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Accueil du site > Actualités > Europe > Haro sur Barroso, la honte de l’Europe ? (1)

Haro sur Barroso, la honte de l’Europe ? (1)

Faut-il tirer sur une ambulance ? Faut-il hurler avec les loups ? Pour ce sujet qui met en péril une nouvelle fois la confiance que les citoyens européens peuvent avoir de leurs institutions, la réponse est doublement oui, doublement en colère sur le comportement qui aura montré jusqu’au bout qu’il était une erreur de casting. Grâce au Traité de Lisbonne, les députés européens ont désormais un réel pouvoir pour ne plus se tromper de personne ; qu’ils l’exercent ! Première partie.



L’information a été diffusée le vendredi 8 juillet 2016 par la banque d’affaires américaine : l’ancien Président de la Commission Européenne José Manuel Barroso a été recruté comme président du conseil d’administration de Goldman Sachs International (à Londres) et il est précisé que cette fonction n’est pas exécutive mais de conseil pour étudier les conséquences du Brexit sur ses activités financières.

Dans le "Financial Times", José Manuel Barroso a expliqué : « Évidemment, je connais bien l’Union Européenne, et je connais aussi plutôt bien l’environnement britannique (…). Si mes conseils peuvent être utiles dans les circonstances actuelles, je suis prêt, bien sûr, à aider. » (8 juillet 2016). Trois jours plus tard, la Commission Européenne en exercice a rappelé fermement que José Manuel Barroso restait « tenu au secret professionnel » (11 juillet 2016). L’article 339 du Traité de Rome interdit en effet la diffusion des informations en rapport avec les fonctions des commissaires européens pendant leur exercice, mais aussi après leur retrait de la Commission.

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Dans "Le Figaro", Maxime Tandonnet a pu alors constater : « La banque d’affaires et M. Barroso donnent le sentiment d’avoir concocté leur accord sans la moindre idée de son effet dévastateur sur les opinions publiques. (…) L’embauche de l’ex-Président de la Commission paraît destinée à conforter le reproche permanent qui est fait aux institutions de l’Europe : celui de leur connivence avec la finance mondiale. » (11 juillet 2016).

Un peu à la manière des diplomates français dans le film "Mars Attacks", faisant état de sa toute impuissance naÏve, le préposé gouvernemental aux Affaires européennes, Harlem Désir, a solennellement demandé, le 13 juillet 2016, à José Manuel Barroso de renoncer à l'offre de Goldman Sacha.


Barroso, l’ascension rapide d’une ambition

Rappelons sommairement qui est José Manuel Barroso (60 ans) : ancien président des étudiants maoïstes en avril 1974 (le communisme mène à tout, décidément !), il fut un responsable politique portugais précoce. Après des études universitaires de littérature et de droit à Genève et à Washington, il adhéra finalement en décembre 1980 au parti social-démocrate (affilié au PPE, qui correspond, au Portugal, plus à la CDU allemande qu’au SPD) et démarra une carrière éclair.

Élu député pour la première fois le 6 octobre 1985 et réélu les 19 juillet 1987, 6 octobre 1991, 1er octobre 1995, 10 octobre 1999 et 17 mars 2002, il fut nommé membre du gouvernement dirigé par Anibal Cavaco Silva à l’âge de 29 ans : Sous-Secrétaire d’État au Ministère de l’Intérieur du 6 novembre 1985 au 17 août 1987, puis Secrétaire d’État aux Affaires extérieures et à la Coopération du 17 août 1987 au 12 novembre 1992, puis Ministre des Affaires étrangères (à 36 ans) du 12 novembre 1992 au 28 octobre 1995 (où il se préoccupa du sort du Timor oriental). Dans l’opposition après les défaites de 1995 et 1999, José Manuel Barroso se fit élire président du parti social-démocrate et à ce titre, est devenu le leader de l’opposition. Il a dirigé son parti du 17 mai 1999 au 29 juin 2004.

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Après la victoire du 17 mars 2002, à 46 ans, il fut élu Premier Ministre du Portugal du 6 avril 2002 au 17 juillet 2004. Connaissant bien les relations internationales, José Manuel Barroso a toujours voulu se coller à la politique américaine, au point d’être à l’origine du Sommet des Açores le 16 mars 2003 où se sont réunis George W. Bush, Tony Blair, José Maria Aznar et lui-même pour déclarer la guerre à l’Irak. Enfin, il est Président de la Commission Européenne du 22 novembre 2004 au 1er novembre 2014 (voir plus loin).


Pantouflage et conflit d’intérêt

José Manuel Barroso aurait attendu les dix-huit mois réglementaires après la fin de ses fonctions pour pantoufler. Donc, rien d’illégal, aucune incompatibilité ne semblerait à lui reprocher. Il faudrait clarifier et renforcer les règles. Car tout, dans cette information, est scandaleux.

L’établissement financier, bien sûr, Goldman Sachs, l’un des principaux à l’origine de la crise des subprimes de l’été 2007 qui a engendré le krach de septembre 2008. Mais il était aussi l’organisme qui a falsifié les comptes publics de la Grèce sous les yeux aveugles des autres responsables européens, tout en spéculant sur sa dette souveraine.

Mais plus généralement, il est vraiment inquiétant de voir un ancien haut responsable politique pantoufler dans un établissement dont la seule morale est le profit financier.

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Réflexion sur les conflits d’intérêt qu’on pourrait aussi engager avec Anders Fogh Rasmussen (63 ans), ancien Premier Ministre du Danemark du 27 novembre 2001 au 5 avril 2009 et ancien Secrétaire Général de l’OTAN du 1er août 2009 au 1er octobre 2014, recruté par Goldman Sachs le 5 août 2015 : « Qui achète qui ? La question n’épuise assurément pas la subtilité des organisations humaines. Mais y répondre offre un robuste aperçu de leur hiérarchie. » expliquait Pierre Rimbert dans son article intitulé très à-propos "Le sens du placement" dans "Le Monde diplomatique" de septembre 2015, qui rappelait que les contribuables danois se sont sentis "grugés" par Goldman Sachs dans une affaire de prise de participation dans une entreprise publique. Anders Fogh Rasmussen était également favorable à la guerre en Irak et son nom était régulièrement évoqué pour occuper la fonction qui a échu finalement à Herman Van Rompuy.

Ou avec l’Irlandais Peter Sutherland (70 ans), ancien Commissaire européen chargé de la concurrence de 1985 à 1989, avant d’être président non exécutif de Goldman Sachs International de 1995 à 2016 (auquel succède ce mois-ci José Manuel Barroso). Peter Sutherland est célèbre pour son tweet après le Brexit : « D’une façon ou d’une autre, ce résultat doit être annulé. » (26 juin 2016).

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Ou encore avec Gerhard Schröder (72 ans), ancien Chancelier allemand du 27 octobre 1998 au 22 novembre 2005, qui avait signé avec Vladimir Poutine un engagement financier de l’Allemagne de 1 milliard d’euros pour le financement d’un gazoduc dans la Baltique, entre Vyborg et Greifswald (pour contourner l’Ukraine) et juste après sa défaite électorale, Gerhard Schröder avait pris, le 30 novembre 2005, la présidence du conseil d’administration de Nord Stream AG, une filiale à 51% de Gazprom (le groupe français Engie, ex-GDF-Suez, possède 9% du capital) chargée de construire justement ce gazoduc (en 2009, il serait entré aussi au conseil d’administration d‘une joint-venture russo-américaine du pétrolier BP).


Des politiques provenant des banques ?

On pourrait se poser la question sur la chronologie des responsabilités. Il est plus grave de passer du politique au financier que l’inverse, qui est plus courant : Mario Monti (73 ans), ancien Président du Conseil italien du 16 novembre 2011 au 28 avril 2013 (qui fut recruté conseiller international de Goldman Sachs en 2005) ; Mario Draghi (68 ans), l’actuel président de la Banque centrale européenne depuis le 1er novembre 2011 (qui fut vice-président de Goldman Sachs Europe de 2002 à 2005), ou encore Malcolm Turnbull (61 ans), l’actuel Premier Ministre australien depuis le 15 septembre 2015, confirmé par les élections générales du 2 juillet 2016 (qui fut directeur général de Goldman Sachs Australia de 1997 à 2001), ont tous eu des responsabilités dans le même établissement bancaire. On peut aussi citer (parmi d’autres) deux anciens banquiers de chez Rothschild, Georges Pompidou et Emmanuel Macron dont la trajectoire politique s’est cependant nettement éloignée des préoccupations bancaires.

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Je note d’ailleurs que si on fait le reproche à des personnalités politiques d’avoir été employées dans une banque avant de faire de la politique, alors on devrait aussi le reprocher à toute personne salariée dans une entreprise qui, par définition, a pour but de faire du profit par ses produits et services et donc, tous ses salariés sont focalisés sur cet objectif qui n’est pas l’intérêt général mais l’intérêt particulier de leur entreprise, ce qui ne peut être reproché à un fonctionnaire en principe au service du public et donc de l’intérêt général.

Ce débat sur le conflit d’intérêt est donc assez large et complexe à mener à bien si l’on ne veut pas n’avoir au pouvoir que des fonctionnarisés de la "fonction politique". Surtout qu’une personne a le droit de changer de trajectoire personnelle dans sa vie active (prenons, parmi d’autres, l’exemple de Jérôme Kerviel). Mais les relations entre finances et responsabilités politiques peuvent naturellement inquiéter sinon rendre suspicieux à une époque qui nécessite transparence et éthique et donc, des garanties devraient être apportées par les personnes concernées avec des textes qui renforceraient l’impossibilité de toute potentielle collusion présente ou à venir.

Quelle que soit la conclusion de ces réflexions, le sujet reste le conflit d’intérêt, qu’il est très difficile à encadrer car les contournements possibles sont nombreux et évolutifs. Le précédent Barroso devrait donc inciter la Commission Européenne à revoir ces règles de bonne conduite dans un sens plus contraignant, notamment sur le délai de carence, d’autant plus que les anciens Présidents de Commission bénéficient d’une pension confortable pour ne pas avoir des besoins alimentaires qui engendreraient des confusions de ce type.

Dans le prochain article, je m’éloignerai des considérations très personnelles de l’ancien Président de la Commission Européenne et m’attacherai au fond de son bilan politique.


Aussi sur le blog.

Sylvain Rakotoarison (13 juillet 2016)
http://www.rakotoarison.eu


Pour aller plus loin :
José Manuel Barroso.
Populismes.
Le Brexit.
L’Europe n’est pas un marché.
La parlementarisation des institutions européennes.
Débarrosoïsation.
Jean-Claude Juncker.
Guy Verhofstadt.
Jacques Delors.
Gaston Thorn.
Martin Schulz.
La situation européenne en mai 2009.
Libéralisme ?
La France des Bisounours à l’assaut de l’Europe.
L’Europe, c’est la paix.
Le Traité de Maastricht.
Le Traité constitutionnel européen (TCE).
Le Traité de Lisbonne et la démocratie.
Faut-il avoir peur du Traité transatlantique ?
L’Europe des Vingt-huit.

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18 réactions à cet article    


  • Jean 21 juillet 2016 11:01

    Ya pas à dire, vous faites vraiment tout pour avoir le meilleur score....  smiley


    • leypanou 21 juillet 2016 11:13

      ancien président des étudiants maoïstes en avril 1974 (le communisme mène à tout, décidément !) : le communisme, peut-être, mais l’opportunisme, certainement.
      Par contre, pour l’auteur, la volonté de dire du mal du communisme, ce qui est parfaitement son droit, fait écrire n’importe quoi.


      • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 21 juillet 2016 11:20

        @leypanou

        les « mao spontex » ont toujours été manipulés et manipulateurs. Il n’y a rien de communiste dans l’idéologie d’un agent spécial : c’est un mercenaire, rien dautre, qui se vend au plus offrant.

      • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 21 juillet 2016 11:19

        Baroso (lien), comme Junker , Prodi et leurs prédécesseurs à commencer par le premier, Walter Hallstein et y compris Delors, ne sont que les valets de la finance internationale et des grands groupes industriels qui ont su trouver les marionnettes capables de jouer les tampons avec les peuples qui ne les ont pas élus et de raconter des histoires à dormir debout.

        Baroso ne se rend même pas compte de l’image qu’il donne sans fard : il est comme il a toujours été un opportuniste cupide et prêt à tout (desperate adventurer).


        • Samson Samson 21 juillet 2016 19:38

          @Jeussey de Sourcesûre
          "Baroso ne se rend même pas compte de l’image qu’il donne sans fard"
          J’en doute fort !
          A moins qu’il soit vraiment très con - et j’en doute un peu au regard de son parcours -, l’évaluation de l’effet négatif sur son image a dû permettre d’augmenter d’autant la hauteur de ses émoluments ! M’est avis qu’il s’agit de son unique préoccupation !
          Quant à sa promotion, elle vise - toujours à mon avis - moins à s’assurer les qualités de son expertise et de son carnet d’adresses qu’à le remercier pour services déjà rendus, et mieux inspirer par là les larbins qui lui succède(ro)nt ! smiley


        • invino invino 21 juillet 2016 11:19

          Belle dénonciation du système ploutocratique, ou du moins de sa partie visible. Les solutions ?


          • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 21 juillet 2016 11:22

            @invino

            l’auteur ne veut pas dénoncer le système : il croit que certaines brebis galeuses donnent une mauvaise image d’une institution admirable.

          • invino invino 21 juillet 2016 12:13

            @Jeussey de Sourcesûre
            D’accord avec vous. J’aurais dû préciser : dénonciation involontaire.


          • César Castique César Castique 21 juillet 2016 11:42


            « Dans « Le Figaro », Maxime Tandonnet a pu alors constater : « La banque d’affaires et M. Barroso donnent le sentiment d’avoir concocté leur accord sans la moindre idée de son effet dévastateur sur les opinions publique » (11 juillet 2016). »


            Bizarre, cette réflexion de Tandonnet... 


            L’indifférence à l’ « effet dévastateur » de Goldman-Sachs et de leur nouveau groom, a, au contraire, démontré qu’ils s’en foutaient complètement. 


            Qui peut croire sérieusement, à part M. Tandonnet, que des financiers d’une telle envergure, sont des inconscients ignorant tout de la psychologie des peuples ?


            D’ailleurs, cette connaissance est certainement, dans nos démocraties, l’une des causes majeures de leur ascendant sur des hommes de gouvernement, dont les cerveaux sont bouffés aux mites par le virus de l’universalisme humain.


            • Alpo47 Alpo47 21 juillet 2016 12:22

              Barroso n’est qu’un guignol. Les dirigeants de l’UE (bon les pays, c’est pareil) sont surtout là parce qu’ils sont profondément « médiocres ». Intégrité, honnêteté, respect de la parole, désintérêt ... sont des valeurs totalement ignorées.
              Bon, ils sont à l’image de nos sociétés et notamment de l’UE. Et c’est pourquoi ils « réussissent ».

              Tiens, que devient son alter-ego, Van Rampouille ? Recasé, lui aussi ?


              • Pyrathome Pyrathome 21 juillet 2016 22:52

                @Alpo47
                ils sont à l’image de nos sociétés et notamment de l’UE. Et c’est pourquoi ils « réussissent ».

                C’est même probablement encore plus simple que cela :
                http://www.slate.fr/lien/41967/dirigeants-maladie-mentale
                http://www.slate.fr/lien/43137/psychopathe-dirigeant-entreprise-un-sur-25
                http://www.dirigeant.fr/011-1271-Dirigeant-tu-es-un-pervers-narcissique.html
                .
                C’est un système qui favorisent les plus psychopathes/pervers/narcissiques d’entre-eux à des postes importants....
                On appelle ça, le Western, la loi du plus fort....un asile de fous furieux !


              • Alpo47 Alpo47 22 juillet 2016 07:38

                @Pyrathome

                Et M.Junker, grand spécialiste de la fraude fiscale en tant qu’ancien 1e ministre Luxembourgeois et qui dirige maintenant la commission européenne.
                Ce ne sont donc pas du tout des cas individuels, mais une démarche volontaire : promouvoir des dirigeants corrompus,médiocres ... pour construire LEUR europe.


              • Le p’tit Charles 21 juillet 2016 12:44
                Barroso..la vitrine de l’Europe..

                • Samson Samson 21 juillet 2016 18:48

                  « Haro sur Barroso, la honte de l’Europe ? »
                  Un peu trop « facile », non ?!
                  Au risque de vous chagriner, la honte de l’Europe n’est pas Barroso - qui n’en est après tout qu’un pantin très grassement payé pour nous tondre
                  - , c’est bien plus simplement, en l’état, l’Union €uropéenne elle-même !

                  «  La banque d’affaires et M. Barroso donnent le sentiment d’avoir concocté leur accord sans la moindre idée de son effet dévastateur sur les opinions publiques. (…) L’embauche de l’ex-Président de la Commission paraît destinée à conforter le reproche permanent qui est fait aux institutions de l’Europe : celui de leur connivence avec la finance mondiale. » (11 juillet 2016).

                  Si c’est le Figaro qui le dit ... smiley

                  Mais pourquoi donc vous indigner de ce que notre ex-éminence €uropéiste s’apprête à maintenant récolter les fruits de sa juteuse collaboration avec l’élite de la finance mondiale, celle même qui ; de par son avidité sans limites, a déclenché la crise des subprimes en 2008 et plongé les économies occidentales dans le chaos ?

                  Comme vous le signalez vous même, c’est après avoir, en tant que gouverneur adjoint de la Banque de Grèce, trafiqué avec l’aide de Goldman Sachs - au nez et à la barbe des « experts » dûment mandatés par l’€urope pour en vérifier la pertinence - les comptes publics de la Grèce pour lui faire intégrer l’€uro que le pyromane a été par la grâce de l’€urope reconverti en pompier pour mieux broyer le peuple grec sous les politiques austéritaires qu’elle impose à ses « mauvais élèves ». Et pour sanctionner comme il se doit cet « affameur », la BC€ n’a rien trouvé de mieux que l’embaucher comme vice-président durant 8 ans smiley

                  Quant à la liste des Goldman Sachs boy’s présidant aux destinées économiques de l’€urope, soit au pillage de ses membres et de ses populations, elle est - de Mario Draghi à Mario Monti en passant par Peter Sutherland, Mark Carney ou Petros Christodoulos, mais vous êtes bien mieux renseigné que moi sur la question - suffisamment éloquente pour - en toute bonne logique - alimenter durablement tous les « soupçons » (le mot est faible !), tous les « populismes » (slogan pourtant bien pratique pour discréditer toute forme de résistance ou de pensée critique) et tous les « complotismes », ...

                  Et ce ne sont ni la ruine de ses producteurs par une servile politique de sanctions - qui relève de cette stratégie du chaos si efficacement expérimentée par l’axe atlantique à toutes les frontières de l’€urope (Ukraine, Afrikanistan, Moyen-Orient, ...) et réveille les vieux spectres de la guerre froide et d’un conflit nucléaire sur notre continent -, ni les avancées des actuelles négociations sur le CETA et le TAFTA, menées à l’abri de tout contrôle démocratique un tant soit peu sérieux, ni la double casquette des « experts » mandatés par l’€urope pour décréter l’innocuité du glyphosate, ..., qui permettront d’inverser la tendance.

                  Inutile de se bercer d’illusions ! La construction €uropéenne a été conçue et verrouillée au service exclusif de ses maîtres et commanditaires : elle s’avère donc à tout niveau irréformable et ce ne sont guère quelques reliftings qui suffiront à changer la donne ! Je me vois bien désolé d’en conclure que la construction d’une Europe réellement soucieuse de l’intérêt de ses peuples et citoyens nécessite pour préalable et en priorité la destruction de ce monstre administratif et technocratique qu’est devenu la construction ’€uropéenne, ainsi que par une redéfinition continentale de nos intérêts stratégiques libérée de ses liens de vassalité aux lobbies du complexe militaro-industriel régnant de longue date sur Washington.

                  Les résultats - non-anticipés par une oligarchie trop accoutumée à se torcher avec la « vox populi » - du referendum britannique me confortent dans la conviction (et si çà se trouve la vôtre, mais sur un mode nettement moins enthousiaste !), que ce n’est que le début, et que - trop longtemps grugée et spoliée par l’oligarchie €uropéiste -, une majorité de citoyens se réveille maintenant pour la mettre à bas !
                  Pas trop tôt ! smiley


                  • ENZOLIGARK 22 juillet 2016 05:57

                    Mario Draghi s ’ exerce a l ’ art de l ’ esquive [ latribune .fr du 21 / 07 ] . ... A EUROPA $Y$TEME BA$TA ... A FRANCIA FORA ... INDIPENDENZA SOLA SOLUZIONE per Corsica * ... . ...


                    • baldis30 22 juillet 2016 08:44

                      bonjour,

                      article 339 du traité de Rome ..... ah ah ah ! 
                      bof ... aucune sanction prévue et de toute façon on peut exercer le conseil de Goldman-Sachs à partir d’un pays complaisant ( complice ?) en toute impunité !

                      Europe exemplaire .... ah ah ah !!! 
                      Signalons toutefois aux pouvoirs européens que la cellule de haute sécurité de Provenzano vient d’être libérée définitivement par son occupant mafieux et peut être disponible .... 

                      • howahkan Hotah 22 juillet 2016 09:51

                        Comme toujours le pseudo bon peuple et son appât du gain comme seul moteur principal avec bien sur la peur, et le refus de la vie par le refus de la mort , qui est donc le le même être que ses pseudo élites ne se voit pas du tout comme co-responsable de la tragédie millénaire qui frappe la planète alors que c’est ce même peuple partout sur la planète qui a créer et perpétue ce même désastre....

                        alors je vous le dis, le pire va donc continuer et augmenter plus pour certains que pour d’autres jusqu’à ce que ???????????

                        cela dit nous n’avons jamais eu de mémoire d’humain autant de bouffe, de gadgets, de machines, de possessions , de vacances chez les pauvres etc et pourtant mentalement c’est une catastrophe...un désastre...pourquoi donc ? j’ai plus qu’une idée mais c’est à chacun de le voir par et pour soi même...

                        m’aurais je mentis à moi même à l’insu de mon plein gré...

                        notre bêtise crasse est affolante...des crétins nous sommes devenus .. smiley


                        • escoe 22 juillet 2016 10:35

                          Le président des étudiants maoïstes portugais combattait farouchement le PC portugais qui, lui, payait au prix fort son engagement contre les guerres coloniales de Salazar.
                          Barroso est ensuite récompensé par une place à l’Université de Georgetown, celle où sont notoirement formés les principaux cadres de le CIA. De ça le Rakout-machin évite soigneusement de parler et pour cause.

                          Un bon article sur Barroso : http://russeurope.hypotheses.org/5086

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