ou suite aux 35 heures, le pouvoir d’achat est grignoté par l’inflation. Le "travailler plus pour gagner plus" faisait rêver à des jours meilleurs. Les rêves ont du plomb dans l'aile. C'est plutôt travailler plus pour gagner moins.
L'OCDE, nous apprend qu'en Belgique , 23,5% des jeunes de 15 à 24 ans sont inscrits au chômage.
Trop ou trop peu de compétences, pas assez d'expériences, connaissances des langues insuffisantes, trop cher. Il y a assez de raison pour expliquer l'austérité et les crises. Le self-made man n'a plus aucune chance dans l'inflation des diplômes demandés, des qualifications très spécifiques soit disant obligatoires pour des jobs qui ne le demanderont peut-être jamais. Pour corser le tout, voilà que travailler jusqu'à 70 ans ne sauverait pas les pensions. Il faudrait créer 33.000 emplois tous les ans. Peuchère, dirait-on en occitan...
On est résolument loin de l'époque où les travailleurs belges étaient recherchés pour combler un manque de ressources humaines. Il faut dire qu'il y a plus de 40 ans, second pays le plus riche d'Europe après la Suisse. Pas de dette extérieure, un seul gouvernement, neufs provinces et un taux d'imposition parmi les plus bas du continent. Aujourd'hui, trois régions, trois communautés, des impôts les plus élevés du monde et sept fois plus de politiciens.
Mais, passons. La Belgique, ce n'est pas le bout du monde.
L'enquête de l'émission " Complément d'enquête " a mis pleins d'idées sur la table des réflexions. Elles tombent bien à propos avant de se souhaiter les bons voeux pour l'année prochaine.
Dans un tel environnement, disons "troublé", les augmentations de salaires consentis sont devenues de véritables "sucettes à l'anis" alors que les tentations n'ont fait que grandir grâce à la publicité et que les distorsions, les injustices sont devenues de plus en plus criantes et difficiles à supporter.
Une austérité conjoncturelle qui devient structurelle, des crises en cascades, des concurrents de plus en plus agressifs dans un marché ouvert international qui engendre une recherche des prix plancher, si pas en sous-sol. Casser les prix à tous prix ou mourir, cela peut marcher mais pas si un retour au zéro absolu se trouve en fin de course.
Le film "Un idiot à Paris" initiait l'émission pour rappeler ce que pouvait être un patron en 1967. A cette époque, pourtant, on pouvait espérer des augmentations sans même les demander. Il y avait des barêmes dans le secteur public, des mid-points dans le privé, pour limiter les trop grands écarts entre les salariés chargés d'une même tâche. Mais il y avait des dérogations, des primes d'encouragement, de réelles augmentations de salaires. Depuis quelques années, les crises se succèdent et elles ont bon dos pour ne plus passer à la caisse pour récompenser les plus méritants.
Sur les plateaux de l'émission, un sketch d'une demande d'augmentation de salaire, était représentatif des difficultés. Tentative à double tranchant que les travailleurs ne se transmettent plus que par des revendications syndicales globales quand le pouvoir d'achat ne suit plus.
Les médias nous informent souvent que les États-Unis sont dans des difficulltés sans nom. La Californie est en faillite. Enfin, tout dépend du secteur d'activité et de l'environnement. Si, les failles s'appelaient, au départ, "subprimes", elles deviennent, parfois, des "surprimes".
Dans la Silicon Valley, la guerre des talents est ouverte ou plutôt, rouverte. On y travaille tous les jours dans les secteurs de pointes. De jeunes patrons lancent des start-up. Les idées germent, foisonnent. Les idées y sont payées apparemment, au prix fort. Les patrons sont en quête perpétuelle pour séduire et embaucher les meilleurs informaticiens. Les étapes pour intéresser passent par un environnement de travail agréable, des salaires substantiels, la prise de participation, les bonus et les stock options dans des packages bien ficelés. 240.000$ par an avec des stock options qui multiplieraient le salaire par 3 si la société progresse, était-il constaté. On cherche des passionnés au travail et ensuite, les river à leur ordinateur. Être compétent, pour seule règle. Mais, rendre l'ambiance de travail la plus agréable possible ne suffit pas toujours. Le "money money" garde sa persuasion principale même s'il ne fait pas nécessairement dans la durée.
L'espace de travail selon Google n'a visiblement rien de désagréable.
Google vient de majorer tous les salaires de 10% pour contrer la fuite des cerveaux vers Facebook. Aveux de faiblesse, disent les employés. Les entreprises au top, hier, cèdent la place à leur challenger à un rythme accéléré. Yahoo, en perte de vitesse, supprimait 600 emplois dans le même temps. Car tout n'est pas "blue sky" dans ce combat de titans. Il faut être "disruptive" et non plus "incremental" comme le disait un des interlocuteurs. Du nouveau, toujours du nouveau. On veut des "rock stars", pas du réchauffé et cela jusqu'à être attaqué sur ses propres bases ou en attendant le prochain bug.
"Manger ou être mangé". Rêver en attendant de passer au cauchemar.
De ce côté de l'Atlantique, c'est la frilosité du côté salaires. Au mieux, ils suivent vaguement l'index des prix à la consommation. En Belgique, l'État cherche des informaticiens. Oui, mais à quel prix ? La situation n'est pas différente en France.
Libéralisation de la croissance
Pour appuyer l'idée qu'il fallait augmenter les salaires, Jacques Attali allait plus loin, à contre courant. Il affirmait que la crise des subprimes trouve son origine dans la stagnation des salaires aux États-Unis des années qui ont précédé. Dans le circuit de consommations de plus en plus énergique, posséder sa maison était devenu un "must" pour l'Américain moyen. Tant que les prix des maisons progressaient à la même vitesse que les salaires, pas de problème. Quand ce ne fut plus le cas, emprunter de plus en plus restait la seule solution.
Contrairement à l'idée reçue, les salaires ne sont pas l'ennemi de la croissance, constatait-il. Plus les salaires sont élevés, plus les motivations existent, plus la compétitivité augmente. L'écart entre les salaires bruts et nets sont prises comme les raisons principales des distorsions. L'injustice actuelle se retrouve dans les 80% de la croissance réservée à seulement 5% de la population.
Les impôts prélevés par les taxes directes sont trop importantes et font passer le salaire net des Français en dessous de celui des Allemands. Il prèche pour les taxes indirectes sur la consommation.
Innover et rester compétitif ou mourir progressivement. Tel est le modèle très libéral préconisé. Bandé ses muscles et ses neurones, si on a les moyens. Dans le cas contraire, c'est rester à quai. Le libéralisme qui n'aurait pas de contradicteurs si l'application n'avait par quelques aspects très négatifs dans la manière d'attribuer, arbitrairement, les prix aux choses et aux hommes.
La séquence classique des ouvriers français qui revendique une augmentation de 20 euros par mois et qui n'arrive à aucun résultat, montrait le gap énorme qui existe entre les moyens de production et leur rétrocessions. Pas de dialogue à part, la perte des acquis sociaux en opposition à l'usine qui doit rester pérenne.
Dans l'ombre, les dividendes des actionnaires ont progressé de 1007% dans le même temps. Entre 2003 et 2010, la moyenne des salaires ont progressé de 8% tandis que les dividendes de 120%.
La coopérative ouvrière était présentée comme antidote, comme solution à cette injustice. La faillite d'une entreprise reprise par ses ouvriers qui devenaient actionnaires et propriétaires de leur propre usine et qui reçoivent des participations aux résultats. Un conseil d'administration en bleu et blanc de travail. Cela semble être une bonne solution trop souvent oubliée.
La Chine considérée par ces Occidentaux comme l'"usine du monde", se rebiffe. La loi de l'enfant unique a rendu la main d'oeuvre plus raréfiée. Après des grèves, des suicides, les salaires ont bondi cette année.
Mais rien n'a vraiment changé, d'après l'émission, si ce n'est des filets de protection sous les fenêtres de l'entreprise de Foxconn. En cause, l'augmentation des salaires est allée de pair avec l'accélération des cadences et l'augmentation du stress.
Jusqu'où aller trop loin dans un sens comme dans l'autre ?
La culture de la discipline des parents chinois ne se retrouve plus chez les jeunes sous le chapeau d'Internet.
Le "Made in China" n'est plus nécessairement bon marché et la compétition devient plus équilibrée entre les productions orientales et occidentales.
Rééquilibrage en vue ? Peut-être.
En Belgique, la priorité serait de trouver des accords interprofessionnels pour 2011 et 2012 en augmentant les salaires et les allocations sociales. Retour en France. De petites entreprises familiales s'organisent mais elles se retrouvent vite à la corde, à la recherche du profit pour payer les intérêts de leurs investissements initiaux et pour se constituer des fonds propres après déduction des nombreuses charges. Ils gagnent en liberté mais en difficultés pour couvrir leurs propres frais et prévoir leur retraite.
Intéresser pour motiver ou travail forcé, ce n'est pas la même option.
Suivant une enquête demandée par un société d'interim, un employé sur deux est satisfait de son manager et un sur cinq le jetterait bien par la fenêtre si le bureau n'était pas au rez-de-chaussée. Les points faibles d'un manager aux yeux des employés restent la communication, le charisme et la faiblesse du feedback sur leur travail. Le bon manager communique clairement, inspire la confiance, est honnête et sait écouter.
Alors, pour combler les déficits, des auto-entrepreneurs tentent de jouer sur deux tableaux : rester salarié, devenir des hommes à tout faire, des handyman qui doivent rester moins cher que les gens de métier, quitte à être traqué par les autorités pour délit de non-payement de charges sociales.
Trouver la niche qui intéresse le consommateur, calmer les ardeurs du fisc, trouver le juste prix, rester en harmonie avec soi-même... Une perle du travail ou la quadrature du cercle ?
Quelques principes de bases existent et sont servis bien chauds par des conseilleurs qui comme chacun sait, ne sont jamais les payeurs :
"Concevoir la vie de travail pour soutenir ce que l'on veut vraiment avec le plus de passion. Le travail peut être un amusement, mais il doit sortir de l'esclavage et le stress du métro-boulot-dodo. Tenir ses neurones en éveil. Occuper son temps au mieux, pour qu'il ne soit pas perdu pour soi-même et pour les autres. Garder des objectifs réalistes. Oser dire "mon temps est plus important que le vôtre" et “Vous n'êtes pas importants” est une bonne cure.
Si cela ne marche passer apprendre quelque chose de nouveau."
YES. Un bon programme d'équilibres très subtils et un choix très personnel que l'on peut se souhaiter en fin d'année et qu'on oublie bien vite dans les rigueurs de l'hiver qui suivent.
Cette fois, pas de citations pour ce billet.
Trop nombreuses, trop lourds. Le Père Noël n'en à rien cirer et un peu fainéant. Il n'a aucune envie d'en sélectionner dans sa hotte.
Ce personnage illustre aime les histoires vraies qui finissent bien, style conte de fées, au besoin des contes moins légers et au pire, des théorèmes incontestables. Alors, donnons lui, un de chaque.
Vendeur de gaufres au suc' à New-York
Imaginez que vous vous promenez du côté de Broadway, tout à coup une odeur de gaufre vous caresse les narines. Cela vient d'une camionnette jaune qui arbore un drapeau belge et une enseigne "Belgian Wafels". Un certain Thomas De Geest est devant ses fers. Il y a une dizaine d'années, il était consultant chez IBM. Il gagnait 100.000$ par an, à cette époque. Envoyé partout dans le monde, il rencontre sa "future" qui lui fait hésiter de continuer. Il voudrait faire autre chose. Elle le pousse vers son plan B. En 2007, il trouve ce chaînon manquant à New York. Au diable la sécurité, la stabilité. Pour y arriver, il n'y avait qu'à apprendre à cuire des gaufres, à y ajouter de la chantilly, des fraises, du chocolat belge, à adapter ses recettes aux goûts locaux. Les gaufres de Liège et de Bruxelles deviennent, parfois, des gaufres boulettes ou avec sauce barbecue. Qu'importe, nous sommes sur Big Apple. Ses connaissances en management on fait le reste. Son site vous apprendra la suite avec quelques wafeleurs et wafelettes hebdomadaires.
Conte du chômeur à Redmon
Un chômeur postule pour un poste de déboucheur des toilettes chez Microsoft.
Le directeur des ressources humaines le convoque pour l'entretien, puis lui fait passer un test avec une ventouse toute neuve. Le résultat est à la hauteur des ambitions. Le DRH essaye le lieu d'aisance et remarque que tout est parfait, propre, après avoir poussé le bouton ad hoc.
Heureux, il lui dit : "Tu es engagé, donne-moi ton email et je t'enverrai le formulaire rempli ainsi que la date et l'heure auxquelles tu devras te présenter pour commencer ton travail."
L'homme désespéré, répond qu'il ne possède pas d'ordinateur, et donc pas d'email.
Le DRH lui dit alors qu'il est désolé, mais que s'il n'a pas d'email, cela signifie que virtuellement il n'existe pas et, comme il n'existe pas, il ne peut avoir le job.
L'homme sort, désespéré, sans savoir que faire, avec seulement 10 dollars en poche. Alors il décide d'aller au supermarché et d'acheter une caisse de 10kgs de fraises.
Il fait donc du porte à porte pour vendre ses fraises au kilo, et en moins de deux heures, réussit à doubler son capital. Il répète l'opération encore trois fois et revient chez lui avec 60 dollars.
Alors, il réalise qu'il pourrait survivre de cette manière. Il part de chez lui, tous les jours plus tôt, et revient chez lui, plus tard, et ainsi triple ou quadruple son argent chaque jour.
Peu de temps après, il achète une charrette, puis l'échange contre un camion et peu de temps après, se retrouve avec une petite flotte de véhicules de livraison.
5 ans passent. L'homme est maintenant propriétaire d'un des plus grands réseaux de distribution alimentaire des États-Unis.
Il pense alors au futur de sa famille, et décide de prendre une assurance vie. Il appelle un assureur, choisit un plan d'assurance et quand la conversation prend fin, l'assureur lui demande son email pour lui envoyer la proposition.
L'homme dit alors qu'il n'a pas d'email ! Curieux, lui dit l'assureur, vous n'avez pas d'email et vous êtes arrivé à construire cet empire, imaginez où vous seriez si vous aviez un email.
L'homme réfléchit et répond : "Je serais déboucheur de toilettes chez Microsoft."
Moralité 1 : Internet ne solutionne pas ta vie.
Moralité 2 : Si tu n'as pas d'email et que tu travailles beaucoup, tu peux devenir millionnaire.
Moralité 3 : Tu as lu ce message sous forme de conte, c'est sûr, tu es donc plus proche d'un déboucheur de toilettes que d'un millionnaire.
Ne répondez pas, ni ne commentez ce conte... L'idiot à Paris des débuts a déménagé. Il est parti, loin. Parti pour vendre des fraises, là où elles poussent toute l'année !!!
Théorème du Salaire
Le "Théorème du Salaire" de Dilbert établit que "les Ingénieurs et les Scientifiques ne peuvent JAMAIS gagner autant que les hommes d'affaires et que les commerciaux".
Ce théorème peut maintenant s'appuyer sur une démonstration mathématique qui s'appuie sur les deux postulats suivants :
Postulat n° 1 : Connaissance = Puissance.
Postulat n° 2 : Temps = Argent.
Tout ingénieur sait que : Puissance = Travail / Temps
Donc : Connaissance = Travail / Argent
On obtient alors facilement : Argent = Travail / Connaissance
Ainsi, comme les règles de l'arithmétique le disent, si la Connaissance tend vers zéro, l'Argent tend vers l'infini, sans se soucier de la charge de travail.
A l'inverse, si la connaissance tend vers l'infini, l'argent diminue vers le néant en continuant à travailler.
Conclusions : Moins vous en connaissez, plus vous gagnez d'argent !!!
Plus vous travaillez, moins vous gagnerez d'argent, c'est arithmétiquement prouvé. CQFD.
Depuis lors, "J'M'amuse", comme disait Fernand Raynaud dans un sketch.
Joyeux Noël et bonnes augmentations de ... (à compléter)
L'enfoiré,
19 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON