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L’Europe après le non français

29 Mai - 29 Septembre, sans être fanatique des bilans souvent hâtifs et prématurés, il est quand même permis de regarder les événements à l’aune de ce que les partisans du non nous avaient promis, ou du moins prédit, en cas de victoire.

Du plan B, alternative salvatrice, qui, en mai, n’était peut-être pas déjà prête, cependant, c’était sûr, ne manquerait pas d’éclore au lendemain du choc que provoquerait le rejet du TCE par la France, pas l’ombre d’une ombre !

D’un coup d’arrêt, ou du moins d’un avertissement sévère pour l’arrêt du processus de mondialisation, pas la moindre trace.

D’une remise en cause, ou a minima, d’un début de renégociation des traités, reniés, après avoir été acceptés par référendum comme celui de Maastricht, dénoncés comme inefficaces, tel celui de Nice, rien, absolument rien.

D’une renégociation quasi immédiate du TCE dans la foulée du non de la France, au mépris de l’avis de nos partenaires, ceci dit en passant, pas même le début d’un commencement.

D’une convergence politique (au niveau national comme au niveau européen) issue d’un rassemblement inévitablement provoqué par le succès du non, débouchant sur une force de propositions concrètes et alternatives, pas même l’ébauche d’une ébauche.

D’une prise de conscience, que ne manquerait pas de susciter, auprès des autres peuples européens, le refus français, pour que la construction européenne change de direction et avance sur un chemin alternatif plus social notamment, rien, vraiment rien.

Au sujet de la réaffirmation de la primauté des choix politiques sur les orientations économiques passées ou présentes, que ne devait pas manquer de prouver un succès du non, pas la moindre perspective.

Le positionnement nouveau d’une Europe enfin affirmée dans sa personnalité vis-à-vis des Etats-Unis, qu’un succès du non devait garantir ? inexistant.

On pourrait comme cela continuer la liste des mensonges, des illusions, des fanfaronnades, qui nous ont été assénés, et dont on voit le triste résultat aujourd’hui.

La réalité, la triste réalité, c’est que le champ est plus libre aujourd’hui qu’hier devant les forces uniquement préoccupées de leurs intérêts marchands. Que, loin d’avoir créé ce rassemblement politique, la victoire du non a entraîné une division profonde au sein de l’UE, et une fragmentation du paysage politique français, qu’il va être bien difficile de recomposer afin de le rendre efficace. La réalité aussi, c’est qu’une alternative crédible, autre que celle des incantations enfiévrées que l’on nous sert à longueur de temps, n’existe pas. La réalité, c’est que l’individualisme régnant dans nos sociétés a gagné l’ensemble des pays de l’UE, et que le nationalisme refait surface, détruisant au passage le peu de solidarité qui existait encore dans le processus de construction de notre Union.

Certains nous disent qu’une une crise ne peut être que bénéfique en créant les conditions d’un nouveau départ, d’une nouvelle approche, que nous ne sommes pas pressés, que l’Europe a toujours connu ce genre de situation, et que, finalement, elle s’en est toujours sortie. Que le Peuple s’est réveillé. Ah, le bel optimisme « des lendemains qui chantent » !


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3 réactions à cet article    


  • Marsu (---.---.59.105) 3 octobre 2005 11:13

    Je suis d’accord pour dire que le non à la constitution était totalement dénué de proposition alternative construite et qu’une grande partie de ses partisans médiatiques étaient plus attirés par la publicité d’une opinion décalée (au départ) que par conviction personnelle.

    Je pense aussi qu’une grande majorité des éléments structuraux proposés par le traité étaient justifiés pour permettre le fonctionnement des institutions de l’europe élargie.

    Pour ces raisons j’ai voté oui, mais avec une réserve en tête et à cause de cette réserve je ne suis pas totalement déçu par le résultat du vote.

    Ma réserve concerne le rôle de la commission européenne, dont la composition ne reflète nullement le paysage électoral et dont les membres n’ont justement pas à répondre aux électeurs directement. Cette commission est la seule structure pouvant proposer des lois, si je ne me trompe et aux députés de voter. Ceci me parait abhérent et dangereux car il me paraitrait logique que les députés européens, élus et en contact (enfin, normalement...) avec leur électorat, aient ce pouvoir de proposition.

    Pour cette raison essentielle, je ne suis pas complètement déçu par le non au TCE.

    Quant-au temps perdu, il est bien réel et tout à fait dommage, mais la faute en revient d’après moi au groupe de travail ayant réalisé le TCE de façon beaucoup trop discrète et aux journalistes qui n’ont absolument pas communiqué sur ce sujet avant les tous derniers mois (une fois le projet achevé et irreversible).

    Maintenant que c’est fait, inutile de se lamenter et reprenons le travail.


    • Mathieu (---.---.49.160) 3 octobre 2005 15:17

      Etonnant que vous ne parliez pas de la guerre que nous annonçaient les partisans du oui en cas de victoire du non. Manque d’objectivité ?


      • Marsu (---.---.143.239) 3 octobre 2005 16:46

        Justement, il serait temps de laisser tomber TOUS les arguments pourris qui ont été utilisés de part et d’autre pendant le débat pour ne conserver que les véritables avancées.

        Je pense que dans les deux camps il y avait autant de bons arguments que de conneries. A voir maintenant si on sera capable de ne garder que les bonnes idées !

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