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Accueil du site > Actualités > Europe > Pourquoi le suspense autour du gazoduc « Nordstream2 » n’en est pas (...)

Pourquoi le suspense autour du gazoduc « Nordstream2 » n’en est pas un (1/2)

L'approvisionnement énergétique d'un pays est à ce point vital qu'il n'est nullement besoin de lourdement insister à ce sujet. Notons juste qu'un anglais s'est amusé à faire le calcul afin de savoir quelle population l'Angleterre pourrait nourrir actuellement si l'on revenait aux standards énergétiques du 16ième siècle : 2,5 millions !

Le gaz représente à l'échelle mondiale 21,4 % de l'énergie totale consommée en 2010. Elle est en nette progression depuis que les USA extraient massivement des hydrocarbures (gaz ou pétrole) par fracking, faisant par la même occasion chuter drastiquement les prix du pétrole.

L'Europe se fournit en gaz provenant de pays souvent lointains (le gaz de Lacq étant depuis 2013 épuisé !) de deux façons différentes :

  • via des méthaniers qui transportent du GNL (ou gaz naturel liquéfié) à -162°C qui sera ensuite réintroduit dans le réseau de gazoduc local. 

  • via des gazoducs qui transportent le gaz naturel sous pression (16 à 100 Bars)

Partons de la source

Un pays producteur de gaz, une fois son gaz extrait a deux choix.

  • soit il l'exporte via un gazoduc et se charge de repressuriser ce gaz avec des stations de pompages régulièrement disposées

  • soit il construit sur une de ses façades maritimes un terminal de liquéfaction (chargée des opérations suivantes :épuration, déshydratation, prérefroidissement, liquéfaction). A noter que sur les 14 pays exportateurs de GNL qui se partagent les 25 terminaux de liquéfactions de par le monde, un seul pays est situé en Europe : la Norvège avec son terminal de Hammerfest

A l'autre bout

Le pays consommateur :

  • soit réceptionne l'extrémité du gazoduc
  • soit réceptionne des navires méthaniers et par un terminal de regazéification réinjectera ce gaz dans son réseau de gazoduc local (par exemple celui de Montoir-sur-mer en France).

 

Chacune des deux sources d'approvisionnement a ses avantages et ses inconvénients. Ce sujet est tellement sensible (la dépendance énergétique pèse énormément sur nos épaules) qu'il faut scruter toutes les variables et non plus seulement celles purement liées au coût (variable économique).

Avantage GNL :

  • le choix des pays producteurs procure une certaine indépendance énergétique

  • malgré la complexité de la chaîne de liquéfaction (épuration, déshydratation, prérefroidissement, liquéfaction) le coût d'investissement des infrastructures (stations de liquéfaction (pour le pays producteur), stations de regazéification (pour le pays consommateur) et méthaniers) est moindre que la construction d'un gazoduc

  • c'est en général le pays consommateur qui construit ces infrastructures aux deux extrémités. Ces investissements lient ces deux pays de façon durable et stabilisent de façon équilibrée cet échange

  • il permet d'exporter du gaz quand le pays producteur est séparé du pays consommateur soit par des mers trop profondes ou trop vastes

Inconvénient GNL

  • la liquéfaction consomme à elle seule 12 % de la production ce qui comparativement équivaut à l'autoconsommation pour recompression d'un gazoduc de 3000 km. Ce coût fixe alors que le véritable transport n'a pas encore commencé, plombe bien l'opération !

  • Les pertes de gaz par réchauffement durant le transport par bateau sont de l'ordre de 0,15 % du volume total transporté par jour. 

Bref aparté : ces pertes sont soient brûlées soit directement relâchées dans l'atmosphère. Quand on sait que le méthane est un des principaux gaz à effet de serre, il est amusant de constater que c'est toujours au consommateur final à qui on demande de faire des efforts !

  • Le terminal méthanier doit idéalement se trouver proche de la mer car la regazéification nécessite de la chaleur en grande quantité (l'eau de mer étant caloporteur)

Avantage gazoduc

  • on a vu que l'autoconsommation pour recompression rendait le gazoduc beaucoup plus rentable une fois amorti.

  • même si la prudence recommande aux pays consommateurs de faire des stocks tampons, il leur est facile de modifier leur demande quasi en temps réel, le pays producteur n'ayant grosso modo qu'à ouvrir plus ou moins les vannes. Notons à ce propos que la France, cet hiver, a failli se retrouver à court de gaz ! 

Inconvénient gazoduc

  • le gazoduc s'il n'est pas enterré est très sensible à une attaque terroriste

  • le coût d'enfouissement n'est pas négligeable

  • les fuites dues à un mauvais entretien sont à la fois un problème écologique (10% de la production du gaz sibérien part dans des fuites) mais aussi un problème civil avec risques d'explosions 

  • le coût de construction est très très conséquent (9,5 milliards pour les 1224 km de Nordstream2)

  • la connexion physique au gazoduc rend le pays consommateur extrêmement dépendant. Cette dépendance est à pondérer au vu des mêmes arguments utilisés pour le GNL. Les deux pays ayant ensemble massivement investi dans ce gazoduc, ils ne vont pas ensuite « divorcer » pour une pécadille

 

A titre de comparaison : le gazoduc Nordstream2 devrait livrer l'équivalent de 344 méthaniers « Q-max » par an. (pour ceux qui voudraient vérifier le calcul : le gazoduc livrerait 55 milliards de m3 de gaz/an ; un Q-max transporte 266000 m3 de GNL ; un m3 de GNL correspond à 600 m3 de gaz).

 

Cet état des lieux étant fait comparons la France et l'Allemagne.

  • Consommation gaz Allemagne dont GNL en 2012 : 88 milliards de m3
  • Consommation gaz France dont GNL : 40 milliards m3
  • Terminaux gazoducs Allemagne (6) provenant de : Russie, Norvège, Rep.Tchèque, Pologne, Autriche et Pays-Bas
  • Terminaux gazoducs France (2) provenant de : Belgique, Allemagne
  • Terminaux GNL de regazéification (0) Allemagne : - !
  • Terminaux GNL de regazéification (5) France : (2 Montoir-sur-Mer, 2 Fos-sur-Mer, 1 Dunkerque
  • Pays producteurs livrant l'Allemagne (qui est elle-même productrice) : divers (3%), Allemagne (7%), Pays-Bas (21%), Norvège (29%), Russie (40%)
  • Pays producteurs livrant la France (source page 40) : le Qatar, Trinité & Tobago, Mer du Nord (21%), Algérie GNL (11%), Pays-bas (12%), Russie (14%), Norvège (43%)

 

En résumé la France :

  • importe (ce qui est complètement différent de « consomme ») 2 fois moins de gaz que l'Allemagne (40 milliards de m3 contre 88)
  • multiplie ses fournisseurs (7 contre 3)
  • double ses techniques d'approvisionnements (GNL et gazoducs) -tandis que l'Allemagne ne dispose d'aucun terminal méthanier
  • possède des stocks environ deux fois moindre que l'Allemagne.

Il est clair que nous n'avons pas du tout la même politique que l'Allemagne !

En effet comme vu précédemment il faut une façade maritime pour accueillir les méthaniers. Or l'Allemagne en a beaucoup moins que la France.

 

Un partenariat basé sur un respect mutuel est naturellement payant.

Gazoduc ou GNL, le pays exportateur et le pays consommateur ont misé des sommes énormes sur les infrastructures et ne veulent surtout pas que des fluctuations électoralo-politico-philosophiques viennent entacher cet accord. Certes la politique du GNL permet de « s'affranchir » de la dépendance énergétique. Mais imaginez la réaction de l'Algérie qui délivre en GNL 11 % de la consommation totale du gaz français (tableau page 40) et à qui l'on dit que comme le Quatar fait en ce moment une promo d'hiver, on va pour quelques mois se livrer chez eux !

Imaginez le casus belli !

Imaginez aussi la tête du haut fonctionnaire belge en charge du dossier « indépendance énergétique » et qui voulant diversifier l'offre et s'affranchir d'une trop grande dépendance vis-à-vis du gaz russe, se tourne vers le GNL made in US ; quand il découvrira qu'il s'agit en fait de GNL russe acheté par des petits fûtés de la Navigator Holdings et revendu sous label US avec un confortable bénéfice !

Ce n'est pas ce que j'appellerai des relations commerciales solides. Et pourtant c'est bien de ça qu'il s'agit. La stabilité a toujours été un facteur décisif dans toutes relations commerciales. C'est un truisme qu'il faut néanmoins rappeler. Les agences de notations en font un de leur critère principal.

Dans cette optique je vais vous citer l'un des plus vieux réseaux d'échanges commerciaux d'Europe : la Hanse ou ligue Hanséatique : lisez je vous prie cet article.

Les allemands de ces villes attenantes sont extrêmement fiers d'appartenir à cette ligue. Par exemple la ville d'Hambourg est fièrement nommée par ses habitants Freie Hansestadt Hamburg (le fameux HH sur les plaques minéralogiques et non pas simplement H). Ce qui veut littéralement dire Hambourg Ville libre de la Hanse.

Cette ligue hanséatique a perduré au fil des siècles et a traversé tous les aléas historiques avec succès, même l'épisode URSS. A sa chute les contacts, relâchés un temps, ont repris de plus belle. Ainsi la ville de Stralsund dans le Mecklenburg Vorpommern, ville hanséatique célèbre, a subi une cure de jouvence post URSS telle que les prix de l'immobilier ont explosé ! Ce qui n'est pas autant le cas des villes plus au centre de l'ex-RDA, comme Dresden, Leipzig ou même Schwerin.

Il n'est pas étonnant dans ce contexte de découvrir que la Russie avec les villes de Saint-Petersbourg et de Novgorod sur sa façade baltique fasse partie de cette ligue. Elle en faisait d'autant plus partie qu'une des routes de la Soie y passait. Voici donc un des liens très forts qui ont toujours uni l'Allemagne et la Russie.

Si vous êtes comme moi et que vous vérifiez systématiquement les dires d'un auteur vous remarquerez que Novgorod est bien ancré dans les terres à 167 km de la côte ! Vrai, mais elle est alimenté par le fleuve navigable Volkhov. Puis elle irrigue au sud les villes de Smolensk puis Kiev et à l'ouest Bolgar. En gros c'est une « pénétrante ».

Si nos ancêtres avaient constaté cette multiplicité d'atouts pourquoi leurs descendants s'en détourneraient si facilement ?

Hé bien ils ne font pas ! Et les rodomontades, les valses-hésitations avec pas de deux, ne sont là que pour distraire l'attention du public. Ainsi Angela Merkel a annoncé le 10 Avril 2018 qu'elle soutiendrait le maintien du transit du gaz russe via l'Ukraine (sous-entendu le projet Nordstream2 aurait du plomb dans l'aile).

Carte des gazoducs alimentant l'Europe

Le journal le Monde en a une plus belle.

Je vous fiche mon billet que ce n'est que du vent.

Planète-energie.com, le 26 sept. 2016, évoque avec beaucoup de pudeur la relation gazière Russie-Europe :

Un tiers environ du gaz consommé dans l'Union européenne provient de Russie. Du temps de l’Union soviétique, 80 % de ce gaz russe transitait par le gazoduc Brotherhood, qui traverse l’Ukraine. Après l’implosion de l’URSS, les tensions Ukraine-Russie à répétition ont conduit à chercher des alternatives à cette voie, tant par le nord que par le sud. Au nord, Yamal est monté en puissance et l’Allemagne a poussé à la construction de Nord Stream, sous la mer Baltique, permettant de contourner l'axe Biélorussie/Ukraine/Pologne.

La tristement célèbre révolution ukrainienne de Maïdan a convaincu l'Allemagne et la Russie qu'ils avaient en 2000 raison de décider de s'affranchir d'un maximum d'intermédiaires avec Nordstream1.

Déroulement du projet Nordstream1 :

Ce dernier a été mis terminé en 2011 et mis en service début 2012. C'est un tel succès que la suite du plan est mené tambour battant avec sa doublure : le gazoduc Nordstream2. J'ai bien dit bien tambour battant.

Le 27 décembre 2016 les premiers tubes arrivent par trains spéciaux à Mukran sur l'île allemande de Rügen au rythme de 148 par jour. Chaque tube pèse 24 tonnes et mesure 12 mètres. Et devinez qui se charge de les produire ? EUROPIPE GmbH à Mülheim dans la Ruhr.

L'entreprise malaisienne Wasco se charge, depuis début 2017 d'enrober ces tubes d'une couche anti-corrosion sur l'île de Rügen (Allemagne) et l'île de Kotka (Finlande). Son site Internet a même un onglet « Nordstream 2 » en page d'accueil !

Bref, pour faire un jeux de mots facile : Nordstream 2, c'est dans les tuyaux.

Nordstream1 c'est environ 10 à 15 % pour cent de la consommation européenne de gaz qui provient du gisement de Shtockman (Russie) en terrestre, part de Vyborg (Russie) en section sous-marine et arrive à Greifswald (Allemagne). Son doublement avec Nordstream2 portera ce chiffre à 20 à 30 %. S'ajoute à cela le gazoduc Russe Yamal et on arrivera à prés de 40 % ce qui ferait de l'Allemagne le hub gazier de toute l'Europe du Nord, voire centrale ! J'avais lu récemment que Gazprom avait coupé le robinet de gaz à l'Ukraine et que malgré tout ce gaz continuait à circuler pour irriguer l'Europe.

J'avais alors demandé confirmation de ce fait à Christelle Néant (que j'ai découvert via Avox et que j'admire beaucoup pour son courage et sa persévérance).

Elle m'a gentiment confirmé et je me permets de citer sa réponse intégralement car elle illustre à merveille la complexité de la chose :

Je peux répondre vu que je lis les informations y compris venant d’Ukraine. Kiev achète actuellement du gaz russe mais par flux inversés. J’explique. Le transit via l’Ukraine fonctionne encore tant que le contrat n’est pas officiellement terminé. Certains des pays européens qui en reçoivent en renvoient une partie à Kiev mais cela revient plus cher que de l’acheter directement à Moscou. Là ils parlent d’acheter du gaz liquéfié au Qatar, vu qu’ils épuisent leurs voisins en prenant du gaz qu’ils ne payent pas... Donc au bout d’un moment ils disent stop. En attendant comme l’a dit Mychris ils ont fermé des écoles et des universités faute de pouvoir chauffer, plusieurs quartiers de Marioupol (et certains à Kiev aussi je crois me souvenir) sont sans eau chaude etc... »

C'est un condensé pour un pays de tout ce qu'il est possible de faire dysfonctionner en terme énergétique et de ses conséquences.

Revenons à nos bons amis les allemands, ces inventeurs du mot « Realpolitik ». Pensez-vous qu'ils vont s'asseoir sur cet extraordinaire avantage que leur offre la Russie ?

En deuxième lieu, il faut savoir que si nos bons amis américains nous font du chantage à leur GNL c'est qu'ils cherchent un débouché commercial et que seuls les polonais avec leur paranoïa antirusse sont prêts à payer le double du prix. Et ça les allemands n'y sont pas du tout prêt !

Troisièmement le projet, initié en 2000, est déjà tellement avancé que les sommes énormes déjà investies (9,5 milliards) ne vont sûrement pas être abandonnées aux pertes et profits par nos écureuils allemands. A titre de comparaison je rappelle que le 3 septembre 2015, EDF annonce que la construction de l'EPR de Flamanville coûtera finalement 10,5 milliards d'euros, soit 7 milliards d'euros de plus que l'estimation initiale.

Imaginez-vous EdF ou l'état français stopper un tel projet au motif qu'il déplaît aux décideurs US ?

Quatrièmement  : rappelez-vous les chiffres d'importations de gaz cités plus haut. L'Allemagne importe deux fois plus de gaz que la France. Consomme-t-elle pour autant deux fois plus de gaz que la France ? Non ! Elle en consomme un peu plus mais surtout elle a des capacités de stockage deux fois plus importants que celles de la France (source page 10) ce qui lui permet d'exporter du gaz !

Ainsi cet hiver la France a été à deux doigts de voir le fond de ses cuves de gaz ! A qui a-t-elle dû en catastrophe acheter du gaz à prix d'or ? Je n'ai pas eu le temps de creuser le sujet mais j'en ai la certitude : soit aux Russes soit aux Allemands.

Sur cette extraction des données du site de la CE, d'octobre 2015 à janvier 2018 on voit que l'Allemagne s'autorise des variations de stocks énormes qui ne sont plus uniquement dictées par les variations saisonnières de consommation. Elle deale clairement !

Cinquièmement  : la France importe 14 % de son gaz à la Russie et ce sous forme non-GNL. Vous avez vu un raccord de gazoduc russe arriver directement en France sur la carte ci-dessus ? Non. Il faut bien qu'il passe quelque part. Devinez par où ? Et qui se marge confortablement sur le transport ? Il suffit de voir la réaction indignée actuelle de l'Ukraine qui se verra bientôt privée de cette rente de situation pour voir à quel point cette rente est un atout.

Un article datant du 27 juin 20 16 du site neftegaz.ru annonce crûment la couleur :

From Russia's perspective, this excess capacity would be more than sufficient to render the Ukraine route obsolete thereby depriving both Ukraine and Slovakia critical and lucrative transit fees. Ukraine currently transits roughly 40 percent of total Russian gas pipeline exports. In the case of the already destabilized Kiev, such a drop in revenue would further impair economic development.

While these CEE states would be deprived of critical gas transit fees, they would realize increased dependence upon Russia as a majority, if not sole, energy supplier. The new recipients of this lucrative revenue stream would be the other 5 members of the Nord Stream 2 consortium : E. ON, Wintershall, Shell, OMV, and Engie. The first two of these five key stakeholders, E. ON and Wintershall, are German companies heightening Germany's interest in seeing the development of the pipeline - regardless of existing capacity and source diversification concerns.

Dit plus simplement : exit la rente ukrainienne et slovaque. Place aux distributeurs allemands (E.ON et Wintershall) mais aussi anglo-néerlandais (Shell) autrichien (OMV) et français (Engie) !

 

Intervient maintenant un nouvel élément lié à tout ce projet qui -à mon humble avis- a une importance à lui seul presqu'aussi grande que tout ce qui a été vu au préalable. Ce sera l'objet de la deuxième partie de cet article à paraître prochainement.

 


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24 réactions à cet article    


  • zygzornifle zygzornifle 13 avril 2018 10:31

    Le gazoduc permet au trouduc de se chauffer ..... 


    • Michael Gulaputih Michael Gulaputih 13 avril 2018 11:13

      @zygzornifle

      Je vous remercie de votre remarque laquelle alimentera ma rubrique personnelle :
       « Soutien des lecteurs à l’auteur avide de commentaires laudateurs et constructifs » (sic)

    • Odin Odin 13 avril 2018 12:38

      Merci à l’auteur pour cet article qui aide à mieux comprendre la géopolitique en Europe sous l’angle énergétique. 


      • Alren Alren 13 avril 2018 14:08

        @Odin

        Et qui démontre que l’Allemagne ne se joindra pas à une opération militaire contre les Russes sous prétexte d’Ukraine et donc Macron non plus. Ce qui fait que Trump et May n’ayant pas un pied sur le continent ne pourront rien préparer également.


      • V_Parlier V_Parlier 13 avril 2018 15:07

        @Alren
        Macron non plus ? Espérons que vous ayez raison, car la France rêve peut-être encore au tout GNL et Macron tient maintenant directement ses ordres des anglo-saxons, sans passer par l’UE ni par Merkel. Quant à l’article, il est vraiment très intéressant, je le reconnais.


      • Matlemat Matlemat 13 avril 2018 14:37

         L’Ukraine se considère comme le « rempart de l’Europe face à la barbarie russe » et sa situation économlque catastrophique ne peut qu’empirer avec la perte des revenus liés au transit du gaz.

         Les Etats-Unis ont déjà annulés des dettes ukrainiennes de plusieurs milliards.

         l’Ukraine achète des armes à crédit et Le Drian a récemment signé un contrat avec l’Ukraine d’hélicoptères je crois.

         Comment l’Allemagne et la France peuvent ils résister aux pression US, difficile de renoncer au marché US et les amendes prévues sont astronomiques.

         L’Allemagne et la Finlande ont donnés leur accord pour North Stream 2 mais il fait l’accord des pays baltes ou alors de la Suéde et du Danemark.

         Les pays baltes sont trop russophobes pour accepter et la Suède malgré sa neutralité est bien trop associée à l’OTAN sans parler du Danemark. Je pense que ça va bloquer de ce côté là. 


        • Matlemat Matlemat 13 avril 2018 14:39

          @Matlemat
          il faut l’accord des pays baltes ou alors de la Suède et du Danemark.


        • V_Parlier V_Parlier 13 avril 2018 15:18

          @Matlemat
          "Comment l’Allemagne et la France peuvent ils résister aux pression US, difficile de renoncer au marché US et les amendes prévues sont astronomiques« .
          -> C’est vrai aussi. J’ignore la nature des contrats gaziers passés avec les USA mais il peut y avoir quelques autres dossiers gardés au chaud (comme par exemple l’amende d’Alsthom dont »l’effacement" a permis de racheter la boite avec une bonne ristourne) pour faire pression. Mais bon, c’est comme dans la cours de récré : Le jour où la bande de dix se ligue contre son caïd, il n’ose plus trop s’imposer. Espérons que le délire Trump-May puisse au moins engendrer ce type de réaction de la part des européens.


        • Matlemat Matlemat 13 avril 2018 15:40

          @V_Parlier

           Oui , l’espionnage industriel a permis aux américains trouver cette affaire de corruption et ainsi de racheter Alsthom, une fois américain plus d’amende, le procédé est grossier mais très efficace, et c’en est fini de l’indépendance énergetique nucléaire française.

           Je vous rappelle que l’Europe est économiquement et démographiquement plus puissante que les Etats-Unis mais nous sommes divisés, il n’y a pas de vrai pouvoir central comme aux USA.

           L’entrée des pays de l’Europe de l’est très russophobes a permis aux américains d’affermir

           C’est l’extraterritorialité des lois US qui est un scandale..


        • Matlemat Matlemat 13 avril 2018 15:54

          @Cadoudal
           Poutine est très différent des politiciens que l’on a chez nous, il n’a eu a tromper les électeurs en leur promettant tout et n’importe quoi, et la stabilité du pouvoir lui permet de voir le long terme.

           La France se fait plumer et est forcée de coopérer pour ne pas perdre encore plus. 


        • Matlemat Matlemat 13 avril 2018 16:32

          @Cadoudal

          Vous vous éloignez du sujet, on parlait du gazoduc à la base.


        • Michael Gulaputih Michael Gulaputih 13 avril 2018 18:29

          @Cadoudal


          J’ai vu sur une photo amusante qui illustrait un article sur le sujet : bien visible sur ce qui semblait être un pétrolier était tendu un gigantesque drap (voile ?) où était clairement écris en anglais : « We are protected by the Dutch Army ». Et où en effet on voyait des soldats servant des mitrailleuses 12,7 mm (? ?) solidement arrimées sur le pont.
          C’était visiblement destiné aux pirates !

        • Matlemat Matlemat 13 avril 2018 20:43

          @Cadoudal
           Selon vous le gaz nigérian est plus interessant pour nous que le gaz russe ? l’article dit très bien que nous avons plus que capacité portuaire que l’Allemagne.

           Au moins on ne se met pas mal avec nos « amis » américains.


        • Matlemat Matlemat 14 avril 2018 14:00

          @Cadoudal

           Oui, la France peut probablement mieux se passer du gaz russe que l’Allemagne.

           Il n’y a pas que les marins français qui subissent la concurrence les travailleur étrangers, en Europe nous avons les travailleurs détachés.

           Pourquoi prendre des marins français quand les philippins peuvent faire le même travail ?


        • Matlemat Matlemat 14 avril 2018 14:02

          @Matlemat

          Vous avez réussi à me faire dévier du sujet.



          • Michael Gulaputih Michael Gulaputih 13 avril 2018 18:22

            @Ar zen


            1) Je n’arrive pas à remettre la main sur un article récent qui disait clairement que les sanctions US ne porteraient que sur les entreprises travaillant sur le projet Nordstream2 dont le contrat serait finalisé après Mars 2018.
            Sans être dans le secrets des affaires il me paraît clair que tout est ficelé depuis longtemps.
            Je vais essayer de le prouver dans la 2ième partie de mon article.

            2) Lisez cet article qui indique clairement un développement des affaires germano-russe. Grosso modo : les allemands payent le gaz russe avec le produit de leur industrie. Et ça c’est du lourd, du concrêt. Pas de la politique politicienne au jour le jour.

            3) Les chinois ont montré la voie à Poutine. Trump a encore joué la carte des sanctions vis-à-vis de la Chine. Le retour de manivelle a été tellement rapide et violente que tout l’affaire s’est tassée comme d’habitude.

            4) Angela Merkel a juste fait un blabla sans actes associés. Cela n’engage à rien du tout.

            5) Poutine vient, il y a peu de faire la même chose que Xijinping. Et là aussi c’est du lourd et du rapide.

            Je vous prédis (sans crainte trop de crainte de me tromper) que tout cela va encore faire finir en pétard mouillé.


          • Matlemat Matlemat 13 avril 2018 18:24

            @Ar zen
             Si les allemands veulent continuer à vendre des Mercedes aux Etats-Unis ils n’ont pas le choix.



          • Michael Gulaputih Michael Gulaputih 13 avril 2018 20:35

            @Odin
            La carte me parle mais pas l’article. Celui du Saker aussi d’ailleurs. Bizarre....

            Je lis trop de choses ces derniers temps.
            En tous les cas merci pour votre lien.
            Bien à vous.

          • Legestr glaz Ar zen 13 avril 2018 20:47

            @Michael Gulaputih

            Merci pour la réponse et pour tout le travail que représente cet article. Des mises en perspective que l’on ne risque pas de trouver dans les médias dominants. 

          • wawa wawa 13 avril 2018 18:29

            Je remercie l’auteur pour cet article de qualité, devenus rares sur ce site. . Face au pragmatisme des Allemands, nos politiques et notre société civile semblent obnubilés par la réduction du nucléaire quite à devenir plus dépendant du gaz de la Russie, du katar, et de ... l’Allemagne, qui a démontré toute sa bienveillance et sa souplesse en Grèce...


            • Michael Gulaputih Michael Gulaputih 13 avril 2018 19:00

              @wawa

              Merci d’avoir lu cet article !
              Bien à vous.

            • Citoyen de base 13 avril 2018 23:34

              Excellent article, merci...

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