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Salaires : le Maroc comparé à l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte

Entre 2009 et 2011, la plus forte évolution du niveau de rémunération a été enregistrée en Egypte qui connaît une inflation à deux chiffres. Les salaires des cadres marocains restent les plus élevés de la région.

Chaque année, Mercer International réalise des enquêtes de rémunération à l’échelle internationale. Une occasion pour connaître les tendances chez nos voisins de la région, à savoir l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte.

Il en ressort que les cadres marocains sont les plus chers et les mieux payés de la région. L’Egypte vient en deuxième position, ensuite la Tunisie, puis l’Algérie. 

Cela dit, il faut préciser qu’entre 2009 et 2011, la plus forte évolution du niveau de rémunération a été enregistrée en Egypte qui connaît une progression à deux chiffres. En effet, le taux d’augmentation des salaires a été de 10,74% en 2011 et de 12% en 2009. Parallèlement, le taux d’inflation a été de 11,09% en 2011 contre 6,2% en 2009. Et que ce soit au Maroc, en Algérie ou en Tunisie, les taux d’augmentation des salaires tournaient autour de 6 à 7%. Parallèlement, le taux d’inflation a été de 4% en Tunisie, 2,9% en Algérie et 1% au Maroc en 2011. 

« Pour la même période, le Maroc a connu l’évolution de salaire la plus faible de la région. Le climat de contestation et de revendication y a été plus maîtrisé par rapport aux autres pays où le contexte politique a eu un effet assez direct sur le secteur privé », explique Ghislaine Laabi, responsable des enquêtes de rémunération au sein du cabinet Diorh.

En matière de composition de la rémunération totale, cette dernière est assez similaire dans ces quatre pays. Elle se décline en salaire de base, indemnités, bonus variable et avantages en nature. Le salaire de base constitue 60% à 70% du package globale. La proportion des indemnités est en moyenne plus importante au Maroc, à 20%, et plus faible en Tunisie (4%). Le bonus présente une proportion allant de 6% à 25%, selon le niveau de responsabilité. Les avantages en nature représentent, eux, 5 à 15%.

Pour le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, le mix rémunération change selon le niveau du poste. Par exemple, la proportion du salaire de base est forte pour les non-cadres et moins importante chez les managers et les dirigeants au profit du bonus et des avantages en nature. En revanche, pour la Tunisie, la répartition de la rémunération totale est assez égalitaire et le mix rémunération est globalement le même, quel que soit le niveau du poste.

Il faut préciser également que le Maroc et l’Egypte représentent des centres de décision pour un bon nombre de multinationales installées dans ces pays. Du coup, les niveaux de salaire peuvent se rapprocher surtout pour la population des dirigeants. Ainsi, le salaire annuel de base d’un dirigeant est compris dans une fourchette allant de 75 000 à 180 000 euros (soit près de 2 MDH). En Egypte, les salaires vont de 60 000 à 180 000 euros, de 49 000 à 120 000 euros en Tunisie et de 40 000 à 120 000 euros en Algérie. 

Les profils étant rares, les rémunérations sont naturellement élevées

Le principe général sur le marché des dirigeants est le suivant : « Les bons dirigeants diplômés et expérimentés sont rares. Il est clair que les entreprises s’inscrivent clairement dans une compétition de dimension mondiale, par conséquent, il faut mettre le prix », explique Haykel Barbouch, DG du cabinet Paymed et Business Partner du cabinet Mercer.

Cette inflation des salaires est plus ou moins justifiée. Le développement des projets d’infrastructure et la mise en œuvre des plans sectoriels animent le marché de cadres dirigeants.

Les organisations et les entreprises sont en quête de profils pour répondre aux besoins de pilotage de ces projets. Ces profils étant relativement rares, leur rémunération est naturellement élevée.
Pour les postes de managers, l’enquête fait ressortir qu’en 2011, les rémunérations tournaient en moyenne autour de 16 600 euros en Algérie, 26 000 euros en Egypte, 34 000 euros au Maroc et 21 200 en Tunisie. 

Pour les postes d’encadrement, les salaires seraient de 11 600 euros en moyenne en Algérie, 15 100 euros en Egypte, 22 900 euros au Maroc et 14 100 euros en Tunisie.
Enfin pour les postes d’exécution, les salaires seraient de 5 600 euros en moyenne en Algérie, 6 700 euros en Egypte, 8 800 euros au Maroc et 8 100 en Tunisie.

Le Maroc se situe en tête, à tous les niveaux

Pour des secteurs plus pointus, les niveaux des salaires ont d’ailleurs le don d’étonner parfois les équipes de certains groupes qui viennent en prospection au Maroc. Au niveau des cadres, le Maroc est aujourd’hui plus proche des standards de rémunération pratiqués dans les pays de l’Europe de l’Est. 

Par profil, les responsables RH au Maroc ont les niveaux de salaires les plus confortables de la région, en moyenne 30 000 euros bruts annuels (334 000 DH). D’ailleurs, cette fonction a connu une évolution notable dans les autres pays sur la période 2009/2011, soit près de 10,6% en Tunisie, 12,8% en Egypte et 11,3% en Algérie. 

Les DRH émargeraient en moyenne à plus de 45 000 euros par an (501 900 DH bruts), beaucoup plus que leurs homologues en Egypte (30 000 euros) et en Algérie (31 800 euros). Pour leur part, les comptables senior toucheraient plus de 15 100 euros au Maroc, près de 22 700 euros en Tunisie et moins de 15 000 euros en Egypte et en Algérie.  

Pour sa part, un comptable senior émarge jusqu’à 15 000 euros annuels. C’est à peu près le même niveau de rémunération que l’on peut retrouver dans ces pays.

En termes d’évolution de salaire, l’enquête fait ressortir que le salaire d’un chef de produit a augmenté de 12,4% en Tunisie, 21,4% en Egypte et 9,3% en Algérie. Pour un responsable commercial, le salaire a augmenté de 8,8% en Algérie, 12,4% en Egypte et de 9,2% en Tunisie. Enfin, le salaire d’un responsable production a augmenté de 7,6% en Algérie, 17,4% en Egypte et de 10% en Tunisie.

Lire aussi : Les écarts entre les hauts et les bas salaires sont plus importants au Maroc et en Egypte

Source : La Vie éco


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3 réactions à cet article    


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 7 mai 2012 13:35
    Bon, bon, on vous croit chère Vie économique.

    Elle est là la solution au chomisme endémique de l’Europe étique.. Aller se faire des dizaines, voire des centaines de milliers d’Euro en Afrique !

    Les Espagnols et les Grecs devraient en prendre de la graine.

    Bien à vous.

    • Oncle Kaï Oncle Kaï 7 mai 2012 18:36

      Tout va bien au Maroc, tout va mieux que bien !
      Entre deux incarcérations de caricaturistes, le petit roi des pauvres veille au bon grain des riches (d’où le Makhzen), approvisionne certains politiciens (notamment français) en « chair fraîche », et signe son appartenance au club « bédouinocrate » du CCG (Conseil de Coopération du Golfe) en mettant toute l’économie du pays en coupe réglée :
      http://www.seuil.com/livre-9782021064636.htm

      On ne sait toujours pas à combien se chiffre le séant d’un « commandeur des compradores », mais ne nous avait-on pas dit à peu près la même chose de la Tunisie de Benny ?


      • A l’auteur, ce qui ressort de cette avalanche de pourcentages et de conclusions, est qu’en principe au Maroc on y vit beaucoup mieux qu’ailleurs, du moins la classe riche. Votre étude aurait été complète si on y découvrait les salaires de base, les bas-salaires et là dans ce domaine on constaterait très vite que la marocain, du moins celui du bas peuple, est loin très loin de connaitre « l’abondance ». Et qu’en outre il y est moins à l’aise question libertés que dans d’autres contrées de la région.
        Il faudrait également trouver dans votre analyse le salaire moyen de chaque pays et surtout le pouvoir d’achat. Je ne pense pas que là non plus le Maroc occuperait une bonne place.
        Enfin il aurait été judicieux d’inclure dans votrevétude la Lybie. Actuellement à l’encontre de tout ce qui s’écrit ou se dit à son sujet, les revenus, salaires ou autres, seraient loin d’être négligeables et le travail n’y manque pas.
        Pour être le plus complet possible il faudrait également indiquer dans laquelle de toutes ces nations la vie de chaque individu est la mieux protégée. Le résultat n’est certainement pas celui que vous indiquez.

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