Politique énergétique commune, le gag

A
quoi bon un marché européen de l’énergie si, comme les Allemands, on
n’est pas prêt à donner plus de compétences à l’Union en matière
énergétique, si, comme les Français et les Espagnols, on pense plus à
créer des champions nationaux que de véritables géants européens ? Et
puis, comment parler d’une seule voix sur un sujet aussi vital que
l’énergie au coeur des relations entre puissances sans se doter d’une
véritable politique étrangère commune ? L’autre question fondamentale
restée sans réponse, c’est le contenu de cette politique : quelle
stratégie d’approvisionnement, quelle place pour le nucléaire et les
énergies renouvelables, quels investissements en matière de recherche
et développement ? Pour parler franchement, les Européens ne sont pas
encore prêts à y répondre. La question nucléaire reste tabou dans
nombre de pays européens - même si le débat est ouvert à nouveau en
Allemagne, en Italie ou en Finlande - et surtout personne n’est prêt à
mettre un centime d’euro de plus dans le budget communautaire. D’un
point de vue médical, cela s’appelle de la schizophrénie. Il faudra
sans doute un autre choc, peut-être une OPA du russe Gazprom ou d’un
géant chinois sur Total ou British Petroleum pour que les Européens
mettent enfin leurs actes en conformité avec leurs paroles.
Guillaume Klossa est président d’EuropaNova
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