Chétif, hors délai, toujours pas validé : le plan de relance ridicule de l’UE
Il n’y a que sur la vaccination que l’UE est en échec complet, avec à peine 12% de la population vaccinée, contre 60% pour Israël, 46% pour la Grande Bretagne et 31% pour les États-Unis. Le mini et tardif plan de relance pourtant scellé en juillet dernier, n’a toujours pas été validé par 11 pays, dont l’Allemagne, où la Cour de Karlsruhe se met en travers du chemin. Un nouvel exemple qui montre bien qu’avec l’UE, l’union ne fait pas la force, mais complexifie, ralentit, et…affaiblit.
Un plan de relance aussi raté que la campagne de vaccination
Coup de théâtre vendredi 26 mars : la cour de Karlsruhe, malgré le vote d’une très large majorité des élus, a décidé que le texte de loi portant sur le plan de relance européen ne devait pas être paraphé, dans l’attente d’une décision sur un recours. Pourtant Angela Merkel avait veillé à rassurer son pays en notant que le « fonds de relance est un instrument ponctuel, limité dans le temps et ses objectifs ». Problème : il manque encore la signature de 11 pays sur les 27 ! Au mieux, 40 milliards devaient être décaissés à la rentrée 2021. Il semble désormais possible que rien ne soit décaissé en 2021. En clair, avec l’UE, le minuscule plan de relance de la plus grave crise économique, démarrée début 2020, pourrait bien n’arriver que deux ans après le début de la crise : encore plus tardif que pour les vaccins !
En outre, il convient, encore et toujours de remettre en perspective les sommes affichées. Le cas des Etats-Unis permet de relativiser l’importance du plan de l’UE. En mars 2020, un premier plan de 2200 milliards avait été mis en place. En décembre, un complément de 900 milliards avait été ajouté sur la toute fin du mandat de Donald Trump, avant que l’administration Biden ajoute 1900 milliards en mars. Washington a ainsi engagé pas moins de 5000 milliards de dollars en 2020 et en 2021 pour relancer son économie et amortir le choc de la crise. Mieux, ces trois plans seront probablement dépensés avant qu’un centime du plan de l’UE ne soit décaissé. Et alors que Biden da annoncé un plan additionnel d’investissements de 2000 milliards pour les dix prochaines années, le plan européen, outre le fait d’être extraordinairement tardif, se révèle également être, dans les faits, incroyablement chétif.
Pire, les 750 milliards toujours affichés sont une présentation plus que flatteuse des choses. Dans le détail, le plan originel comportait 390 milliards de dépenses supplémentaires et 360 milliards de prêts que les pays peuvent utiliser, ou pas, sachant que les marchés prêtent à des conditions si favorables à tous les Etats européens actuellement qu’il n’est pas forcément intéressant d’emprunter auprès de l’UE, qui met des conditions byzantines aux prêts. A la rentrée, dans les méandres des discussions byzantines de l’UE, la somme de 390 milliards avaient été amputée de 20%, tombant à seulement 312 milliards de dépenses nouvelles. Ce montant est d’autant plus ridicule par rapport aux enjeux économiques que les 2% du PIB de l’UE sont à dépenser sur 3 ou 4 ans, quand les Etats-Unis ont mobilisé, en trois plans, 25% de leur PIB, qui seront dépensés en seulement 2 ans, d’ici la fin de l’année !
Pour couronner le tout, dans le maelstrom kafkaïen qu’est l’UE, ces petits fonds vont nécessiter des processus ubuesque de validation… La France, qui devrait garantir environ 70 milliards du total, tout en en touchant que 40, devrait ainsi faire valider les dépenses qu’elle souhaite faire ! Ne serait-il pas plus simple alors de dépenser soi même ces 40 milliards à notre guise, quitte à donner 30 milliards aux autres pays européens ? Et encore, il y a un moment, on peut se demander pourquoi notre pays devrait contribuer encore davantage à l’UE aujourd’hui, alors même notre contribution nette ne cesse d’augmenter, et alors que nous affichons un déficit commercial de plus de 100 milliards d’euros en 2020 avec nos partenaires, qui nous vendent 50% plus de produits que nous ne leur en vendons !
Bref, comme pour les vaccins, l’UE montre à nouveau toutes ses limites dans cette crise. Alors que la crise est plus forte dans l’UE (repli du PIB de 7% contre 3% aux Etats-Unis comme le souligne Jacques Sapir), les pays de l’UE soutiennent bien moins leurs économies (de 4 à 10% du PIB) contre 15% en Grande-Bretagne et 25% déjà aux Etats-Unis. Y-a-t-il un sujet sur lequel l’UE parvient à nous aider ?
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