La lumière au bout du tunnel
Projet ferroviaire Lyon Turin...pourquoi ça n’avance pas ?
Lors d’une réunion publique en Nord Isère le 24 mars dernier, c’etait la question que tout le monde se posait, et les réponses sont multiples.
C’est sur la question du financement que tout paraît plus clair, car si il est vrai que l’Europe est prête à financer une partie du chantier, elle y a mis une condition : que les états concernés par le projet, à savoir la France et l’Italie, y participe, et que le financement global soit décidé.
Or c’est là que le bât blesse, car depuis 30 ans, aucune réelle solution financière n’a été trouvée.
et ce n’est pas tout...
les enquêtes d’utilité publique concernant soit les accès, soit le tunnel, même si elles ont été favorables au chantier permettent surtout les expropriations…
or l’une des ces enquêtes est devenue caduque fin décembre 2022, le financement du projet n’ayant pas été acté à cette date...et l’enquête concernant les accès le sera aussi en 2028...à moins que le financement global soit décidé...et ça n’en prend pas le chemin. lien
C’est lors de la venue à Chambéry, d’Édouard Philippe, alors 1er ministre qu’une partie de la réponse est arrivée.
Devant une assemblée de notables éberlués il a tout de go déclaré : « pour le financement du Lyon Turin, ce sera ZÉRO ».
Et ce n’est pas tout, car la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne en l’occurrence vient de se déclarer en faveur du scénario proposé par le COI, (Conseil d’Orientation des Infrastructures) lequel repousse la livraison des voies d’accès du tunnel sous les alpes à 2045. lien
Le point financier global est décrit en détail dans cet article.
Et ce n’est pas mieux du côté italien, lequel avec se situation financière ne peut pas envisager de financer une partie des 30 milliards minimum nécessaires à la construction de cette ligne de 240 km, et comme cet état est tributaire d’une dette abyssale, ce n’est pas simple. lien
On sait que l’état français est largement endetté, 3000 milliards tout de même, et que là, on est loin de voir le bout du tunnel. lien
Mais il y a une autre raison pour comprendre la frilosité du gouvernement français.
Entre la France et l’Italie, il existe, comme chacun sait, 2 tunnels routiers, le Mont-Blanc et le Fréjus, ces deux tunnels étant sous dépendance économique majoritaire de l’état. Lien
or, les 3/4 des revenus financiers proviennent du trafic poids lourds, et si demain une partie de ces poids lourds désertent le tunnel routiers pour emprunter la voie ferroviaire, c’est la faillite assurée pour les deux tunnels routiers.
Il faut savoir que chaque camion qui emprunte le tunnel doit acquitter un péage de quasi 600 euros à chaque passage, les seuls trafics des véhicules particuliers ne pourraient assurer la rentabilité des tunnels. lien
Ceci explique donc en partie cela.
Mais il y a donc d’autres raisons pour expliquer le blocage de la situation...l’état fait maintenant appel aux régions concernées, et aux collectivité locales pour financier ce chantier colossal, lesquelles, on le comprend, freinent des 4 fers. Lien
Or le récent rapport de le COI vient de proposer de repousser à plus tard ce projet, 2038...voire plus tard...2042. Lien
ce qui a naturellement suscité l’émoi des lobbyistes du Lyon-Turin, le transalpine.
lors de cette réunion, un autre élément est aussi à prendre en compte, lequel a été dévoilé par le mauriennais Max Milliex, lequel a témoigné des dégâts considérables déjà causés par le chantier des galeries de reconnaissance, et soulevé le problème crucial de l’eau.
En effet, creuser des galeries dans la montagne a provoqué la perte de millions de mètres cubes d’eau, vidant les réserves d’eau de la montagne, lesquelles s’étaient constituées au fil des siècles, et les trous creusés dans la montagne ont vidangé littéralement ces précieuses réserves d’eau, sujet oh combien préoccupant de nos jours, puisque la sécheresse semble s’inviter durablement dans notre pays, suite au changement climatique.
Un lanceur d’alerte a fait un signalement auprès de la CNDASPE (Commission Nationale Déontologique et Alertes en Santé Publique et Environnement) déclarant : « il nous semble indispensable de suspendre les travaux de creusement qui mettraient en péril les captages (…) il est par ailleurs indispensable que vous puissiez réaliser ou faire réaliser une étude exhaustive et contradictoire des risques pour les ressources en eau ». lien
la commission a jugé l’alerte suffisamment solide pour la transmettre au ministère de la transition écologique, mais aussi le Région Auvergne-Rhône-Alpes, et l’agence régionale de santé.
Pour l’instant ceux-ci n’ont pas donné suite à cette alerte… lien
en attendant les experts du GIEC tablent maintenant sur un réchauffement climatique encore plus important pour 2030...dans 7 ans donc. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « c’est souvent l’homme pour qui tu es allé puiser de l’eau dans la rivière qui a excité le léopard contre toi »
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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