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Moi, Florian Mazé, victime (ou pas) de la fenêtre d’Overton…

Petit moment de blues et d’autopromotion pour ceux qui aiment me lire sur Agoravox… La fenêtre d’Overton se définit comme la limite du dicible et du pensable en politique. En littérature aussi par voie de conséquence. En dehors du cadre délimité par cette fenêtre, les valeurs et les opinions d’un auteur sont, par définition, marginales. Au mieux, elles sont considérées comme radicales, extrémistes et elles engendrent de l’hostilité, voire la répression. Au pire, elles sont du domaine de l’impensable, la catégorie la plus éloignée de la fenêtre. Cela signifie que le grand public ne peut pas plus les concevoir qu’il ne comprend une conversation menée dans une langue étrangère inconnue. Ce positionnement dans l’impensable est dramatique pour un écrivain. Elle le condamne non pas à la réprobation, mais à l’indifférence.

Mais pourquoi mon univers littéraire est-il du domaine de l’impensable ?

L’impensable des XXIIe et XXIIIe siècles

Les aventures horrifiques de mes trois jeunes et sympathiques Provençaux se passent à la fin du XXIIe siècle : en 2193 et en 2194 (peut-être aussi en 2195, si j’ai la force et la volonté d’achever ma trilogie). Mis à part quelques climatologues, collapsologues et futurologues, personne n’apprécie spontanément de se projeter à quelques encablures de la fameuse année 2222, à laquelle je consacrai tantôt un article sur Agoravox.

Les peuples d’Europe occidentale sont légitimement inquiets pour leur avenir, mais ils s’intéressent essentiellement, et on les comprend, à l’anticipation immédiate, c’est-à-dire à ce qui peut concerner leur avenir propre ou, à la rigueur, celui de leurs enfants. La prospective rapide et violente à la Laurent Obertone les passionne (et je n’ai rien contre Laurent Obertone) mais la futurologie lointaine, écosophique et résiliente à la Raymond Ruyer ne les séduit pas du tout (Raymond Ruyer, penseur des Cent prochains siècles, n’est d’ailleurs pratiquement ni relu, ni réédité).

 

L’impensable de la régression technologique

J’ai inventé un monde où l’électricité, l’eau courante, le pétrole, le nucléaire, l’automobile, le lave-linge, le lave-vaisselle, le chauffage central, l’informatique et internet n’existent plus ou sont réduits à leur plus simple expression. En gros, c’est le retour, non pas même au XIXe siècle du charbon et de la machine à vapeur, mais à des technologies similaires à celles du siècle des Lumières, les perruques poudrées et les petits marquis en moins…

Je crois profondément à la vraisemblance, pour ne pas dire à la vérité certaine d’un tel scénario. Mais, mis à part quelques collapsologues qui ont une conscience aiguë de la disparition prochaine des énergies fossiles et du pétrole, un tel scenario n’intéresse ni ne concerne personne, pour des raisons éminemment idéologiques. Aujourd’hui, de l’extrême gauche écolo jusqu’à l’extrême droite populiste ou pas, presque tous les Occidentaux sont sur un schéma « solutionniste » de type : On trouvera bien toujours un truc pour conserver notre niveau technologique actuel ! Et l’on se rue sur les conférences d’Elon Musk qui nous promet un ticket d’entrée sur la planète Mars, où l’on vivra pépères et peinards comme sur la planète Terre…

Dans mon univers à moi, il n’y a ni télévision, ni chaîne YouTube, ni ordi quantique pour regarder les élucubrations des successeurs d’Elon Musk. Et il n’y a pas non plus de voyages interstellaires. Ne cherchez pas du cyberpunk ou de la conquête spatiale chez M. Mazé, vous seriez déçus !

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L’impensable d’un syncrétisme droite-gauche

L’Occidental actuel est très manichéen. Il n’aime pas le mélange. Il y a toujours un Camp du Bien et un Camp du Mal. Généralement, le Bien, c’est la démocratie occidentale high-tech et multiculturelle ; et le mal, c’est le populisme identitaire-autoritaire. Mais, c’est parfois l’inverse et les populistes eux-mêmes se ridiculisent périodiquement en ne voyant que du bon dans la dictature et que du mauvais dans la démocratie.

J’ai créé par l’imagination un régime autoritaire et indulgent à la fois, très sécuritaire mais aussi tolérant et débonnaire, étatique et libéral, socialiste et élitiste à la fois : la fameuse « Union méditerranéenne » où vivent les héros de 2193 et 2194, dirigée par un clone futuriste d’un compagnon d’armes de Franco, Millán Astray y Terreros. Là encore, je crois très possible et vraisemblable l’avènement, dans le futur, de ce type de régimes syncrétiques, qui ne pourront se ranger dans aucune des catégories actuelles. Mais, vu le manichéisme, le monde en noir et blanc de nos chers Occidentaux, un État libertaire et autoritaire en même temps appartient à cette fameuse catégorie de l’impensable.

 

CONCLUSION

Voilà pourquoi mes romans ne déclenchent aucune hostilité particulière. Je me rêvais en provocateur marxisto-droitard ou en écolo-populo-hypotechno, bref : je voulais faire du politiquement incorrect, car le politiquement incorrect, ça vaut des succès de librairie. Demandez au génial Laurent Obertone qui est aux confins de la fenêtre d’Overton, sans jeu de mots, mais pas en dehors. Moi, je suis en dehors. J’ai désiré m’introduire dans le cénacle du politiquement incorrect. Je n’ai malheureusement produit que du politiquement impensable. Mais, bon, je m’en fiche, l’avenir me donnera raison, fût-ce au XXIIe siècle !

 


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3 réactions à cet article    


  • Clocel Clocel 26 février 2022 09:56

    Le futur ! « Le WEF se chargera de faire la sélection »

    Shit... Les punks avaient raison...


    • Lonzine 26 février 2022 11:30

      Alors ! toujours pas candidat ? Christian Laurut l’est lui et même Joseph Shovanek

      et François Hollande et Macron


      • Laconique Laconique 26 février 2022 12:05

        Vous êtes un écrivain viriliste et vous étalez vos états d’âme quant à la « non-reconnaissance » de votre « œuvre ». J’ai un peu regardé. Stylistiquement c’est assez plat, descriptif. Et le fond n’est pas super original non plus, le futur archaïque existe en SF depuis des lustres. Ça balance sans cesse entre l’essai prospectif et le romanesque. Orwell s’y est pris de manière beaucoup plus subtile. J’ai préféré votre essai sur la génération 68, qui va droit au but, sans alibi romanesque.

        Si vous avez tant d’idées, si un Nietzsche sommeille en vous, passez à autre chose, écrivez, au lieu de rester coincé sur votre roman. D’autres prennent la place comme Julien Rochedy, alors que vous n’êtes pas plus bête au fond.

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