Succès pour Gallois
Certes il était hasardeux d’évoquer le fameux rapport Gallois avant même sa parution, même si le Figaro en avait indiqué les grandes lignes. Un organe de presse ne remplacera jamais l’originale ; on peut au moins l’espérer. Remarquons, maintenant, alors que la parution est effective, que le quotidien ne s’était guère fourvoyé. Les indications précises qu’il donnait sont au rendez-vous.
La deuxième remarque se dirige vers l’auteur lui-même, Louis Gallois. On ne peut que saluer la clarté de son rapport et surtout l’indépendance avec laquelle il a dû le rédiger. Il est certain qu’après les « fuites » dans le Figaro, les demandes pour édulcorer devaient être fortes en particulier sur le chiffrage des efforts à réaliser, les fameux 30 milliards. Sans doute quelques précautions de langage ont été adoptées, mais rien sur l’essentiel ne semble avoir été modifié. C’est tout à l’honneur de ce grand « patron » qui pense à gauche et qui fut un homme très proche de Jean-Pierre Chevènement.
La troisième remarque tient aux commentaires prématurés qui entouraient l’avenir escompté dudit rapport. Nombreux étaient ceux qui prédisaient « l’enterrement de première classe » pratiqué par un gouvernement embarrassé par le document. Ce n’est semble-t-il pas le cas. Jean-Marc Ayrault après un très court temps de réflexion, un séminaire » gouvernemental, a dès le lendemain de la parution donné les pistes effectivement retenues. On pourra bien sûr gloser sur tel ou tel abandon, telle ou telle approximation, mais il ne serait pas juste de parler « d’enterrement »
Louis Gallois, lui-même se déclare satisfait des décisions prises. « Ce qui me paraissait essentiel était de dire que la compétitivité était une priorité nationale et je pense que cette idée est passée », explique l'ancien président d'EADS, jugeant le programme annoncé par le premier ministre « extrêmement ambitieux ». « L'impact des 20 milliards d'euros - (de crédit d'impôt)- est peut-être plus important dans la mesure Ayrault que dans la mesure que je proposais », juge-t-il. Le système de « crédit d’impôts » remplace en effet la baisse des cotisations sociales préconisée par Gallois.
La droite a donc tort de critiquer cette première étape de la mise en œuvre du rapport : « l’usine à gaz » de Pécresse prête à rire quand on connaît les « usines à gaz » de ceux qui sont aujourd’hui dans l’opposition. Quand on se rappelle également le sort réservé au rapport demandé à Jacques Attali dont on retrouve de nombreuses notions chez Gallois.
En revanche, l‘opposition peut en effet se gausser du recours à l’augmentation de la TVA (voir le tableau ci-dessous) même si la baisse de la TVA réduite essaye de faire passer la pilule, le bilan global est bien un prélèvement par cette taxe d’un montant de plus de 2 milliards d’euros.
Quand on se rappelle les hurlements du candidat Hollande et il y a encore un peu plus d’un mois les dénégations péremptoires du Premier Ministre. Opposé à NKM dans l'émission des paroles et des actes, il avait déclaré péremptoire "qu’il n’y aurait pas d’augmentation de la TVA jusqu’à la fin du quinquennat. Car, avait-t-il expliqué, c’est un impôt injuste". On a donc le droit, pour le coup, de rigoler un bon coup. Nous terminerons toujours par la même formule qui décidément, en ces temps difficiles, fait florès : « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis » Certains ajoutent, perfides, « disent les imbéciles quand ils changent » !
"Il n'empêche que les mesures annoncées sont salutaires, à la fois en termes de symbole et de signal. Certains regretteront que l'application concrète du projet n'aura lieu qu'à partir de 2014, alors que c'est maintenant qu'il faut redémarrer la machine. Mais le signal est incontestablement positif si l'on examine les principales propositions."
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