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Accueil du site > Actualités > Europe > « L’Italie ne se limite pas au Bunga Bunga ! »

« L’Italie ne se limite pas au Bunga Bunga ! »

La phrase-titre reprend l’expression d’un des animateurs du mouvement qui a permis à l’Italie de s’exprimer massivement et sans ambigüité contre son Président du Conseil à l’occasion du referendum organisé autour de quatre questions très disparates allant de l’immunité pénale du Cavaliere au nucléaire en passant par la privatisation de l’eau. Le referendum d’initiative parlementaire a ainsi montré toute son utilité ! Mais au-delà du résultat, c’est une nouvelle fois la méthode pour y parvenir qui doit nous interroger.

Un échec clair et quasi sans appel pour Berlusconi

 Le risque était élevé pour l’opposition. Le pari est gagné. Taux de participation record depuis 16 ans (57% quand 50% et une voix suffisait pour valider le scrutin) et résultat qui ne souffre aucune contestation. Plus de 90 % des votants ont répondu par l’affirmative aux quatre questions suivantes : faut-il lever l’immunité pénale du Président du Conseil, faut-il abroger les dispositions législatives et réglementaires qui permettent la privatisation de l’eau et la fixation de son prix librement, enfin faut-il arrêter le programme nucléaire ?

Berlusconi s’était finalement résolu à laisser l’initiative à ses adversaires. Il n’imaginait sans doute pas que le contexte lui serait aussi défavorable avec la catastrophe nucléaire japonaise qui a ébranlé le monde de l’atome et dont les répercussions ne sont pas encore à ce jour totalement connues. Il avait pensé pouvoir une nouvelle fois s’en sortir en utilisant toute sa puissance de feu médiatique. Mais force est de constater que les talk show qui minimisaient l’importance des scrutins et appelaient les italiens à les boycotter n’ont pas suffi à endiguer le tsunami démocratique.

Quand le peuple s’organise et retrouve sa fierté

Une fois de plus cette année, les réseaux sociaux mais surtout l’émergence de comités de quartier ont permis de sensibiliser une population qui, bien souvent, ignorait jusqu’à la tenue des référendums. Ainsi la main mise du pouvoir sur les canaux habituels d’information a-t-elle été contournée. Une stratégie de proximité et d’information qui a porté ses fruits et permis le résultat évoqué précédemment.

Plus qu’une phrase lancée devant un parterre d’italiens venu fêter dans la rue leur victoire, « L’Italie ne se limite pas au bunga bunga » est le cri d’un peuple qui a retrouvé une fierté perdue dans les affres et les affaires de celui qu’il avait porté une troisième fois au pouvoir le 8 mai 2008 faisant de Berlusconi en 2011 le Président du conseil ayant exercé, en cumulé, le grand nombre d’années à la tête de l’Etat italien.

Pour avoir été à Milan ces derniers jours et avoir pu discuter avec des italiens, tous, à l’exception des militants pro-Berlusconi, avaient le sentiment d’avoir été salis par l’attitude et le comportement du Cavaliere. Il était allé trop loin et se trouvait manifestement coupé de sa population. Le sentiment que l’opinion étrangère réduisait l’Italie et les italiens à l’image donnée par leur chef de gouvernement les peinaient et ils en éprouvaient une certaine colère davantage encore que de la honte.

Le vote exprimé lors des référendums et la façon dont il a été obtenu par un retour aux fondamentaux d’une démocratie toute puissante sont une leçon donnée par que le peuple italien à tous ceux qui les avaient, eux aussi trop rapidement catalogués comme des quasi incapables politiques tout juste bons à être manipulés par leurs élites ou la mafia.

Les scènes de liesse que l’on a pu voir dans les rues des villes italiennes montrent qu’il n’y a pas que le Calcio dans leur vie.

Cela suffit-il à établir une filiation avec les mouvements arabes ou encore avec les manifestations qui se déroulent en Espagne ou en Grèce ?

Les analystes le diront. Une chose est certaine, les peuples européens cherchent par tous les moyens à se réapproprier une vie qui paraissait leur avoir définitivement échappée, confisquée par les marchés et leurs exigences. Les peuples veulent à nouveau décider de leur destin et, pour cela seulement, le résultat obtenu à ce référendum est une excellente nouvelle. Une de plus en ce printemps 2011 qui n’en finit décidément pas.


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1 réactions à cet article    


  • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 15 juin 2011 23:08


    Que du baratin...

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