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Accueil du site > Actualités > Economie > Sortie de crise : Austérité ou Investissement ?

Sortie de crise : Austérité ou Investissement ?

Deux grandes interprétations du monde économique s’affrontent sur la question de comment sortir de la tenaille constituée par une faible croissance et un endettement public onéreux. D’un côté la famille “néolibérale” qui défend la réduction des déficits à tout prix dans l’espoir d’une meilleure allocation des fonds publics ainsi dégagés et d’une restauration de la confiance donc de la santé économique. De l’autre la famille “Keynésienne” qui défend au contraire l’investissement public immédiat (souvent appelé “stimulus” ces derniers temps) dans l’éducation, la recherche/développement et l’infrastructure afin de créer à la force du poignet les conditions de retour à la santé économique.

  Ce débat n’est pas nouveau et la distinction faite ci-dessus ne s’applique pas de la même manière partout, notamment aux USA où le néoliberalisme n’empêche en rien les déficits publics énormes – mais ceci est en grande partie à la position très particulière du dollar, pivot incontournable de l’économie mondiale et qui permet à ce pays de vivre à crédit sans limite connue avant fermeture des robinets.

Le contrôle monétaire (monétarisme) tenté au début des années 80 par l’administration Reagan, basé sur la notion a priori irréprochable d’un équilibre des finances publiques au travers du contrôle de la monnaie, s’est soldée par un échec cuisant et depuis lors plus personne ne s’y est frotté dans les faits. Clinton n’a réussi à retrouver l’équilibre, temporairement, que grâce au boom économique de l’époque.

Nous vivons actuellement en Europe une période où les avocats de l’austérité dominent les organes de contrôle politique et où il est posé comme allant de soi qu’il faut fortement réduire les déficits, réduire le poids de la dette, bref “assainir” avant d’espérer repartir. Il va de soi que ces avocats sont eux-mêmes bien à l’abri des retombées de ce type de politique, mais plus généralement cette approche souffre de trois problèmes importants :

1) Elle a un effet négatif immédiat sur la demande interne, par baisse des revenus globaux de la population, augmentation du chômage et de la misère sociale, baisse de la production interne et évidemment baisse des revenus fiscaux.

2) Elle met en péril la capacité de réponse future par perte de savoir-faire et d’infrastructure (moins d’éducation, moins de recherche, moins d’investissement etc…).

3) Elle est basée sur l’espoir que d’une part l’investissement futur des fonds “épargnés” grâce à l’austérité publique compenseront les points 1 et 2 ci-dessus, et d’autre part que des finances publiques assainies restaureront la confiance donc la consommation donc la croissance. Hors rien, dans l’histoire économique, ne démontre cet espoir comme étant fondé.

En face, les Keynesiens ne manquent pas de faire remarquer ces différents problèmes et proposent au contraire l’augmentation de l’investissement public dans les secteurs clés (toujours l’éducation, la R&D, la technologie, les infrastructure) quitte à augmenter encore le déficit et le poids de la dette, que l’on remboursera plus tard grâce à la bien meilleure performance économique rendue possible par cet investissement. Cette approche souffre d’au moins deux problèmes évidents :

1) Le coût de l’endettement (vu que les pays empruntent sur le marché monétaire, donc contre intérêt) devient très rapidement insupportable d’où le risque de tiers-mondialisation rapide (non-remboursement de la dette, incapacité à emprunter, non paiement des salaires donc fonctionnement chaotique des institutions, vente aux enchères des actifs du pays, etc..). Voir la Grèce.

2) L’allocation des ressources n’est pas nécessairement efficace : le clientélisme politique, la prédation des élites corrompues, les bulles spéculatives et inflationnistes guettent et diminuent fortement l’impact positif de cette approche.

Les réponses varient de pays à pays, l’Angleterre étant actuellement dans une phase très austère, la France misant plutôt sur un mix d’austérité et de Grand Emprunt interne, une mesure plutôt keynesiènne.

Bien sur, le résultat de telle ou telle politique dans le contexte mondial dépends fortement de la capacité à exporter – donc à faire entrer plus de devises qu’il n’en sort (via l’importation). Le problème, qui me semble peu soulevé, est que tout le monde ne peut pas avoir une balance commerciale positive – tout le monde ne peut pas exporter plus qu’il n’importe, il faut bien que certains pays absorbent les exports des autres et se trouvent en situation de déficit commercial chronique. Tels la France et les USA aujourd’hui. Situation rendue encore pire avec le remplacement de pans entiers de l’industrie locale par l’importation – le cas en France avec les biens ménagers en général, les textiles, l’habillement et l’électronique de masse. De ceci on peut déduire qu’une manière de réduire son déficit commercial s’il s’avère impossible d’exporter plus est d’importer moins – autrement dit recréer les métiers et les industries nécessaires au bon fonctionnement du marché interne. Mais là on va à l’encontre de la pensée économique dominante, comme je le décrivais dans ce billet sur l’ESS. A lire également cet article de Stiglitz dans The Guardian et celui-ci de John Quiggin dans Foreign Policy paru en français sur Slate.

Il convient enfin de se poser la question de l’origine de “la crise” et pourquoi nous sommes sans cesse confrontés à cette situation de menace économique. In fine les économies interconnectées modernes sont soumises à la dictature du système financier dont le seul et unique objectif est la rentabilité financière à court terme, donc spéculative. Les subprimes et la crise financière qui en découla (et en découle toujours) en sont un exemple. 90% de la masse monétaire mondiale est spéculative.

Tant que l’économie mondiale (à défaut, les économies territoriales) ne mettra pas un filtre opaque entre la monnaie qui sert à faire “tourner la machine” via la production et l’achat de biens et de services, et la monnaie spéculative on ne sortira jamais de ce système infernal.


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12 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 10 novembre 2010 11:21

    Est-ce que le keynesianismes est encore pertinent quand les Etats ne sont plus maîtres de leur monnaie ? Plus précisément, est-ce que l’indépendance des banques centrales n’est pas ala réponse du berger économique à la bergère politique ?


    • Peretz Peretz 10 novembre 2010 18:07

      Article très clair à ceci près que le keynésianisme fait fi des dettes et autres déficits : le principal étant de donner des impulsions au système économique quitte à enclancher une certaine inflation par augmentation de la masse monétaire : on se mord la queue. Pour résumer on peut dire qu’on fait la balance entre l’inflation et l’emploi en choisissant plutôt l’un que l’autre des scénarios. Les pays émergents qui ne craignent pas les dévaluations car ils peuvent plus facilement exporter (Chine) sont plutôt keynésiens. D’ailleurs il connaissent un mieux dans les classes sociales moyennes. Pour nous, avec un monnaie comme l’Euro fort, on acentue le problème du chômage en adoptant la postion des monétaristes. Il faut dire que les banques n’aiment pas trop l’inflation. Concernant la Grêce il est évident que si elles avait conservé sa monnaiie elle serait moins dans la panade, mais avec un pouvoir d’achat probablement un peu plus faible, lié uniquement au tourisme. Maintenant elle paye son envolée précédente.


    • plancherDesVaches 10 novembre 2010 12:54

      Un peu d’info :
      http://www.dailymotion.com/video/xfa8ah_economistes-atterres-frederic-lordo_news
      C’est « un peu » technique mais pas de termes insurmontables.

      Voir aussi son blog : la pompe à phynance.

      Juste une précision : nous sommes revenus à la même concentration de richesse qu’en 1929 et l’avons même dépassé.
      Dépassé car en fournissant des milliers de milliards aux banques, nous avons largement AUGMENTE leur puissance.
      Donc, nous allons encore PLUS vers une concentration.

      Et, même avec l’effondrement des US que nous constatons tous les jours qui les oblige à soutenir artificiellement leur économie,...
      même avec un essai de stabilisation de la guerre des monnaies actuelle,..

      ... les milliardaires et leur bras armé, les banques, demanderont et obtiendront encore et toujours plus.

      Bonne crise à tous. smiley



        • Daniel Roux Daniel Roux 10 novembre 2010 18:15

          De nombreux observateurs écrivent que la planète ne pourra pas supporter une hausse du niveau de consommation des humains.

          A mon avis, la planète s’en fiche. Par contre, les hommes qui la peuplent risquent de subir le contrecoup d’une pénurie rapide des principales matières premières. Cette pénurie est due à leur utilisation passée et présente mais à la rétention et au stockage stratégique qu’en font les Chinois. Des guerres ont éclaté pour moins que cela.

          Concernant l’article, l’heure n’est plus à se demander s’il vaut mieux une politique libérale ou une politique Keynésienne. La monnaie centrale du système, le dollar US, va s’effondrer. Ce n’est qu’une question de temps, de quelques mois probablement. Le G 20 devrait mettre le dollar au rancart et élaborer une monnaie internationale fiable. Tout l’or du monde ne serait pas suffisant, mais il pourrait rentrer dans un panier de valeurs avec d’autres métaux et d’autres monnaies saines. Hélas, le G 20 ne fera rien car les américains n’accepteront aucun changement à la situation actuelle.

          Les causes de la situation catastrophique dans laquelle la mafia financière nous a plongé perdurent, rien n’a été fait par les hommes politiques occidentaux pour y mettre fin. Comme je l’explique dans plusieurs articles sur le sujet comme celui ci.

          http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-veritable-enjeu-politique-de-83855

          L’oligarchie se moque de ce qui peut arriver au peuple. Pour elle, il ne s’agit que de quasi esclaves. Le peuple lui même n’a pas encore pris la mesure du piège dans lequel l’ont conduit ceux à qui il a accordé sa confiance.

          Je suis assez pessimiste pour l’avenir dans la mesure où se sont ceux là même qui devraient agir qui font tout pour maintenir le système. Le marqueur principal est la politique à l’égard des paradis fiscaux. A ce jour, à part le baratin habituel, rien n’a vraiment changé y compris dans l’Union Européenne, machine ultra libérale. Le Luxembourg n’a jamais été aussi florissant et Junker est toujours le président de l’Eurogroupe.


          • rastapopulo rastapopulo 11 novembre 2010 03:51

            - appliquer aux autres nos excès est assez paradoxal. De quel droit nous les empêchont de faire mieux que nous ? Il faut construire des milliers d’infrastructures en Afrique avec du crédits publique sans intérêts maintenant ! Le vrai frein est la peur d’avoir des concurrents... belle vision des peuples.

            - pénuries ? Le vieux concept malthusien qui a toute les époques a été faux. Maintenant nous savons exploité des terres bien moins riches en minéraux avec moins de soucis que des terres riches il y a 30 ans alors ce n’est que du vent grâce notament au nucléaire qui renvoye à la maison tous les malthusiens... tiens le mouvement anti-nuc est soutenu par les aristo malthusiens, in-croy-able !

            - la fin du dollars ? Les pionniers du Massasuchets ont juste permit à la démocratie de naître en instituant leur propre monnaie (affront suprême aux brittaniques qui lancerons une guerre contre eux). Lincoln gagnera la guerre contre les esclavagiste du Sud avec des Green Back. Roosvelt avait cadenassé la FED en muselant la finance avec le Glass Steagall de manière a empêché un nouveau 29... et il faudrait tourné le dos à ça ? Champagne à la City je vous le dit.

            - la Chine pousse à la guerre pour des matières premières  ? Mais avec la fin du dollars c’est nbous qui la poussons à la guerre puisqu’elle en a plus que nous !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


          • Daniel Roux Daniel Roux 11 novembre 2010 10:49

            @ Rastatopoulos

            La pénurie de terres rares et de métaux stratégiques n’est pas une prévision ou un concept de vieux machinchose, c’est une réalité objective. Elle est provisoire mais c’est une sérieuse alerte pour tout le monde.

            La Chine a stoppé ces exportations de terres rares vers le Japon et les a fortement diminué pour le reste du monde. Les américains disposent de mines importantes mais ne les exploitent plus pour cause de pollution.

            Nous sommes maintenant 7 milliards d’humains sur cette terre et il serait temps que les plus riches réfléchissent sur leur consommation outrancière. Bien sûr, ils ne le feront pas parce qu’il estime que c’est leur droit de consommer comme ils l’entendent.

            Et je suis d’accord avec vous, les plus pauvres ont aussi le droit de consommer, sauf que les prix vont augmenter et qu’ils en seront empêcher. Reste que les classes moyennes chinois et indiennes, par exemple, ont d’ores et déjà des niveaux de vie comparable à celles de américains et européens, d’où l’impasse prévisible jusqu’à ce que les américains ré ouvrent les mines et que le pillage de l’Afrique augmente.


          • rastapopulo rastapopulo 11 novembre 2010 19:59

            Je signale qu’en plus de l’énergie, la fusion va apporter la maitrise de la matière ! 

            Fusion que les média cantonnent au magnétique (ITER) alors que le plus prometteur est l’inertiel (HYPER).

            Sans doute un hasard dans un monde de corporatisme financier malthusien... 


          • Vincent Verschoore Vincent Verschoore 10 novembre 2010 19:40

            A partir du moment où on estime que ni l’austérité budgétaire ni l’interventionnisme ne peuvent avoir d’effets bénéfiques sur la population globale dans la situation actuelle, comment fait-on pour changer de situation ? Comment définir la situation vers laquelle il faut aller ? En quels termes ? Il est clair que les approches politicienne qui ne redéfinissent les situations qu’à la marge ne suffisent plus, ce qui est normal vu que leurs fonds de commerce sont évidemment liés à la réalité actuelle. Si on veut passer par le politique, il me semble que l’on arrivera à rien avant d’avoir déprofessionnalisé le politique (car le professionnel à évidemment intérêt à ce que rien ou presque ne change, sinon il n’aurait plus de boulot). et là à part les jeter dehors à coups de pieds au cul... Faut-il alors contourner le politique, autrement dit mener des guerres d’indépendance territoriales ? Ou juste attendre que ça se délite encore plus, avec le risque de se retrouver un de ces jours simple esclave d’une dictature sophistiquée, avec puce RFID et GPS implantés à la naissance et un flic dans chaque placard ?


            • rastapopulo rastapopulo 11 novembre 2010 03:37


              C’est l’ignorance et l’amnésie le problême.


              Keynes ? Keynes est eugéniste (président de la société eugéniste britanique pendant 10 ans), malthusien (« le plus grand sociologue »dixit Keynes, or le malthusianisme est antidévelloppement des pauvres d’où une dénatalité forçée pour contenir les pauvres) et impérialiste (contre le multilatéralisme de Roosevelt pour préserver des avantages à l’empire britanique). Vraiment pas un exemple. Pendant les 30 glorieuses c’était le crédit productif sans intérêts créé par Roosevelt qui était utilisé pour le infrastructures (prodéveloppement). Rien avoir avec Keynes. 

              Des régles pour séparer la monnaie qui fait tourner l’économie de celle qui est contingente ? Le Glass Steagalll séparait les activité de dépots et d’investissements pour mermettre de déclarer directement en faillite un établissement bancaire en sauvant directement les dépots avec un rêgles financières commune aux USA, en France et en Belgique pendant 30 ans (les 30 glorieuses justement mais chuttt) !!! Volckner et une partie minoritaire de la FED était pour son retour mais Larry Summers (nommé par Oblabla) a défendu « le progrès financier » qu’il avait apporté en abrogeant le Glass Steagall sous Clinton et en régionalisant les contrôles financiers (vers des entités non-expérimentée !!!). Merci Clinton, merci Oblabla,... mais il faut dire que c’est l’UE qui a lancé cette mode en 85 !!!!


              Mais les 40 années de superficialité qui ont suivi avec l’anglicisation (la perte de la notion positive de progrès très malthusienne des écolo à la sauce anglosaxonne, la privatisation de la finance très british dans l’indifférence générale des grand hommes de gauches, l’abandon de l’industrie national pour la délocalisation impérialiste des grands hommes de droites,...) nous empêche de voir.


            • sdzdz 11 novembre 2010 11:28

              Il faut les deux ! Difficile avec des élites qui ne sont pas exemplaires...
              Derrière le système actuel il y a des individus facilement identifiables tant ils sont peu nombreux... le combat est politique et concerne d’abord la représentativité des élites !

              Quant à la tiers-mondisation (de la France), j’avais posté un texte il y a presque deux ans qui n’avait pas suscité alors un enthousiasme forcené alors qu’il tapait dans le mil... Je suis d’ailleurs tombé récemment sur un article de 1995 du monde diplomatique qui déjà alertait sur la convergence de nos élites vers une dynamique d’exercice du pouvoir oligarchique (en parlant du fonctionnement du FMI). Même Cavanna en 1994 (Charlie Hebdo) anticipait pour la France ou l’Europe une dérive vers un système impérialiste à la romaine (un patriciat face à la plèbe !)... Ce qui change tout par rapport aux empires du 19-20em ! Oncle Bernard (Marris)affirme ainsi que la crise va durer 30 ans le temps d’un alignement sur le niveau de vie des émergents...bonjour la chute ! Je considère donc que la plupart des formations politiques ne sont ni de droite ni de gauche...Leurs dirigeants se situent sur des enjeux de fric et de pouvoir, il faut donc les contrer là !

              Face à cette peste financière, il n’existe aucune possibilité de sursaut sans retour à la souveraineté monétaire, prise de contrôle des banques par l’Etat ! Comme le Franc risquerait d’être attaqué aussitôt, nous prônons le retour à un double système (sas)monétaire : Franc Or (Etat central) Franc courant (classique).

              Quant à la politique d’investissement lourd à caractère keynésien, à mon sens il vaudrait mieux se cantonner au secteur énergétique (logement, alimentation, transport, énergies renouvelables) pour un retour sur investissement plus sûr ! Dans un contexte de pénurie de ressources, il y a en plus nécessité à le faire de manière très volontariste, comme dans une économie de guerre.

              Sur notre combat politique (cf blog)

              http://www.la-france-contre-la-crise.over-blog.com/


              • rastapopulo rastapopulo 11 novembre 2010 19:47

                Une idée des quantités de matériaux (et de l’énergie pour les transporter et les transformer) nécessaires pour que les pseudo-renouvelables égale le nucléaire ? Des milliards de tonnes !

                C’est un non sens, d’autant plus que le réseaux est DEJA autosuffisant !!!

                Investir la dedans c’est investir dans rien.

                Seule le chauffe eau solaire est valable physiquement et donc concrètement.

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