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Accueil du site > Actualités > Europe > Roumanie, le coup d’Etat de 1989

Roumanie, le coup d’Etat de 1989

Si nous revenons aux années 1967-1989 nous avons eu un premier clivage en Europe, la prise de distance de la Roumanie vis-à-vis de la politique du Pacte de Varsovie, sa position face à la guerre des 6 jours et à la Tchécoslovaquie, et aussi le rapprochement de deux pays (l’Albanie et la Roumanie) de la Chine communiste, elle-même en pleine révolution dite culturelle.

Alors que le printemps de Prague a sonné le glas du soutien indéfectible que les gauches européennes accordaient au grand-frère soviétique, que la Hongrie amorçait une privatisation en douceur dès les années 70, notamment grâce à l’intelligence diplomatique de Janos Kadar, deux pays se renfermaient petit à petit, transformant leur territoire en ghetto.

L’arrivée de Michael Gorbatchev au pouvoir va modifier les liens entre les USA et l’URSS, et de ces liens vont se faire et se défaire des pays et des régimes, des équilibres nouveaux vont se constituer. En cela l’année 1989 présente un modèle exceptionnel de redistribution des cartes et de nouvel équilibre. Le rapprochement USA-URSS entraîne aussi celui des services secrets français (DGSE) et anglais (MI5), et ce rapprochement a pour objet, entre autres, de toucher l’histoire de la Roumanie directement.

La première étape est la disgrâce dans laquelle Ceausescu a décidé de faire tomber Ion Iliescu. Ce dernier qui était pressenti comme son digne successeur dans les années de plomb est soudain suspecté de sympathie avec la politique de Gorbatchev (Perestroïka). Cette suspicion prend forme lors d’un entretien entre les deux chefs d’Etat, quand Gorbatchev demande à Ceausescu d’entamer un processus de libéralisation du pays. Iliescu est le lien entre les deux pays, Ceausescu comprend de suite l’enjeu et les risques, il écarte ce dernier du premier carré des dignitaires et oppose un refus catégorique à Gorbatchev.

Devant l’attitude bornée de Ceausescu Gorbatchev s’accorde, avec George Bush, à changer le régime et faire tomber Ceausescu. Entre ces deux grandes puissances le marché est simple, Gorbatchev pilote l’affaire « Roumanie » et Bush s’occupe de l’Amérique centrale, alors en pleine effervescence (Nicaragua et Salvador). Comme preuve de la bonne volonté des deux, Gorbatchev a le soutien des services secrets français et anglais, les USA sont laissés libres et l’URSS cesse ses approvisionnements d’armes envers ces deux pays que sont le Nicaragua (sandinistes) et le Salvador (front Farabundo Marti).

Sous l’égide de Ion Iliescu est créé, début 1989, un Comité de salut national qui va regrouper ceux que l’on découvrira à la télévision nationale dès la fuite de Ceausescu, les bases du coup d’Etat sont posées. Il reste à faire en sorte que cette tentative ne se transforme pas en guerre civile, car le pouvoir en place à un immense dispositif interne : la Securitate, et une armée commandée par des généraux qui ne sont pas forcément prosoviétiques.

Soutenu activement et matériellement par les services français, hollandais et anglais, le Comité de salut national s’organise, en occident commence une campagne d’information sur les méfaits du régime en place en Roumanie, sur la systématisation, ce remembrement forcé et l’installation des villageois dans des immeubles et sur les suppressions de villages.

Bizarre que ce système, commencé dans les années 1970, n’intéresse effectivement les médias occidentaux qu’en 1989.

Une première étape est franchie, le ralliement des élites d’origine maghyare. Là ce sont les services secrets hongrois qui se sont activés dans les départements où cette communauté est particulièrement nombreuse, dans certains départements elle atteint 90% de la population.

Un seconde a été négociée aisément avec les opposants au régime Ceausescu, tant ceux en exil que ceux assignés à résidence, tous sont contactés, tous obtiennent la promesse d’une place au soleil si ils apportent leur soutien, tous vont accepter, tous vont obtenir cette place au soleil, et encore plus criant, aucun d’entre eux ne va être tué durant les événements de décembre 1989.

Une troisième étape est franchie, l’entrée sur le territoire roumain, et incognito, de personnes en provenance du nord, le grand-frère soviétique est derrière. L’armée roumaine commence à être retournée, y compris des généraux qui apparaitront un temps au gouvernement en 1990 (Stanculescu à la défense) et ensuite serviront de bouc émissaire. Les généraux Stanculescu et Chitac, seront jugés et condamnés à de lourdes peines de prison pour les morts de Timisoara. Par contre le Général Geoana (père de Mircea Geoana, malheureux candidat à la présidentielle de 2009) qui commandait la place de Bucarest en décembre 1989 passe au travers de tout. Etonnante impunité. Il en est de même pour le général Vasile Milea, qui a encore aujourd’hui sa rue dans Bucarest, lui qui avait toutefois envoyé les chars contre les paysans roumains lors des révoltes de 1962. Quand à la Securitate elle a déjà été contactée suite à la chute du mur de Berlin, puis la rencontre de Malte entre Bush et Gorbaciov le 3 décembre 1989 a finalisé le dossier Roumanie. Plus concrètement c’est Iulian Vlad, son Commandant du Département pour la Sécurité de l’Etat qui aurait alors été retourné et coopté pour faire partie du groupe des putchistes.

Les filets sont tendus, il reste à faire démarrer l’opération, c’est chose faite d’abord le 17 décembre à Timisoara, puis le 21 décembre à Bucarest quand un événement alors inimaginable se produit, Ceausescu est hué lors de son discours à la tribune, sur cette place qui va prendre ensuite le nom de Place de la Révolution.

Dans ce pays où chacun suspecte chacun, ou le frère peut dénoncer la sœur, où le gardien de cage d’escalier rapporte tous les agissements des propriétaires et locataires, où tout le monde est en permanence sur ses gardes, où tout est noté, consigné, une foule immense conspue tout à coup le dictateur. Qui pourrait croire en la spontanéité de ce mouvement ?

Par contre l’histoire du charnier de Timisoara fait la une de la presse occidentale, jusqu’à ce que soit démontré qu’il s’agit d’un montage sordide, on a déterré des cadavres pour faire plus vrai. Ce qui ne sera découvert que plus tard est la vraie histoire des cadavres. Plus de 50 personnes ont été tuées le 17 décembre à Timisoara, les cadavres ont été transportés à Bucarest puis incinérés. Parmi ces personnes une quarantaine n’aurait jamais été revendiquée par aucune famille roumaine, l’hypothèse de la présence d’agents russes sur Timisoara pour lancer le coup d’Etat part de cet événement. Cette hypothèse est plus que crédible même si elle n’a aucun rapport avec les morts de Timisoara. En effet, dans les mois qui ont précédé le coup d’Etat sont entrés sur le territoire roumain environ 200 agents de la SPETZNAZ, troupes spéciales de commandos parties intégrante de la GPU (Service d’information militaire de l’armée rouge), qui ont pour rôle d’intervenir dans la préparation, sur le terrain, des coups d’Etat et des invasions. Ils ont ainsi été présents en Tchécoslovaquie en 1968, en Afghanistan en 1979. Leurs homologues américains étaient au Chili juste avant le coup d’Etat de Pinochet. En France la tristement célèbre 5ème colonne allemande a été particulièrement active dans la désorganisation arrière de la ligne de front en France en 1939.

Les services de ce genre n’existent pas d’hier, comment auraient-ils pu ne pas être présents pour une telle opération !

Les 21 et 22 décembre 1989 représentent une clé capitale pour la réussite ou l’échec du putch car la Securitate, qui initialement a commencé par tirer sur la foule, opère un retrait brusque et laisse l’armée gérer les manifestations, notamment via sa Direction de l’information (ancienne DIA et actuelle DGIA). Mais de toute manière, pour les russes, plus aucune négociation n’est envisageable au vu de cette attitude ambigüe de l’armée et de la Securitate, et Gorbatchev va donner aussi l’ordre de se débarrasser physiquement de Ceausescu. Non seulement il en sait trop, mais surtout la Securitate pourrait continuer à le soutenir, même partiellement, et l’armée, dont une partie n’est pas sous le contrôle des putchistes, risque se retourner contre les manifestants et le Comité de salut national, d’ailleurs certaines de ses unités ont déjà ouvert le feu, y compris sur d’autres unités militaires (aéroport d’Otopeni). Le risque de guerre civile est trop grand, l’élimination physique du dictateur est probablement la meilleure solution pour éliminer ou à tout le moins diminuer ce risque.

Comme le coup d’Etat s’est passé pratiquement comme prévu, ces agents SPETZNAZ sont rentrés dans leur pays en janvier 1990.

Sur tout ce qui vient de se passer, personne ne s’est posé de question, pas même les médias occidentaux, car le travail de désinformation a été extrêmement bien mené. Pourtant quand on regarde les cérémonies officielles de l’époque, celles organisées dans tous les pays de l’est, on est frappé par la jovialité des gens, les drapeaux, les sourires, l’enthousiasme, et on en déduit aussitôt que ces gens qui sont autorisés à manifester sont triés sur le volet. Comment peut-on sérieusement imaginer qu’il n’y ait pas eu de triage et de manipulation en ce 17 puis en ce 21 décembre !

Donc le coup d’Etat est lancé, il va aboutir à la prise de contrôle de la télévision nationale, avec en tête un prétendu opposant au régime devenu acteur de cette action, Mircea Dinescu. Il va aussi aboutir au jugement et à la condamnation à mort des époux Ceausescu par un tribunal constitué pour l’occasion et dont la sentence a été rédigée à l’avance et entre autres par Gelu Voican Voiculescu, membre du comité de salut national, et membre du jury aux côtés de Ion iliescu et Petre Roman. L’histoire de ce Voican Voiculescu est en elle-même intéressante. Grand, belle et longue barbe à la Karl Marx, il est présent partout alors que quasiment personne ne le connait. C’est le prototype de la personne qui est entrée parce qu’il y avait de la lumière et est resté en se greffant sur tout ce qui se faisait, accepté grâce à sa « gueule ». Arnaqueur de cette prétendue révolution, il est devenu vice 1er ministre grâce à sa présence sur une photo de groupe aux côtés de Ion Iliescu. Quand à Mircea Dinescu, devenu multimillionnaire depuis, son assignation à résidence était purement formelle. Les vrais opposants étaient incarcérés dans des prisons spéciales, notamment à Pitesti, certains étaient éliminés physiquement directement en prison (Gheorghe Ursu par exemple), d’autres étaient transmis aux travaux forcés (creusement du canal du Danube), d’autres étaient entrés en résistance et vivaient dans les monts Fagaras où beaucoup sont décédés, d’autres enfin avaient fui à l’étranger.

Ce qui est certain est que Iliescu va dès lors prendre les rênes du pouvoir, Petre Roman va être nommé premier ministre, Voican Voiculescu sera plus tard nommé Ambassadeur. Par mal pour quelqu’un qui a fait condamner à mort son président que de devenir diplomate de carrière ! L’histoire de Petre Roman aussi est intéressante, membre de la nomenclature sous Ceausescu, il a deux défauts pour Elena Ceausescu, il est juif et s’est entiché de sa fille. Il est donc décidé de l’envoyer faire ses études en France, à Toulouse, histoire de casser cette relation. De retour au pays, il va venir participer à cette « révolution » transporté en hélicoptère de Constanta jusqu’à Bucarest par les services de sécurité.

Vous avez dit révolution ?

Ce que nous pouvons tirer de ces événements est que la présence des troupes spéciales de commandos soviétiques et l’intervention de leurs homologues français, américains et anglais au niveau de l’armée roumaine et d’une partie des dirigeants de la Securitate, ont permis de disposer, à l’intérieur même des organes de répression, d’un contrepoids énorme. 

Ce que nous pouvons également retirer de cela est que, outre les services secrets, ce sont les ambassades de leurs pays respectifs qui ont été des lieux d’agitation et de manipulation, y compris de la presse et des médias étrangers.

4 heures d’agitation, quelques jours de mitraillages à tort et à travers, 1.500 civils et une cinquantaine de militaires morts, et au niveau de l’appareil d’Etat 2 morts, Nicolae et Elena Ceausescu.

Qui ose encore parler de révolution ?

Maintenant que les bases sont jetées, il serait bien de regarder attentivement toutes ces choses qui ont été des sujets d’intérêt et de mobilisation en Occident depuis 1989 (enfants abandonnés, enfants des rues, SIDA, personnes handicapées, corruption, roms, adoption, prostitution, voleurs à la tire). Il serait bien de voir comment se sont adaptés, recyclés ces anciens dirigeants, ces anciens collaborateurs, et où se trouvent-ils maintenant (gouvernement roumain, Bruxelles, Strasbourg, Washington) les points de chute n’ont pas manqué. Un journaliste roumain maintenant décédé, Silviu Brucan, ancien communiste, avait dit que la Roumanie avait besoin de 20 années pour sortir du communiste « à la roumaine », il était optimiste, les roumains de plus de 45 ans qui sont au pouvoir sont des anciens de la nomenclature, ceux de moins de 45 ans sont leurs enfants.


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18 réactions à cet article    


  • Yvance77 26 janvier 2011 11:21

    Salut,

    Le fil de l’histoire est assez bien décrit cependant il y a un élément que vous ne mettez pas assez en valeur (ou pas du tout) à mon gout.

    L’élément détonnateur de tout cela est le fait que le pouvoir a tenté de s’en prendre au prètre de Timisoara Laszlo Tokes, et c’est en le soutenant que des morts civils finiront sous les balles du dictateur. La mèche une fois allumée, l’explosion était inéluctable.

    A noter aussi la mort (par accident) du journaliste de A2 Jean-Louis Calderon durant les évènements à Bucarest. Une rue porte désormais son nom dans le centre de la ville.

    C’est aussi l’unique pays ou la mort a frappé aussi fort lorsque le rideau communiste s’est effrondé en 1989.

    Numai bine


    • Gérard Luçon Gerard Lucon 26 janvier 2011 11:49

      réduire les événements de Roumanie en 1989 à Laszlo Tokes me parait un peu « osé », c’est un pretre réformateur, effectivement opposant au regime Ceausescu, mais c’est aussi un indépendantiste (élu UDMR au parlement européen) qui remet en cause l’intégrité du territoire roumain (autonomie de Tinutul Secuiesc). Par contre vous avez raison en ce qui concerne la chronologie « locale ».

      In memoriam, la semaine derniere est mort C. Paturca, l’auteur de « l’hymne des voyous » (Imnul golanilor) avec entre autres ces vers si je me souviens bien :
      « mai bine golan decit securist, mai bine mort decit comunist »


      • Yvance77 26 janvier 2011 13:16

        En quoi, je réduis ces évènements à l’unique endroit du pasteur ? J’écris simplement que c’est l’élément déclencheur de la révolte citoyenne.

        Bien entendu qu’avant il y avait eu 75 ans de dictature communiste, de privation de liberté, des morts et des emprisonnés ... mais cela n’occulte pas le fait que suite à ce qui est arrivé à cet homme d’église, la population de Timisoara s’est retrounée ... puis effet boule de neige.

        Je connaissais la variante avec « haiduc » au lieu de « golan »

        Bye


      • Gérard Luçon Gerard Lucon 26 janvier 2011 15:03

        « Golan » est plus pejoratif que « Haiduc », c’est un peu comme la différence en France entre voyou et brigand du type Mandrin, ici (en Roumanie) le Haiduc est bien aime, le mot est entendu comme celui qui dépouillait plutot les riches

        de plus Golan est le mot qui a été utilisé aussi par Ion Iliescu quand il a appelé les mineurs pour mater les manifestations dans Bucarest (la 1ère fois en mai 1990)


      • Yvance77 26 janvier 2011 15:49

        oui oui je sais aussi la différence, tout comme vous j’ai vécu dans ce fabuleux pays 5 ans et ai été 5 ans et demi avec la même roumaine et marié.


      • Gérard Luçon Gerard Lucon 26 janvier 2011 16:19

        j’ai utilisé « réduire » car je pense que vous sous estimez ce qui s’est passé le 3 décembre entre les deux grands frères. Rien n’a été laissé au hasard, probablement pas même la réaction « spontanée » autour de Tokes ! Pour vous dire le dispositif policier du pays, en Mai 1990 nous devions (notre 2ème convoi de camions) être hébergés Hotel Flora, au dernier moment nous allons à l’hotel du Nord, dans la nuit mon épouse m’appelle de France ne sachant pas que j’avais changé d’hotel .... la correspondance téléphonique a été directement transférée à Hotel du Nord .... étonnant, non ?


      • L'enfoiré L’enfoiré 26 janvier 2011 13:24

        Bonjour Gérard,

         J’ai connu la Roumanie en 1974. De ce fait les événements de 89 m’ont beaucoup intéressé.
         Année de révolutions à répétition.
         J’ai aussi été berné par les événements de Timisoara.
         « L’Antéchrist est mort le jour de Noël » s’était écrié un commentateur en parlant du « génie des Carpates ».
         Grand espoir pour un avenir tout aussi incertain. Un peu ce que l’on vit actuellement dans les pays de Nord Afrique. La vie, un éternel recommencement, mais dans des environnements différents.
         Coïncidence ? Je reprendrai probablement vos références dans mon prochain billet qui traite justement de cette région du monde.
         


        • Gérard Luçon Gerard Lucon 26 janvier 2011 14:52

          Bonjour, si besoin j’ai beaucoup plus d’informations à disposition, notamment sur la suite, personnellement je suis entré en Roumanie pour la 1ère fois au volant d’un camion a la mi-janvier 1990 et je suis l’actualité roumaine depuis, j’y ai meme exercé comme journaliste (je parle couramment la langue)


        • L'enfoiré L’enfoiré 26 janvier 2011 17:45

          Gérard,
           Je suis toujours intéressé.
           Je ne connais pas votre adresse email. La mienne il suffit cliquer sur l’avatar et suivre.


        • non667 26 janvier 2011 13:57

          même caucescu qui baignait la dedans n’a pas vu venir le complot  !
          alors nous !
          nos votes se font a l’aveugle !


          • Gérard Luçon Gerard Lucon 26 janvier 2011 14:56

            Il faut voir avec une voyante sorcière Tsigane-Rom si elle peut nous aider dans le style vaudou, personnellement je le verrai bien « entrer dans la Marine » vers 2012 ...


          • Alexis_Barecq Alexis_Barecq 26 janvier 2011 21:32


            Procès express : 1 jour pour condamner et exécuter la peine capitale. Et le lendemain la peine de mort est abolie. Ça c’est de la justice !

            Devinette : combien y-avait-il de soldats dans le peloton d’exécution ?
            Réponse : 16
            Parce qu’en Roumanie, quand on exécute quelqu’un, Ceausecu (c’est au 16 coups).

            Hi hi hi ho ho ho ha ha ha ...


            • furio furio 26 janvier 2011 22:05

              Oui la Roumanie c’est surtout un gouvernement que l’extrême droite « occidentale » voulait abattre. un peu comme la Yougoslavie. Les moyens c’est par exemple les charniers de cadavres « enrobés » de barbelés. faux bien évidemment. La Yougoslavie, c’est l’utilisation de terroristes alabanais sous le label uck et aujourd’hui encore on ne sait pas comment se débarasser de ces ordures qui pilonnaient les marchés au mortier pour faire croire à des agressions serbes.

              Oui elle est bien pourrie la politique occidentale de destruction de tout ce qui n’était pas « libéral » on voit le résultat aujourd"hui.

              • Radix Radix 26 janvier 2011 22:36

                Bonsoir Furio

                Ben çà c’est sûr, Ceaucescu c’était pas un libéral et sa dame non plus !

                Tiens, elle me rappelle une coiffeuse de Tunisie, pas très libérale elle non plus !

                Je n’aime pas pas plus que toi ce qui ce cache sous l’étiquette « libéral » mais tes « martyrs » sentent le faisandé !

                Radix


              • Gérard Luçon Gerard Lucon 26 janvier 2011 23:42

                @Furio et Radix, vous avez, je pense, chacun en partie raison, mais ne croyez-vous pas, simplement, que les resultats donnent des explications sur les causes des evenements ? par exemple une cause de conflit : Saddam a des armes chimiques,
                une consequence : on envahit l’Irak, on fait assassiner Saddam
                et un resultat : on rafle le petrole, la reconstruction, le marche de la securite .....

                Par contre pour faire plier le peuple Serbe, c’est une autre paire de manches. Ils sont fiers et en plus ils ont raison ! Le conflit militaire vient quand meme de la reconnaissance unilaterale par l’allemagne de la secession de la croatie, ancienne region pro-nazie ! Et la France a participe allegrement aux bombardements collectifs sur Belgrade et autres sites « militaires », et avec des armes utilisant de l’uranium appauvri (sic).


                • COVADONGA722 COVADONGA722 27 janvier 2011 10:23

                  Yep a propos des vilains serbes et des gentils kossavars

                  Ainsi, et pendant la campagne militaire menée par l’Otan, l’UCK aurait traité de façon inhumaine des « prisonniers de guerre » serbes jusqu’à la fin du mois de juin 1999. Puis, jusqu’en 2000, il a été constaté un nombre importants de « disparus ». Certains auraient été soit tués, soit « victimes de la criminalité organisée » et leurs organes auraient alimenté un réseau de trafic international.

                  Mais, si l’on en croit les révélations faites par le quotidien britannique The Guardian, l’Otan savait à quoi s’en tenir avec Hashim Thaçi, décrit comme l’un des trois « gros poissons » du crime organisé au Kosovo dans des rapports de renseignement intitulés « USA KFOR ». Le journal note ainsi que les Etats-Unis comme les autres pays européens ayant soutenu l’indépendance de l’ancienne province serbe avaient « une connaissance étendue de ces liens criminels depuis plusieurs années ».

                  Le rapport de la KFOR, vraisemblablement établi en 2004, évoque aussi un certain Xhavit Haliti, un ancien responsable de la logitique de l’UCK qui entretient des liens avec la mafia albanaise. Parmi les activités qu’on lui prête, il y a la prostitution ainsi que les trafics d’armes et de drogue.

                  que ces connards yankees s’appliquent l amendement kossovo et rende la californie
                  au mexique les latinos y sont bien majoritaires


                  • Nina Georgescu Nina Georgescu 27 janvier 2011 19:09

                    Bonsoir monsieur Gerard Lucon ,

                    C’est un tres bon article. Vous avez certainement eu de bonnes sources et les informations que vous nous transmettez sont importantes et elles ont le merite de demontrer que les evenements de decembre 1989 qui ont eu lieu en Roumanie n’ont pas ete une Revolution.
                    Il y a encore en Roumanie et a l’etranger pas mal d’ignorants ou des gens de mauvaise fois qui connaissent la realite mais qui affirment le contraire. Ils en ont certainement un interet pour cacher la verite. Mais ceci est un autre probleme.

                    Il y a cependant dans votre article une non concordance entre la presentation des faits qui est d’ailleurs correcte , a savoir :
                    - l’arrivee au pouvoir de Michel Gorbachev et les liens entre les USA et l’URSS pour faire et defaire des pays et des regimes , pour constituer de nouveaux equilibres ;
                    - le rapprochement USA-URSS qui a entraine aussi celui des services secrets francais et anglais ayant pour objet de toucher l’histoire de la Roumanie directement ;
                    - le soutien accorde par les services secrets francais , hollandais et anglais au Comite roumain du salut national.
                    Donc il y a une non concordance entre la presentation des faits et la conclusion a laquelle vous arrivez : le coup d’Etat.

                    Selon le resultat de mes recherches il ne s’agit pas d’un coup d’Etat mais d’une chose encore plus grave , d’un Guerre Secrete ayant pour but - comme bien vous dites - le changement de l’histoire. Le premier acte qui a symbolise le changement de l’histoire a ete l’outrage du drapeau national et d’Etat roumain par le decoupage de l’enseigne de notre patrie. Le drapeau a ete ensuite arbore dans son etat outrage dans des endroits publiques comme une trophee des vainqueurs sur la terre de la Roumanie socialiste.
                    (le 19 decembre 1989 a Timisoara).

                    Cette Guerre Secrete a ete realisee par les services secrets des puissances`economiques etrangeres , avec l’aide des traitres roumains qui ont utilise les methodes specifiques des services secrets tel que la capacite de manipulation de l’information et de l’intoxication des masses , la diversion psychologique , radio-electronique et la diversion avec feu terroriste contre le peuple roumain. Or il est bien connu que l’intoxication et la diversion dans ses differentes formes sont des armes de guerre.
                    Pour une meilleure comprehension des evenements de decembre 1989 qui ont eu lieu en Roumanie je vous presente ci-dessous le contexte dans lequel est nee la Guerre Secrete , ses directions d’attaque , par qui et comment cette Guerre a ete menee.
                     ----------------------
                    La perte du prestige dans la guerre du Vietnam , la grave et grande crise du Capitalisme des annees 1970 qui affectait l’ensemble de la societe capitaliste montraient que les USA et les pays capitalistes developpes , avec leurs fragiles democraties occidentales , ne pouvaient plus offrir une perspective sur le plan national et mondial. Le Capitalisme etait dans un desepoir total parce-qu’il ne pouvait plus faire face a la competition historique avec le Socialisme et la democratie socialiste qui , dans un temps historique relativement court , avait reussi de s’imposer comme systeme economique , social et politique sur le plan mondial.
                    Dans ces conditions , pendant la presidence de NIXON , les leaders politiques americains et les grands chefs de l’oligarchie financiere se sont rencontres debut 1973 et ils ont decide , en secret , que la seule solution pour sortir le Capitalisme de sa grande crise des annees 1970 etait la destruction , a tout prix , du Socialisme , au niveau global et simultanement - et non pas en agissant d’une maniere isolee et de temps en temps comme on avait fait jusqu’en 1973 quand on a ete consignee la defaite des Etats Unis dans la guerre du Vietnam. De cette maniere la solution pour sortir de crise a ete deplacee de l’interieur des Etats Unis et des pays capitalistes developpes en dehors de leurs frontieres.
                    Une decision politique secrete a ete prise , selon laquelle le monde capitaliste constitue par les USA et les pays occidentaux allies devaient agir en 5 directions d’attaque contre le Socialisme mondial , a savoir :
                    1. La destruction du systeme politique et economique socialiste.
                    2. La reconquete du Thiers Monde et la restauration de la domination par de nouvelles formes neo-coloniales
                    3. La reconstruction des anciens marches-debouches par l’expulsion des societes
                     appartenant aux Etats socialistes.
                    4. La transformation de la zone des pays qui ont connu des regimes socialistes en un marche-debouche pour les produits de l’industrie des pays capitalistes.
                    5. La prise du controle sur les principales sources d’energie (petrole , gaz , charbon , energie atomique.)

                    Il a ete decide que la realisation des ces objectives se fasse par une Guerre Secrete dont 
                    le nom de code americain etait « Covert Operation » , c’est-a-dire Operations sous couverture.
                    Cette mission secrete a ete confiee aux services secrets des Etats Unis et des pays capitalistes developpes membres de l’OTAN , ainsi qu’a des organisations ocultes (GLADIO , etc.).

                    Pour la mise en oeuvre de la Guerre Secrete il a ete fait un Plan qui a ete approuve par les chefs des Etats capitalistes interesses dans la destruction de la concurrence economique du systeme socialiste.

                    L’offensive occidentale contre les pays socialistes europeens a presente un interet particulier pour l’Administration americaine qui a transmis a ses principaux allies de l’OTAN ce qui suit :
                    «  Les evenements de l’Europe se deroulent rapidement et il est necessaire une coordination plus serree entre les Etats membres de l’OTAN afin de pouvoir controler la situation et accelerer le cours favorable aux interets de l’Occident. En ce sens il est necessaire une redistribution du role des Etats occidentaux et une plus grande implication dans les actions qui doivent influencer les evolutions dans les differentes pays socialistes . Dans cette situation :
                    a. Les Etats Unis devront se concentrer surtout sur la situation en URSS alors que :
                    b. La R.F.Allemagne et la Grande Bretagne doivent s’occuper davantage des problemes
                     concernant la R.D.Allemagne , la Pologne , la Tchequoslovaquie et
                    c. La France et l’Italie de tout ce qui concerne la Hongrie , la Bulgarie et la Roumanie.

                    La Guerre Secrete comme offensive globale pour la destruction du Socialisme a ete preparee une longue periode de temps , a partir de 1973. Au moment quand on a ete estime que toutes les conditions etaient accomplies , il a ete decide de sortir la Guerre Secrete au grand jour , de la faire eclater en 1989-1991, en Europe et en URSS , sous la couverture de Revolutions , selon le principe du Domino. Les dites revolutions ont ete la revolution sanglante de Roumanie , la revolution moins sanglante de l’URSS , les revolutions de velours de Bulgarie , Tchequoslovaquie , R.D.Allemagne , Pologne et Hongrie. Ces revolutions ont ete continuees apres 1991 sous la forme de revolution orange en Ukraine et la revolution des roses en Georgie.

                    Cette Guerre Secrete a reussi jusqu’a present de detruire le Socialisme et les gens seulement en Europe et URSS. Cette reussite n’aurait pas ete possible sans le soutien de la part de hauts dignitaires des pays socialistes , meme de tres haut , des traitres des services secrets socialistes , sans le soutien des restes du nazisme qui existaient encore dans ces pays , sans le soutien d’une partie de la diaspora des pays socialistes.

                    Les Etats Unis ont lance un nouveau principe dans l’histoire des nations. Ils ont affirme que ce n’est pas traitre celui qui agit contre la securite nationale de son propre pays s’il se met en meme temps a la disposition de l’Agence Centrale des Informations des Etats Unis : la CIA. Pour la CIA les autres Etats n’ont aucune valeur.

                    La destruction de l’adversaire concurrent par une guerre secrete globale est une premiere mondiale dans l’histoire des guerres et de l’Humanite.

                    Radu Timofte , ancien directeur general du Service Roumain de Renseignements SRI 
                    (1999-2005) decrit cette premiere mondiale de la maniere suivante :  » Dans toute la periode d’pres-guerre , par les methodes specifiques de la guerre secrete dont les acteurs sont les services secrets , la fin de la Guerre Froide a ete acceleree et l’ennemi mondial , respectivement le systeme socialiste instaure sur 1/3 partie de la planete a ete vaincu. 
                    A l’echelle historique ce processus peut etre considere comme la plus grande victoire d’un systeme informationnel secret "

                    On peut observer que la solution pour sortir le Capitalisme de sa 2-eme grande crise a ete seulement un palliatif pour les Etats-Unis et l’Occident. La situation sur le plan international s’est agravee , le monde est plus pauvre et plus instable et le Capitalisme est entre , par l’entremise des Etats-Unis dans sa 3-eme grande crise .

                    Nina GEORGESCU E-mail : [email protected]
                    Chercheuse politique independante  Bucarest - Roumanie


                    • Gérard Luçon Gerard Lucon 28 janvier 2011 20:16

                      Bonjour Nina,

                      merci pour avoir replacé la Roumanie dans un contexte beaucoup plus large, je n’ai pas voulu le faire considérant que j’aurai noyé le poisson et enlevé de la percussion a mon travail,

                      par contre je maintiens le terme Coup d’Etat relativement à 1989, il a été nécessaire en Roumanie pour changer le « système », il s’inscrit bien entendu dans le contexte global de guerre secrète

                      relativement au Gladio, si tu n’as pas lu le livre de Ganser, voici le lien

                      http://www.voltairenet.org/achat-en-ligne/38-les-armees-secretes-de-lotan.html

                      par ailleurs si nous devons remonter vers les origines de la lutte contre le bloc soviétique il faut garder à l’esprit que

                      -Churchill voulait arriver le premier à Berlin et continuer jusqu’à Moscou

                      -avant Nixon et Johnson il y a eu une véritable ordure, J.F. Kennedy, mis au pouvoir par la mafia avec laquelle le père du clan Kennedy était en affaires ; son élimination a probablement évité la 3ème guerre mondiale, lui qui a ordonné l’engagement massif au Viet-Nam, qui a tenté et raté l’aventure de la Baie des Cochons, ....

                      pour memoire mes articles sur les fonds de pension traitent en partie de la chute de l’Est et du capitalisme de speculation

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