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Brexit : Londres va-t-elle donner une leçon à Paris et Bruxelles ?

La période qui a suivi le référendum britannique du 23 juin a été mouvementée, une majorité semblant ne pas avoir anticipé un tel résultat. Le traitement de cet événement par une partie des médias a été désolant de partialité. Aujourd’hui, avec l’arrivée de Theresa May au 10, Downing Street, il semblerait heureusement que la voix du peuple britannique devrait être pleinement respectée.

 
Un véritable enjeu démocratique
 
Une partie des opposants au Brexit semble ne pas avoir encore complètement abandonné l’idée que le vote du 23 juin pourrait ne pas être suivi d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne. Pourtant, on serait curieux de voir comment ils auraient traité leurs adversaires dans un cas opposé. N’auraient-ils pas durement critiqué toute pétition pour demander un nouveau vote remettant en cause leur victoire, ainsi que tous leurs promoteurs qu’ils auraient sans doute traité de pushistes ? Il est tout de même étonnant de voir le relativisme démocratique de certains, qui se comportent de facto commes les autocrates qu’ils dénoncent. La démocratie ne semble vraiment leur convenir que quand les peuples votent dans le sens qui leur va, et ils peuvent remettre en cause tout vote qui ne va pas dans leur sens.
 
Heureusement pour les millions de britanniques, qui se sont majoritairement prononcés pour la sortie de leur pays de UE, la nouvelle dirigeante de leur pays, qui a pris ses fonctions cette semaine, semble partie pour respecter le vote de ses concitoyens. Elle a déclaré : « Brexit signifie Brexit (…) Il n’y aura pas de tentative pour rester au sein de l’UE ». Si elle a fait officiellement campagne pour que son pays reste dans le monstre européen, elle est plutôt considérée comme UE-sceptique et son implication a été minimale. Mieux, elle a nommé Boris Johnson en charge des affaires étrangères, et a confié à David Davis, un partisan déclaré et très engagé du Brexit, le ministère en charge de la question. Il semble donc que d’ici la prochaine décennie, un premier pays aura bien quitté cette fâcheuse construction.
 
Et cela représenterait un immense progrès démocratique dans cette Europe aux tendances totalitaires, trop souvent prompte à refuser les votes démocratiques. Déjà, le traité de Maastricht avait imposé un nouveau vote à ceux qui avaient mal voté la première fois. Mais l’un des plus grands scandales démocratiques de nos pays reste sans conteste la ratification du traité de Lisbonne en 2008, après les « non » clairs de la France et des Pays-Bas. On peut également pensé au refus de la simple tenue d’un référendum Grec à l’automne 2011, puis au non respect du vote de juillet 2015 organisé par Alexis Tsipras contre le mémorandum alors proposé par la troïka. Bref, si Theresa May respecte le vote du 23 juin, alors, tous les peuples européens pourront la remercier d’avoir défendu la démocratie.
 

Bien sûr, il est encore trop tôt pour juger définitivement. Le précédent Tsipras démontre malheureusement qu’il vaut mieux juger les actes que les promesses. Néanmoins, on peut saluer les premières signes qu’elle donne. Il faudra être vigileant car cette UE n’a aucun état d’âme à piétiner les votes des peuples.

 

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10 réactions à cet article    


  • DTC (---.---.122.155) 18 juillet 2016 10:49

     smiley smiley smiley smiley

    Comme si le peuple décidait quoi que ce soit ...


    • robin 18 juillet 2016 13:33


      Attendez une paire d’années avant de voir si les Anglais seront réellement partis ou pas. Je doute que l’oligarchie aurait toléré de laisser le poste de 1er ministre à quelqu’un qui respecterait un tant soit peu le vote populaire.


      • Alren Alren 18 juillet 2016 13:33

        S’il y a des Britanniques qui regrettent leur vote, ce sont ceux, plus âgés, de la petite bourgeoisie qui ont voté Thatcher, selon des journalistes anglais indépendants d’investigation, pas ceux de la presse capitaliste.

        Ils ont parcouru le pays et interrogé des milliers de compatriotes des campagnes mais aussi des villes sans âmes, désindustrialisées, désabusées, ennuyeuses.

        Tous disent que leur cher pays où régnait une certaine harmonie, une incontestable unité nationale après la Seconde Guerre mondiale qui donna au pays un si grand motif de fierté, avaient été brisées par Thatcher, le pion des financiers de la City et que l’UE n’avait fait que poursuivre et amplifier le fossé entre le peuple et les privilégiés impitoyables.

        Ils ont constaté que la sortie de l’UE avait été votée non seulement par le peuple ouvrier et employé en opposition avec les « syndicats », mais également par cette petite bourgeoisie, professions libérales, commerçants, qui regrettaient maintenant le temps de l’avant-Thatcher. Ce sont donc des gens d’un certain âge, c’est-à-dire des gens d’expérience. Et leur vote est solide : il serait le même, plus déterminé sans doute, s’ils devaient le renouveler.

        Alors que le jeune Londonien des milieux aisés est convaincu que si tous n’accéderont pas à la manne financière - ce qu’il ne souhaite pas d’ailleurs - lui qui est malin et bien éduqué parviendra à en avoir une bonne part.

        Theresa May a sûrement compris avec son entourage, qu’il fallait lâcher du lest pour éviter des mouvements sociaux aussi violents et puissants que ceux des mineurs contre Thatcher mais qui auraient cette fois le soutien des classes moyennes. Donc elle négociera le retrait de l’UE tout en essayant comme le confie Johnson de continuer à peser dans un sens libéral sur l’UE.


        • colza 18 juillet 2016 18:44

          @Alren
          Effectivement, je crois aussi que le Britannique moyen, comme le Français moyen, a le sentiment de se faire avoir par l’UE.
          Certes les banques, la grosse industrie et les nantis sont pour l’UE puisqu’elle leur rapporte, mais les petites gens voient bien que pour eux cela va de mal en pis.
          Comme la GB avait déjà un pied hors de l’UE, ils seront plus difficilement manipulables.
          En outre, on voit bien que la Bourse british et la livre ont déjà digéré le Brexit, il n’y a que les Cassandres européistes pour crier au loup.
          On peut supposer que l’UE va tout faire pour couler la Grande Bretagne pour éviter la contagion.


        • Plus robert que Redford 18 juillet 2016 19:46

          @Alren
          Mouais...

          J’ai bien peur que Mme May ne se voie en Thatcher bis...

          Pas d’états d’âme, négociations féroces avec l’UE aussi bien qu’avec les US, bref, rien de sympa à attendre de ce côté là : seuls les intérêts de la GB seront pris en compte

          Et comme, depuis pas mal d’années, le secteur financier est le seul véritable moteur dynamique outre-manche, au détriment de toutes les autres industries et même de l’agriculture pulvérisés par Lady Thatcher (celle qui rime avec réverbère...) Nul doute que la dame May caressera les milieux financiers dans le sens du poil...


        • colza 18 juillet 2016 22:51

          @Plus robert que Redford
          Quoi de plus normal que Mme May privilégie les intérêts de la GB, n’est-ce pas le rôle d’un chef d’état (là, d’un premier ministre) ?
          Mme Merkel n’agit pas autrement.


        • OLO (---.---.38.242) 19 juillet 2016 01:32

          Pour comprendre le Brexit faudra voir quels avantages en tirera la Cit

          y ainsi que les propriétaires de la Banque d’Angleterre ?

          Tout le reste n’est que du blabla

          • Ruut Ruut 19 juillet 2016 07:10

            L’Angleterre vien de donner une leçon de démocratie a la Dictature Européenne.
            Prochaine étape la réindustrialisation du pays et de retour au plein emplois (importation difficiles pendant 3 ans max d’où réindustrialisation obligatoire).


            • aimable 19 juillet 2016 07:51

              l’Angleterre n’est la que s’il y a des richesses a pomper , l’ U E est une de ses colonies, ( qu’elle partage avec l’Allemagne ) comme le sont les 3 autres composantes du ROYAUME UNI
              brexit ou pas brexit elle continuera sous une autre forme , il ne faut pas croire qu’elle va lâcher le morceau, c’est une vraie pitbull
              la city est sa plus grande richesse, la finance a depuis longtemps détruit l’industrie , donc pour elle c’est une question de survie


              • zygzornifle zygzornifle 19 juillet 2016 14:25

                une va donner une leçon au vice chancelier Hollande laquais de Merkel ?..... il ne va rien comprendre comme ou comprendre de travers comme d’habitude .....

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