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Accueil du site > Actualités > Europe > L’Union Européenne peut-elle devenir démocratique ?

L’Union Européenne peut-elle devenir démocratique ?

De plus en plus de gens doutent du caractère démocratique de l'Union Européenne dans sa forme actuelle. Pourtant les gens dont le scepticisme est le plus fort, n'ont pas toujours des arguments très précis, alors qu'il en existe. Et beaucoup de gens continuent à croire à un simple « déficit de vie démocratique » en Europe, ou à une simple incompétence passagère des dirigeants européens (« Merkozy »), alors que les problèmes sont beaucoup plus profonds.

D'abord, ce ne sont pas (seulement) les européens (citoyens, journalistes ou dirigeants) qui sont incapables d'utiliser correctement les pouvoirs que leur donneraient ces institutions, mais ce sont (aussi) ces institutions elles-mêmes qui, de par leur architecture, ne sont pas démocratiques. De par leur architecture, ces institutions ne permettent pas que l'action des dirigeants européens, s'inscrive dans un projet plébiscité par la population européenne. Or c'est seulement quand cette condition est vérifiée, que l'on peut dire que le pouvoir est exercé selon la volonté de la population (ou que le « kratos » est exercé selon la volonté du « dêmos »).

Mais il y a des problèmes encore plus profonds. Rousseau avait dit il y a plus de deux siècles que des institutions démocratiques ne pouvaient être légitimement (et solidement) bâties, que sur la base d'un « contrat social » reliant la population, et il avait donné une définition bien précise, quoique très simple, à ce « contrat social ». Or il n'y a manifestement pas aujourd'hui de « contrat social » au sens de Rousseau, liant la population européenne dans son ensemble.

Mais il existe peut-être un dernier problème encore plus profond. Quand bien même les européens adhèreraient de par leur volonté, à un « contrat social » européen, seraient-ils capables de faire vivre correctement un espace de débat à l'échelle européenne, étant données toutes leurs hétérogénéités (de langues, cultures, histoires, préoccupations) et tous leurs cloisonnements actuels ?

Ne serait-il donc pas préférable que, pour se construire, l'Europe invente son propre modèle d'institutions, plus décentralisé et ainsi plus propice à une vitalité démocratique, plus adapté à sa grande hétérogénéité, plus respectueux de la liberté de ses peuples à disposer d'eux-mêmes et de la démocratie ? Plutôt que de chercher à construire une Europe à l'encontre de la volonté des peuples européens, et en imitant le modèle centralisé des USA, qui en plus d'avoir une population bien plus homogène (ne serait-ce que linguistiquement) qu'en Europe, ne sont de toute façon pas ce qu'on fait de plus démocratique, peut-être simplement à cause de la taille de la population et du territoire qu'encadrent ces institutions centralisées. Ne faudrait-il donc pas souhaiter, comme le disait De Gaulle, inventer « une Europe européenne » ?

C'est peut-être ce qui apparaitra plus clairement, une fois abordées plus en détail les raisons pour lesquelles on peut dire que l'Union Européenne dans sa forme actuelle n'est pas démocratique, et aura bien du mal à le devenir de manière satisfaisante si elle reste aussi centralisée.

 

Pas de « contrat social » européen.

Pour que les institutions européennes soient démocratiques, il faudrait déjà que les actions de leurs dirigeants, s'inscrivent dans un projet plébiscité par la population européenne au moment d'une élection. Mais pour qu'elles soient légitimes, et pour qu'elles fonctionnent sans qu'il y ait sans cesse des disputes entre les peuples européens, il faudrait aussi préalablement que les européens soient prêts à reconnaître comme légitime le résultat d'un vote à l'échelle européenne. Même quand l'un ou l'autre des peuples européens est majoritairement en désaccord avec la majorité des européens, il faudrait qu'il admette comme seule légitime la volonté de cette majorité des européens. Par exemple, il faudrait que les allemands soient prêts à reconnaître comme seule légitime la volonté de la majorité des européens au sujet des lois concernant la monnaie, ou des actions de politique monétaire, ou encore au sujet des transferts budgétaires entre nations européennes, même si eux allemands, sont majoritairement opposés à ce que veut la majorité des européens. Ou encore, il faudrait que les français soient prêts à reconnaître comme légitime une privatisation de la santé et de l'éducation, si celle-ci était voulue par la majorité des européens. Si un peuple européen ne reconnaît pas cette volonté européenne comme seule légitime face à la sienne propre, alors il n'est pas légitime de forcer ce peuple à vivre selon la volonté européenne, et chercher à le forcer ne pourra qu'entrainer de perpétuelles contestations, frustrations, ou dysfonctionnements.

Tout cela avait été parfaitement vu par Rousseau dans son Contrat social, il y a plus de deux siècles. Dans ce livre, il définit en effet le « contrat social » comme engageant les membres d'une population à la chose suivante : « Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout ». Le « contrat social » est donc selon Rousseau : « l’aliénation totale de chaque associé avec tous ses droits à toute la communauté ».

Jamais les peuples européens n'ont accepté formellement un tel « contrat social » à l'échelle européenne, par exemple, par un ensemble unanime de « ouis » à des référendums qui auraient eu lieu, simultanément dans tous les pays d'Europe, dans un climat médiatique de respect de la volonté des citoyens, d'honnêteté et de pluralisme, et sur la base d'une constitution définissant une institution architecturalement démocratique. Le processus d'adoption du traité européen de Lisbonne entre 2005 et 2007 a été, en tous points, le contraire de cela.

 

Pas d'espace de débat européen.

Mais imaginons quand même qu'un « contrat social » européen ait été formellement accepté par les européens. Quelle serait alors la qualité du débat européen, notamment à l'approche des élections, au moment où une volonté majoritaire est sensée se former, pour le projet politique guidant le mandat des prochains élus européens ?

Pour l'instant, il existe des espaces de débat nationaux, chacun basé sur un espace culturel national. Chacun parle sa langue, chacun a sa presse écrite ou audio-visuelle, ses partis politiques nationaux, ses sondages nationaux, ses mouvements sociaux nationaux, ses syndicats nationaux, ses préoccupations, ses problèmes et son rythme propre, ses évènements culturels propres, de la petite vidéo qui circule sur internet dans tel ou tel pays comme une parodie de Sarkozy en De Funès qui amuse les allemands, au grand événement culturel étatique, en passant par le dernier spectacle de tel ou tel artiste ou comique. La plupart des habitants de l'Europe ne trouvent pas indifférent d'habiter dans leur pays européen ou dans un autre, comme il peut être indifférent pour un habitant d'un pays européen d'habiter dans une région de ce pays ou dans une autre. Ils ne trouvent pas non plus indifférent d'avoir pour voisins des gens de leur pays ou des gens d'autres pays européens.

Avons-nous bien mesuré combien il est difficile de pénétrer dans un espace culturel qui ne parle pas la même langue que la notre, qui n'a pas les mêmes références, le même imaginaire collectif, la même histoire ou parfois les mêmes obsessions ? Et à quoi ressemblerait une presse écrite qui parlerait toutes les langues d'Europe, ou un débat télévisé opposant un socialiste espagnol, un écologiste polonais, un conservateur irlandais et un libéral slovène ?

Tous nos espaces nationaux sont donc très hétérogènes et très cloisonnés, et on voit mal comment pourrait se former un espace de débat à l'échelle européenne, et comment celui-ci pourrait avoir la vitalité que peuvent avoir les espaces nationaux ? N'est-ce pas plutôt un espace mort que nous risquons de voir émerger ? Et combien de temps aussi faudrait-il pour que se forme un espace vivant ? Et pourquoi enfin vouloir absolument qu'il se forme un espace de cette taille ?

Ce qui est sûr en tous cas, c'est qu'un tel espace de débat à l'échelle européenne n'existe pas pour l'instant, ce qui pose déjà des problèmes. Le rôle d'un espace de débat n'est en effet pas seulement de discuter d'un projet politique à l'approche de l'élection, c'est aussi tout au long du mandat des élus, de permettre aux citoyens de contrôler ces élus, en commençant par être informés de ce qu'ils font. Or les dirigeants européens, qu'ils soient membres du Conseil, du Parlement ou de la Commission, prennent de nombreuses décisions dont les européens ne sont pas informés, faute simplement d'une presse européenne qui s'intéresse à tout ce qu'ils décident autant que les presses nationales et régionales s'intéressent aux décisions des dirigeants nationaux.

 

Pas d'institutions européennes architecturalement démocratiques.

Ce qui est sûr aussi, c'est que même s'il existait, un tel espace de débat européen ne servirait pas à grand chose finalement : quand, et de quoi débattrait-on dans cet espace ? Étant donné qu'il n'y a pas d'élections européennes, au moment desquelles la population européenne est invitée à choisir le futur projet politique guidant l'action des futurs élus européens. Un tel moment électoral, où la volonté de la population se formule après s'être formée lors du débat, existe dans toutes les démocraties représentatives normales, comme les USA ou la France, mais il n'est pas permis par l'architecture des institutions européennes.

Ces institutions ont bien pourtant à leur tête des élus, qui sont les gouvernements nationaux qui siègent au Conseil, et les députés européens qui siègent au Parlement. Les députés européens sont même élus en même temps dans toute l'Europe, mais le seul pouvoir du Parlement est un droit de véto. Or un droit de véto ne permet pas à lui seul de mettre en œuvre un projet politique : il faut pour cela pouvoir voter des lois et actions gouvernementales, sans en plus être soumis à un trop fort droit de véto d'un autre organisme. L'élection des députés européens ne peut donc être l'occasion de choisir un projet politique qu'ils mettraient en œuvre une fois élus.

Quant aux gouvernements nationaux qui siègent au Conseil, ils ne sont pas élus en même temps. Les allemands élisent leur chancelier à un moment, et même si cette élection concerne finalement tous les européens puisque ce chancelier siège au Conseil avec le poids allemand, cette élection n'a lieu qu'en Allemagne et intéresse surtout la presse et la population allemande. Puis un ou deux ans plus tard les britanniques élisent leur premier ministre dans les mêmes conditions, etc... dans 27 pays. Si les élections des gouvernements nationaux avaient lieu en même temps, il serait possible par exemple, que tous les partis socialistes européens aient dans leurs programmes un volet commun européen, et un volet national propre à leur pays. Ainsi il serait possible que les élections des gouvernements nationaux soient l'occasion de choisir le projet dans le cadre duquel devraient être exercés les gigantesques pouvoirs que détient l'Union Européenne. Mais les élections des gouvernements nationaux n'ont pas lieu en même temps dans toute l'Europe.

Le fait que l'architecture des institutions européennes ne permette pas qu'aient lieu des élections qui soient un choix européen, reproduit périodiquement, d'un projet européen, n'est pas en outre leur seul vice de conception. Un autre vice de conception de ces institutions est qu'elles ne séparent pas correctement lois « constitutionnelles », inscrites durablement (en l'occurrence dans des traités), et lois « courantes », sensées être renouvelables à chaque élection. Normalement les « lois constitutionnelles » doivent définir l'organisation de la vie politique, et garantir des droits indiscutables, mais elles ne doivent pas imposer une orientation, par exemple néo-libérale ou socialiste, à l'action politique : elles doivent laisser aux citoyens la possibilité de choisir ces orientations à chaque élection, car autrement à quoi serviraient des élections ? Or de nombreuses lois inscrites durablement dans les traités européens, imposent une orientation néo-libérale à l'action des dirigeants européens : par exemple concernant la gestion de la monnaie.

 

En résumé : aucune étape du cycle de vie d'une démocratie représentative normale.

Finalement, on pourrait résumer toutes les critiques à l'encontre de l'Union Européenne dans sa forme actuelle, en disant qu'aucune étape du cycle de vie d'une démocratie représentative normale n'a lieu en son sein.

Normalement, il y a d'abord une étape préalable pour entrer dans ce cycle, qui est que la population accepte un « contrat social ». Cette étape dépend de la volonté de la population. Et il faut que cette étape ait lieu pour que la liberté de la population (ou la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes) soit respectée.

Puis le cycle de vie peut s'amorcer. Il commence par une étape de débat. Le fait que cette étape se déroule correctement, dépend de la capacité de la population à faire vivre un espace de débat de qualité. Et il faut que cette étape se déroule correctement pour qu'il y ait cette vie démocratique de qualité. La deuxième étape du cycle est une élection, qui soit l'occasion pour la population de choisir le projet dans lequel devront s'inscrire les actions des futurs élus. Cette étape dépend de l'architecture des institutions, et doit avoir lieu pour que la démocratie soit respectée. La troisième étape du cycle est le contrôle par les citoyens de leurs élus pendant l'exercice de leur mandat. A nouveau cette étape dépend de la capacité de la population à faire vivre un espace de débat de qualité, et cette étape est nécessaire pour cette vie démocratique de qualité.

Et enfin la dernière étape du cycle est sa reproduction, c'est à dire le retour à la première étape, qui est possible quand la séparation entre lois « constitutionnelles » et lois « courantes » (renouvelables à chaque élection) est correctement faite. A nouveau encore, cette dernière étape dépend de l'architecture des institutions, et doit avoir lieu pour que la démocratie soit respectée.

Tous les dirigeants de l'Union Européenne sont des élus (ou bien des gens nommés par des élus), mais en Europe il n'y a pas de « contrat social », pas de débat à l'échelle européenne, pas d'élections qui soient l'occasion de choisir le projet dans lequel s'inscrivent les actions des dirigeants, pas de contrôle des dirigeants par les citoyens, et pas de séparation correcte entre lois « constitutionnelles » et lois « courantes ».

L'Union Européenne dans sa forme actuelle apparaitra donc comme démocratique à celui qui a une conception superficielle de la démocratie, selon laquelle une démocratie serait simplement un régime qui a à sa tête des élus. Mais à celui qui a une conception plus approfondie d'une démocratie, elle devrait apparaître comme une institution bafouant la liberté des peuples à disposer d'eux mêmes et la démocratie, et mettant aussi en péril la vitalité des démocraties européennes.

Et il revient donc la question de savoir s'il ne serait pas mieux finalement, de décentraliser cette espèce de Golem qui échappe aujourd'hui à la volonté de ses concepteurs, et accessoirement à la volonté des européens, et qui n'en fait qu'à sa tête ? Pour inventer comme le proposait De Gaulle, une union de démocraties nationales restant souveraines, coopérant sur des projets de grande échelle (notamment industriels ou militaires), faisant des échanges humains et culturels, ayant entre elles des accords commerciaux ; « une Europe européenne », création originale plutôt qu'imitation ratée des USA, adaptée à la géographie en forme de dentelle du vieux continent et à la grande hétérogénéité de ses langues et cultures, et préservant la précieuse (et rare) vitalité de ses démocraties ?


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14 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 5 décembre 2011 10:11

    L’histoire de la construction européenne montre que ses promoteurs n’ont pas une grande estime de l’opinion populaire. On ne peut que se remémorer la Constitution Européenne, rejetée par les Français et les Hollandais lors d’un référendum en 2005. Les principaux points (et surtout l’esprit) de ce document d’obédience libérale n’ont pas manqué d’être repris, presque tels quels, dans le traité de Lisbonne adopté par les gouvernements des Etats membres, plus accommodants que leurs peuples.....

    http://2ccr.unblog.fr/2011/11/14/leurope-est-une-democratie-si-si/


    • Taverne Taverne 5 décembre 2011 10:21

      Pour créer une démocratie européenne, il faudrait impulser un mouvement, une dynamique. Or, l’Europe n’est pas sexy. L’élection au suffrage universel d’un président est un moyen mais il n’est pas sûr que cela suffise car tous les peuples ne voient pas, comme nous, l’élection présidentielle comme le moment le plus fort de la démocratie. Pour d’autres, c’est l’élection des députés ou des élus locaux qui marque le mieux la vie démocratique. Ensuite, élire un président fantoche ne serait pas mobilisateur et serait créer un démocratie factice. Problème : aucun état ne veut d’un président européen ayant du pouvoir. Il reste donc la piste Internet : une mobilisation européenne sans frontières pourrait forcer la main des dirigeants mais encore faut-il qu’il existe assez de citoyens du vieux continent sentant sa fibre européenne vibrer. Vous la sentez, vous ? Bof...


      • gaspadyn gaspadyin 5 décembre 2011 10:42

        Merci beaucoup, Samuel, pour cette très bonne analyse de l’euroPOURRITURE.

         

        Je ne la trouve pas excellente car vous avez passé trop vite sur l’aspect irrémédiable de la gestion financière, en omettant de mentionner un des fondamentaux de l’UE$$ :

        l’autorisation de fait, voire l’incitation officielle, de frauder et de pratiquer allègrement l’évasion fiscale, puisque « toute restriction aux mouvements de capitaux entre pays membres et ceux-là et des pays tiers , est interdite ».

         

        Ces deux seuls aspects fondamentaux, fondateurs, essentiels ( concurrence totale et déloyale + autorisation de frauder) suffisent à rendre cette institution monstrueuse anti-démocratique et fasciste pro-fricnancière.

        Votre article contribue à éclairer cet aspect.

         

        ------------------------------------------------------------------------------------------------

        A noter que Bové et le nuisible Cohn se sont abstenus ( lors du vote au prétendu parlement) à propos de la poursuite du démantèlement des sociétés de chemin de fer. Info sur le blog de Mélenchon, car évidemment les nuisibles verdeux ne s’en vantent pas.

         


        • samuel_ 5 décembre 2011 12:28


           Lol, merci.

           Sur la gestion néo-libérale du gigantesque pouvoir qu’elle détient, on pourrait dire que c’est une conséquence du caractère non démocratique de l’Union Européenne, car le Golem qui échappe à la volonté de la population peut n’en faire qu’à sa tête ?

           « Le plus dangereux ennemi du peuple est son gouvernement »
          , disait aussi Saint-Just, pour souligner la nécessité que les institution garantissent un controle du gouvernement par le peuple...


        • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 5 décembre 2011 10:56

          « L’Union Européenne peut-elle devenir démocratique ? »

          Impossible, cela tient à l’histoire de ce projet !

          Le « projet européen » est la conséquence de plusieurs siècle d’histoire mouvementée et d’histoires de barbarie ; il a fallu toute la malice du monde pour arriver au « compromis Franco-Allemand » qui n’est qu’un moyen d’éviter la confrontation pour une autre tentative d’hégémonie ... car l’homme occidental est de nature barbare !

          Le fragment Ouest européen a défait « Bloc socialiste » pour lui soustraire les « pays de l’Est » et s’offrir ainsi un espace de débordement ... car l’Occident est de nature expansionniste !

          Aujourd’hui la moindre parcelle de campagne de ces « pays de l’Est » est occupée par des Français qui investissent dans l’agriculture de la surproduction et de fin du monde mais aussi dans l’industrie des carcasses automobiles à moindre frais !

          Jamais ce « compromis franco-Machin » n’acceptera d’être dirigé par un autre « petit pays européen » ; les 25 enrôlés par l’absurde et par les intrigues seront toujours dominés par les deux prétendants à l’hégémonie conformément à l’idéologie Nazie !

          Le « projet européen » sert un idéal que l’ensemble des peuples ignorent ; cela ressemble à cette politique scientifique ou ...scientologique qui vient d’envoyer un crabe sur la planète Mars faisant croire à l’opinion publique mondiale qu’il s’agit d’une entreprise de « curiosity » au service du genre humain ! Les énergies et les efforts humains sont ainsi dilapidés pour satisfaire les caprices des faux scientifiques au service des politiciens malades ! Sinon comment comprendre qu’un espace géographique le plus riche du monde par ses productions ne fait que marginaliser et pousser à la précarité ses propres populations ?

          Aussi longtemps tiendra ce projet insolite, la France et l’Allemagne (surtout la France qui espère continuer à brider l’économie allemande au nom de l’hypocrite amitié franco-machin) décideront à la place des petits pays européens pris dans le piège de l’implacable idéologie Nazie :«  »C’est seulement à cause de ceux qui sont sans espoir que l’espoir nous est donné«  » disait Walter Benjamin...

          Mohammed MADJOUR.


          • Taverne Taverne 5 décembre 2011 11:32

            L’idéal serait la création d’une eurocratie. Mais on n’en prend pas le chemin. Les eurocrates nous éloignent chaque jour de cet idéal et leur légitimité est à juste titre sujette à caution. En effet :

            Si l’Europe réduit la démocratie, à quoi sert-elle ?
            Si l’Europe aggrave les inégalités et la précarité, à quoi sert-elle ?
            Si l’Europe ne nous protège pas des effets dangereux de la mondialisation et du capitalisme, à quoi sert-elle ?
            Si l’Europe reste impuissante face aux dictatures et aux crimes des tyrans, à quoi sert-elle ?

            Si L’Europe est conçue uniquement pour produire des normes techniques et contrôler l’inflation, elle ne sera jamais démocratique car elle n’est pas reconnue comme utile par les citoyens.


            • dup 5 décembre 2011 13:05

              c’est inutile et impossible . par sa taille , les cultures differentes fait que ce projet sera TOUJOURS confisqué par le plus fort. C’est contraire à la nature qui crée la diversité qui est une richesse. La diversité exige le respect de l’identité. Il ne peut , il ne doit pas avoir d’europe unique ,mais des nations libres qui vivent en paix en respect des uns des autres . Elles collaborent librement sur des sujets librement choisis . Ces fusions procèdent d’un esprit enfantain qui est enseigné dans les hautes écoles. Dogme matérialiste et d’une insondable stupidité qui a mis sur la paille 500 millions d’habitants . et pas de démocratie sans démocratie directe. facile à comprendre , non ?


              • samuel_ 5 décembre 2011 23:15


                 Une réponse claire, nette et sans bavure, un cri du coeur sans doute... mais ce coeur a-t-il ses raisons ?


              • Veaulubiliator99 Veaulubiliator99 6 décembre 2011 08:32

                Si c’est les pays du nord qui la dirige, oui, sinon... Comme ici, une démocratie sur le papier avec des discours nationals socialistes...


                • democradirect democradirect 11 décembre 2011 20:30

                  Excellent article. Deux remarques toutefois :

                  • Le problème crucial, c’est que les pays membres de l’Union européenne ne sont pas de véritables démocraties (voir ici). Ceci a pour conséquence que ce ne sont généralement pas les peuples d’Europe qui décident de signer (ou pas) le contrat social. Ce qui risque d’arriver, c’est que les élus signent un contrat social que leurs peuples respectifs rejettent.
                  • Je ne suis pas d’accord avec le poids que vous donnez aux langues (regardez la Suisse).

                   


                  • samuel_ 11 décembre 2011 21:17


                     Votre remarque sur la Suisse fait réfléchir en effet, vous me mettez a la peine la !

                     Je voudrais voir ce que donnent les debats Suisses : la langue est-elle quand meme quelque chose qui separe ? (Presse en français / en allemand, teles en français / en allemand). N’handicappe-t-elle pas quand meme les choses ?

                     Il y a aussi l’exemple Belge (français / flammand)

                     Ce qui marche avec 2 langues, une tres forte tradition democratique (« Rousseau, citoyen de Geneve »), une toute petite population (moins de 10 millions), et un lien tres fort entre les gens de cette population,

                     marcherait-il pour 27 langues, moins forte tradition de vie commune, et une grande population de 300 millions d’habitants ?

                     A voir...
                     


                  • democradirect democradirect 14 décembre 2011 08:24

                    Il y a une grande autonomie des cantons. Vous pouvez donc faire de la politique cantonale à Genève sans savoir l’allemand.

                    La large majorité des gens s’informent sans doute dans leur propre langue.  Lorsqu’il y a par exemple une votation fédérale sur un sujet, les débats dans les médias ont lieu séparément dans chaque région linguistique. Mais je n’ai pas l’impression que ce soit très pénalisant.

                    Au parlement, chacun peut en principe parler sa langue (nationale). Il faut donc comprendre les autres langues. Au niveau de l’Union européenne (avec toutes ces langues) ça ne jouerait pas. Donc l’anglais.

                    Je ne pense pas que la taille de la population joue un rôle important. Dès que vous ne pouvez plus vous retrouver sur la grande place de la cité, peu importe que ce soit 1 million, 10 ou 100 millions. Par contre le lien est crucial. Ce qui fait lien en Suisse, c’est une conception commune de la démocratie. Et en Europe ? Comme vous le dites : il n’y a pas de contrat social.


                  • BA 11 décembre 2011 21:15

                    Dimanche 11 décembre 2011 :

                     

                    Fabriquer la monnaie, éviter la panique : mode d’emploi pour sortir de l’euro.

                     

                    Comment ressusciter les pesetas, les drachmes ou les lires ? Le scénario, même s’il reste perçu comme « de la science-fiction », n’est plus tabou pour les économistes, qui imaginent son déroulé concret, où la priorité serait d’éviter la panique de la population.

                     

                    D’abord "les autorités monétaires de la zone euro cesseraient de reconnaître l’euro en tant que monnaie commune, déclenchant une série de procédures qui exigeraient à nouveau l’émission de monnaie par les banques centrales nationales", estime Paulo Reis Mourao, de l’université du Minho à Braga (Portugal).

                     

                    Car les anciennes devises ont été détruites, même si les Européens en gardent un peu au fond des tiroirs : l’équivalent d’1,7 milliard d’euros en pesetas, 1,3 milliard d’euros en lires, 600 millions d’euros en francs, 6,8 milliards d’euros en deutsche mark...

                     

                    Les fabriques nationales de monnaie se mettraient donc au travail pour plusieurs mois, abandonnant la production de l’euro (l’Espagne imprime par exemple des billets de 5 et 20 euros).

                     

                    Le Wall Street Journal affirmait d’ailleurs jeudi que certaines banques centrales européennes se préparaient déjà à réimprimer des monnaies nationales. L’Irlande, citée dans l’article, a toutefois fermement démenti.

                     

                    Mais à peine la drachme, la peseta ou l’escudo réintroduits, le cours de ces monnaies, émises par des pays économiquement fragiles, fondrait sous la pression des marchés tandis que celui du mark allemand grimperait.

                     

                    De quoi faire paniquer les habitants, dont l’épargne pourrait perdre 50 % de sa valeur selon plusieurs études, ce qui les inciterait à retirer en masse leur argent des banques, entraînant "l’effondrement du système financier", prévient Federico Steinberg, économiste à l’institut espagnol Elcano.

                     

                    Du coup faut-il agir par surprise ou vendre d’abord l’idée à la population, pour la rassurer ? Les opinions divergent.

                     

                    "Il faudrait que secrètement tout soit décidé en une nuit et que le lendemain matin les marchés, les banques soient fermées au moins durant douze heures pour empêcher qui que ce soit de bouger son argent", pense Franco Bruni, professeur à l’université Bocconi de Milan (Italie).

                     

                    "Une manière de faire serait d’annoncer un jour sans que personne ne le sache auparavant : nous gelons vos comptes car nous allons revenir à la monnaie de départ", dit Gayle Allard de l’IE Business School de Madrid, qui s’interroge alors : "comment fabriquer suffisamment de billets en secret ?"

                     

                    Pour Eduardo Martinez-Abascal au contraire, "il faut faire une spectaculaire campagne de communication, pour dire : nous sommes arrivés à la conclusion qu’il faut revenir à la peseta (ou à la drachme) et il y a comme avantages ceci, cela...", explique ce professeur de l’IESE Business School de Madrid, autre grande école de la capitale espagnole.

                     

                    Une devise faible apporte quelques atouts : ainsi, "la Grèce pourrait vendre à l’extérieur à moitié prix« tandis que, »redevenue un pays pas cher« , elle »se remplirait de touristes", poursuit-il.

                     

                    « Il y a un effet merveilleux » en cas de sortie de l’euro, observe aussi Mme Allard : "le pays récupère son taux de change, sa monnaie peut baisser« et donc il peut »croître via les exportations".

                     

                    Mais, tempère M. Bruni, chaque Etat chercherait à être moins cher que son voisin via « une course à la dévaluation ».

                     

                    Or avec une monnaie affaiblie, les produits importés comme le pétrole seraient hors de prix : "nous aurions une chute du pouvoir d’achat, des tendances inflationnistes et un niveau de vie en baisse", admet M. Mourao et « il nous faudrait 10 à 15 ans pour stabiliser la situation ».

                     

                    A cela s’ajoutent des problèmes légaux. "Imaginez une banque espagnole qui a des dettes aux Pays-Bas : comment sera calculée sa dette si on abandonne l’euro, en florins ou en pesetas ?", se demande Thomas Cool, ancien économiste de l’Office central des statistiques aux Pays-Bas.

                     

                    Et la dette publique, resterait-elle libellée en euros, obligeant l’Etat à entrer en défaut de paiement, ou serait-elle convertie en ancienne monnaie, ce qui rendrait furieux les marchés ?

                     

                    Comme le rappelle M. Steinberg, "l’introduction de l’euro a été un processus très délicat, planifié pendant plus de deux ans, et donc l’idéal, pour qui voudrait abandonner l’euro, serait de prendre le même temps pour défaire cela".

                     

                    Mais "le problème est que s’il y a une sortie de l’euro, cela va sûrement être abrupt et désordonné...", ajoute-t-il.

                     

                    http://www.boursorama.com/actualites/fabriquer-la-monnaie-eviter-la-panique-mode-d-emploi-pour-sortir-de-l-euro-b4cdd8848a0ed0cdc9e3d6f2d968fd59

                     


                    • democradirect democradirect 17 décembre 2011 23:27

                      J’ai dit dans un commentaire précédent que le risque existe que les élus signent un contrat social que leurs peuples respectifs rejettent. Pour l’éviter, il faut que les pays membres de l’Union européenne, notamment la France, deviennent de véritables démocraties.

                      J’ai pris une initiative pour faire pression sur les candidats aux prochaines élections afin qu’ils s’engagent à promouvoir l’introduction d’une véritable démocratie en France (voir ici). La soutenez-vous ?

                       

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