Sommes-nous dans la bonne direction ?
Réduire les émissions de gaz à effet de serre...cela semble être une bonne initiative, mais à quel prix ?
Présentement, le gouvernement Charest propose le projet de loi 48 qui vise à obliger les propriétaires ayant un véhicule qui datent de 8 ans ou plus à subir une inspection. Selon les propos du Premier ministre provincial, cette loi aurait pour but premier d'enrayer les émissions de gaz à effet de serre que pourraient engendrer une ou des pièces défectueuses présente sur une automobile. Au premier abord, cela semble être une mesure tout à fait légitime et juste. Mais, lorsqu'on regarde le peu d'impact sur l'environnement que cela aurait, on vient rapidement à se questionner sur la pertinence d'une telle modalité. De ce fait, est-ce seulement un moyen détourné pour enrichir les grosses compagnies ou est-ce seulement pour des motifs environnementaux ? Là, est toute la question.
L'annonce de ce futur débat à l'assemblée nationale suscite déjà beaucoup de questionnements au sein de la population québécoise. Qui plus est, plusieurs garagistes, ramasseurs de ferrailles, vendeurs d'autos et constructeurs automobiles jubilent déjà à l'idée que ce projet de loi puisse être adopté. D'une part, sans vouloir dénigrer promptement le gouvernement en place actuellement, ce dernier n'a jamais vraiment pris de décisions politiques visant à contrer le réchauffement climatique et je me demande pour quelle raison, des années après être entré au pouvoir, il se met à brandir le prétexte environnemental pour justifier ces plans pour le Québec. Ainsi, le projet de loi 48 semble cacher d'autres motivations que celles mentionnées...Si telle est l'intention du gouvernement de réduire les gaz à effet de serre, alors pourquoi s'y prendre avec une mesure qui a peu d'impact à court et à long terme tandis que plusieurs autres options, beaucoup plus commodes et fructueuses, pourraient faire encore mieux.
Dans un premier temps, le gouvernement Charest désire procéder à l'inspection de tous les véhicules de plus de 7 ans et ce, à partir de 2013. Advenant le cas où l'automobile en question ne répond pas aux normes fixées, celle-ci se verrait refuser, par la Société de l'assurance automobile du Québec(SAAQ), l'octroi de ses plaques d'immatriculation. Par ailleurs, selon la SAAQ, en 2010, l'âge moyen des automobiles se chiffrait à 7,1 ans. Par conséquent, plusieurs automobilistes se verraient probablement contraint de débourser une somme relativement considérable. Le fait est que les personnes ayant en leur possession une voiture âgées de plus de 7 ans n'ont souvent pas les moyens d'avoir le privilège de conduire une voiture de l'année. Bien entendu, certains me diront que ceux qui n'ont pas les moyens nécessaires pour se munir d'une auto à la hauteur de ces exigences n'ont qu'à s'en priver, mais cette argument n'est point relevant. Ici, au Québec, puisqu'un très grand nombre de villes ne bénéficient pas de transport en commun, se priver d'un véhicule n'est point une option. De ce fait, si jamais cette loi entrait en vigueur en 2013, plusieurs auraient sans doute de la difficulté à s'en sortir.
D'autre part, si le but réel du gouvernement est vraiment de réduire la pollution et les émissions de gaz à effet de serre, il pourrait trouver d'autres moyens que de pénaliser les gens à revenu faible ou moyen. Pour ma part, je crois qu'il serait beaucoup plus efficace de miser sur des programmes visant à universaliser le réseau de transport en commun au Québec et encourager les gens à diminuer l'utilisation de leur voiture lorsqu'ils en sont capables. Ainsi, si tel était le but initial du gouvernement en proposant un tel projet, la réduction des émissions de gaz à effet de serre serait beaucoup plus importante s'il regardait les autres options qui n'impliquent pas directement les finances personnelles des contribuables.
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